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Mathieu BelayMathieu Belay, Le lundi 25 février 2019
Grand angle

Japon : escapade à Nara et sa préfecture, berceau de la civilisation nippone

Destination Nara, première capitale du Japon au VIIIème siècle, avant Kyoto. De ville secondaire, la cité et sa région, particulièrement riches en sites historiques majeurs, s'imposent comme une destination de premier ordre pour découvrir les racines du Japon. Découverte.

  • Le temple Hase-dera, à une heure de route de Nara, sublime dans son écrin automnal © YONDER.fr
    Le temple Hase-dera, à une heure de route de Nara, sublime dans son écrin automnal © YONDER.fr
  • La découverte du sanctuaire shinto de Kasuga-taisha constitue l'un des temps forts d'une visite à Nara © YONDER.fr
    La découverte du sanctuaire shinto de Kasuga-taisha constitue l'un des temps forts d'une visite à Nara © YONDER.fr
  • Rencontre avec les célèbres daims de Nara, sur les sentiers menant au sanctuaire Kasuga-taisha © YONDER.fr
    Rencontre avec les célèbres daims de Nara, sur les sentiers menant au sanctuaire Kasuga-taisha © YONDER.fr
  • Le temple Asuka-dera est réputé être le plus ancien temple bouddhiste du Japon © YONDER.fr
    Le temple Asuka-dera est réputé être le plus ancien temple bouddhiste du Japon © YONDER.fr
  • Dans la campagne autour d'Asuka © YONDER.fr
    Dans la campagne autour d'Asuka © YONDER.fr
  • Le temple Hase-dera, près de Sakurai (1 heure au sud de Nara), est un must de toute visite de la préfecture © YONDER.fr
    Le temple Hase-dera, près de Sakurai (1 heure au sud de Nara), est un must de toute visite de la préfecture © YONDER.fr
  • Le temple Hase-dera, près de Sakurai © YONDER.fr
    Le temple Hase-dera, près de Sakurai © YONDER.fr
  • Le temple Hase-dera surplombe les collines chatoyantes pendant l'automne, l'une des plus belles saisons de l'année © YONDER.fr
    Le temple Hase-dera surplombe les collines chatoyantes pendant l'automne, l'une des plus belles saisons de l'année © YONDER.fr
  • Vue depuis les hauteurs du Mont Yoshino, à une cinquantaine kilomètres au sud de Nara © YONDER.fr
    Vue depuis les hauteurs du Mont Yoshino, à une cinquantaine kilomètres au sud de Nara © YONDER.fr
  • Kinpusen-ji est le principal temple de la religion ascétique 'shugendō
    Kinpusen-ji est le principal temple de la religion ascétique 'shugendō". Il est aussi le plus grand temple de Yoshino © YONDER.fr
  • Le sanctuaire shinto Tanzan-jinja, également appelé temple Tōnomine est situé près de Sakurai © YONDER.fr
    Le sanctuaire shinto Tanzan-jinja, également appelé temple Tōnomine est situé près de Sakurai © YONDER.fr
  • Service du café à la pâtisserie Kashiya, l'une des adresses les plus raffinées de l'ancienne capitale impériale © YONDER.fr
    Service du café à la pâtisserie Kashiya, l'une des adresses les plus raffinées de l'ancienne capitale impériale © YONDER.fr

 

Si Tokyo et Kyoto ont les faveurs des voyageurs visitant le Japon pour la première fois, Nara fait fréquemment partie de l'itinéraire type de découverte du pays. La première capitale impériale du Japon a en effet bien des atouts à faire valoir : une concentration exceptionnelle de temples et sanctuaires (une demi-douzaine d'entre eux sont classés au Patrimoine mondial de l'UNESCO), d'immenses espaces verts et autres parcs où gambadent un millier de daims ou une forêt primaire, montagne sacrée du bouddhisme et du shintoïsme depuis plus de douze siècles !

