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David UkaleqDavid Ukaleq, Le mercredi 15 septembre 2021
Hôtels du mois

Forestis : une retraite luxueuse pour admirer les Dolomites en cinémascope

Vues exceptionnelles, design léché et bien-être caractérisent Forestis, l'un des plus beaux hôtels des Dolomites.
  • Vue panoramique exceptionnelle depuis la chambre des Penthouses © Forestis
    Vue panoramique exceptionnelle depuis la chambre des Penthouses © Forestis
  • La salle du restaurant/petit-déjeuner par un matin ensoleillé © DB|YONDER.fr
    La salle du restaurant/petit-déjeuner par un matin ensoleillé © DB|YONDER.fr
  • Intérieur d'une Tower Suite  © Forestis
    Intérieur d'une Tower Suite © Forestis
  • Le bassin intérieur de la grande piscine © Forestis
    Le bassin intérieur de la grande piscine © Forestis
  • Les élégants lits de jour qui bordent la piscine intérieure © Forestis
    Les élégants lits de jour qui bordent la piscine intérieure © Forestis
  • La piscine avec son double-bassin, intérieur et extérieur © DB|YONDER.fr
    La piscine avec son double-bassin, intérieur et extérieur © DB|YONDER.fr
  • Ambiance intime mais avec vue dans le spa © Forestis
    Ambiance intime mais avec vue dans le spa © Forestis
  • La présentation du petit-déjeuner est particulièrement élégante © DB|YONDER.fr
    La présentation du petit-déjeuner est particulièrement élégante © DB|YONDER.fr

Hôtel testé et approuvé par la rédaction | Séjour effectué en juillet 2021

Forestis | Un hôtel historique dans les Dolomites

Au milieu de la forêt dense qui recouvre les flancs du mont Plose, célèbre pour sa station de sport d’hiver et sa source d’eau, Alois Hinterreger était depuis quelque temps intrigué par une bâtisse en bois. Un jour la curiosité l’emporta et l’hôtelier découvrit un chemin qui menait au bâtiment, depuis déjà longtemps à l’abandon. Celui-ci avait pourtant été promis à un autre destin. Au début du XXe siècle la monarchie austro-hongroise, ayant identifié ce lieu à la beauté exceptionnelle et auquel les médecins prêtaient toutes sortes de qualité, entreprit d’y construire un sanatorium de prestige. Le projet fut confié à Otto Wagner, une des principales figures de la Sécession viennoise. Mais la mort de l’architecte et l’éclatement de la première guerre mondiale allaient avoir raison des plans initiaux ; et c’est une réalisation bien plus modeste qui vit le jour en 1912. L’édifice allait plus tard être racheté par le Vatican, qui en fit une maison de convalescence, avant d’être délaissé et de tomber dans l’oubli.

  • L’ancien sanatorium de Palmschoss au début du 20ème siècle. © Forestis
    L’ancien sanatorium de Palmschoss au début du XXe siècle. © Forestis

 

Alois Hinterreger, immédiatement séduit, sut qu’il voulait en faire un hôtel. C’est ainsi qu’allait ouvrir un 4-étoiles, le Rosalpina, en 2010. Après une décennie d’exploitation, son fils et sa belle-fille, après avoir voyagé autour du monde, décidèrent de lancer une grande transformation. L’objectif : faire de l’hôtel un lieu à la hauteur des ambitions premières, qui tirerait tout le parti de ce site remarquable. Après des années de patiente recherche, Forestis voit le jour en 2020. L’ironie n’échappera à personne : l’ancien sanatorium, longtemps après que la tuberculose a été presque entièrement éradiquée, renaît au milieu d’une pandémie ! Mais, comme on va le voir, le pari est réussi et Forestis est une adresse superlative.

L’essence de Forestis : la présence massive, irrésistible de la forêt et des pics déchirés qui la surplombent.

Forestis | La première impression

La porte qui s’ouvre à l’entrée du domaine, la courtoisie du voiturier, l’accueil à la réception... Pas de doute, nous sommes dans un 5-étoiles au service irréprochable. Dans l’entrée, le bel escalier en bois du bâtiment original, parfaitement restauré, témoigne de l’ancienneté des lieux. Mais il est également évident que le parti pris choisi n’est pas celui d’un hôtel alpin classique — une réinterprétation moderne du style montagnard traditionnel — mais va dans une toute autre direction. Celle d’une esthétique minimaliste dont le luxe repose sur l’architecture, l’espace, et un choix exigeant de matériaux en adéquation avec l’environnement.

