On a testé Mazmez, l’art de prendre son temps et de bien manger

“Maz mez (expr.) : Prendre son temps pour savourer quelque chose que l’on adore” Voici ce qu’annonce la carte de cette adresse gourmande qui a récemment investi le quartier effervescent de Strasbourg-Saint-Denis. Le ton est donné : ici, il est question de ralentir, et surtout, de se régaler.

Le pitch ?

À notre arrivée, Hugo, le maître des lieux, nous présente la philosophie de la maison. Quoi de mieux pour l’illustrer qu’un amuse-bouche : des amandes du Gard, du zaatar comme au Liban, mais servis avec un bon pain, bien français. Ici on célèbre la cuisine libanaise avec un joli twist, celle qui s’est métissée lors de ses voyages pour arriver jusqu’à nous.

Restaurant libanais, Paris 10e © Mazmez

Le cadre

Dans la rue René Boulanger, rien ne laisse présager qu’au numéro 70 se cache une salle aussi fantasque, un mini Beyrouth à Paris. Quand on entre, le regard se promène et se perd dans une effusion de matières et de couleurs : suspensions faites à partir de vieux phares de voiture, murs couverts de tapis orientaux, chaises de bistrot vintage. Mais ce qui impressionne avant tout, c’est le réemploi et la transformation de plus de 7 tonnes de déchets pour habiller ce restaurant aussi esthétique que durable. L’ambiance est chaleureuse et invite à s’attarder à table.

Et dans l’assiette ?

Plusieurs plats à partager en mode mezzé, et trois desserts. Indécis, nous avons mis le sort de notre repas entre les mains de l’équipe avec le “Kell Shi”, littéralement “un peu de tout”. Un menu surprise où l'on vous sélectionne deux assiettes, une boisson (vin, cocktail ou mocktail), et un dessert. On se laisse guider pour découvrir des petits plats surprenants comme le Risotto de Frikeh - blé vert- au parmesan et accompagné d’une crème tahini. Notre coup de cœur, l’Oeuf Awarma, fondant et parfumé, un œuf cocotte plongé dans une crème de chanterelle, surmonté de confit d'agneau et d’épices. Pour accompagner tout ça, un verre de vin parmi la courte mais fine sélection de la carte, le thé glacé maison ou l’un des cocktails signatures comme la Libanesque : une mauresque dans laquelle le pastis cède sa place à l’arak et l’orgeat s’infuse de mélasse de grenade. Et la note sucrée, pour finir le repas, un incontournable libanais : l’osmaliyé. Un dessert à base de crème et de cheveux d’ange, khadaif pour les connaisseurs, ici surmontés de poires pochées au sirop de cardamome.