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Céline Dassonville, Le mardi 26 août 2025
72 heures à...

Que faire à Thessalonique : les bonnes adresses de la deuxième ville plus grande ville de Grèce 


  • Que voir, que faire à Thessalonique ? Capitale du nord de la Grèce
    Que voir, que faire à Thessalonique ? Capitale du nord de la Grèce

Porte d’entrée de la Macédoine et métropole du nord de la Grèce, Thessalonique déroule une identité singulière : une mosaïque de peuples, d’influences et de saveurs qui façonnent encore aujourd’hui sa cuisine et son atmosphère cosmopolite. Mais la cité n’est pas qu’une halte culturelle : elle ouvre la voie vers une région splendide et encore préservée du tourisme de masse, la Chalcidique. Ici, on goûte au fameux « challara » (à prononcer avec deux ll bien appuyés, presque gutturaux) — un mot intraduisible, qui résume à lui seul l’art thessalonicien de prendre la vie avec douceur. Après un séjour enchanté, Yonder partage les bonnes adresses et les choses à voir et à faire à Thessalonique. 

  • L’Église de Saint-Paul l’Apôtre à Thessalonique

    L’Église de Saint-Paul l’Apôtre à Thessalonique


Que faire à Thessalonique ? Jour
 

Arrivée : poser ses valises dans un hôtel de luxe à Thessalonique 

Entre héritage byzantin et énergie contemporaine, la métropole du nord de la Grèce déploie une scène hôtelière foisonnante : palaces tutélaires, boutique-hôtels racés, adresses arty ou resorts face à la mer… Retrouvez notre sélection affûtée des plus beaux hôtels de Thessalonique pour capter l’âme cosmopolite de la ville.

  • Electra Palace, hôtel de luxe à Thessalonique
    Electra Palace, hôtel de luxe à Thessalonique


10h - Prendre le pouls de la ville sur la place Aristote

C’est le centre névralgique de Thessalonique, animé à toute heure du jour et jusque tard dans la nuit. La place Aristote, qui porte le nom de l’enseignant d’Alexandre le Grand, n’est pas forcément la plus belle, mais elle a du caractère. Détruite par l’immense incendie de 1917, elle fut repensée par l’architecte français Ernest Hébrard, qui lui donna son allure majestueuse, cadrée par de hauts immeubles aux arcades régulières et ouverte sur la mer. 

Ici, on s’immerge dans le quotidien local en achetant un koulouri auprès des vendeurs de rue ou dans l’une des nombreuses boulangeries : ce pain rond au sésame se grignote avec un frappé, café glacé mythique né à Thessalonique en 1957 lors de la Foire internationale, quand un employé de Nescafé inventa par hasard cette mousse épaisse servie avec une paille. En alternative, on choisira un yaourt Aryani bien frais, ou pour les becs sucrés, l’autre classique du petit-déjeuner local : la bougatsa, feuilleté garni de crème ou de fromage. 

    • Koulouri, pain au sésame grec
      Koulouri, pain au sésame grec
À Thessalonique, passé et présent se côtoient sans mise en scène ni sacralisation, dans une continuité presque naturelle

11h - Que voir, que faire à Thessalonique : visiter le centre-ville

Fondée par le roi de Macédoine Cassandre, à l’emplacement d’un ancien port naturel, la ville fut baptisée Thessalonique en l’honneur de son épouse, demi-sœur d’Alexandre le Grand. Elle devient capitale de la Macédoine avant de passer sous domination ottomane, qui s’y maintint cinq siècles, jusqu’à la libération par l’armée grecque en 1912.

  • Église Sainte-Sophie de Thessalonique
  • Heptapyrgion, forteresse de Thessalonique

 

En descendant vers le front de mer, on atteint l’avenue de la Liberté (Nikis en grec), qui commémore la victoire des Grecs sur les Turcs et l’indépendance retrouvée. Sur la droite s’étendait autrefois l’important quartier juif : la ville, qui accueillit dès 1492 des milliers de Juifs expulsés d’Espagne, fut surnommée « la Jérusalem des Balkans ». Mais Thessalonique fut aussi le théâtre d’une tragédie : le « samedi noir » du 11 juillet 1942, lorsque près de 9 000 juifs furent rassemblés sur la place Eleftherías, prélude aux déportations massives vers Auschwitz l’année suivante. Aujourd’hui, la place transformée en parking n’a conservé qu’un discret mémorial tourné vers la mer.

