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Alain MauriceAlain Maurice, Le jeudi 07 juillet 2022
Grand angle

Week-end dans l’Aude entre luxe et authencité

De la Méditerranée aux Pyrénées, l’Aude dévoile bien des facettes : villages de caractère, châteaux perchés, longues plages et arrière-pays propice aux randonnées. Aperçu d’un département coloré et gourmand à travers quelques-unes de ses plus belles adresses.
  • Le village de Cucugnan © G. Deschamps ADT Aude
    Le village de Cucugnan © G. Deschamps ADT Aude
  • Le Canal du Midi, à vélo ou en péniche ? © Vincent Photographie OT Castelnaudary
    Le Canal du Midi, à vélo ou en péniche ? © Vincent Photographie OT Castelnaudary
  • Château de Queribus © Vincent photographie
    Château de Queribus © Vincent photographie
  • La Villa Soleilla au Château L'Hospitalet © Soufiane Zaidi
    La Villa Soleilla au Château L'Hospitalet © Soufiane Zaidi
  • La Cathédrale Saint-Just à Narbonne © B. Delmas Ville Narbonne
    La Cathédrale Saint-Just à Narbonne © B. Delmas Ville Narbonne
  • Gruissan, les Pyrénées en toile de fond © G. Deschamps ADT Aude
    Gruissan, les Pyrénées en toile de fond © G. Deschamps ADT Aude
  • Les terrasses de Narbonne bruissent d'animation en été © N. Diolez ADT Aude
    Les terrasses de Narbonne bruissent d'animation en été © N. Diolez ADT Aude
  • Le village de Laurac © Vincent Photographie, P. Lauragais OT Collines Cathares
    Le village de Laurac © Vincent Photographie, P. Lauragais OT Collines Cathares

Traverser l'Aude, nom hérité du fleuve éponyme, c’est passer par les écluses, les petits ports pittoresques et les platanes du canal du Midi (il parcourt le département sur 121 km) ; la cité médiévale de Carcassonne, classée au Patrimoine mondial ; le massif des Corbières et la plus ancienne culture de la région, la vigne ; des plages de sable clair peuplées de flamants roses. Mais aussi d’opulents marchés à l’accent méridional où l’on déguste l’agneau et le veau du Pays Cathare, des foies gras, l'incontournable cassoulet aux haricots de Castelnaudary, des fromages de chèvre et des tommes de brebis, des huiles d'olives, du miel de romarin et des vins reconnus pour leurs arômes fruités et floraux. La table est ici un art de vivre sublimé par des chefs souvent étoilés. Itinéraire en 5 étapes pour goûter le sud !

 

Étape 1 | Carcassonne, cité de Dame Carcas

 

Le saviez-vous ? La Cité de Carcassonne figurait l’été dernier en troisième position des monuments les plus visités de France (selon le Centre des Monuments Nationaux). Cité médiévale rescapée, restaurée et spectaculaire, la ville de Dame Carcas, princesse sarrasine chimérique qui lui donna son nom, a connu le catharisme, le massacre des protestants et la révolte des vignerons de 1907. Perchée sur un éperon rocheux, avec ses trois kilomètres de murailles et ses 52 tours, son chemin de ronde, ses lices, ses courtines, ses créneaux et son pont-levis, son château comtal, forteresse dans la forteresse, et sa basilique Saint-Nazaire... elle a tout l'arsenal du Moyen-Age. Un roman d’Umberto Eco à elle seule, un récit de chevalerie qui semble avoir traversé les époques sans prendre une ride.

  • Carcassonne © Laurent Pictarena-AdobeStock
    Carcassonne © Laurent Pictarena-AdobeStock

 

Au risque d’en décevoir quelques-uns, Carcassonne a connu un lifting, disons un travail de réparation, unique en son genre. Tombée en déshérence, l'architecte Eugène Viollet-le-Duc débute en 1844 sans doute un des plus exceptionnels chantiers de restauration du XIXe siècle. Un chantier qui va durer jusqu’en 1879 et va permettre à la vieille ville de recouvrer sa silhouette et son décor du XIIIe. Si certains mauvais esprits pensent que la chirurgie a peut-être été un peu trop esthétique, cette reconstitution fait désormais partie intégrante de l’histoire du lieu.

