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Pierre Gunther, Le vendredi 22 décembre 2023
Grand angle

Visiter Pékin : nos bonnes adresses de la capitale chinoise

Quelle ville à visiter meilleure que Pékin pour s'immerger dans l’histoire millénaire de la Chine ? Plongée dans la capitale tentaculaire de l’Empire du milieu à travers une sélection des meilleures expériences ou visites incontournables, et de bonnes adresses.
  • Visiter Pékin et ses temples, refuges de quelques apprentis moines. © Pierre Gunther / YONDER.fr
    Visiter Pékin et ses temples, refuges de quelques apprentis moines. © Pierre Gunther / YONDER.fr
  • La ferveur s’installe lors des fêtes religieuses au temple de Yonghe. © Pierre Gunther / YONDER.fr
    La ferveur s’installe lors des fêtes religieuses au temple de Yonghe. © Pierre Gunther / YONDER.fr
  • La muraille de Jinshanling construite en 1570 serpente entre les cimes. © Pierre Gunther / YONDER.fr
    La muraille de Jinshanling construite en 1570 serpente entre les cimes. © Pierre Gunther / YONDER.fr
  • Le Red Brick Museum. © Pierre Gunther / YONDER.fr
    Le Red Brick Museum. © Pierre Gunther / YONDER.fr
  • Le Temple du Ciel au sud de Pékin. © Pierre Gunther / YONDER.fr
    Le Temple du Ciel au sud de Pékin. © Pierre Gunther / YONDER.fr

Il faut remonter plusieurs siècles en arrière pour découvrir l’origine de Beijing, la « capitale du nord » en mandarin. Capitale des Jin depuis 1153, elle devient le centre de l’Empire mongol avec Kubilai Khan, puis repasse sous le giron chinois avec les Ming. Centre politique et culturel de la Chine, elle incarne — plus que Shanghai la mondialisée — la Chine intemporelle et historique, tout en se réinventant depuis les Jeux Olympiques de 2008.

Visiter Pékin, c’est avoir la possibilité de visiter des centaines de temples, de manger dans des milliers de restaurants et de bars. C’est longer des avenues à douze voies dans la cohue des klaxons et des pots d’échappement, se mélanger aux nuages d’encens et à la foule venue prier Confucius dans un temple ou se faire servir le thé dans le calme des hutongs. Vous l’aurez compris, plus qu’ailleurs en Chine, histoire et modernité se mêlent à Pékin, dans un savant mélange où l'actuel prend parfois l’ascendant, mais où les habitudes pluriséculaires ne sont jamais loin. Six mois ne seraient pas suffisants pour découvrir les charmes de cette ville aux vingt millions d’habitants, alors que faire à Pékin, que voir à Pékin, YONDER a sélectionné expériences et bonnes adresses à rentrer dans votre GPS. 
 

Visiter Pékin ? 10 expériences incontournables


1. Parcourir la Cité interdite à l’abri des touristes

Lieu emblématique du pouvoir, la Cité interdite possède une aura inexplicable qui impressionne le visiteur y pénétrant. En passant sous la grande Porte du Midi par l’arche centrale, que seul l’empereur était autorisé à emprunter, on s’imagine ambassadeur d’une puissance étrangère reçu par les grands mandarins, traversant un à un les ponts en marbre, les portes gigantesques, les murailles écarlates et les escaliers immenses.

C’est en s’éloignant du flot de visiteurs que l’on découvre les nombreux recoins déserts, et que l’on se rend compte que la Cité est une véritable petite ville toujours en activité, avec ses jardiniers, ses maçons, ses charpentiers prenant soin de ses 600 printemps.

  • Visiter Pékin, La Cité vue de ses toits. © Pierre Gunther

 

Bon à savoir ? En entrant dans la cour où se trouve une rivière enjambée par cinq ponts de marbre, à gauche, une volée de marche permet de se déplacer sur les chemins de ronde et d’admirer les toits de la Cité à travers les arbres, presque seul. Les jardins latéraux sont des oasis tranquilles, tout comme les paisibles Palais de la Longévité et Palais de Qianlong, dont les petites cours et cloitres ombragés et les coins et recoins intimes valent vraiment la peine.