Avec 15 monuments classés à l’Unesco, le centre-ville ressemble à un musée à ciel ouvert d’architecture byzantine. Le complexe galérien, édifié au IVᵉ siècle par l’empereur Galère, en est le symbole : ruines d’un palais de briques rouges, arc de triomphe (la Kamara), vestiges de l’hippodrome et surtout la Rotonde, édifice circulaire monumental devenu tour à tour mausolée, église et mosquée. Partout, le visiteur découvre ce mélange unique : un temple ou une basilique médiévale accolée à des immeubles défraîchis, un site archéologique enchâssé dans le tissu urbain (comme la basilique Sainte-Sophie, révélée lors du chantier du métro). À Thessalonique, passé et présent se côtoient sans mise en scène, dans une continuité presque naturelle.

  • La Rotonde, à voir à Thessalonique
    La Rotonde, à voir à Thessalonique


Pour un premier repérage, les bus rouges à étage « Sightseeing » sillonnent la ville. Départ toutes les 30 à 60 minutes depuis la Tour Blanche ; le circuit dure 70 minutes, avec 8 arrêts « hop on/hop off » et commentaires disponibles en français (très succincts).

Les églises byzantines, elles, jalonnent le parcours : Saint-Démétrios (Agios Dimitrios), la plus grande basilique de la ville, dédiée au saint patron de Thessalonique, Sainte-Catherine (Agia Aikaterini), les Saints-Apôtres (Agioi Apostoloi) ou l’église du Saint-Sauveur intégrée à un ancien monastère aujourd’hui disparu.

 

14h - S’attabler dans une taverne de quartier

Si Athènes et Héraklion ne manquent pas de tables d’intérêt, c’est bien Thessalonique la capitale gastronomique de Grèce. La cuisine y est excellente et variée, qu’on s’attable dans une taverne aux nappes à carreaux ou dans un restaurant plus sophistiqué : même exigence de fraîcheur, même intensité de saveurs. Il faut dire que la région bénéficie d’un terroir généreux : la plaine de Macédoine voisine fournit depuis toujours des produits d’excellente qualité — légumes gorgés de soleil, fromages typiques, viandes savoureuses et vins en plein renouveau. Résultat : une scène culinaire inventive, cosmopolite, qui se découvre en flânant dans les nombreuses épiceries fines comme l’incontournable Ergon Agora (Mitropoleos 23), mi-marché mi-bistrot autour de produits 100 % grecs, ou encore To Ellinikon (Mitropoleos 59), temple des spécialités crétoises.

 

16h - Attraper des pâtisseries au café Isli

Le café Isli Porfyridis (Agias Sofias 56) à côté de la Panagia Acheropitos, est de ces adresses secrètes que l’on ne trouve pas dans les guides. Une petite terrasse au calme, une clientèle locale fidèle et, dans la boulangerie attenante, des pâtisseries faites maison qui disparaissent aussi vite qu’elles sortent du four.
 


C’est l’endroit parfait pour expérimenter le fameux « challara » — à prononcer avec deux ll bien appuyés, presque gutturaux. Une expression typiquement thessalonicienne, intraduisible, qui signifie quelque chose comme « take it easy à la grecque ». Car à Thessalonique, il n’est pas rare de passer des heures à la terrasse d’un kafeneion, un frappé à la main, à regarder le temps s’étirer doucement.

19h - Parader sur le front de mer

Les Italiens ont leur passeggiata, les Grecs leur promenade vespérale : chaque soir, Thessalonique défile élégamment du port jusqu’à la Tour Blanche, malgré la circulation bruyante qui sépare les terrasses animées du trottoir étroit.

