Éléonore Bounhiol, Le vendredi 12 septembre 2025
Destinations

Écotourisme insulaire : 5 petites îles françaises sans voitures à découvrir hors saison

Oubliez le tumulte des villages bondés en été : pour un goût d’évasion authentique, c’est hors saison qu’il faut découvrir ces petites îles françaises ! Ici, pas de voitures, seulement le doux bruit des vagues, le vent sur les sentiers et le parfum des fleurs ou de l’iode. De l’automne au printemps, voici 5 oasis sans trafic routier pour se reconnecter à la nature, à l’histoire ou simplement à soi-même.
  • Partir hors saison L'Ile-de-Bréhat ©SeanTerzi
    Partir hors saison L'Ile-de-Bréhat ©SeanTerzi
  • L'Île d'Aix © Caroline Jarry
    L'Île d'Aix © Caroline Jarry

1. Île-d'Houat, Morbihan, Bretagne | Pour les amoureux de nature

À Houat, la nature règne en maître. L’été, cette petite île de Bretagne de 3km² dans la baie de Quiberon surnommée « l’île aux pêcheurs » est envahie par les touristes. Mais le reste de l’année, seuls quelques 214 locaux y vivent, paisiblement et sans voitures. Après une traversée de 40 minutes depuis Quiberon, ce morceau de terre jadis accroché à la presqu’île voisine dévoile son paysage à couper le souffle, typiquement breton : un petit port de pêche coloré, de longues plages, des criques sauvages et des sentiers côtiers à arpenter à pied ou à vélo, au rythme de l’île... En automne, la palette d’odeurs et de couleurs se révèle encore davantage, tandis qu’au printemps, on profite de ses plages de sable fin et doré, désertes. 

  • L’Île-d’Houat en Bretagne © Emmanuel Berthier

    L’Île-d’Houat en Bretagne © Emmanuel Berthier

Côté hébergements, l’Île-d’Houat abrite quelques hôtels simples et plusieurs maisons d’hôtes de charme, dont un ancien fortin du XIXᵉ siècle, Le Fort d’en Tal. D'avril à septembre, on peut même dormir sous l'une des cinq tentes de type inuit de La Boîte à Poissons, un gîte insolite au cœur de l’île (à partir de 70 euros la nuit par personne). 

Le Fort d'en Tal
3 chambres à partir de 150 euros la nuit.

À Houat, la mer est servie directement du bateau à l’assiette : les restaurants de l’île proposent de délicieux crustacés (hors saison, on vous conseille de vous renseigner sur leurs périodes d’ouverture). Et avant de retourner sur le continent, on s’offre une pause iodée pour observer un retour de pêche !

  • Les maisons colorées de l’île © Loïc Kersuzan
    Les maisons colorées de l’île-d'Houat © Loïc Kersuzan
 

2. Île-d’Aix, Charente-Maritime | Pour les passionnés d’histoire

Avec ses fortifications, ses maisons de pêcheurs et ses panoramas sur Fort Boyard, l’Île-d’Aix (1,9 m²) est un petit croissant de terre au patrimoine riche. On s’y rend depuis Fouras, après une traversée de 20 minutes. Le décor ? Des parcs ostréicoles et des marais salants, des plages lumineuses avec des phares anciens, des vignes ondoyantes, des bois et forêts, des côtes sauvages et des criques discrètes... Ici, les voitures se font rares, mais le lieu reste très prisé en été : alors qu’hors saison, l’île respire la quiétude (seuls 196 habitants y vivent à l’année). Sans pour autant manquer d’activités ! 

  • L’Île d’Aix en Charente-Maritime © Nicolas Chambon

    L’Île d’Aix en Charente-Maritime © Nicolas Chambon

Il y a notamment plusieurs musées à visiter sur l’île : le musée Napoléon, installé dans la maison bourgeoise que ce dernier avait fait bâtir pour le gouverneur en 1808, et dans laquelle il séjourna. Mais aussi : le Musée africain avec ses trophées d’explorateurs datant des années 1930, le fort Liédot, bastion napoléonien jamais utilisé, et la Maison de la nacre, rare atelier encore en activité. 

  • Le musée Napoléon © Caroline Jarry

    Le musée Napoléon © Caroline Jarry

Pour arpenter les lieux : le sentier du fort de la Rade offre une promenade panoramique sur les remparts, avec vue sur les deux tours de Fort Boyard, et le tour de l’île (quelques heures) sillonne parcs d’huîtres, hameaux, vignes, criques sauvages et forêt de pins. Des calèches proposent aussi la promenade du 15 mars au 15 novembre (adulte 15 euros, enfant 10 euros).

Seul bémol : un seul restaurant, celui du port, reste ouvert hors période estivale. Mais il y a de nombreux gîtes et maisons d’hôtes où passer une ou plusieurs nuits, ainsi qu’un charmant petit hôtel ouvert d'avril à juin et de septembre à novembre, l’hôtel Napoléon. 

