
Que faire à Brighton pour un week-end de 2 ou 3 jours ?
Il a bien changé ce petit village de pêcheurs ! Tour à tour ville de curistes et résidence secondaire du roi George IV, Brighton séduit par sa belle architecture, ses rues joyeusement animées - surtout le week-end et cette longue plage si agréable à arpenter. Il y a du baroque dans son art de vivre, une gourmande simplicité dans ses restaurants, du charme dans ses hôtels et de l’extravagance dans certaines de ces soirées. Une sympathique bouffée d’air frais !
Que faire à Brighton – Jour 1
12 h — Arrivée à Brighton
Et pour cela, emprunter l’Eurostar depuis Paris Gare du Nord ou Lille, le moyen le plus rapide et le plus écolo. Vous avez choisi l’option confort ? C’est en Eurostar Premium. Parcours facilité – pas de file d’attente interminable et contrôle rapide - accès au lounge avec service efficace (on vous avertit si vous avez encore le temps de prendre le train précédent le vôtre), presse du jour et du mois en anglais et en français, petit déjeuner ou repas en self-service et ambiance feutrée. A bord, un repas est servi à la place.
A partir de 88 € et gratuits pour les moins de 4 ans. Et d’un coup d’Eurostar, même pas besoin de changer de gare : 5 minutes de couloir pour attraper l’un des trains qui partent presque tous les ¼ d’heure pour Brighton, une excursion sympa proche de Londres.
-
Repas à la place © Eurostar
12h30 — Poser ses valises à l’Hôtel du Vin
15 minutes de marche depuis la gare et vous voilà arrivés pour le début de notre week-end à Brighton. Cela permet d’emblée de se familiariser avec le centre-ville. Animé, bruyant…. Tout l’inverse de cette artère du quartier des Lanes à deux pas de la mer. D’accord, le nom sonne un tantinet français. Mais ce boutique-hôtel appartient au groupe anglais Frasers Hospitality. Construit à l’origine par un négociant en vins, il est constitué de plusieurs bâtiments au style néo-gothique et pseudo-Tudor. 49 clés, éparpillées sur 3 étages tarabiscotés – et de nombreux escaliers – toutes différentes mais au luxe charmant. Parquet ou moquette, lambris ou cuir, parfois une cheminée et des objets de déco rigolos. Du rose poudré au vert sapin, du safran au tilleul, les couleurs se marient délicatement. Dans certaines suites, non vous ne rêvez pas : deux baignoires trônent dans la chambre ! Excellente literie, produits d’accueil naturels et machine à café – pour la bouilloire, il suffit de demander. L’accueil est particulièrement amical. Pas d’ascenseur mais on vous propose de l’aide pour monter votre valise. Outre le restaurant, qui sert un copieux breakfast en buffet, un bar so british vient compléter les lieux.
Hotel du Vin Brighton
2, Ship Street, Brighton
A partir de 150 euros la nuit
-
©hotelduvin sur IG
13 h – Déjeuner en paix
On file d’abord se restaurer dans ce drôle de kiosque à deux étages, bien campé sur la plage. Victorien assurément et soigneusement rénové. Il a été converti en food court avec 7 stands de cuisines différentes : carnassier ou veggie, tacos mexicains ou sushi, on commande en piochant selon ses envies, et on paye via l’appli. Ne cherchez pas de la haute gastronomie juste un déjeuner en terrasse pour regarder la mer.
Shelter Hall
Kings Road Arches, Brighton BN1 1NB
14h30 – Flâner en bord de mer
Car Brighton en 2 ou 3 jours, n’est pas seulement cette très longue plage de galets. En point de mire élevé au rang de symbole, le Palace Pier héberge une petite fête foraine. Ne cherchez pas les grands huit vertigineux, mais arpentez plutôt cette jetée merveilleusement kitsch construite en 1899 et qui, en dépit des tempêtes et des incendies, défie toujours les ans. A l’ouest une drôle de soucoupe volante autour d’un mât : voici Brighton I360 , façon donut vitré qui embarque 200 personnes pour se hisser à 138 m. La vue, à 360° bien sûr, dévoile la ville et la campagne, la mer et jusqu’à l’île de Wight parfois. Et puis, en contrebas, West Pier, l’ancienne jetée.