Tout cela vaut à Nara d'être l'une des destinations les plus visitées du Japon. Mais pour beaucoup, la visite de Nara ne se limite encore qu'à une excursion de quelques heures depuis Kyoto ou Osaka. La proximité des deux villes, distantes d'environ une heure de train de Nara, est une chance inouïe pour la ville mais elle est aussi sa meilleure ennemie. Car une chose est certaine, Nara mérite qu'on lui consacre davantage qu'un aller-retour effectué dans la journée 

D'autant qu'au-delà de sa capitale, c'est toute la préfecture de Nara qui vaut le détour. Dans un périmètre réduit et facilement accessible (on n'est rarement à plus d'une heure de Nara), plongez dans le cœur historique et authentique du Japon. Et laissez derrière vous les foules aimantées par une poignée de sites touristiques à Kyoto.

Pour faciliter votre voyage, nous vous invitons à suivre cet itinéraire en quatre étapes pour découvrir le meilleur de la préfecture de Nara !
 

La lecture de cet article a été optimisée pour ordinateurs (desktop, laptop) et tablettes.

Cliquez sur les images pour les visionner en plein écran et afficher les légendes !

Note de l'éditeur : le voyage décrit ci-dessous a été réalisé par les équipes de YONDER du 26 au 29 novembre 2018.
Copyrights : Texte et images © Mathieu BELAY pour YONDER.fr

Nara, première capitale impériale du Japon

Première étape logique de notre périple, Nara, ville de 360,000 âmes. La capitale de la préfecture du même nom est située dans la région du Kansai, non loin de Kyoto (45 kilomètres) et d'Osaka (une trentaine de kilomètres). Pour tous les Japonais ou presque, visiter Nara constitue une sorte de pèlerinage. La ville fut en effet la première capitale « fixe » du pays entre 710 et 784. La ville était alors appelée Heijo-kyo.

Avant la Période Naral'une des quatorze subdivisions traditionnelles de l'histoire nippone, il était coutume que toute la cour se déplace vers un nouveau palais dès lors qu'un empereur trépassait. La raison ? Il était considéré comme follement dangereux pour le nouveau monarque de s'installer là où l'esprit de son prédécesseur risquait d'hanter les lieux !
 

Une concentration exceptionnelle de temples et sanctuaires

L'époque de Nara constitue donc une période cruciale dans l'Histoire du Japon puisque, comme le souligne l'UNESCO, c'est pendant ces années de prospérité que « la structure du gouvernement national s'est consolidée » faisant de la capitale d'alors une « source d'inspiration de la culture japonaise ».

En clair, Nara est considéré comme le berceau de la civilisation (culture, religions, arts...) japonaise. Au total, ce sont huit sites (cinq temples bouddhistes, un sanctuaire shinto, un ancien palais et une forêt primaire encore considéré comme sacrée aujourd'hui), couvrant plus de 600 hectares de surface qui été inscrits au Patrimoine mondial de l'humanité en 1998. Rien de moins !

1. Dans le centre de Nara, le temple bouddhiste Kōfuku-ji et sa pagode à cinq étages.
2. Les daims de Nara sont l'une des principales attractions de la ville.
3. À l'intérieur du sanctuaire Kasuga-taisha.
Impossible de rater les daims en se rendant à Kasuga-taisha. Ils sont omniprésents sur les sentiers du sanctuaire.

 

Kasuga-taisha, le fabuleux sanctuaire aux 3,000 lanternes de Nara

Parmi les monuments historiques de l'ancienne Nara, un se distingue tout particulièrement : le sanctuaire shinto de Kasuga-taisha. Établi en 768 et reconstruit à plusieurs reprises au cours des siècles, le lieu, propose une immersion dans un Japon historique et fantasmé. Multiples bâtiments et pavillons constellant un immense complexe à flanc de colline, arbres pluricentenaires, milliers de lanternes (en bronze ou en pierre) jalonnant les sentiers de promenade, nombreux daims (en réalité des cerfs sika pour les férus de zoologie) gambadant en toute tranquillité au milieu des visiteurs, le décor est idyllique.

Sans oublier la touche de mystère indispensable à un lieu saint de cette ampleur. Le sanctuaire est au pied de la forêt primitive de Kasugayama, élevée au rang de terre sacrée au milieu du IXème siècle. Depuis 841, il est ainsi interdit d'y chasser comme d'y abattre des arbres. Cette « montagne » (il s'agit en réalité davantage d'une colline) est hautement vénérée par la grande majorité des Japonais, qui, à l'occasion de leur visite au Kasuga-taisha, prennent toujours le temps de se prosterner. Et attention, pas question de s'aventurer au milieu de la végétation touffue de la forêt. Si le châtiment divin ne vous effraie pas, le risque d'une amende conséquente devrait vous en dissuader !

