On a testé Mer & Coquillage, le nouveau restaurant iodé de Paris 

Note : 8,5/10. Contexte : 2 convives à déjeuner, février 2023.

Le pitch | Mer & Coquillage, l’appel du large et du sauvage

Dans le 2^e arrondissement de Paris, au 36 de la rue des Petits-Champs, Mer & Coquillage se trouve à deux pas de La Belle Époque, brasserie de charme dont la réputation ne faillit pas depuis son inauguration en 2014. Après avoir poussé la porte du restaurant à la façade imposante mais discrète, on découvre un lieu élégant et calme à la lumière voilée : soubassements, moulures blanches en forme de coquillage, banquettes marron glacé en cuir, nappes blanches immaculées… Mer & Coquillage séduit avec son allure rétro où ses cantonnières marquent une douce rupture avec un quartier en pleine effervescence le midi. À la carte ? Huîtres bretonnes (perle noire de Cadoret, bio nature des frères Yvon), langoustines, tourteaux, bulots et homards bleus sont servis en plateau. Côté poisson, on retrouve une sélection de crus (carpaccio de Saint-Pierre, langoustine, tartare de dorade) et de belles pièces (lieu jaune rôti, cabillaud, filets de rougets de nos côtes, Saint-Pierre de petits bateaux rôti, sole en croûte de pistache, homard bleu et courges braisées). 

Dans l’assiette ?

La cuisine est signée par le chef Mathieu Poirier, déjà aux commandes de la Belle Époque. Dès les premières assiettes, l’amour de la gastronomie se ressent dans les produits et le dressage. Les saveurs, à la sphère fine et harmonieuse, suivent. On débute avec de belles asperges vertes de Nathalie et Jérome Galis, les premières de la saison, fleuries de caviar et d’une sauce Maltaise. Le carpaccio de Saint-Jacques à la truffe noire du Vaucluse exprime une belle fraîcheur en bouche et donne une dimension inédite à la truffe. Les ravioles de homard bleu et gambas trempées dans un bouillon de langoustines se révèlent délicieuses, cristallisant le travail de Mathieu Poirier qui peut se résumer ainsi : peu d'éléments, des produits nobles et de la maîtrise.

En plat, la sole de petits bateaux en croûte de pistache, céleri rôti, émulsion de parmesan fait preuve d’originalité avec le grain de pistache qui sublime sa texture mais n’altère pas son goût. Les Saint-Jacques des côtes Normande, purée de topinambours et endives caramélisées, réduction de bouillabaisse affichent un sans-faute par leur onctuosité et leur parfum. En dessert, le parti-pris sucré divise. Le mille-feuille vanille et Mélilot s’avère un brin quelconque. En revanche, la tarte chocolat caraïbe à 66% détonne par sa puissance en cacao et sa glace pop corn de Galzed réveille nos papilles d’enfant.  

Dans la salle ?

Un décor qui rappelle l’intérieur des paquebots transatlantiques des années 1950. Des boiseries, des miroirs, des banquettes, des nappes blanches élégantes à l’élan contemporain.

Le service ?

Emmené par Pierre Boyer, seul et unique chef de rang pour 50 couverts. Heureusement pour lui, le restaurant n’affichait pas salle comble et ne comptait qu’une dizaine de personnes. Rien à redire sur le service : maîtrise parfaite de la carte et de la provenance des produits, de bons conseils qui devancent les questions et un bel enchaînement des plats.

Bon à savoir ?

« Je ne cuisine aucun produit d’élevage, tous les poissons sont sauvages et cueillis au meilleur des côtes françaises et des artisans pêcheurs » assure Mathieu Poirier qui fera le tour de la salle après le dessert.

Le plat à goûter ?

La sole en croûte de pistache, plat signature qui restera à la carte. Une valeur sûre.

Les prix ?

• Les entrées : 21-29€
• Les crus : 26-40€
• Les plateaux : 14-32€
• Les plats : 29-69€

Notre avis en un clin d'œil

Mer & Coquillage est une criée chic dans l’air du temps, aux produits extrêmement bien sourcés, où le jeune chef Mathieu Poirier exprime son amour de la gastronomie avec des produits de qualité. Une cuisine marine d’auteur qui réconcilie l’océan et le citadin avec des produits de petits producteurs bio et du poisson en direct de l’’île de Noirmoutier, d’Yeu et de Lorient. L’une des jolies surprises de l’année. 

Note de la rédaction : 8,5/10

* La note reflète l'intégralité de l'expérience (assiette, cadre, atmosphère, service, rapport qualité-prix...) et est relative au positionnement de l'établissement (un excellent bistrot peut se voir attribuer la note de 10/10). Les tables recueillant des notes égales ou inférieures à 5/10 ne font pas l'objet de chroniques.