  • Carcassonne © CG Dechamps adt Aude
    Carcassonne © CG Dechamps adt Aude

 

Au bord de l’Aude

Carcassonne, c’est d’abord la Cité. La Bastide Saint Louis, autrement dit la ville basse, ou encore les petits quartiers au bord de l'Aude, ne manquent pourtant pas d’attraits. On y accède par la rue Trivalle, bordée de charmants restaurants, et le Pont-Vieux qui enjambe l'Aude. Les Carcassonnais l'appellent le centre-ville. Maisons basses, ruelles étroites et urbanisme en damier. Elle possédait autrefois des fortifications, édifiées au XIVe siècle après le passage destructeur du Prince Noir et de ses troupes. Il en reste quelques vestiges qui mériteraient peut-être un nouveau Viollet-le-Duc ! La halle Prosper Montagné (auteur du Larousse gastronomique en 1938 et natif de la ville), accueille un marché couvert tous les jours tandis que des étals de primeurs prennent possession de la place Carnot.

  • Les cafés Place Carnot © CG Dechamps adt Aude
    Les cafés Place Carnot © CG Dechamps adt Aude

 

On dort ?

À l'Hôtel de la Cité, un 5 étoiles de facture classique, autrement dit très respectueux des lieux. Jouxtant la Basilique Saint-Nazaire et surplombant la ville basse, son chic fut apprécié depuis ses débuts (les années 1920) par tout ce que la planète compta d’écrivains, de voyageurs au long cours, d’altesses royales, d’hommes politiques et de grandes fortunes. Colette a déclaré s’y sentir comme chez elle ! Il est vrai que l'établissement dispose d’une situation simplement exceptionnelle, à l'intérieur des remparts et d’un éblouissant jardin panoramique. Le hall et les salons en imposent par leur décoration, entre néo-gothique, esprit médiéval et Art déco. Des vitraux donnent l’impression parfois d’être dans une cathédrale !

  • Hôtel de la Cité © Citéhotels
    Hôtel de la Cité © Citéhotels

 

Les chambres et les suites reflètent elles aussi la vie de château, rappelant à tout instant que nous sommes dans une ville historique : fenêtres à croisillons et en ogives, volutes de fer forgé, salles de bain tout en marbre, ambiance tamisée et de temps à autre lits à baldaquins. Certaines disposent de terrasses aussi grandes que les chambres, avec vue de rêve… Les plus « saillantes » : la suite médiévale, la 108 dans l’ancien fumoir (jolie fresque au plafond), la 218 et sa terrasse immense.

Pour les moments de gourmandise, le chef Jérôme Ryon (une étoile au Michelin) propose dans le cadre du restaurant La Barbacane, une cuisine qui se veut « lisible, classique au sens de ne pas dénaturer les produits ». Ses racines bressanes et des grands-parents maraîchers ont fait de lui un amateur de volailles et de légumes de saison.

  • Hôtel de la cité © DR
    Hôtel de la cité © P Benoist ADT Aude


Hôtel de la Cité
59 clés, dont 13 suites
Entre 215 et 900 € la nuit, menus à partir de 47 € (99 € pour le menu signature)
Place Auguste Pierre Pont, Carcassonne

Site Web


On mange ?

À La Table de Franck Putelat. MOF auréolé de deux macarons Michelin et Audois d’adoption, la cuisine de cet amoureux des produits (il a son propre potager) annonce d’emblée la couleur, ou plutôt les racines : traditionnelles et régionales. Des classiques de la cuisine française et languedocienne, réinterprétés au gré de l’inspiration du chef. Ses prouesses : pomme de terre et caviar, huître et bœuf en tartare, bouillabaisse foie gras caramélisé au jus de cranquette… Et, comme il se doit en Aude, un cassoulet : suprême de pigeonneau en croûte de haricot brûlé, saucisse de cuisse, thon séché, jus abondant. Un dîner royal qui s’achève avec un lait-fraise, souvenir d’enfance. 

