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Paris, considérée depuis comme des décennies – quand ce n’est pas pas des siècles – comme la capitale mondiale de la gastronomie, de la mode, du luxe et de l’art de vivre ne serait plus ce qu’elle était. Comme un symbole de la morosité qui touche la France depuis la fin des années 2000, la Ville Lumière a perdu ses titres de gloire. La mode ? C’est désormais New York qui trône en haut du classement des villes les plus influentes de la fashion industry. La gastronomie ? Le premier restaurant parisien se hisse péniblement en 11ème position du – très controversé – World’s Best 50, loin derrière l’élite scandinave, catalane ou britannique sans parler du Michelin qui a adoubé Tokyo à la fin des années 2000 en y faisant pleuvoir les macarons. Et même le titre honorifique de « ville la plus touristique du monde » semble échapper à Paris au détriment de Londres, désormais destination touristique favorite des visiteurs étrangers.
Mais cette avalanche de nouvelles maussades ne doit pas faire oublier une réalité : Paris reste bel et bien l’une des plus belles et plus fascinantes villes du monde avec un une histoire, un patrimoine et une offre culturelle d’une richesse rarement égalée. Quelle autre ville que Paris peut prétendre proposer à ses visiteurs une telle unité architecturale ? autant de très grands musées ? des perspectives aussi belles sur son fleuve ? une telle concentration de quartiers et monuments exceptionnels ? Sans tomber dans un chauvinisme dont on ne saurait être suspect, il faut reconnaître à Paris ses qualités immenses.
Et les défauts dans tout ça ? Il est bon aloi de penser que Paris subit le même sort que Venise, se vidant peu à peu de ses habitants chassés par des loyers toujours plus élevés, se transformant ainsi en ville-musée. Mais cette vision simpliste colportée par de malheureux Cassandre est plus jamais infirmée par les faits et la réalité de la ville. Depuis la fin des années 2000, la capitale se montre à la hauteur du dynamisme de Londres ou Berlin : multiplication d’ouvertures d’incubateurs de start-ups (la Halle Freyssinet à l’horizon 2016), projets innovants dans les transports (AutoLib) et surtout une explosion du nombre d’initiatives dans le domaine des loisirs et de l’art de vivre.
Les brasseries aux serveurs mal aimables ? Remplacées par des néobistrots créatifs, une street food inventive ou une cuisine d’auteur ambitieuse. Les cafés poussiéreux ? Transformés en coffee shops branchés par des baristas inspirés. Les hôtels vieillissants du centre historique ? Rénovés sous forme de boutique hotels qui n’ont rien à envier aux meilleures adresses européennes. Et même la nuit parisienne que l’on disait morte et enterrée paraît plus vigoureuse que jamais sous l’impulsion de collectifs électro – Concrete, Blank, Peacock Society entre autres. - qui multiplient les projets les plus excitants les uns que les autres sans oublier les speakeasies et rooftops importés avec succès de New York, Londres ou Barcelone.
Décidément, Paris n’a jamais été aussi séduisante qu’aujourd’hui.