L'Hôtel Napoléon
18 chambres à partir de 105 euros la nuit. 
1 rue Gourgaud,  Île-d'Aix

Voir les prix sur booking.com

L'archipel profite toute l’année de l’influence du Gulf Stream, ce qui lui assure un microclimat doux en hiver

3. Île-de-Bréhat, Côtes-d’Armor, Bretagne | Pour la douceur bretonne

Surnommée « l’île aux fleurs », l’Île-de-Bréhat située dans les Côtes-d’Armor, dans l’archipel du même nom, est un concentré de charme bucolique - on dit même que c’est la plus belle île de Bretagne ! On y accède après quelques minutes de traversée depuis Ploubazlanec ou la Pointe de l’Arcouest et ici, pas un véhicule motorisé ! Bréhat est encore plus belle hors-saison, quand les foules l’ont désertée. Surtout que l’archipel profite toute l’année de l’influence du Gulf Stream, ce qui lui assure un microclimat doux en hiver, et une explosion de fleurs toute l’année. La grande star de l’île est l’agapanthe, qui s'épanouit d’avril à septembre. 

  • L’Île-de-Bréhat en Bretagne © Emmanuel Berthier
    L’Île-de-Bréhat en Bretagne © Emmanuel Berthier
 

À faire : flâner dans les ruelles parfumées et fleuries, tomber sur une vieille chapelle, s’émerveiller devant ses falaises roses, visiter le phare du Paon et le jardin botanique Georges Delaselle. Quelques hôtels, chambres d’hôtes et plusieurs restaurants coquets accueillent les visiteurs toute l’année. 

  • L’Île-de-Bréhat en Bretagne © Emmanuel Berthier
    L’Île-de-Bréhat en Bretagne © Emmanuel Berthier
 

4. Île de Saint-Honorat, Alpes-Maritimes | Pour le calme et la spiritualité

Propriété des moines depuis le Ve siècle, Saint-Honorat est une escale unique où la tranquillité, surtout hors-saison, est… religieuse ! Elle abrite l'abbaye de Lérins, où une vingtaine de moines vit à l’année et travaille la vigne pour élaborer vins et liqueurs. Accessible en 15 minutes depuis Cannes, Saint-Honorat offre aussi un contraste saisissant avec la Croisette toute proche. Vous n’y trouverez pas une seule voiture ni route, uniquement des sentiers ombragés et des criques discrètes. L’idéal, c’est d’y passer la journée : après une balade dans les vignes et les pinèdes, on visite le monastère fortifié de Lérins et sa boutique (bon à savoir : tous les 1er et 3e vendredis du mois, d’avril à octobre, l’Abbaye organise des journées dégustation de ses cuvées). De jolies petites chapelles et quelques vestiges parsèment l’île, et on peut évidemment se baigner dans les eaux cristallines des criques naturelles. 

  • L’Île de Saint-Honorat en Alpes-Maritimes © Ville de Cannes

    L’Île de Saint-Honorat en Alpes-Maritimes © Ville de Cannes

En revanche, impossible de dormir sur place, sauf en séjournant à l’abbaye pour une retraite spirituelle (sur réservation). Même esprit côté restauration : un joli restaurant tenu par les moines, La Tonnelle, est ouvert d’avril à août, mais sinon, il faudra emporter son pique-nique.

  • Le restaurant La Tonelle © La Tonelle
    Le restaurant La Tonelle © La Tonelle

 

5. Île-de-Sein, Finistère, Bretagne | Pour l’authenticité maritime

Plate et battue par les vents, Sein respire l’authenticité sauvage. À 5 km de la pointe du Raz, à l’extrême-ouest de la Bretagne, elle serpente à fleur d’océan sur quelque 2 km, et ne compte qu’une centaine d’habitants à l’année ! La traversée dure 1h depuis Audierne. Hors-saison, c’est un bijou à découvrir en prenant le temps de savourer. Au programme : découverte du petit bourg avec ses maisons colorées serrées autour du port, visite des musées consacrés à la Résistance et au sauvetage en mer (en 1796, 700 naufragés ont été accueillis à Sein, alors en proie à la disette, et plus tard, c’est sur l’île qu’ont embarqué 150 marins et pêcheurs pour l’Angleterre suite à l’appel du Général De Gaulle), balades à pied jusqu’aux phares qui jalonnent l’horizon et panoramas maritimes grandioses… 

  • L’Île de Sein en Bretagne © Job Nicolas

    L’Île-de-Sein en Bretagne © Job Nicolas

Côté hébergement, l’offre reste simple mais conviviale : quelques hôtels familiaux, des chambres d’hôtes et des gîtes accueillent les visiteurs hors-saison. Pour se restaurer, on trouve plusieurs cafés et restaurants au cœur du village, où l’on déguste, bien sûr, poissons et fruits de mer fraîchement pêchés, mais l’ouverture peut varier selon la saison - mieux vaut se renseigner avant de partir.

  • L’Île de Sein en Bretagne © pom’
    L’Île-de-Sein en Bretagne © pom’
Pourquoi partir hors saison ?

Choisir de visiter ces îles, sans voiture, en dehors des vacances scolaires (surtout celles d’été, de juillet à août), c’est profiter d’une atmosphère intimiste, plus calme, et d’une liberté totale. Leur charme insulaire se révèle sous un autre jour, plus authentique : on peut parcourir les sentiers, arpenter les plages et sillonner les villages sans jongler avec la cohue touristique… Tout en réduisant l’empreinte touristique estivale, déjà lourde pour ces petits coins de paradis !