Dans son élan, le chef a fait construire Le Parc, un hôtel design (7 chambres) attenant à la table et conçu pour prolonger cette parenthèse enchantée.

  • La table de Franck Putelat © Putelat
    La table de Franck Putelat © Putelat


Hôtel Le Parc - La table de Franck Putelat
80 chemin des Anglais, Carcassonne
Entre 95 et 195 €

Site Web

 

Mais aussi ? 

Derrière une jolie terrasse ombragée, le restaurant Comte Roger est la bonne surprise de la Cité. La cuisine de Pierre Mesa est à la fois enracinée et inventive, avec des grands classiques du terroir occitan délicatement revisités. Une adresse gourmande où les puristes trouveront sur la carte foie gras de canard, filet de volaille de Belpech, gigot d’agneau Pays cathare aux légumes printaniers et un cassoulet fait maison (confit de canard, saucisse de Toulouse, viande de cochon, couennes et haricots blancs de Castelnaudary) dont la qualité a permis à l’établissement de s’inscrire sur la fameuse « route des cassoulets ». La cave, régionale, est bien fournie.

  • Le Comte Roger © Le Comte Roger
    Le Comte Roger © Le Comte Roger

 

On visite ?

La Cité Médiévale bien sûr. Il y a au moins 6 choses à voir et à faire : se promener dans les ruelles, explorer le Château Comtal, monter sur les remparts, saluer la Basilique Saint-Nazaire (le joyau de la Cité), passer par le musée de l’Inquisition et celui de la chevalerie. L’accès à la Cité est gratuit, y compris la Basilique. En revanche, pour le château et les remparts, il faut prendre un ticket.

Le conseil en plus ? On peut découvrir la ville en allant à la rencontre des producteurs Carcassonnais ! Cristelle, que l’on surnomme ici « La Fille du Midi », épicurienne attachée à son terroir, nous emmène goûter les spécialités locales dans la ville basse avec ses Carcassonne Food Tour. Deux formules au choix : Le tour du marché (Place Carnot et halles Prosper Montagné, 3h à 3h30, 70 €) ; ou un tour gourmand pour les amateurs de douceurs (2h30, 60 €).

À une dizaine de kilomètres à l’ouest de Carcassonne, le Lauragais est le Pays de Cocagne, le « vrai » parait-il !

Étape 2 | Le Lauragais, pays de Cocagne

 

À une dizaine de kilomètres à l’ouest de Carcassonne, le Lauragais est le Pays de Cocagne, le « vrai » parait-il ! Territoire de moulins à vent, de champs de blé et de tournesols, de forêts majestueuses et de villages tranquilles aux clochers-murs atypiques, le Lauragais a toujours été une terre d’opulence. La culture du pastel, plante dont les feuilles sont broyées et compactées pour obtenir des boules appelées « caucanha » en occitan, « cocagne » en français, donnant une teinture bleue unique, fit sa richesse. Au point de symboliser un pays où tout n’est qu’abondance, un paradis terrestre. Au travers d’allées de cyprès, on se croirait en Toscane. C’est aussi le pays du cassoulet. La reine Catherine de Médicis y imposa le fameux haricot lingot du Lauragais…

  • Vue du Lauragais depuis le village du Fanjeaux © AdobeStock - J. Ossorio Castillo
    Vue du Lauragais depuis le village du Fanjeaux © AdobeStock - J. Ossorio Castillo

 

On dort ?

Au cœur de la vieille ville de Montréal (à seulement 20 minutes de Carcassonne !), la maison d’hôtes Camellas lloret est un havre de tranquillité et de raffinement. Les matériaux sont nobles, les objets choisis avec justesse (la propriétaire est décoratrice), le clapotis de la fontaine apaisant, le petit déjeuner copieux : produits frais, confitures maison et vrais croissants au beurre… On peut le prendre en terrasse, dans le patio ou sous la verrière. Le linge de lit est en lin, les matelas faits à la main en coton bio et les propriétaires, Annie et Colin, toujours prêts à vous compter l'histoire de cette belle demeure. 