  • La sérénité de la Cité est source d’inspiration pour de nombreux artistes amateurs. © Pierre Gunther
  • Les jardins sont rafraîchis par des canaux. © Pierre Gunther

 

Vert, blanc, noir, rouge, fermenté, au jasmin, aux chrysanthèmes, les étals regorgent de l’arbuste si réputé.

2. Se faire servir le thé

Véritable institution, le thé est si répandu qu'il accompagne tous les repas. À tel point qu'il est difficile de se faire servir de l'eau au restaurant ! Vert, blanc, noir, rouge, fermenté, au jasmin, aux chrysanthèmes, les étals regorgent de l’arbuste si réputé. Afin de goûter des thés de toute la Chine, préparés selon un rituel leur permettant d'en révéler tous les arômes, les maisons de thé sont l’endroit tout indiqué. Incontournable lorsque l'on visite Pékin.

Logée au fond de la rue Dashilan, l’enseigne ME&TEA (我家茶舍, Dashilan West St, 65) propose une carte simple et variée introduisant la préparation du thé au néophyte. Chaque étape — réveil des feuilles de thé, première eau, chauffage de la tasse, rinçage, etc. — est expliquée en anglais avec patience. Les questions sont les bienvenues. Une escale apaisante pour une fin d’après-midi aussi délicate qu’une tasse en porcelaine.

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  • Le thé oolong à gauche et pu-erh à droite. © Pierre Gunther / YONDER.Fr

 


3. Trouver le calme dans les parcs et jardins

C’est certainement pour échapper au tumulte de la ville que les Pékinois ont construit d’immenses parcs qui ponctuent l’agglomération. À l’ouest de la Cité interdite, le parc Behai et son grand lac augure une promenade reposante au bord de l’eau, tandis que les trois lacs en enfilade de Shichahai alignent les petites échoppes où déguster des calamars grillés.

Plus au nord, le Palais d’été est réputé pour son jardin impérial le mieux préservé de Chine, et associe les œuvres de l'Homme — ponts, temples, pavillons — et les lacs, collines et rivières dans un ensemble harmonieux. À côté, le Parc Xiangshan offre un point de vue sur l’agglomération de Pékin, ainsi qu’un paysage principalement boisé et parsemé de temples. L’automne venu, les collines se parent de couleurs chatoyantes et le sol se recouvre d’un tapis pourpre.

Enfin, au sud, le parc abritant le Temple du ciel alterne les forêts de conifères, les jardins de roses, les grandes pelouses et les galeries abritées sous lesquelles les anciens passent la journée à jouer au jeu du go, au mah-jong ou aux cartes.
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  • Visiter Pékin et le parc du temple du Ciel © Pierre Gunther / YONDER.fr

 

PRATIQUE

  • Parc Behai : entrée nord par le métro Behai North.
  • Palais d’été : entrée nord par le métro Beigongmen. 
  • Parc Xiangshan : le taxi est à privilégier car bon marché.
  • Temple du Ciel : entrée est par le métro Tiantan East Gate.
  • Le cerf-volant est un loisir ancestral toujours très pratiqué. © Pierre Gunther
  • Le Parc Behai comprend lui aussi de nombreux temples. © Pierre Gunther

 

4. Marcher sur la Grande Muraille

Incontournable lors d’un passage par la capitale, plusieurs tronçons de la Grande Muraille sont accessibles depuis Pékin en moins de deux heures. On évitera les parties de Badaling et Mutianyu afin de s’épargner un bain de foule qui laissera un goût amer à la visite — rappelons que la muraille est visitée par plus de quinze millions de personnes chaque année — pour se tourner vers Jinshanling et Simatai, réputées pour être parmi les plus belles sections.