Bon à savoir ? Dans les faits, il est tout de même possible d'arpenter la forêt en suivant le Kasugayama Mountain Trail, un sentier de randonnée formant une boucle de 11,5km autour de la montagne. Au beau milieu des cèdres anciens et des érables, profitez vues sur le parc de Nara et la ville en contrebas.
 

Nara, une ville à l'art de vivre raffiné

Si l'on vient à Nara pour la richesse de son patrimoine, il serait regrettable de quitter la ville sans profiter de son art de vivre sophistiqué, emblématique de la culture nippone. Parmi les adresses à retenir pour se plonger dans cet univers de raffinement :

  • Kashiya - Coup de cœur de la rédaction :  : cette pâtisserie est, à juste titre, l'une plus réputées de Nara. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si elle fournit la famille impériale du Japon ! On y déguste de succulentes créations sucrées dans une maison traditionnelle rénovée avec goût. Bon à savoir, il est possible d'acheter les pâtisseries à emporter si le temps vous manque. 

  • Kobaien - Mention spéciale de la rédaction : tradition séculaire, plus de 90% de toute l'encre de chine traditionnelle, celle utilisée pour la calligraphie, est produite à Nara. En plein centre, l'atelier historique Kobaien est the place to be pour se familiariser avec cette coutume. La boutique, l'une des plus anciennes de la ville, est parfaitement achalandée. Ce qui en fait un lieu idéal pour ramener un souvenir origina). Mais le must est, bien entendu la visite (sur demande uniquement) des ateliers de confection de l'encre, en fonction depuis 1577 !

Les daims, plus d'un millier au total font partie intégrante du paysage à Nara. Peu farouches, ils n'hésitent pas à sortir des parcs pour gambader dans les rues de la ville !

 

 

 

À l'intérieur du sanctuaire Kasuga-taisha, un jour d'automne.
Les lanternes du sanctuaire shinto Kasuga-taisha.
Dans le centre de Nara, le temple bouddhiste Kōfuku-ji et sa pagode à cinq étages.
Les daims de Nara sont l'une des principales attractions de la ville.
À l'intérieur du sanctuaire Kasuga-taisha.
Impossible de rater les daims en se rendant à Kasuga-taisha. Ils sont omniprésents sur les sentiers du sanctuaire.
À l'intérieur du sanctuaire Kasuga-taisha, un jour d'automne.

Il était une fois le Japon à Asuka...

On file plein sud. À une trentaine de kilomètres de Nara se trouve notre prochaine étape, Asuka. Cette destination phare de la préfecture de Nara est aujourd'hui une modeste bourgade d'à peine plus de 5,000 habitants. Même si Nara est une ville déjà très aérée, le contraste se fait immédiatement ressentir.

Bye-bye la ville et ses nombreux touristes déambulant au milieu des temples et des daims, bienvenue dans un Japon tranquille et rural. Un Japon où le temps, s'il ne s'est pas arrêté, est considérablement ralenti. Pour peu que vous soyez passés par Tokyo ou Osaka auparavant, le choc sera d'autant plus important.

    Paysages de rizières dans les environs du village d'Asuka.

    Le succès du charmant Cafe Kotodama, dans le centre du village d'Asuka, est tel qu'il est recommandé de réserver plusieurs semaines à l'avance !

    Le temple d’Asuka-dera, édifié à la fin du VIème siècle, est l'un des premiers temples bouddhistes construits au Japon.
    Déjeuner végétarien au Cafe Kotodama, l'une des adresses les plus populaires d'Asuka.