  • Camellas-Lloret © Camellaslloret
  • Camellas-Lloret © Camellaslloret

 

Camellas-Lloret
À partir de 130 € la nuit, petit déjeuner compris
4 rue de l'Angle, Montréal

Site Web

 

Mais aussi

Le Domaine de Capiès, une ancienne ferme en pierre avec des granges transformées en gîtes de charme. Quatre au total, orientés plein sud, sur les vignes et les collines. La décoration est simple, chaleureuse et de bon goût, détails colorés et recoins confortables. Il y a des hamacs entre les arbres, une piscine (de 20 mètres) qui s'étend jusqu'à l'horizon et des poules pour les œufs du matin. Tilly et Will, sympathique couple d’Anglais, aiment partager leur passion pour la cuisine en préparant (à la demande) des repas du marché, et des collations de piscine.
Capiès, 11300 Pomy. Entre 1000 et 1750 € (selon la saison) la semaine. Site Web

 

On visite ?

  • Fanjeaux : la cité médiévale, accrochée à un piton rocheux (360 mètres d’altitude), rayonne sur la plaine lauragaise. C’est ici, au cœur du Pays Cathare, que Simon de Montfort s’installa pour mener la lutte contre l’hérésie.
     
  • Aux premiers contreforts de La Piège, Laurac la Cathare a donné son nom à la région Lauragaise dont elle fut la capitale jusqu’au XIVe siècle.
     
  • Castelnaudary est connue pour son port sur le canal du Midi et ses moulins à vent. Elle est légendaire pour son cassoulet, dont elle s’est autoproclamée capitale mondiale. Chaque année, l’avant-dernier week-end d’août, le plat y est célébré en grande pompe. Si vous êtes trop impatient, faites une halte à l’Hostellerie Etienne. C’est là, parait-il, que l’on sert « le meilleur cassoulet de l'univers ». 
     
  • Le Canal du Midi et le Grand Bassin à Castelnaudary © Vincent Photographie
    Le Canal du Midi et le Grand Bassin à Castelnaudary © Vincent Photographie

Étape 3 | Les Corbières, entre vignobles et sentier Cathare

 

Direction le massif des Corbières. La nature est propice à la randonnée, entre vignobles, châteaux perchés et bourgs figés dans le temps. Agrippé à un coteau viticole et surmonté d’un vieux moulin à même le rocher, le bourg de Cucugnan fut célébré par Alphonse Daudet dans ses Lettres de mon moulin. Lagrasse et son vieux pont, ses halles, ses ruelles sinueuses et son abbaye fait partie des Plus Beaux Villages de France. Le château de Quéribus, assis sur un piton rocheux, veille sur l’incontournable sentier Cathare (GR 367) et le vignoble des Corbières. Du pied des Pyrénées jusqu’aux contreforts de la Montagne Noire, flirtant avec la Méditerranée, ce vignoble planté sur des reliefs calcaires entrecoupés de garrigues et traversé par la tramontane est une terre de vins rouges par excellence. Carignan, grenache, mourvèdre, syrah expriment avec vigueur tous ces contrastes.

    • Château de Queribus © Vincent photographie
      Château de Queribus © Vincent photographie

  • On dort ?

Posée sur la jolie place de l’église de Sonnac-sur-l’Hers, la Maison Ila est une demeure blanche aux volets verts, aux hauts plafonds, aux cheminées en marbre et aux sols carrelés. Achetée en 2020 par un couple d’anglais, Denise et John Leicester, cette maison d’hôtes est une adresse réconfortante et oxygénante. Au programme : méditation, massages balinais ou ayurvédique, soins du visage et du corps, thérapie par la lumière, baignades dans les sources et bains de forêt, randonnées et plaisirs champêtres. Un cheminement qui passe par la dégustation d’une cuisine locavore agrémentée de jasmin, de lavande, de sauge ou de chèvrefeuille cultivés dans le jardin. Nos deux Britanniques sont incollables quant aux vertus des plantes.

  • © Maison Ila
  • © Maison Ila

 

Maison Ila
5 chambres, 900 € par personne pour 3 nuits bien-être
20 Place de l’Église, Sonnac-sur-l’Hers

Site Web
 

On mange ?

