Babel, un boutique-hôtel au cœur de Belleville (Paris 20e)

Avec la volonté de ne pas changer l’âme populaire et multiculturelle de Belleville à Paris, Babel ouvre son hôtel et son café-bar-restaurant dans une rue piétonne. Visite en images du premier boutique-hôtel du du quartier.

À la fois bar et café, le lobby de l’hôtel Babel s’efface derrière un espace de rencontre © Benoit Linero

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HÔTEL VISITÉ PAR LA RÉDACTION EN OCTOBRE 2021

Babel, ce qu’il faut retenir en 3 points

En sortant de la station de métro Belleville, on se heurte à un joyeux fouillis, surtout les jours de marché, à et un mélange de culture on se côtoient boucheries hallal et ateliers d’artistes, synagogues, supermarchés asiatiques et ateliers de couture. C’est dans ce Paris populaire que Joris Bruneel et Claire Feral-Akram ont ouvert Babel, dans une rue piétonne entre le boulevard de Belleville et la rue Denoyez célèbre pour ses graffitis. Babel, c’est 31 chambres et un café-bar-restaurant, ouvert depuis le 21 septembre 2021. De là à changer l’âme du quartier ? Un petit peu certes, mais tout en multipliant les actions pour s'intégrer au tissu social, commercant et associatif local.
Lui, fils d’hôteliers et co-fondateur du groupe MyHotels (une vingtaine d'établissement majoritairement franchisés Accor) et elle — cheffe franco-aghane formée à Ferrandi et chez Robuchon avant d’ouvrir son restaurant à Kaboul, puis de revenir fonder Key West en Normandie —ont voulu rendre hommage au quartier dans la décoration pensée par Daphné Desjeux. On entre dans le lobby-café-bar-restaurant à l’air d’hacienda croisée à une tente saharienne, de saloon meublé d’objets ethniques importés d’Inde. Imprimés fleuris ou africains, l’invitation au voyage est aussi dans la carte au restaurant sous une grande verrière. Le chef Sofiane Sadi Haddad, secondé par un chef du Refugee Food Festival qui change tous les neuf mois (en ce moment, le Syrien Haitham Karajay) parcourt la Route de la Soie, de l’Europe à l’Asie en passant par le Moyen-Orient.
Dans les 4 étages, les 31 chambres aux tons ocre, terre cuite ou vert d’eau sont petites et chaleureuse, avec des salles de bain ouvertes pour gagner en espace. Le lavabo est traité comme un élément de déco tout comme la lampe en terre faite à la main. Pas de télé, une étagère avec des souvenirs de voyage, des miroirs piquetés, tout est simple, bien pensé. À côté de la bouilloire, un gâteau de la Rose de Tunis voisine souhaite la bienvenue. Les propriétaires ont voulu créer du lien avec le quartier : fournisseurs locaux (La Brûlerie de Jourdain, les bières de Belleville, primeurs le Zingam, Laiterie de Paris, Boulangerie Sain, etc.), embauche locale, association de mamans qui prend les commandes du restaurant le samedi midi, chambre toujours disponible aux situations d’urgence. Un hôtel complet, simple, réussi.