U Capu Biancu : la passion pour le territoire corse

Le pitch | Un 4 étoiles qui en vaut 5 

C’est un hôtel sous les radars, une enclave rêvée les pieds dans l’eau ouverte depuis plus de 30 ans et dont seuls les initiés connaissent l’existence. Que l’on y arrive par la mer en frôlant la roche rouge qui affleure à travers l’eau transparente, ou par la route cabossée qui serpente à travers le maquis, c’est toujours la même surprise et le même émerveillement. À U Capu Biancu, on a l’impression de rentrer à la maison. C’est à la famille Limongi, Sylvie et Jean-Louis, que l’on doit cette escapade insulaire à la gestion humaine, presque paternaliste, qui au-delà de son emplacement extraordinaire et de ses équipements du niveau d’un 5 étoiles, prouve une fois encore que l’hôtellerie est faite d’humain, et de personnalités passionnées.

Comment est l’hôtel ?

L’odeur des immortelles nous suit parmi les 5 hectares de la réserve naturelle du golfe de Sant’Amanza, dont le domaine descend doucement vers 3 plages, dont 2 aménagées. Une fois le portail passé, la sensation d’isolement est totale.

À l’inverse de beaucoup d’hôtels en Corse, celui-ci ne se prend pas trop au sérieux, comme le prouve la sculpture en TNT dans le lobby. On est accueillis par la directrice, Marie-Josèphe Muchielli, dans une atmosphère chic, rustique et en harmonie avec la nature, utilisant du bois, de la pierre et des fibres naturelles. Le personnel est charmant, au diapason de l'atmosphère détendue. 

À peine entrés que l’on brûle déjà d’aller admirer la vue. La star ici est la piscine lagon à débordement, entourée de palmiers, de plantes à fleurs et de chaises longues confortables, bercées par la brise marine. Plus loin, un « siestodrome » avec hamac, quelques tables dans les fourrés, une petite cabane en bois qui sert de salle de massage et où l’on peut organiser des bains au lait d’ânesse. Chaque mercredi et samedi matin, les cours de yoga par Jean-Pierre se tiennent dans les jardins, où l’on croise aussi le poulailler et ses 100 habitantes qui fournissent tous les jours le petit-déjeuner en œufs extra-frais. 

Le respect de l’environnement et la mise en avant du terroir corse sont ici les maîtres-mots, notamment en cuisine, où le chef Gadio EL Hadji, depuis 25 ans s’il vous plaît, chapeaute La Paillotte, où l’on déjeuner à flanc de colline des mets marins pêchés du jour les pieds, presque, dans le sable. Au restaurant principal sur la grande terrasse, la black soup à l’encre de seiche est un immanquable, la charcuterie corse et les fromages sont fabriqués par des producteurs locaux directement pour l’hôtel et les pâtisseries du chef Tarik Najibi à tomber. Autre rencontre marquante, Vanessa Maloyer, ancienne cheffe sommelière et responsable de la restauration qui s’est formée à l’œnologie et a planté elle-même, à la main, un vignoble de 6 000 pieds sur les terrains de l’hôtel. Avec un optimisme, une passion et une verve réjouissante, cette amoureuse du vignoble corse chouchoute ses pieds de cépages indigènes — sciaccarellu, vermentino, cualtacciu, vintaghju, aleaticu — et partage son enthousiasme lors de dégustations organisées dans la cave à vin, sous la terrasse du restaurant. 

Et les chambres ?

Orientées vers la Méditerranée ou avec une vue sur le maquis, dotées de balcons, de terrasses et même de jacuzzi privatifs, les 39 chambres et suites baptisées de prénoms féminins corses sont toutes différentes et leur décoration pensée par la propriétaire Sylvie Limongi, au gré de ses voyages et brocantes, et son équipe d’artisans, à demeure hiver comme été. Certaines chambres respirent la campagne, avec pierres apparentes et poutres en bois, d’autres sont plus aquatiques, bleutées, décorées de poissons. La plupart ont des touches originales, plafond multicolore, mezzanine en bois flotté, portes de meubles en guise de tête de lit… 

À 10 min en voiture, l’hôtel possède 5 villas entourées de verdure, chacune dotée d’une piscine à l’ombre des oliviers, pour une famille ou deux couples d’amis. 

Ce qui fait la différence ?

Outre l’équipe généreuse et attentive, l’engagement écologique de l’hôtel, membre du réseau Rispettu, qui regroupe les établissements en Corse et tend à leur faire respecter les mêmes critères. Le froid généré par le système de chauffage de la piscine est utilisé pour la climatisation et les chambres froides. Les amenities sont réduites en chambre et disponibles sur demande à la réception et l’hôtel possède une pile à énergie. Un projet d’utilisation de l’inertie thermique de la mer est dans les tuyaux pour générer de l’énergie.

La chambre à booker ?

Les habitués du Capu Biancu qui reviennent chaque année, et ils sont nombreux, ont tous leur préférée, mais on a craqué pour les suites Saveria et Marina au rez-de-chaussée, avec leur piscine privée.

Bon à savoir ? 

Clou du spectacle, la nouvelle Villa U Mulinu de 450 m², perchée sur les hauteurs de Bonifacio, une ancienne maison d’architecte convertie en havre de paix de 3 chambres à flanc de falaise. « Peintres, artisans, coups de cœur, c’est une galerie libre » déclare Sylvie Limongi qui a pensé la décoration léchée et bohème. Avec une vue imprenable sur le chenal qui mène au port, les hôtes pourront buller les doigts de pied en éventail au bord de la piscine sous une verrière, et bénéficier des services d’une femme de chambre et d’un majordome jovial, Sara et Ricardo. 

Ce qu’il faut retenir ? 

Les pieds dans l'eau et dans le maquis, U Capu Biancu est l'escale qui devrait être obligatoire chaque année pour recharger ses batteries, au soleil, entouré par une équipe aux petits soins et passionnée.

Les 5 choses que l’on a aimées à U Capu Biancu

• La pêche du jour ultra fraîche servie à la paillote avec vue sur mer,
• La gentillesse du personnel,
• L’expérience de dégustation de vin corse dans la cave proposée par Vanessa Maloyer,
• Descendre aux plages désertes et se prendre pour Robinson, 
• Embarquer dans le Boston Whaler en compagnie du skipper Romain pour un tour dans les criques cachées des îles Lavezzi.
   

C’est combien ? 

À partir de 470 € la nuit.