    Les principaux sites archéologiques et historiques d'Asuka

    Si Nara est considéré comme l'un des berceaux de la civilisation japonaise telle qu'on la connaît aujourd'hui, visiter Asuka et ses principaux sites patrimoniaux permet de remonter encore davantage dans le temps. La période d'Asuka, qui précède celle de Nara dans le déroulé de l'histoire japonaise, s'écoule du milieu du VIème siècle (538) jusqu'à 710. Les passionnés d'histoire pourront y découvrir un ensemble de sites d'intérêt, parmi lesquels on retiendra : 

    • Le temple Asuka-dera : édifié à la fin du VIème siècle (les dates de 588 ou 596 sont évoquées dans que l'on puisse dater exactement sa construction), il est réputé être le plus ancien temple bouddhiste du Japon. Il abrite un trésor incontournable, un Grand Bouddha de bronze - jadis recouverte d'or - haut de plus de trois mètres et pesant une quinzaine de tonnes ! Cette statue, parmi les plus anciennes représentations bouddhiques du pays aurait été façonnée en 609 sur ordre de l’empereur Suiko. Elle a été désignée “Bien Culturel Important” du Japon.

    • Le kofun d'Ishibutai : ce tombeau, constitué d'une trentaine de blocs de pierre gigantesques et s'étendant sur plusieurs dizaines de mètres, est la plus grande structure mégalithique connue au Japon. Il servit de sépulture au seigneur Soga no Umako, membre du puissant clan Soga aux VIème et VIIèmesiècle.

    • Le kofun de Takamatsuzuka : littéralement « l'ancien tumulus mortuaire du grand sapin ». Ce tombeau circulaire de 18 mètres sur 5 mètres est orné de fresques splendides. Comme pour d'autres sites archéologiques réputés fragiles, il n'est pas possible de visiter le site proprement dit, mais le musée jouxtant le monument permet d'admirer des reproductions des fresques ou d'en apprendre davantage sur cette période de l'histoire japonaise.

    En quittant Asuka, profitez-en pour sillonner les environs (uniquement si vous êtes en voiture ; en transports en commun, cela sera difficilement envisageable) et découvrir un étonnant Japon agricole, ponctué de paysages de rizières en terrasse.

    Où manger à Asuka ? 

    • Au Cafe Kotodama - Coup de cœur de la rédaction : dans un décor tout de bois, inspiré des auberges traditionnelles (l'adresse a investi une boutique de saké vieille de 170 ans), on se régale chaque midi d'une cuisine essentiellement végétale réalisée à partir des légumes récoltés localement. Dépaysement garanti !

    Paysages de rizières dans les environs du village d'Asuka.
    Déjeuner végétarien au Cafe Kotodama, l'une des adresses les plus populaires d'Asuka.
    Le temple d’Asuka-dera, édifié à la fin du VIème siècle, est l'un des premiers temples bouddhistes construits au Japon.

    Le majestueux escalier de bois (noborirô) menant au temple Hase-dera est constitué de 399 marches et s'étend sur 200 mètres de long. Selon la croyance, gravir cet escalier permettrait de se débarrasser des 108 illusions responsables des souffrances humaines.

    Le hall principal du temple Hase-dera, près de Sakurai.

    Le temple Hase-dera, une merveille encore méconnue

    Une petite demi-heure de trajet sépare le village d'Asuka de notre prochaine destination, le temple Hase-dera. Considéré comme l'un des plus beaux temples de la région, il jouit d'une immense popularité auprès des touristes japonais. Le fait qu'il se trouve sur la route du pèlerinage conduisant au célèbre sanctuaire d'Ise (Ise-jingū), le lieu le plus sacré du shintoïsme dans le pays, garantit à ce grand temple bouddhiste (du courant Buzan, une branche japonaise du Bouddhisme Shingon pour les connaisseurs) une fréquentation non négligeable tout au long de l'année. L'atmosphère vivante du village en contrebas du site, avec ses boutiques et petites gargotes, est là pour en témoigner.

    Mais pour autant, ne nous y trompons pas. S'il existe ici un véritable tourisme domestique, on est encore à mille lieux de l'affluence des sites les plus connus de Kyoto. Ou même de Nara, dans une moindre mesure. Cette - relative - quiétude, associée à l'ampleur du lieu et aux trésors abrités par l'édifice accroché à flanc de colline mérite à elle seule que l'on consacre à Hase-dera plusieurs heures de visite.
     