À la « meilleure table du monde » ! Ce titre a été décerné en 2020 par le site TripAdvisor (en recensant les avis des voyageurs du monde entier) à l’Auberge du Vieux Puits. Au marché de Lézignan-Corbières, on a salué la performance. Nichée dans la commune de Fontjoncouse, à peine 150 habitants, cette auberge n'est pas une inconnue. Son chef, Gilles Goujon, est en haut de l’affiche (triple étoile) depuis 2010, pour sa cuisine innovante et ludique, à base de produits régionaux d'exception. Notamment son « œuf poule Carrus pourri de truffes mélanosporum sur une purée de champignons et truffes, briochine tiède et capuccino à boire » ! Mais aussi son « sauté de mérou de Méditerranée en navarin à l’estragon », ou encore son « dos de cochon noir rôti, couenne soufflée, gratin mousseline au boudin ». Sans omettre, côté douceurs, une « fausse cerise Folfer de Monsieur Magnani » et un « vrai faux citron de Menton délicatement cassant » … « Je veux que ça envoie du bois dans l'assiette ! », résume l'aubergiste des Corbières. 

  • Auberge du vieux puits © Goujon
    Auberge du vieux puits © Goujon


Auberge du Vieux Puits
5 avenue Saint-Victor, Fontjoncouse
Entre 205 et 235 euros

Site Web

 

Mais aussi

Au bout du bout de la vallée de la Boulzane, Françoise nous attend à L’Oustal de Montfort pour déguster, en toute simplicité, des plats traditionnels (et de saison) inspirés des recettes de grand-maman. Une cuisine ancestrale et soignée, totalement faite maison, qui réchauffe les cœurs et les âmes. À la première bouchée on est transportés ! 

 

On admire ?

Bugarach est le point culminant des Corbières. Ses 1230 mètres d’ascension laissent aux randonneurs le temps de s’émerveiller devant une faune et une flore exceptionnelles. Son ascension réserve bien d’autres surprises. Connu des Templiers et des Cathares, des légendes circulent sur des grottes souterraines abritant un gigantesque lac et un trésor. On en a même fait le seul refuge de l’apocalypse. En 2012, alors qu’une prédilection Maya annonçait la fin du monde, Bugarach aurait été le seul lieu épargné…

  • Le massif des Corbières © AdobeStock-Julien
    Le massif des Corbières © AdobeStock-Julien
À cinq minutes à pied du centre historique, l’Hôtel Galla Placidia porte le nom d'une impératrice Romaine du Ve siècle qui exerça le pouvoir pendant vingt-cinq ans

Étape 4 | Narbonne, un parfum de Douce France

 

Narbonne (à peine 55 000 habitants) fut un port romain, probablement à l’époque l’un des plus grands de Méditerranée. Il était alors traversé par l’Aude ; aujourd’hui par le canal de la Robine, branche latérale du canal du Midi, qui sépare le quartier de la Cité du centre historique. En parcourant ses ruelles, on admire l’étonnante cathédrale de style gothique méridional, jamais achevée ; le pont des Marchands, un des rares encore habités en Europe ; l’ancien Palais des Archevêques qui n’a d’égal que celui des papes d'Avignon… Avant de rejoindre la promenade des Barques (officiellement cours de la République), le cours Mirabeau ou encore la place Bistan, dominée jadis par un temple capitolin dont il reste quelques fragments. Notre cœur fait boum ! Comme celui du « fou chantant », Charles Trenet, le plus célèbre des enfants de la ville, qui clamait « Fidèle ! Je suis resté fidèle… à Narbonne mon amie ».

  • Le canal à Narbonne © N Diolez ADT Aude
    Le canal à Narbonne © N Diolez ADT Aude

 

On dort ?