    • Nea Paralia, superbe promenade de 3,7 km le long de la mer ©paula-schmidt
      Nea Paralia, la promenade de 3,7 km de Thessalonique  ©paula-schmidt


Symbole de la ville, cette tour ronde de 34 mètres, construite par les Ottomans au XVIᵉ siècle (et non au IVᵉ siècle comme on le croit parfois), servait à renforcer les fortifications. Elle fut longtemps une prison, au point d’être surnommée la « Bastille de Thessalonique », après l’exécution de centaines de janissaires en son sein. Blanchie à la chaux au XIXᵉ siècle, elle doit à cette restauration son nom actuel. À l’intérieur, un petit musée retrace l’histoire de la ville et permet de monter jusqu’à la terrasse, pour une vue à 360° sur le golfe Thermaïque.

  • La Tour blanche, un must de Thessalonique
    La Tour blanche, un must de Thessalonique
     

Face à elle, attraction touristique plus anecdotique : des bateaux à l’allure de galions pirates, dont le Black Pearl, embarquent les curieux pour une mini-croisière dans le golfe (sympathique, mais pas indispensable).

En continuant sur le front de mer, l’ambiance change : la route s’éloigne, les trottoirs s’élargissent, et l’on croise deux monuments emblématiques. D’abord, la magistrale statue en bronze d’Alexandre le Grand, six mètres de hauteur sur sa base de marbre, représenté sur son cheval Bucéphale, le regard tourné vers l’Est, vers l’Asie qu’il conquit. Plus loin encore, au bord de l’eau, s’élève la sculpture iconique de George Zongolopoulos, les Parapluies : 40 ombrelles d’acier qui semblent flotter dans le ciel, photographiées à l’infini au coucher du soleil.

 

21h - Croquer dans un vrai gyro grec

Pas besoin de chercher bien loin : le meilleur comptoir à gyros trône directement sur la place Aristote. Ouvert en 1997, O Gyros tis Aristotelous est devenu une institution pour qui veut déguster dans un vrai gyro sur le pouce. Rapidité, générosité, simplicité : dans cette bonne adresse de Thessalonique, tout repose sur des produits impeccables. Viandes et sauces sont préparées sur place à partir d’ingrédients 100 % grecs, sourcés avec soin. Le tout servi à toute heure, pour un prix qui reste doux (comptez moins de 10 €)

 

O Gyros tis Aristotelous
Aristotelous Square 4, Thessalonique

Minuit — S’encanailler dans le quartier de la Ladadika

C’est l’un des rares quartiers à avoir échappé à l’incendie de 1917 : on y voit encore de belles maisons de pierre, jadis occupées par les marchands d’huile, puis transformées en maisons closes avant d’être réhabilitées dans les années 1980. Aujourd’hui, le quartier de Ladadika est le cœur battant des nuits thessaloniciennes. À partir de 23 h, les ruelles s’animent : tavernes, bars et clubs se succèdent entre les places Petrakaki et Morihovou, et le long des rues Ovilou et Valaoritou. On s’attable chez Charoupi (Doxis 4) pour une excellente cuisine crétoise avant de filer boire un verre d’ouzo ou de tsipouro, accompagné de mezzés, dans l’un des nombreux bars.

  • Que voir, que faire à Thessalonique ? Déguster les spécialités locales
    Que voir, que faire à Thessalonique ? Déguster les spécialités locales


Ensuite, la nuit se prolonge au rythme de la musique : au Madonna, au Club Casper ou dans l’un des spots festifs qui font vibrer le quartier jusqu’au petit matin.

Jour 2 : que voir à Thessalonique ?
 

10h - Flâner dans les marchés de rue

Impossible de comprendre Thessalonique sans un détour par ses marchés. À taille humaine, ils offrent un condensé de vie locale : fruits et légumes de saison, fromages, herbes aromatiques, olives et huiles d’olive d’excellente qualité, le tout à des prix très doux.

  • Le marché de Kapani, à voir absolument à Thessalonique
    Le marché de Kapani, à voir absolument à Thessalonique


De part et d’autre de la place Aristote s’étend le Kapani, marché ouvert et plein de charme, avec ses étals de produits frais et quelques stands de souvenirs. Pour une pause gourmande, direction Sto Mitous (Vlali 11), une bonne adresse de Thessalonique et institution où l’on sert de savoureuses viandes grillées au feu de bois (réservation conseillée).