    Les trois trésors d'Hase-dera

    Édifié pour la première fois en 686, agrandi en 727, puis brûlé et détruit à plus de dix reprises dans les siècles qui suivirent, Hase-dera, également surnommé le « temple des fleurs », recèle quelques merveilles à ne manquer sous aucun prétexte :

    • L'escalier couvert bordé de lanternes en pierre et de fleurs. C'est en grimpant cet escalier à la pente douce que l'on prend la mesure de la grandeur des lieux.

    • Le hall principal : datant de 1650, il est l'un des plus vastes de la préfecture de Nara. Les vues sur la nature environnante sont spectaculaires, en particulier au printemps et à l'automne, lorsque les arbres se parent de mille couleurs.

    • La statue de la déesse de la compassion Kannon aux onze visages : située dans ce hall, cette statue bouddhiste haute de plus de neuf mètres, aurait été sculptée dans du bois de camphrier, en 727, par un moine en à peine trois jours ! Il s'agirait de la plus grande statue de bois de tout le pays. Les onze visages (un principal et dix secondaires) sont censés permettre à la déesse de tout voir pour venir en aide à quiconque aurait besoin d'elle.

    Jour d'automne légèrement brumeux au temple Hase-dera.
    Le chōzuya est un pavillon d'ablution destiné au rite de purification avant d'accéder au temple.
    Hase-dera a prospéré comme l'un des principaux centres du bouddhisme Shingon.
    Pendant l'automne, les couleurs des arbres autour du temple est particulièrement spectaculaire.
    Pendant l'automne, les couleurs des arbres autour du temple est particulièrement spectaculaire.

    La recette du délicieux Saigyo-nabe, spécialité servie à l'Hotel Yukawaya de Yoshino, aurait été mise au point par un moine tombé amoureux des cerisiers de Yoshino, il y a plus de huit siècles.

    Vue depuis l'Hotel Suginoyu à Kawakami, dans la région de Yoshino.

     

    Le Mont Yoshino, la montagne aux milliers de sakura

    Légèrement plus au sud qu'Asuka et le temple Hase-dera, Yoshino-yama (ou Mont Yoshino en VF) est une montagne japonaise abritant la charmante petite ville de Yoshino. Elle fait partie des sites sacrés et chemins de pèlerinage dans les monts Kii, inscrits au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2004.

    Les raisons de visiter cette montagne à l'altitude modeste (elle culmine à 350 mètres) sont multiples :

    • Pendant la période d'hanami (rituel consistant chaque printemps à admirer la beauté des fleurs, en particulier celle des cerisiers japonais, les sakura), le Mont Yoshino est l'un sites les plus prisés du pays.
      La raison ? Plus de trente mille sakura (d'autres sources parlent même de cent mille arbres !) recouvrent ses coteaux qui se parent de rose et de blanc entre la mi-mars et la mi-avril (les dates exactes varient légèrement d'une année sur l'autre). Pour certains fins connaisseurs du Japon, les vues sur les cerisiers en fleurs du Mont Yoshino sont parmi les plus belles de tout le pays.

    • À l'automne, c'est au tour des érables japonais de voir leurs feuilles rougir. Et comme avec hanami, il existe un moment pour désigner la contemplation de ces changements de couleur saisonniers. Il s'agit du momijigari, littéralement la « chasse aux feuilles rouges ». C'est l'autre saison privilégiée pour grimper au sommet du Mont Yoshino. Si le belvédère Hanayagura est le lieu d'observation privilégié des arbres au printemps comme en automne, il est recommandé d'emprunter les sentiers de randonnée pour profiter au maximum de la beauté du site, jalonné de différents sanctuaires tranquilles et points de vue impressionnants.

    • Les environs de la montagne sacrée, avec ses nombreux temples, sanctuaires, restaurants, salons de thé et échoppes, méritent également le détour. Certes, les visiteurs y sont nombreux, en particulier lorsque les changements de couleur des feuilles déplacent les foules. Mais le fait qu'il ne s'agisse encore essentiellement que d'un tourisme domestique change la donne. Plus que d'un pèlerinage touristique, c'est la sensation de s'immerger dans la culture japonaise qui domine.
    Vue depuis l'Hotel Suginoyu à Kawakami, dans la région de Yoshino.