  • Eléments architecturaux anciens et ajouts modernes : la réception est un modèle de sobriété © DB|YONDER.fr

 

  • Clin d’oeil au passé sur le chemin du restaurant © DB|YONDER.fr

 

Comment est l’hôtel ?

La transformation est allée bien au-delà d’une rénovation des bâtiments existants. On leur a ajouté pas moins de trois tours qui, habillées de bois, s’élèvent au-dessus de la forêt comme trois arbres géants, une impression encore renforcée par leurs hauteurs inégales. Un long couloir semi-enterré relie l’ensemble de sorte qu’une fois à l’intérieur il est facile d’oublier en quoi consiste la structure. En parallèle, une grande piscine double, dont l’intérieur et l’extérieur sont séparés par une immense baie vitrée, et bordée de lits de jours qui s’alignent sur trois niveaux. Puis elle se prolonge en un immense espace wellness qui comprend plusieurs saunas, steam bath et autre frigidarium, déclinées en version avec ou sans maillot de bain (reflétant certainement la double culture du Südtirol, latine et germanique !).

Tout a été conçu pour donner à cette vue extraordinaire la priorité absolue.

Mais il serait vain de poursuivre la description sans mentionner ce qui est, en fait, l’essence de Forestis. Ce qui fait partie de l’hôtel sans être dans l’hôtel, qui est là dès la première lueur du jour mais s’efface, de manière presque angoissante, la nuit. C’est la présence massive, irrésistible de la forêt et des pics déchirés qui la surplombent, ceux du célèbre groupe des Odle qui semblent tout droit sortis d’un conte fantastique. 

  • L’âme de Forestis : la présence de la forêt et des montagnes, vues ici du balcon d’une des Tower Suites.
    L’âme de Forestis : la présence extraordinaire de la forêt et des montagnes, dont l’aspect varie sans cesse selon la lumière et les caprices de la météo © DB|YONDER.fr

 

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  • Une ouverture dans le grand couloir semi-enterré qui relie les différents bâtiments nous rappelle à nouveau la présence de la végétation.
    Une ouverture dans le grand couloir semi-enterré qui relie les différents bâtiments nous rappelle à nouveau la présence de la végétation © DB|YONDER.fr

 

Tout a été conçu pour donner à cette vue extraordinaire la priorité absolue.  Dans les chambres, comme on va le voir, mais aussi dans les parties communes, qui sont presque toutes ouvertes vers la forêt. Ainsi, il est inutile de demander au restaurant une table près des fenêtres ! Il est conçu comme un amphithéâtre, toutes les tables étant tournées dans la même direction et réparties sur plusieurs niveaux. Rien ne doit détourner l’attention des convives du spectacle de la nature. Installés dans des alcôves, ils oublieront même, pour peu qu’ils occupent une place vers le bas, le reste de la salle. Du moins jusqu’à ce que, la nuit tombant, leur propre réflexion, image à la réalité incertaine, vienne se superposer à celle de la forêt.

  • La salle du restaurant s’ouvre elle aussi sur la forêt.
    La salle du restaurant s’ouvre elle aussi sur la forêt © DB|YONDER.fr


La poésie d’un paysage en changement constant

Or on ne se lasse jamais de ce paysage, car il change d’heure en heure et, si le vent et les nuages sont de la partie, presque de minute en minute. Rassurez-vous cependant, Palmschoß est un endroit qui bébéficie d’un ensoleillement exceptionnel. Mais il faut admettre qu’un ciel entièrement dégagé est presque un peu ennuyeux, tant le jeu combiné du soleil qui suit sa course et des nuages épars et autres brumes matinales est fascinant à observer.