 

Tout près, le marché Modiano (Vasileos Irakleiou 33) raconte une autre histoire. Installé à l’origine dans une ancienne synagogue, transformé au début du XXᵉ siècle par l’architecte juif-grec Eli Modiano, il a rouvert en 2022 après une restauration complète. Aujourd’hui, cet espace moderne n’a rien à envier aux food courts les plus stylés d’Europe : carrelage blanc étincelant, petites échoppes gourmandes à la manière des Galeries Lafayette Gourmet. On y trouve aussi bien des spécialités locales (olives, miel, savons artisanaux) que de belles bouteilles d’huile d’olive crétoise de première récolte et pression à froid, riches en polyphénols chez Chrisopigi Deli. 
 


11h - Le Musée de la photographie 

Installé dans les anciens entrepôts du port, sur le Pier 1 (entrepôt A, entre les quais 4 et 8), le Musée de la Photographie dépend du réseau MOMus, qui regroupe cinq institutions muséales en Grèce, dont quatre à Thessalonique et une à Athènes. On y découvre trois expositions temporaires par an, toujours pointues et inspirantes. Cet automne s’y tiendront la 9ᵉ Biennale d’art contemporain de Thessalonique et, début octobre, une exposition consacrée aux photographies de Frida Kahlo, à voir jusqu’en janvier 2026.

  • Le MOMus, le musée de la photographie à Thessalonique
    Le MOMus, le musée de la photographie à Thessalonique

12h - Déjeuner en bord de mer chez Kitchen Bar

Installé dans un ancien entrepôt du port, Kitchen Bar est l’une des adresses les plus prisées de Thessalonique pour déjeuner face à la mer. Sa grande terrasse donne directement sur le golfe Thermaïque, avec vue imprenable sur la Tour Blanche au loin. Au menu : une cuisine méditerranéenne simple mais bien exécutée — salades généreuses, pâtes, poissons grillés — servie dans une atmosphère décontractée et cosmopolite. L’endroit parfait pour faire une pause, savourer un verre de vin blanc macédonien bien frais et profiter du ballet des cargos et des ferries au large.

 

14h - Direction le Musée archéologique et le Musée d’art contemporain 

Impossible de visiter Thessalonique sans s’arrêter au Musée archéologique, inauguré en 1962 et rénové en 2006. Son architecture sobre et fonctionnelle, typique des années 1960, abrite de riches collections consacrées à la Macédoine antique : parures en or des tombes royales, bustes de marbre, mosaïques, autels votifs et objets du quotidien témoignent de la grandeur de cette région, berceau d’Alexandre le Grand. La scénographie reste un peu datée, mais la densité et la qualité des pièces en font une étape incontournable.
 


Tout près, le Musée d’art contemporain (MOMus) propose un contrepoint radical. Autour de la collection Alexander Iolas — grand mécène de l’avant-garde — s’enchaînent des expositions temporaires d’artistes internationaux. Installations, vidéos, peintures conceptuelles et performances donnent à voir une scène créative en mouvement, offrant un contraste stimulant avec l’héritage antique.

20h - Dîner chez Olympos Naoussa, l’icône chic réinventée

Adresse mythique des années 1920, longtemps fermée puis tombée dans l’oubli, Olympos Naoussa a rouvert ses portes, redonnant vie à l’élégance de la Thessalonique d’hier. Niché au sein de l’hôtel 5 étoiles Residence ON, sur le front de mer, il marie aujourd’hui le charme Art déco d’époque à un raffinement contemporain. Aux fourneaux, le chef Dimitris Tasioulas orchestre une cuisine inspirée de la tradition macédonienne, revisitée avec justesse et modernité. Poissons du golfe Thermaïque, viandes maturées, produits des terroirs environnants : chaque assiette incarne l’inventivité de la scène culinaire thessalonicienne, qui n'a rien à envier à celle d'Athènes
 


Olympos Naoussa
Leof. Nikis 5, Thessalonique (au sein de l’hôtel Residence ON)
Menu dégustation à partir d’environ 75 € ; plats à la carte dès 25 €
Réservation fortement conseillée

23h - Un cocktail en rooftop 

L’Electra Palace, en plein cœur de la place Aristote, déroule une terrasse spectaculaire et glamour qui embrasse la mer et l’architecture de la ville : un spot parfait pour un spritz au soleil couchant face au golfe Thermaïque. Plus confidentiel, le rooftop du MonAsty Autograph Collection joue la carte design et bohème, avec une mixologie créative et une vue plongeante sur les toits et les églises byzantines alentour. 