Mais le mieux est encore de randonner d’un site à l’autre. Au sommet du mur centenaire parfaitement rénové de Jinshanling, les forteresse et tours offrent une vue panoramique sur les montagnes environnantes. De là, on observe également Simatai  considéré par le professeur spécialiste de la Grande Muraille Luo Zhewen comme la section la plus belle de la Grande Muraille — grimper les pentes escarpées vers l’horizon, et jouer les équilibristes entre les crêtes coupantes comme des lames. Certaines parties sont désertes, et l’émotion est très forte lorsque l’on se retrouve seul au sommet du monument.

  • L’on peut faire une randonnée de plus de six kilomètres à Jinshanling. © Pierre Gunther

 

 

5. Boire une bonne bière

Boire de la bière en Chine ! Eh oui, pendant la période des concessions européennes, les Allemands en proie au mal du pays ont fondé quelques brasseries qui ont traversé les siècles comme la Tsingtao. Mais visiter Pékin, c’est aussi découvrir la scène de la micro-brasserie indépendante.
 

Les adresses à retenir ?

Slow Boat : l'adresse de Sanlitun est le lieu idéal pour ceux qui ont le mal du pays. Pleine d'expats et misant sur les goûts occidentaux, les IPA sont à l'honneur comme la Monkey's Fist IPA et la Slutty Mermaid Triple IPA. Malgré la publicité faite autour des burgers, on ne vient pas pour eux mais bien pour la bière.

  • Slow Boat Brewpub, 6 Sanlitun South St.
  • Slow Boat Taproom, Dongcheng Qu, 56 Dongsi Ba Tiao.
  • Le choix de bières est vaste à Slow Boat. © Pierre Gunther / YONDER.fr
    Le choix de bières est vaste à Slow Boat. © Pierre Gunther / YONDER.fr

 

Arrow Factory : deux bars, l'un discrètement installé dans les hutongs, l'autre plus récent et spacieux au bord de la rivière Liangma, avec un rooftop. Une grande variété de bières est proposée, de la lager Two Birds à la Pale Ale The Bitter End Rye et à la stout Back in Black.

  • Arrow Factory Taproom ; 9 Jianchang Hutong.
  • Arrow Factory Brewing ; Liangma River South Road. Fermé le lundi.
     

Regain Elements (原素精酿) : dans la ruelle à la mode Wudaoying, le rez-de-chaussée est occupé par une cuisine ouverte tandis que le bar se situe au premier. Derrière le comptoir en bois clair, trois grandes cuves accueillent la production maison, tandis que les barmens proposent d'autres bières de brasserie pékinoises telles la Hefeweizen and Vanilla Coffee Stout de NBeer et la Monkeys Fist IPA de Slow Boat.

Adresse : Regain Elements, 10 Wudaoying Hutong Dongcheng District

Il est curieux d’assister aux démonstrations de foi des fidèles brûlent de l’encens dans les cours des temples.

6. Flâner dans les hutongs de Pékin

Dédale de petites ruelles, derniers vestiges de l’ancienne cité, les hutongs de Pékin sont des petits quartiers à visiter aux maisons basses en briques grises, perdues entre les immeubles. C’est tout un monde qui évolue dans ces labyrinthes habités par les classes populaires, dont certaines rues deviennent à la mode et se remplissent de magasins branchés.

Citons par exemple les hutongs entre les stations de Guloudajie, Nanluoguxiang et Andingmen. Ils abritent la Tour de la Cloche et du Tambour et de nombreux petits cafés et restaurants, à dénicher au hasard des ruelles. Plus haut, on se rend dans l’allée Wudaoying et ses nombreux bars, boutiques et restaurants. Plus au sud, les hutongs autour de la rue Dashilan ont été rénovés. Même si l’on peut regretter que ces derniers témoins de l’ancienne architecture urbaine se transforment petit à petit en attraction touristique, c’est peut-être le seul moyen de les préserver de l’appétit des promoteurs immobiliers.