 
  • Panorama depuis une des Tower Suites.
  • Un panorama qui change du tout au tout selon les caprices de la météo © DB|YONDER.fr

Disons également quelques mots des montagnes qui constituent le panorama. Elles appartiennent au groupe des Odle, ou en allemand, le Geislergruppe. Odle veut dire « aiguilles » en ladin, la langue romanche qu’on parle dans la région, en plus de l’italien et l'allemand. Notons au passage qu’avec seulement 30,000 locuteurs, c’est l'une des langues les plus rares d’Europe. Les montagnes à droite forment les Odle di Funes, dont la Furchetta et le Saas Rigais culminent à 3,025 mètres. Plus proches de nous, les Odle di Funes, sur la droite, sont un peu moins hautes, le mont Tullen atteignant 2,654 m. À l’extrême gauche, on distingue également le Peitlerkofel (2,875 m).

 

  • Un papillon s’est posé sur la vitre intérieure d’une Tower Suite. © Raluca Ilie

    Un papillon s’est posé sur la vitre intérieure d’une Tower Suite.

    © Raluca Ilie

Comme si les montagnes, furieuses d’être devenues invisibles, se vengeaient en convoquant la foudre.

Un design épuré qui s’appuie sur des matériaux naturels

La grande sobriété du design, au caractère presque monacal, s’inscrit dans la même démarche. Les matériaux sont issus de la nature environnante et la font, pour ainsi dire, rentrer une deuxième fois dans l’hôtel. C’est ainsi qu’on trouve dans la salle de bain et l’espace wellness un enduit à base de dolomite, finement broyée avant d’être mélangée à de l’argile. Il est d’ailleurs intéressant de noter que c’est la pierre qui a donné son nom à la région et non l’inverse, celui-ci ayant été donné en hommage au géologue francais Déodat Gratet de Dolomieu. Moins surprenant, sans doute, le pin qui recouvre les murs des chambres et suites. Le sol du couloir principal est lui recouvert de laine fournie par les moutons tyroliens.

  • Design minimaliste dans le spa. L'enduit à base de dolomite est la signature de Forestis.  © Forestis
  • La salle de bain du penthouse.  © Forestis

 

 

Comment sont les chambres ? 

L’hôtel comprend essentiellements deux catégories de suites : les suites standards (50 m2) et les Tower Suites. Les premières sont situées dans le bâtiment historique. Elles disposent d’un balcon et d’un coin canapé, séparé de la chambre, qui peut éventuellement servir de lit à une troisième personne, par exemple un adolescent (attention toutefois, ceux-ci ne sont admis à l’hôtel qu’à partir de 14 ans).

  • Espace et vue panoramique sont la marque des Tower Suites.  © Forestis
  • Balcon d'une suite standard, dans le bâtiment historique.  © Forestis

 

Les magnifiques Tower Suites (55 m²) se situent comme leur nom l’indique dans les nouvelles tours. Si leur aménagement est similaire à celui des suites standards, mais sans séparation intérieure, ce qui fait la différence principale c’est le très grand balcon avec lit — principalement un lit de jour mais l’hôtel propose aussi de le préparer pour la nuit si on veut la passer à la belle étoile — et l’immense baie vitrée. La balustrade du balcon étant elle aussi en verre, rien ne vient obstruer la vue panoramique, qui devient partie intégrante de l’espace. À tel point que lorsque la nuit tombe et que forêt et montagnes disparaissent, on n’a plus l’impression d’être au même endroit. Il faut dire aussi qu’il n’y a quasiment aucune pollution lumineuse, et si la lune est absente, l’obscurité est totale. Sauf quand survient un de ces impressionnants orages de montagne, avec ses éclairs incessants comme les flashs des paparazzi... Comme si les montagnes, furieuses d’être devenues invisibles, se vengeaient en convoquant la foudre.

  • Café sur le balcon d’une des Tower Suites.
    Café sur le balcon d’une des Tower Suites © DB|YONDER.fr

 

À cela s’ajoutent deux très grands penthouses situés au dernier étage des tours gauche et droite, dont l’atout indéniable est d’avoir leur propre rooftop avec piscine, et trois chambres (35 m²) au rez-de-chaussée du bâtiment historique.

Bon à savoir ? Un point à souligner pour celles et ceux qui optent pour le bâtiment ancien : le rooftop de la tour centrale est accessible à tous les clients de l’hôtel, permettant ainsi à chacun d’en apprécier la vue exceptionelle. Il n’y a pas de bar situé directement sur cette terrasse mais on peut s’y faire servir des verres.

Le chef Roland Lemprecht définit volontiers sa cuisine comme forestière, tant il est passionné par ce que livre la forêt, où il aime à cueillir champignons, baies et autres herbes.