À seulement 120 km de Thessalonique, le Mont Athos est l’un des lieux les plus sacrés et mystérieux au monde

Jour 3 - Que faire à Thessalonique ? Mettre les voiles 
 

Thessalonique est un point de départ idéal pour explorer la Macédoine et ses alentours. De nombreuses excursions organisées partent chaque jour du centre-ville, souvent depuis la place Aristote, avec des minibus qui emmènent les voyageurs vers les grands sites de la région. À moins d’une heure de route, on rejoint Vergina, site archéologique majeur où fut découverte la tombe de Philippe II de Macédoine, père d’Alexandre le Grand, aujourd’hui mise en valeur dans un musée souterrain d’une grande force. Plus près encore, Pella, la ville natale d’Alexandre, dévoile de magnifiques mosaïques et les vestiges de son palais. On peut aussi se rendre aux sources chaudes de Pozar, plonger dans les eaux turquoise de la Chalcidique, ou encore les paysages mythiques de Dion et du Mont Olympe, patrie des dieux et terre natale d’Aristote. En voici deux qui nous ont laissé un souvenir impérissable.

  • La Chalcidique, plages turquoise aux portes de Thessalonique ©teodora-spasova
    La Chalcidique, plages turquoise aux portes de Thessalonique ©teodora-spasova


Les Météores (215 km) - Un décor de James Bond classé à l’Unesco

À environ 215 km de Thessalonique (3 heures de route, que l’on soit en voiture ou en excursion organisée), les Météores offrent l’un des paysages les plus spectaculaires de Grèce. Ce site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco a même servi de décor à James Bond dans Rien que pour vos yeux : un univers minéral de pitons rocheux dressés à la verticale, surmontés de monastères byzantins semblant flotter entre ciel et terre.

  • ©vangelis-batsikostas
    ©vangelis-batsikostas


On peut visiter six monastères encore actifs : le Grand Météore (le plus vaste), Varlaam, Roussanou, Saint-Nicolas, Sainte-Trinité et Saint-Étienne. Tous abritent fresques, icônes et objets liturgiques, accessibles en franchissant de petites passerelles ou des escaliers taillés dans la roche. La montée demande parfois un peu d’effort, mais les vues vertigineuses sur la vallée de la Thessalie récompensent largement l’ascension.

L’idéal est de prévoir la journée entière, avec un départ tôt le matin depuis Thessalonique, pour profiter du site avant le coucher de soleil, quand la lumière embrase les falaises et les coupoles. Un décor grandiose, hors du temps.

Le Mont Athos (120 km) — La République monastique interdite aux femmes

À seulement 120 km de Thessalonique, le Mont Athos reste l’un des lieux les plus sacrés et mystérieux au monde, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Cette péninsule de 336 km², surnommée le « jardin de la Mère de Dieu », abrite depuis plus de mille ans une République monastique autonome, séparée du reste de la Grèce par un mur de 9 km. On y dénombre une vingtaine de monastères, édifiés entre le Xe et le XIVe siècle, où vivent encore environ 1 600 moines, voués à la chasteté, la pauvreté et l’obéissance.

  • Le Mont Athos ©aleksei-simonenko
    Le Mont Athos ©aleksei-simonenko


Consacré à la Vierge Marie, le Mont Athos applique des règles uniques au monde : les femmes y sont totalement interdites (même les animaux femelles). La vie des moines se déroule selon l’heure byzantine (la journée commence au coucher du soleil) et le calendrier julien. Ils vivent en autarcie, coupés des tentations du monde moderne, et veillent sur des trésors inestimables, comme la ceinture de la Vierge Marie, conservée au monastère de Vatopedi. Le monastère russe de Saint-Pantéléïmon, reconnaissable à ses coupoles bleu turquoise, fait aussi partie des plus spectaculaires.