À cinq minutes à pied du centre historique, l’Hôtel Galla Placidia porte le nom d'une impératrice Romaine du Vsiècle qui exerça le pouvoir pendant vingt-cinq ans. Un record ! Julie, la dame du lieu, nous reçoit. Elle explique que dans cette maison de maître des années 1960, aux carrelages anciens et aux volumes singuliers, on est à mi-chemin entre un boutique hôtel et une galerie d’art. « Chaque pièce de vie et chaque chambre puisent sa thématique et ses couleurs dans les tableaux exposés ». Exclusivement ceux d’artistes féminines de la région, tout comme les chambres, baptisées du nom de 8 femmes locales. Romanité et féminité. Les chambres affichent une décoration simple mais unique. Celle du salon, à la fois chic et décontractée, entre ancien et contemporain, nous transporte dans l’ambiance d’une maison de vacances. On aime s’y prélasser en rentrant de promenade, comme dans la fraîcheur du patio ou sur la terrasse végétalisée aux allures de roof-top. Le petit déjeuner, servi dans la salle à manger sur une grande table, est irréprochable. À coup sûr une belle adresse.

  • Hôtel Galla Placida © DR
    Hôtel Galla Placida © DR


Hôtel Galla Placida
8 clés à partir de 90 € la nuit
21 rue des colonnes, Narbonne

Site Web

 

Mais aussi

À la Villa Ambrosia. Les cinq chambres de cette maison d’hôtes au cœur de la ville sont ouvertes sur un jardin luxuriant. Un petit pont enjambe un bassin de poissons rouges et des auvents abritent des salons extérieurs à la manière d’un riad marocain. Dans la maison principale, piscine intérieure et jacuzzi.
De 115 € à 190 €, petit déjeuner compris. 12 quai de Lorrain, Narbonne. Site Web

 

On mange ?

À la Maison Saint Crescent - La Table Lionel Giraud, 2 étoiles au Michelin. Sous les voûtes d’un ancien oratoire du Moyen-Age, le cadre est élégant et épuré, sol en moquette, tables rondes réalisées par des ébénistes locaux et sièges moulés. La cuisine est occitane, vivante, inventive et… affirmée. Une cuisine de l’instant, avec un menu qui peut être différent d’une table à l’autre, en fonction de ce que la nature offre. « Nous devons dynamiser et pérenniser une économie circulaire pour que les artisans puissent vivre de leur savoir-faire », affirme ce chef engagé. On choisit simplement le nombre d’«inspirations», 4, 7 ou 12. Lionel s’occupe du reste. Au programme le jour de notre visite : Oignon doux d’Ouveillan, crème de fane et miso de petit épeautre ; Œuf de poule fermier aux petits paris, pulpe de feuille de réglisse sauvage ; Thon rouge Ikejime au naturel, bouillon de têtes en vinaigrette ; Merlu fumé aux aiguilles de pin, navet ivre de longue date ; Canard patienté, fagottinis à l’ail noir, jus tranché à l’aillaires ; Vanille bleue et fleurs de jasmin (de nos jardins)...

  • La table de Lionel Giraud © Lionel Giraud
    La table de Lionel Giraud © Lionel Giraud


Maison Saint Crescent - La Table Lionel Giraud
68 Av. Général Leclerc, Narbonne
Entre 80 et 145 €

Site Web


On visite ?

La maison aux volets verts qui a vu naître le 18 mai 1913 Charles Trenet est aujourd’hui un musée que l’on visite… en musique.

Au bord du canal de la Robine, le tout nouveau musée Narbo Via (œuvre du cabinet de l’architecte Norman Foster, celui du Viaduc de Millau) propose de découvrir l’histoire romaine de Narbonne, quand celle-ci était à la tête de la province de la Narbonnaise. La pièce maîtresse est un impressionnant mur lapidaire et modulable de 76 mètres de long et 10 de haut, regroupant 760 blocs de pierres issus des monuments romains de la ville. Grâce à un robot, les blocs voyagent d’un côté ou de l’autre du mur, permettant d’imaginer des scènes de l’époque. Il suffit de lever le nez, ou de visualiser le tout en 3D depuis une tablette tactile.

  • Musée Narbo Via © Alain Maurice
    Musée Narbo Via © Alain Maurice


Musée Narbo Via
50 avenue de Gruissan, Narbonne
Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 19h

Site Web
 

On fait son shopping ?

Aux Halles, marché couvert inauguré en 1901, dans une architecture à la Baltard. Tout le monde y fait ses courses. On se régale des spécialités de poissons grillés, fumés ou cuits à la plancha ; et on ne résiste pas à l'envie de composer soi-même un plateau de coquillages et de fruits de mer. 
Ouvertes tous les jours de 7h à 14 h.