La table ?

Le restaurant a été confié au jeune chef Roland Lemprecht, un enfant du pays qui a fait ses classes dans les meilleures adresses étoilées dont la célèbre Schwarzwaldstube (Traube Tonbach en Forêt Noire) ou Tantris à Munich. Y officie à ses côtés le sous-chef Felix Tauber.

L’offre du restaurant est principalement axée sur les deux menus proposés dans le cadre de la demie-pension. Le menu Forestis et le menu Détox (végétarien et typiquement plus « diététique ») comptent pas moins de sept plats. Mais, étant conçus comme le dîner quotidien d’hôtes en séjour, ces menus ont des portions adaptées, chacun inclut des plats légers en calories (salade, soupe toujours excellente), et le choix est flexible : les hôtes peuvent librement panacher et, s’ils apprécient particulièrement un des plats, recommander une portion supplémentaire.

Alors que mange-t-on ? La philosophie de Roland Lemprecht est en adéquation avec celle de l’hôtel : il mise sur une cuisine saine, à la fois naturelle et variée, dont les ingrédients sont soigneusement sélectionnés et, autant que possibles, issus de la région. Le chef visite personnellement les fermes de la vallée avec lesquelles il travaille. Il définit volontiers sa cuisine comme forestière, tant il est passionné par ce que livre la forêt, où il aime à cueillir champignons, baies et autres herbes qu’on retrouve dans ses menus, parfois assortis de notes explicatives !

  • Carottes et fromage de chêvre. © Forestis
  • Oeuf et épindards provenant de fermes locales. © Forestis

 

Ainsi, pour s’en tenir à un seul soir, on trouve dans nos assiettes cèpes locaux, pleurotes, pignons de pin. Des betteraves et figues qui viennent de Kaltern et Bruggerhof, toutes deux situées à quelques dizaines de kilomètres de l’hôtel. Le menu Forestis inclut une succulente selle de chevreuil rôtie et un culatello de Zibello, le fâmeux jambon cru au goût bien caractéristique qui régalait Giuseppe Verdi, tandis que le menu Détox compte une soupe d’épeautre et courgette, ou encore une praline de fromage, servie avec lentilles et herbes sauvages.

Il faut mentionner aussi les merveilleux desserts de la chef pâtissière Julia Kofler, comme ce miel servi avec une délicieuse espuma de sureau ainsi qu’un sorbet et réduction de poire.

Pour les hôtes qui ne choisissent pas la formule demie-pension la carte ordinaire est un peu restreinte mais la bonne nouvelle est qu’il est possible de choisir n’importe lequel des plats des menus du jour. Une formule qui conviendra à celles et ceux qui veulent dîner de manière plus simple et rapide.

Préparation du cocktail Smokey Root, à base de whisky, pin des Alpes, miel et betterave.
Une version sans alcool figure également au menu du bar © DB|YONDER.fr

5 choses que l’on a aimées à Forestis

Inutile de mentionner à nouveau la vue exceptionnelle et l’architecture qui la met en valeur, tant elles sont inséparables du concept même de l’hôtel. Sans ordre particulier on a vraiment aimé : 

  • La magnifique piscine double, avec terrasse ensoleillée (en général !) d’un côté et un espace intérieur particulièrement relaxant de l’autre. Un seul regret : la température un peu élevée pour les nageurs ;
  • Le petit-déjeuner de grande qualité, avec son buffet à la présentation particulièrement élégante et la possibilité de créer soi-même ses smoothies ;
  • Le parfum des herbes et arbres de montagne, que ce soit dans les cocktails, la cuisine ou les produits haut-de-gamme de la salle de bain et du spa ;
  • Le minibar gratuit, avec ses boissons et snacks bio ;
  • Les prestations de type resort comme la possibilité de s’inscrire, sans frais supplémentaires, à des cours de yoga celtique et des randonnées accompagnées ou de dégustations (payantes).
  • Un petit-déjeuner de grande qualité. Ici, de délicieux mini-pancakes servies avec des baies.
  • Dans une pièce adjacente, on peut créer ses propres smoothies.

 

Pratique

Forestis Dolomites

À partir de 500€ la nuit.

Palmschoß 292, 39042 Bressanone BZ, Italie

Site Web de Forestis Dolomites