     

    Le village de Yoshino, escale indispensable du périple

    De passage au Mont Yoshino, profitez en pour faire une pause à la tranquille bourgade éponyme. Si les rues de Yoshino abritent de multiples boutiques de souvenirs, signe qui le tourisme peut y être massif à certaines saisons, elles sont aussi relativement tranquilles dès lors que l'on évite les périodes de vacances et les weekends.

    Les occupations ne manquant pas à Yoshino, nous avons retenu spécifiquement trois adresses où se rendre en priorité :

    • Kinpusen-ji - Visité par YONDER : il s'agit du principal temple de la religion ascétique shugendō qui combine l’ancien chamanisme japonais des montagnes avec les enseignements shintoïstes, bouddhistes et taoïstes. Le temple principal (Zaōdō), désigné trésor national du Japon, est la deuxième plus grande structure en bois du pays (haute de 34m) après le Daibutsuden du temple Tōdai-ji à Nara.
      Attention, les monumentales statues de la divinité Zao Gongen, vieilles de plus de 1,300 ans, ne sont visibles que quelques semaines chaque année, au printemps et à l'automne. Ces apparitions donnent lieu à des cérémonies spirituelles puissamment évocatrices.

    • Hotel Yukawaya - Mention spéciale de la rédaction : cet hôtel 3-étoiles aux 13 chambres traditionnelles, à deux pas du Kinpusen-ji, est l'un des meilleurs spots pour déjeuner à Yoshino. Non seulement car sa salle à manger offre une vue panoramique inégalée sur les sakura et érables japonais plantés sur les pentes du Mont Yoshino. Mais surtout car on l'on s'y régale d'une cuisine kaiseki traditionnelle, essentiellement constituée de produits régionaux. Le Saigyo-nabe, plat où mijotent poulets, légumes de saison ainsi qu'une plante locale, la marante (ou arrowroot en anglais), est la spécialité de la maison.

    • TSUJIMURA - Coup de cœur de la rédaction : ce café contemporain, doublé d'une boutique où l'on retrouve une sélection de produits artisanaux japonais (textiles, bougies...), séduit autant pas son décor léché que par la qualité de ses espressos ou son atmosphère sereine. Impossible de ne pas succomber. 

    Déjeuner "kaiseki" traditionnel servie à l'hôtel Yukawaya Yoshino.

    Comment aller à Nara et sa préfecture ?

    • Bonne nouvelle, il est extrêmement facile de rejoindre Nara depuis les grandes métropoles régionales. Comptez de 45 à 70 minutes de train depuis Kyoto (départ toutes les 30 à 45 minutes) ; 60 à 90 minutes depuis Osaka. D'ici quelques années, un Shinkansen pourrait relier directement Tokyo à Nara en à peine plus de 3h. Actuellement, il est nécessaire d'effectuer une connexion à Kyoto pour rejoindre les deux villes.

    • Une fois à Nara, le mieux pour rayonner dans la préfecture de Nara et rejoindre Asuka, le temple Hase-dera ou le Mont Yoshino est de louer un véhicule et de circuler par soi-même. Surmontez votre crainte de rouler à gauche des panneaux routiers en japonais et lancez-vous ! La circulation dans la région est tranquille et le GPS (plutôt celui de votre téléphone que celui de la voiture qui a toutes les chances d'être disponible uniquement en japonais) compenseront aisément les quelques difficultés liées au fait de circuler au Japon.

    • Il est toutefois possible de faire l'ensemble des visites en transports en commun (train, bus) combinés à quelques trajets en taxi ou à pied. L'inconvénient ? Des temps de trajet allongés et un moindre confort (en particulier si vous voyagez à plusieurs).
       

    Quand visiter Nara et sa préfecture ?

    Le printemps, au moment de la floraison des sakura et l'automne, alors que les feuilles d'érables rougissent, constituent les deux saisons de prédilection pour visiter la région. Les températures, fraîches le matin, sont douces et agréables dans la journée.
     

    Où dormir à Nara et sa préfecture ?

