Notre avis sur Les Bassans : Fontenille Collection jette l'ancre en Bretagne

Le pitch | Granit rose, vue mer et fous de Bassan

C’est leur signature : dénicher des lieux qui ont une âme, qui racontent une histoire, qui cachent un potentiel hôtelier ne demandant qu’à s’exprimer. Guillaume Foucher et Frédéric Biousse, fondateurs de Fontenille Collection, boutiques-hôtels intimes et trendy-chics, distillant un art de vivre à la française hédoniste et sincère, ont visé juste une fois encore. Ils ont capturé dans leur filet de pêche cette demeure bretonne installée sur un site remarquable et protégé. Perchée sur les hauteurs de Perros-Guirec, la villa un brin défraîchie de granit rose – roche qui a donné son nom à cette partie de la côte – du début du 20e siècle, convertie en hôtel en 1960, dormait en attendant qu’un amateur de belles pierres lui redonne toute sa superbe. 

Deux amateurs en l’occurrence ici, qui ont donc transformé le Manoir du Sphinx – nommé en référence à un rocher de l’archipel des Sept-Iles dont la forme évoque cette créature légendaire – en l’un des plus beaux hôtels de Bretagne. Abritant 27 espèces nicheuses, classé site naturel protégé en 1912, cet archipel est la plus importante réserve ornithologique du littoral français. Une expérience incontournable à vivre en Bretagne. De février à octobre, l’île Rouzic, face à l’hôtel, devient la villégiature de 28000 fous de Bassan - et unique réserve en Europe - avant que cette espèce pélagique ne migre vers l’Afrique lors de la saison froide. Un patrimoine rare que le nom de cette nouvelle adresse 4 étoiles a choisi d’honorer.

Comment est l’hôtel ? Un paquebot Belle Époque face à l’océan

Il émerge tel un paquebot des années 1930 suspendu entre ciel, mer et granit, sur un littoral brut, la belle plage de Trestrignel en contrebas. Quand ses eaux limpides virent à l’émeraude, elles évoquent presque de lointains paradis exotiques. Sous la direction de Boris Le Noane, architecte et fondateur de l’Atelier 618, et de l’équipe Fontenille menée par Giacomo de Zoppi, cette élégante villa Belle Époque a été rénovée en revisitant l’Art déco des premiers paquebots : murs et parquets en chêne, lignes sobres, laitons patinés, mosaïques contrastées. Un hôtel de bord de mer qui se vit comme une maison de famille, où chacun trouve vite son spot favori pour profiter de ce cadre exceptionnel : ici un transat surplombant l’océan, là un sentier menant à une petite plage rocailleuse…

Des chambres baignées de mer et de lumière  

Les 25 clés, toutes différentes, sont des refuges iodés et intimistes ouverts sur la baie des Sept-Iles, depuis leur petite terrasse, leur large baie vitrée ou leur bow-window d’inspiration 19e. La palette beige sable honore les nuances changeantes de la mer, reflétées par une lumière saisissante qui anime les intérieurs. L’univers maritime s’exprime dans une patère en forme de pieuvre, une longue vue prête à révéler l’incessant ballet des oiseaux ou encore le mobilier contemporain en cordes et châtaignier signé Maison Iodée par Ker. 

Une immersion feutrée, profondément ancrée dans son territoire et portée par une démarche responsable. Les mosaïques des salles de bains, réalisées par un artiste local à partir de sédiments marins bretons, et les douches à débit réduit pour limiter la consommation d’eau en sont quelques exemples. Des engagements qui ont permis à l’adresse d’obtenir le label BREEAM Very Good, référence en matière d’écoresponsabilité et de performance environnementale.

La chambre à réserver ? La 16 pour photographier le lever de soleil

• La 4, dont la taille réduite est un avantage : trônant face à 180 ° de surface vitrée, le lit offre une vue sur le lever de soleil, l’île Rouzic et le coucher de soleil. Dormir au-dessus des flots est un privilège rare : on conseille vivement d’ouvrir les fenêtres pour maximiser l’appel du large.
• La 12 pour jouir en exclusivité d’un coucher de soleil depuis sa terrasse, un verre de rouge, rosé ou blanc du Domaine de Fontenille en Provence, à la main.
• La 16 pour photographier le lever de soleil sur la plage de Trestrignel, avant de descendre piquer une tête dans ses vagues rafraîchissantes.
   

Comment est la table ? Suspendue !

Difficile de faire plus immersif que ce restaurant pleine vue mer, surplombant les vagues. Au piano, Paul Dumez, jeune chef de 26 ans, propose une nouvelle lecture de la gastronomie bretonne, aux accents terre et mer issus de circuits courts, entre producteurs locaux et pêche du jour : huîtres marinées, palourdes au beurre d’algues et à l’huile de chorizo, galette de sarrasin croustillante à la tomme et à l’andouille de Guéméné, épaule d’agneau de prés salés confite, chou-fleur rôti au Kari Gosse, fraises de Plougastel, crémeux yuzu, sablé breton… Des saveurs vraies et une cuisine sincère servie dans la vaisselle signature de Jars Céramiste, fidèle collaborateur de la collection hôtelière. Valentine Benoist, céramiste locale, complète les arts de la table de sa collection en grès brut.

Cinq choses que l’on a aimées aux Bassans, boutique-hôtel en Bretagne :

• L’ode à la Bretagne, au territoire qui l’accueille, de sa déco à sa cuisine, en passant par tout l’artisanat qui enchante les espaces. Même le gin, Archipel, est du cru, distillé localement. Le Bar se pose en bel ambassadeur avec ses cocktails mariant algues, agrumes et spiritueux bretons.
• La quiétude des chambres, vigies guettant la valse des marées, le ciel azur ou les prémices d’une tempête. Quelle que soit la météo, elles sont de parfaits refuges où apprécier les charmes de cette côte splendide. 
• Le sentier des douaniers qui serpente le long de la propriété, fleuri d’hortensias, ajoncs, genêts.
• Le spa Alaena, marque française bio conçue par une dermatologue et inspirée de la médecine régénérative. Jacuzzi, hammam et sauna composent un préambule déconnectant avant de recevoir des protocoles personnalisés, alliant manœuvres ancestrales et techniques innovantes.
• Repartir avec son exemplaire de Martine en Bretagne et sa couverture souvenir d’une escapade vivifiante.

A voir, à faire dans la région de Perros-Guirec :

• Prendre un bateau agréé depuis Trestraou (Perros-Guirec) pour approcher les oiseaux peuplant l’archipel des Sept-Iles et comprendre leur écosystème grâce aux explications détaillées des guides à bord : guillemots, cormorans huppés, pingouins torda, mouettes tridactyles, goélands bruns, argentés ou marins, macareux moines, surnommés les « perroquets de mer » et bien sûr les fameux fous de Bassan, surnommés ainsi en raison de leur façon de pêcher en plongeant violemment dans la mer. Si la chance est à bord, on voit également émerger les moustaches de phoques gris.
   
• Explorer la Côte de granit rose à pied pour admirer ses roches uniques érodées par le temps et l’océan. Une curiosité géologique à apprécier particulièrement sur le sentier littoral de Ploumanac’h, ancien hameau de pêcheurs. Au coucher du soleil, l’hôtel propose un apéritif insolite au cœur des roches pour admirer le spectacle de leurs teintes rougeoyantes, entre vin blanc et fruits de mer d’une extrême fraîcheur.
   
• Visiter les petits villages de charme : Trégastel, Trébeurden et Pleumeur-Bodou.