Étape 5 | Plages de sable clair et chemins enchantés

 

Narbonne est entourée d’une trentaine de villages, de vignerons, de pêcheurs, de sauniers, stations balnéaires et ports de plaisance. Autour, des étangs naturels peuplés de flamants roses, de longues plages de sable clair et des chemins enchantés. Au cœur du Parc régional de la Narbonnaise en Méditerranée, apparaît Gruissan et sa vigie, la tour Barberousse. 1330 chalets en bois et sur pilotis (leur histoire débute à la fin du XIXe siècle) ont été immortalisés dans le film 37°2 le matin de Jean-Jacques Beineix (1986). Un village dans le village, unique en France. De la chapelle Notre-Dame des Auzils, on surprend le bourg de Bages qui coule des jours tranquilles, l’île Sainte-Lucie fréquentée pendant plus d’un millénaire par les navires grecs, phéniciens, phocéens et romains, les étangs de l’Ayrolle et du Grazel, celui de Mateille, des salins au reflet rose, des forêts de pins et de chênes verts centenaires. Le massif de la Clape côtoie des oliviers et des vignes qui produisent une AOP (la Clape). Au loin le Canigou, dernier sommet des Pyrénées-Orientales.

  • Marina de Gruissan, étang du Grazel et Méditerranée depuis la Tour Barberousse © AdobeStock-sasha64f
    Marina de Gruissan, étang du Grazel et Méditerranée depuis la Tour Barberousse © AdobeStock-sasha64f


On dort ?

Le Château L'Hospitalet, à une dizaine de minutes des plages et une quinzaine de Narbonne, au cœur du massif protégé de la Clape, est entouré de pinèdes, de garrigues et de vignobles. Ce fut toujours un lieu d’accueil. Jadis un hospice tenu par des moines où les pauvres venaient se faire soigner ; aujourd’hui un hôtel de charme de 30 chambres et 11 suites un peu à l’écart. Une cour ombragée, une piscine et une vigne les séparent. Tons clairs, mobilier design, déco zen et sudiste de bon goût. Au mur, des photographies du vignoble en noir et blanc. Le luxe est tranquille, discret, le silence règne en maître. On s'y sent bien ! Le Château L'Hospitalet, vaisseau amiral du domaine viticole de Gérard Bertrand (près de 1 000 hectares répartis sur 16 domaines), est un Wine Resort. L’expérience autour du vin, de la nature, de l’art (le peintre et sculpteur Robert Combas exposait des œuvres lors de notre passage) et des plaisirs gourmands est au cœur du séjour : visite guidée du domaine, dégustation, stages d’initiation et offres culinaires. À L’Art de Vivre, le restaurant gastronomique, Laurent Chabert n'a pas son pareil pour cuire l'anguille de l'étang de l'Ayrolle ; Chez Paule (hommage à l’aïeule de la famille Bertrand), rôtisserie et cuisine de terroir au feu de bois. 

  • Chez Paule © Marie Ormières
    Chez Paule © Marie Ormières

 

Le top ? La Villa Soleilla est l’offre « prestige » du Château. 96 m², terrasse jardin, piscine, spa, lit 180×200 avec linge en satin de coton, cave à vins remplie de quelques flacons d’exception ; et vue à 360° sur les vignes, puis la Grande Bleue dont les plages ne sont qu'à 6 km... Entre 1500 et 2000 € la nuit.

  • Château L’Hospitalet - Villa Soleilla © Soufiane Zaidi
    Château L’Hospitalet - Villa Soleilla © Soufiane Zaidi

 

Château L'Hospitalet
41 clés à partir de 141 € la nuit
Route de Narbonne-Plage

Site Web

 

Mais aussi

  • Le Château Capitoul. Hôtel de luxe, villas privées, terrasses ombragées d’oliviers, piscine à débordement, vignes à perte de vue et restaurant gastronomique, le Mediterranéo, où le Chef, Valère Diochet (2 Toques Gault & Millau) propose une cuisine aux accents méditerranéens. Notre article complet sur ce château après un séjour sur place. 
     