Érigée en 1866, dotée d’un théâtre et d’une salle de concert, fermée pour une rénovation qu’elle ne verra jamais : une tempête et 3 incendies plus tard, il ne reste que ce squelette d’acier disloqué en partie sous les eaux. Un petit kilomètre et voici Hove, village rattaché à Brighton il y a plus de 30 ans. En front de mer, s’affiche Brunswick Town, superbes demeures Regency créées par l’architecte Charles Busby. Sur la plage, une rangée bien alignée de cabanons début XXe, tous identiques : seule la couleur de la porte est laissée au choix du propriétaire. Une association et même un groupe Facebook leur sont dédiés. Certaines sont à louer en été et vous pouvez même en acquérir une… à condition de débourser au minimum 23 000 €.
-
Brighton I360 © P.Missoud
Une peccadille au regard des villas contemporaines et cossues de Western Esplanade. Surnommée ”Millionaires Row”, s’y sont cachés de nombreuses célébrités comme Adèle ou Paul McCartney. Il est temps de retourner tranquillement vers Brighton par la ville cette fois, le temps d’admirer, derrière le vieux marché 69 maisons fin XIXe autour d’un jardin bien peigné. Au nord de la place Palmeira, le n°33 ne dépare pas et pourtant, sa sage façade dissimule une déco unique en son genre : cimaise de marbre et portes sculptées, vitraux colorés et plafonds peints témoignent de l’excentricité de son ancien propriétaire. Désormais convertie en école de langues, il est possible de la visiter à condition de réserver.
20h – Se perdre dans les Lanes
10 minutes à pied vous séparent de l’entrelac des Lanes, des ruelles pavées dont certaines arborent des maisons ornées de galets. Connues pour la flopée de bijouteries, on y dîne, et ma foi pas mal, dans ce restaurant bistronomique ; emmenée par un jeune chef, la cuisine de Lost in the Lanes se partage pour goûter à plusieurs plats : crevettes géantes relevées de gingembre et rafraîchies au citron vert concurrencent ces moelleuses brochettes d'agneau escortées de betteraves confites, mais on garderait bien pour soi seul ce jarret de bœuf aux gnocchis fondant en diable. Dommage que le service soit un peu rapide.
Lost in the Lanes, 10 Nile Street
Les bonnes adresses de Brighton - Jour 2
Matin — Visiter le Royal Pavilion
Voici peut-être l’un des plus extraordinaires châteaux de Grande-Bretagne. Nous sommes en 1787 lorsque le Prince de Galles, futur roi George IV, se pique d’avoir une résidence en bord de mer dans cette ville recommandée par ses médecins pour son climat favorable. Lui qui n’a jamais voyagé en Asie rêve d’un château oriental. Il agrandit sa première et modeste maison, en confie la réalisation à l’architecte John Nash – tout comme l’agréable parc désormais ouvert au public. Le résultat ? Cet époustouflant palais indo-sarrasin digne d’un maharadjah hérissé de dômes et de minarets. Les intérieurs révèlent une déco tout aussi extravagante, de la salle des banquets à l’incroyable lustre au salon de musique flamboyant de rouges et de dorures, en passant par la cuisine extrêmement moderne pour l’époque. Débauche de luxe et de couleurs, papiers peints à la main, lourdes soieries, mobilier précieux attestent des magnifiques restaurations entreprises, mêlant fidèles copies et authentiques objets. Revendu par la reine Victoria en 1849, hébergeant les soldats indiens blessés durant la Première Guerre mondiale, puis laissé à l’abandon, il revient de loin !
Juste à côté du palais, le musée et la galerie d’art affiche un bel éclectisme : on plonge dans l’archéologie régionale et l’Égypte ancienne, les cultures du monde et la vie quotidienne locale, notamment à travers l’histoire de la communauté LGBTIQA+ : si elle remonte au XIXe siècle et s’est particulièrement développée depuis la première édition de Brighton Pride en 1973, elle rayonne désormais au-delà des frontières, vantant un modèle du genre.
Pavillon Royal et musée de Brighton
4/5 Pavilion Buildings, Brighton and Hove, Brighton
-
Musée de Brighton © P.Missoud
12h30 — Déjeuner en terrasse
Lors de notre week-end à Brighton, on vient grignoter quelques entrées à partager aussi délicates qu’appétissantes comme ces beignets de maïs doux pimenté, ce tempura de champignons Enoki, et ce saumon mariné aux agrumes. Et l’on brigue une place sur la terrasse de cette jolie maison de briques rouges piquetée de silex.