  • Monastère Saint-Panteleimon (mont Athos)
    Monastère Saint-Panteleimon (mont Athos)


L’accès, même pour les hommes, est strictement réglementé : seuls 110 diamonitirion (visas spéciaux) sont délivrés chaque jour, dont dix réservés aux non-chrétiens. Pour les femmes — totalement interdites d’entrée sur le territoire — et pour les touristes non munis de visa, la seule façon d’approcher le Mont Athos reste la croisière au départ d’Ouranoupolis. Pendant deux heures de navigation, les ferries longent la côte ouest de la péninsule, offrant une vue imprenable sur les monastères perchés, accrochés aux falaises comme des nids d’aigles. Avec un peu de chance, on assiste même au ravitaillement des moines, venus discrètement récupérer quelques denrées.

Le meilleur conseil d’une journaliste voyage avant le vol retour ? S’offrir un soin dans un spa

16h - S’attabler dans un Relais & Châteaux

De retour sur la terre ferme, oubliez les sandwichs mollassons du ferry : une adresse mérite l’escale sur le chemin du retour, l’Avaton Luxury Hotel & Villas. Propriété de la famille Chantris, ce havre contemporain ouvert en 2015 a rejoint le cercle très fermé des Relais & Châteaux dès 2017. Le décor ? 36 chambres, suites et villas de luxe en Grèce lovées face à la mer, une plage privée, un bar à champagne, et surtout une table qui vaut à elle seule le voyage. On y dîne dans de délicats pavillons de verre, drapés de voilages blancs qui flottent au vent, avec la mer Égée en toile de fond. Dans l’assiette, une cuisine gastronomique de haut vol, inventive et précise, qui confirme la place d'Avaton parmi les plus belles expériences hôtelières et culinaires de Macédoine.


Avaton Luxury Hotel & Villas
36 clés à partir de 415 €
Komitsa Beach, Chalkidiki, Nea Roda 

18h - S’offrir une parenthèse bien-être avant le départ

Le meilleur conseil d’une journaliste voyage avant le vol retour ? S’offrir un soin dans un spa pour contrer les effets du trajet à venir : posture assise prolongée, déshydratation, stress, fatigue… À Thessalonique, cap sur le Polis Hammam, chaudement recommandé.

Bien qu’un peu excentré, à 8 km à l’est du centre (10 minutes et environ 10 € en taxi, direction aéroport), ce hammam joliment décoré déroule une carte où rituels traditionnels côtoient soins internationaux. Parmi eux, l’Ancient Greek Hammam, parfaitement de circonstance. Le hammam, chauffé à 37 °C, est entièrement privatisé pour chaque client.

 

Le rituel commence par dix minutes de vapeur, avant l’application de savon noir. Puis vient le gommage : ici, pas de loofah mais une brosse aux poils durs, redoutablement efficace. S’ensuivent un soin du visage, un masque à la kératine pour les cheveux et un massage à l’huile d’olive infusée au pin, au parfum boisé agérable. Entre les mains d’Eleni, douce et appliquée, ou de Konstantinos, plus musclé et tatoué, on ressort détendu, nettoyé de la tête aux pieds. Comme le veut la tradition, on termine à l’étage, installé sur les banquettes, avec un thé et quelques douceurs. Résultat : un rituel complet — corps, visage, cheveux — pour repartir propre comme un sou neuf et profondément relaxé.

Polis Hammam
Ancient Greek Bath 110 €
40A rue Konstantinou Karamanli, Thessalonique

Bien aussi : au rez-de-chaussée du Makedonia Palace, le Hammam Baths tout en marbre propose aussi rituels et massages. Le lieu, coquet et moderne, dispose d’une salle de repos agréable et apaisante.

Hammam Baths
30 € sans traitement.
Leof. Meg. Alexandrou 2, Thessalonique

Y aller

Depuis qu’Aegean, la compagnie nationale grecque, a ouvert une ligne directe depuis Paris, Thessalonique n’a jamais été aussi accessible.

Arriver en ville
L’aéroport, entièrement rénové en 2019, reste à taille humaine : débarquement rapide, sans files interminables. Pour rejoindre le centre, il suffit de prendre le bus 1X, au niveau des arrivées. Comptez 30 à 40 minutes selon le trafic, pour un ticket à 2 €. Seul bémol : peu de places assises et un confort sommaire.
Autre option, plus douce : le taxi. Le trajet vers le centre oscille entre 20 et 25 €.

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