Hectar se rebaptise Benjamin Schmitt

Nouveau nom, mais même chef, pour une offre qui s'oriente encore plus vers la cuisine d'auteur tradi-moderne, dans ce joli restaurant de SoPi, aussi agréable au déjeuner qu'au dîner.

« La cuisine, c'est nous et Schmidt ». Ici, c'est juste Schmitt avec deux « t » et c'est bien mieux comme ça. Le chef, tout juste auréolé du prix Pudlo des Bistrots 2023 au titre de « Bistrot Créatif de l'Année », revoit ses ambitions à la hausse et change de nom, pour éviter toute confusion avec l'accélérateur de start-ups et surtout mettre le sien et son identité culinaire en avant.

Même lieu, nouvel élan

Ouvert au printemps en lieu et place de l'italien Polpette, le restaurant de Benjamin Schmitt a conservé le splendide four à pizza qui trône toujours sur la droite en entrant et s'en sert même pour cuire son cassoulet de Castelnaudary. Voilà qui résume bien d'entrée la cuisine que le chef défend ici : une ode au terroir réalisée dans les règles de l'art, parfois juste revue et corrigée à sa sauce. D'ailleurs, puisqu'on l'évoque, la sauce est un autre marqueur fort des plats proposés par ce technicien hors pair.

Volaille de chez Tauzin © HECTAR

Pas étonnant, Benjamin Schmitt a été à bonne école. Meurice époque Alléno, Taillevent avec David Bizet puis Jocelyn Herland, avant de retrouver Bizet au Peninsula et de prendre le poste de chef à L'Office de Charles Compagnon. Le voici ici enfin à son compte et dans son élément dans cette belle gueule de bistrot à taille humaine, où il est épaulé par sa compagne au service et aux vins, son autre passion. Après un démarrage sur les chapeaux de roue, un bouche à oreille excellent et quelques distinctions qui encouragent, le voilà prêt à passer à la vitesse supérieure. On a hâte.

Cuisine de terroir et de répertoire (mais pas que)

Ce jour-là, au déjeuner, on s'est fait cueillir dès l'entrée : « Asperges à la flamme, jaune d’œuf fumé, coques et ail noir ». De l'enrobant, du vif et du croquant. Avec des associations pas si classiques que ça. Bien vu. Mais le véritable coup de cœur, pour l'amateur, c'est ce « Ris de veau très croustillant puis laqué, purée mousseline primavera ». Il est écrit au singulier, mais il mérite des éloges au pluriel. Un modèle du genre, ultra maîtrisé et gourmand.

Hectar © YONDER.fr Florence Valencourt

Parmi les autres plats qui mettent l'eau à la bouche : la volaille de chez Tauzin en deux cuissons, peaux croustillantes, guanciale, jus et accompagnement de saison. Ou encore le pâté en croûte de foie gras, canard et cochon. Sans oublier la star de la saison : le Lièvre à la royale ! On a envie d'y retourner rien qu'à cette idée. Carte des desserts un peu chiche pour l'heure, mais qui va à l'essentiel avec une mousse et une pavlova. Celle des vins est beaucoup plus enthousiasmante, offrant un bel éventail de styles, régions et prix, avec plus d'une centaine de références, choisies une par une par le chef himself.

Menu déjeuner : 26 € (entrée et plat).
Menu dégustation en 5 services : 69 €

Ce qu'il faut retenir ?

Une belle table semi-gastronomique, qui propose une cuisine entre réconfort terroir et fulgurances d'auteur, avec un menu-déjeuner pépite et un dîner qui donne envie de prolonger la soirée et de déguster, entre gens de bonne compagnie, toutes les trouvailles de la carte des vins, dénichées par un vrai passionné.