On a testé le Roch Restaurant, au cœur du nouvel hôtel de Sarah Lavoine (Paris 1er)

Il y a quelques mois ouvrait discrètement le Roch Hôtel & Spa, 5-étoiles ultra chic et confidentiel à la déco signée Sarah Lavoine. Que vaut son restaurant, dont la carte a été confiée au chef doublement étoilé Arnaud Faye ? Notre réponse ici.

Le décor très élégant du Roch Restaurant & Bar est évidemment l'un de ses atouts majeurs © Francis Amiand
Le décor très élégant du Roch Restaurant & Bar est évidemment l'un de ses atouts majeurs © Francis Amiand

Deux registres différents et autant d’occasions de démontrer la pertinence d’une carte courte et bien ancrée dans les saisons.

Le contexte

Dîner le 16 novembre 2016, deux personnes.

Le pitch

Il s’agissait de l’une des ouvertures d’hôtels les plus attendues de l’année. Et le moins que l’on puisse dire est que le Roch Hôtel & Spa, refuge luxueux au cœur du 1^er arrondissement, mis en scène par Sarah Lavoine, n’a pas déçu. Dans un contexte difficile, l’établissement estampillé Design Hotels affiche des taux de remplissage plus qu’honorables, grâce, on l’imagine, à l’atmosphère chaleureuse et sophistiquée des lieux.

Côté restauration, le Roch a décidé de se doter d’une table pile poile dans l’air du temps. Un grand nom pour signer la carte certes (Arnaud Faye, 2-étoiles Michelin, actuellement au mythique Château de la Chèvre d’Or sur la Côte d’Azur, passé auparavant par l’Auberge du Jeu de Paume à Chantilly, le Ritz à Paris ou le Relais Bernard Loiseau à Saulieu) mais une approche décontractée, plus proche du bistrot chic contemporain que du resto d'hôtel traditionnel. Il ne nous reste plus qu’à nous attabler pour nous faire une opinion.

Dans l’assiette

« Partager l'amour des beaux produits, se passionner pour la transmission, créer une émotion culinaire ». Tel est le manifeste du chef doublement étoilé Arnaud Faye qui a mis au point la carte, mise en musique par le jeune Rémy Bererd, ancien de La Tour d’Argent. L’assiette du Roch Restaurant est-elle à la hauteur de ce propos ambitieux ? La réponse ne tard pas à arriver avec les « grignotages », préludes gourmands aux entrées. Jambon d’exception du Domaine de Gery et excellente bonite asiatisante (sésame et wasabi) donnent le ton, prouvant l’attachement aux beaux produits, sans l’ombre d’un doute. Mais les choses sérieuses commencent réellement avec les entrées : le maquereau brûlé avec son gaspacho de betterave surprend autant que par la limpidité de ses goûts que par sa fraîcheur décapante. L’œuf en croûte d’ail frit avec sa poêlée de champignon des bois et persil, joue la carte d’une cuisine automnale réconfortante et gourmande. Deux registres différents et autant d’occasions de démontrer la pertinence d’une carte courte (six entrées, cinq plats, quatre desserts) et bien ancrée dans les saisons.

Tout est bon, très bon même. Suffisament complexe pour sortir de l'ordinaire sans jamais être alambiqué.

Avec sa dorade rôtie au fenouil, le duo Arnaud Faye / Rémy Bererd nous emmène ensuite sur les rives de la Méditerranée. Et encore une fois, on ne peut qu’apprécier l’équilibre de la composition et la précision des goûts. Le filet de bœuf, patate douce et ratte à la camomille (accompagné d’une splendide béarnaise réalisée aux pieds levés), montre que les grands classiques, indispensables pour un restaurant d’hôtel, sont également impeccablement travaillés. Tout est bon, très bon même. Suffisament complexe pour sortir de l'ordinaire sans jamais être alambiqué. La mangue, verveine, sorbet et gel de rhum ambré apporte ce qu’il faut de fraîcheur pour achever le dîner en beauté.

Dorade rôtie au fenouil, tomate confite, cébette, jus à l’olive © YONDER.fr

Dans la salle

Il y a quelque chose d’éminemment plaisant à s’attabler au Roch lors d’une soirée froide et pluvieuse. Le décor cosy à souhait, les perspectives sur le coin salon-bibliothèque et les éclairages admirablement tamisés fonctionnent à merveille une fois la nuit tombée. En journée, on imagine aisément que la grande verrière coiffant l’ensemble de la salle à manger apporte une luminosité bienvenue.

Le service

Le curseur n’est pas toujours évident à trouver pour le restaurant casual d’un hôtel 5-étoiles comme c’est ici le cas mais la jeunesse, le dynamisme et l’efficacité des équipes du Roch garantissent de passer un moment agréable. Encore quelques automatismes à trouver et tout sera parfait !

L’addition

« Grignotages » façon tapas à partager de 6 à 22€ (12 en moyenne), entrées de 18 à 22€, plats de 24 à 38€, desserts de 14 à 16€. Formules déjeuner : Entrée - Plat ou Plat - Dessert (au choix) à 29€ ; Entrée - Plat - Dessert (au choix) à 36€. Vous l’aurez compris à la lecture de ces chiffres, le rapport qualité-prix est au rendez-vous.

Notre verdict

Formule gagnante pour le Roch Restaurant qui parvient à concilier assiettes de grande qualité (mettez de côté les classiques et optez pour les propositions les plus originales), atmosphère léchée, service pas prétentieux pour un sou, le tout dans l’un des boutique-hôtels de luxe les plus en vue du moment à Paris et ce, sans vous assassiner au moment de l'addition. Recommandé sans réserve !