Flint House
13 Hanningtons Lane, Brighton and Hove
-
©flinthouse IG
Après-midi — De North Laine aux Seven Dials
Le centre-ville de Brighton s’avère plutôt petit mais bouillonnant d’énergie. C’est ce North Laine qui entremêle venelles – les twittens – aux mignons cottages et rues piétonnières où l’on adore flâner de galeries d’art en magasins de vinyles, de brocantes pour dénicher objets et vêtements vintage en cafés à la déco soignée. Les amateurs de street art débusqueront sans peine de nombreuses œuvres, dont, rue Trafalgar, la plus connue de Bansky, Kissing Coppers. Derrière sa vitre en plexi, ce n’est pourtant plus qu’une copie ! On s’écarte un peu, on grimpe aussi pour rejoindre le paisible quartier de Seven Dials. Sur cette colline autrefois couronnée de moulins à vent, comme un village assoupi autour d’un gros rond-point, des artères résidentielles, là encore bardées de belles demeures Regency. L’ambiance est feutrée, le passant se fait rare et l’on apprécie de se poser devant la vitrine comptoir de The Flour Pot Bakery pour déguster un muffin à la myrtille.
20h — Dîner avec permission
Flashback dans le Bombay des années 1950, lorsque la prohibition régnait. Seul un Permit Room, le nom de votre restaurant, était autorisé à vendre de l’alcool. Aucun souci ce soir pour goûter l’un des nombreux cocktails signature ou une bière maison au comptoir avant de s’installer dans la salle, un peu sombre, très animée et joliment décorée. On s’en serait douté, ici c’est plutôt curry – pimenté à la demande, chappattis ou biriyani. Les portions sont généreuses et les épices promettent le voyage.
Permit Room, 32 East Street.
Que faire à Brighton - Jour 3
Matin — Gai, gai gai, mais sans les préjugés !
On file dans le quartier gay de Kempton, à l’est de Brighton. Et l’on s’étonne. Aucune apparente extravagance ici mais une ribambelle d’immeubles et de demeures fin XVIIIe dans ce Royal Crescent et Regency, comme cette centaine de villas, œuvres des architectes Charles Busby et Amon Wilde. Pourtant, ce n’est que dans les années 1930 que le quartier se développe pour devenir aujourd’hui, le creuset de webdesigners et d’artistes, le fief de cette communauté LGBTQ+ qui y conserve jalousement ses adresses iconiques. Mais on croise plus ici de couples promenant leurs chiens que de queers inoubliables. Des pubs, un drôle de mausolée indo-sarrasin, un théâtre lilliputien : la tranquillité assurée.
-
© Pascale Missoud
12h30 — Déjeuner sans façon
A l’angle d’une des artères principales de Kempton, une façade fuchsia. A l’intérieur, quelques tables, un comptoir dont la vitrine laisse admirer les plats. Cela fait un peu cantine ? Ne vous y fiez pas ! Aux fourneaux Nicky, originaire d’Asie et au service – d’une vraie gentillesse - Lonnie, son mari. 2 soupes au choix, des options veggies pour des plats d’Asie du Sud-Est qui changent tous les jours selon le marché. On passe de l’Inde à Hong-Kong, de la Thaïlande à la Malaisie avec en fond sonore une excellente playlist jazzy. En plus, le café est excellent.
Nanima
36 Street George’s Road, Kempton
13h — South Downs, la surprise enchantée
Pour la dernière après-midi de notre week-end à Brighton de 2/3 jours, on file… à l’anglaise ! On loue une voiture dans le quartier de Preston, au nord de la ville. Au choix on conduit 40 minutes vers l’est, pour aller admirer les Seven Sisters, sept falaises de calcaire blanc qui ondulent sur plus de vingt kilomètres de côte. On emprunte le sentier des douaniers afin de trouver le meilleur spot à photographier. Mais on peut aussi rouler 20 minutes vers le nord : de douces collines aux verts bien vivaces, des vallées bucoliques : les deux sites font partie du même parc national des South Downs méconnu et pourtant superbe à découvrir.
-
Les Seven Sisters, à ne pas manquer lors d’un week-end à Brighton de 2 ou 3 jours
18h — Prendre un verre diablement sympathique
Ce pub tire bien sûr son nom - La digue du diable – d’une légende. Satan, furieux que les habitants du coin se soient convertis au christianisme décida de creuser une vallée pour noyer les villages mais en fut empêché par une vieille femme. Il en reste cette jolie échancrure que l’on contemple depuis la terrasse ou les grandes baies vitrées. Au retour d’une randonnée on s’y arrête pour siroter un verre au coucher du soleil et pourquoi, manger un savoureux et roboratif fish and chips.
The Devil's Dyke
Dyke Road, Poynings, Brighton