  • Tout près des plages, sur la place (piétonne) du village de Leucate, La Galerie est une bâtisse du XVIIe à la simplicité tranquille. La déco est soignée sans être envahissante ; reposante et intelligente. Chaque chambre (cinq aux étages) est unique, mélange d’ancien (baroque XVIIIe) et de design, entre palace vénitien et années 1950 chic. Rien n'est laissé au hasard. Les peintures de Nicolas Galtier, le maitre des lieux, inspirées d’horizons culturels divers, ornent les murs.
    De 90 € à 130 € par nuit pour 2 personnes. 16 place de la république, Leucate-Village. Site Web
  • La piscine du Château Capitoul domine les vignes © DR
    La piscine du Château Capitoul domine les vignes © DR

On mange ?

Au Grand Cap, chez Erwan Houssin. Nous sommes à Leucate, sur la pointe orientale des Corbières. La grande baie vitrée, face à la mer, est propice à la contemplation de la nature ; et à la hauteur des ambitions d’un chef formé chez Franck Putelat. Quatre menus baptisés « L’écume », « La brise marine », « Les embruns » et « Une envie de crustacés » permettent de voguer entre terre et mer, entre seiche de Leucate et pigeonneau du Lauragais, araignée de mer et asperge verte de Puichéric, langoustine royale, lard de Bigorre et fèves du Roussillon… Embarquement immédiat !

  • Le Grand Cap © Le Grand Cap
    Le Grand Cap © Le Grand Cap


Le Grand Cap
Chemin du Phare, 11370 Leucate
Menus entre 68 et 128€

Site Web

 

Mais aussi

L’Hospitalet Beach à Narbonne plage, la partie balnéaire de la ville (5 km de plage de sable fin), décline l’art de vivre du Château l’Hospitalet à la plage. Ouvert en été, l'endroit est chic et décontracté : décoration aux tons naturels, bois, teck, plantes vertes. Côté sable, transats (une centaine) et lits à baldaquin. Un esprit du Sud en adéquation avec la cuisine du chef Laurent Chabert : dorade de Méditerranée, huitres de Thau, anguille de Gruissan, légumes d’été audois, et une carte des vins des domaines Gérard Bertrand. Sea, Wine & Sun ! L'Hospitalet Beach s'anime tous les soirs grâce à des soirées musicales, ambiance DJ et jazzy en live.

  • L’hospitalet beach © Florian Vidot
    L’hospitalet beach © Florian Vidot


On admire ?

C’est l’été et le soleil cogne sur le Parc de la Narbonnaise. Pour se rafraîchir, on se réfugie sous les voûtes de l'Abbaye de Fontfroide. Rien que le nom nous y encourage ! Ce joyau bénédictin puis cistercien, construit à partir de 1091, joua un rôle crucial lors de la croisade contre les Cathares. L’ensemble monastique est magnifiquement conservé, avec son cloître du XIIIe soutenu par de fines colonnes de marbre, sa salle capitulaire, son église abbatiale, son cellier voûté, les bâtiments des frères convers et les aménagements des XVIIet XVIIIe siècles, notamment de vastes jardins en terrasses, à l’italienne. En 1908, Gustave Fayet, riche viticulteur, grand collectionneur et artiste lui-même, rachète l’abbaye et entame un vaste chantier de restauration, n'hésitant pas, pour le financer, à se séparer de ses Degas, Manet, et autres Monet. Jusqu'à ses Gauguin qu'il avait été l'un des tout premiers à aimer.

  • Abbaye de Fontfroide © Alain Maurice
    Abbaye de Fontfroide © Alain Maurice


Dans le village de Peyriac-de-Mer, une passerelle en bois de 4 km conduit à l’étang naturel du Doul. Il possède une salinité deux fois et demie supérieure à celle de la mer avoisinante. On s’y laisse flotter sans jamais couler, comme sur la Mer Morte… son surnom.


On pratique ?

La petite station balnéaire de La Franqui, noyée dans la pinède, était à l’origine un hameau de pêcheurs. Une lagune la sépare et la protège de la mer. Le Cers, nom du vent local, a fait d’elle un spot mondial de kitesurf.

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