    Les meilleurs hôtels et ryokan de Nara

    • Noborioji Hotel Nara - Sélectionné par YONDER : ce boutique-hôtel de 12 chambres, membre des Small Luxury Hotels of the World, est l'un des rares hôtels de luxe de Nara. Chambres tout confort de style occidental, grandes baies vitrées et restaurant gastronomique (cuisine française) en font une adresse de choix dans l'ancienne capitale impériale.

    • Nara Hotel - Sélectionné par YONDER : depuis 1909, date de création du Nara Hotel, on ne compte plus les innombrables hôtes illustres de cet établissement mythique, le premier de style occidental à avoir vu le jour à Nara. Parquets et boiseries confèrent à l'hôtel un délicieux charme suranné, bien qu'il ne soit plus la référence qu'il fut par le passé. Si vous n'y dormez pas, prenez le temps de venir y boire un cocktail. Son bar est toujours l'un des plus réputés de la ville.

    • Hotel Setre NaramachiSélectionné par YONDER : ouvert fin 2018, cet hôtel propose un décor fait essentiellement de bois, des prix raisonnables et un emplacement stratégique entre le centre de Nara et son immense parc.

    • Tsukihitei - Sélectionné par YONDER : le ryokan le plus réputé de Nara, sur les hauteurs de la ville, entouré par la forêt primitive de Kasugayama. Habitat japonais, cuisine kaiseki et bains traditionnels attendent les hôtes de cette auberge raffinée, parmi les hébergement les plus onéreux des environs (comptez au moins 450€ la nuit en demi-pension).

    • Kotono-yado Musashino - Sélectionné par YONDER : l'une des auberges les plus anciennes de Nara. Ses 12 chambres de style japonais sont parmi les plus proches du sanctuaire Kasuga-taisha.

    Pour les amateurs de luxe plus conventionnel, il est à noter que l'enseigne JW Marriott, l'une des plus prestigieuses du groupe américain Marriott, ouvrira un hôtel 5-étoiles à Nara d'ici la fin 2019. Il s'agira du premier hôtel de luxe étranger à s'implanter en ville.
     

    Les meilleurs hôtels et minshuku d'Asuka

    • L'Auberge de Plaisance SakuraiSélectionné par YONDER : à quelques kilomètres d'Asuka, cette luxueuse auberge de neuf chambres et suites est l'adresse de référence de la région d'Asuka. Terrasses, vues dégagées sur la campagne environnante et restaurant gastronomique combinant technique française et produits régionaux sont au programme. L'établissement fait partie de la collection Hiramatsu, proche de l'esprit Relais & Châteaux.

    • Kitamura Asuka Testé et approuvé par YONDER : une maison d'hôtes (minshuku en japonais) au standing simple mais parfaitement authentique. Idéal si votre budget hébergement est limité.

    Le groupe Hoshino Resort, spécialiste de l'hébergement et restauration de luxe au Japon, devrait ouvrir un hôtel de luxe sous l'enseigne Hoshinoya (déjà présente à Tokyo, Mont Fuji Kyoto, Nagano, Okinawa, Bali...) à l'horizon 2020 non loin d'Asuka.

    Bonus ? D'autres adresses de minshuku à Asuka et ses environs sur le site Vivre le Japon.
     

    Les meilleurs hôtels de la région du Mont Yoshino

    • Yoshinoso Yukawaya Visité par YONDER : l'adresse idéale pour séjourner à Yoshino et visiter le temple Kinpusen-ji. Toutes les chambres de cet hôtel, dont l'histoire remonte à plus de 300 ans, sont de style japonais. Son restaurant - avec vue - est l'une des meilleures tables de la région du Mont Yoshino.

    • Hotel Suginoyu Testé et approuvé par YONDER : un établissement sans prétention mais doté d'un vaste onsen, d'un restaurant servant une cuisine de bonne facture et de chambres, certes un brin vieillissantes mais encore confortables. Comptez 25min pour rejoindre Yoshino depuis le village de Kawakami où est situé le Suginoyu, le long d'une rivière sinueuse.
       

    En savoir plus sur le Japon ? Retrouvez quelques-un de nos autres contenus sur la destination :

    - Toutes les meilleures adresses de la capitale japonaise : City Guide Tokyo ;

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    Copyrights : Texte et images © Mathieu BELAY pour YONDER.fr