  • Peu de voitures dans les hutongs, les vélos et les scooters électriques sont maîtres. © Pierre Gunther / YONDER.fr
  • Les cafés cachés dans les ruelles étroites. © Pierre Gunther / YONDER.fr

 

7. Brûler de l’encens dans un temple

Présents à tous les coins de rue, les temples de Pékin rendent hommage à toutes les religions d’Asie. Du simple autel encastré dans un mur au complexe de 267 hectares du Temple du Ciel, il y en a pour tous les cultes : bouddhisme, confucianisme, lamaïsme ou taoïsme. Sous leurs charpentes bigarrées soutenues par des piliers laqués de rouge, les statues monstrueuses des divinités ou méditatives des sages et de leurs disciples reçoivent fruits, fleurs et nourriture en offrande… souvent en plastique !

Ces édifices pluricentenaires conservent toutefois leur part de mystère, de tranquillité, d’ésotérisme même pour un non-initié. Il est curieux d’assister aux démonstrations de foi des fidèles qui brûlent de l’encens dans les cours des temples. Lors des grandes fêtes religieuses, de véritables incendies odorants montent vers le ciel.

  • Le jour de la Fête du travail, les brasiers du temple de Yonghe ne s’éteignent pas. © Pierre Gunther / YONDER.fr

 

Les temples à visiter à Pékin ?

  • Temple de Yonghe : 12 Yonghegong St.
  • Temple de Confucius : 15 Guozijian St.
  • Temple du Ciel : 1 Tiantan E Rd. 22.
  • Les moines habitent encore les temples, même en pleine ville. © Pierre Gunther / YONDER.fr
  • Le temple de Confucius si calme au petit matin. © Pierre Gunther / YONDER.fr

 

Dehors, un étang, de petites cours avec des rochers, des pas japonais, de la vigne vierge grimpant sur les murs.

9. Faire son running au Parc Olympique

Figures emblématiques des JO de 2008, le Nid d’oiseau et The Cube dressent leurs silhouettes architecturales intriquées au milieu d’un grand complexe, dominé par une tour d’observation rétro-futuriste. Grande avenue piétonne fleurie enserrée dans un parc agréable le long d’une rivière, très animée le soir, qui mène au Olympic Forest Park.

  • La longue avenue du Parc Olympique. © Pierre Gunther / YONDER.fr
  • Le soir venu, la charpente du nid d’oiseaux s’éclaire en jaune et rouge. © Pierre Gunther / YONDER.fr

 

10. Boire un café au Red Brick Art Museum

  • La brique rouge et grise est à l’honneur à l’extérieur. © Pierre Gunther / YONDER.fr

 

Découverte architecturale et artistique garantie dans ce havre de paix situé en périphérie de la trépidante capitale, ouvert en 2014. C’est autant le bâtiment de deux étages dédiés à l’art contemporain, que le jardin à la chinoise réinventé pour lesquels on fait le déplacement. Dehors, un étang, de petites cours avec des rochers, des pas japonais, de la vigne vierge grimpant sur les murs en brique grise, rappel des derniers hutongs, ou rouge. Le lieu idéal pour une après-midi coupée du monde, pour lire dans le jardin ou prendre un café frappé au bar.

Métro Maquanying. Ouvert jusqu’à 17h30, café et restaurant ferment à 19h30.

  • Le jardin est le lieu idéal pour un shooting photo. © Pierre Gunther
  • Les marches du forum accueillent les visiteurs fatigués. © Pierre Gunther

 

 

Bonus : passer une journée à Chengde

Reliée à Pékin par train rapide, Chengde (à ne pas confondre avec Chengdu, à 1,600 kilomètres plus au sud) est depuis le XVIIIe siècle la retraite estivale des empereurs Qing. On y vient pour la résidence de montagne à flanc de colline, complexe de bâtiments administratifs, de temples et de lacs ponctués d’îles et de prairies.

En dehors de la ville se trouvent huit temples, certains construits dans le style des minorités ethniques de Chine, comme le Temple de Putuo Zongcheng, surnommé le Petit Potala car construit sur le modèle de la résidence tibétaine des dalaï-lamas. La résidence de montagne et les huit temples extérieurs sont classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1994.

  • Le Temple de Putuo Zongcheng. © Gisling
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