Lazare, néo-brasserie de gare

La plus jeune des institutions du genre 

Pensez donc, cela fait déjà douze ans qu'Éric Frechon a eu la grande idée de doter la gare Saint-Lazare d'une bonne brasserie qui contribuera à sa renommée. Ce qui est alors un pari pour celui qui est alors le chef triplement étoilé du Bristol est en même temps une évidence pour ce Normand pur beurre, qui rêvait de trouver de quoi bien se sustenter avant de sauter dans le train. Le restaurant à Paris est un succès immédiat, jamais démenti. 

Ceci dit, en 2025, alors que le chef Frechon est à présent plus libre de ses mouvements et que le temps a fait son œuvre, un petit relooking était le bienvenu. Et c'est très réussi.

Exit la nappe blanche, coup de frais sur les boiseries, bibliothèque fournie, placement et circulation des tables repensés, belles banquettes contemporaines et boxes pour plus d'intimité, sans oublier un petit salon pour se retrouver en famille ou entre amis. S'il a fallu un peu de temps aux grands habitués que nous sommes pour se faire à l'idée, la salle bondée en ce jeudi au déjeuner donne raison à la maison. 

Des menus pour tous les appétits et toutes les bourses 

Comme dans toute bonne brasserie qui se respecte, les cols blancs voisinent avec les ouvriers, du petit noir du matin au grand dîner festif du soir. Comment font-ils ? C'est simple, Lazare a l'intelligence de la tradition parisienne, c'est-à-dire celle de proposer des options gourmandes pour tous, du plat du jour aux classiques du chef Éric Frechon que les gourmets se disputeront avec joie.

En pratique, il faut savoir naviguer sur la carte, mais une fois qu'on a pris le pli, c'est très jouissif. Parmi les plats du semainier, on avoue une légère préférence pour la brandade du vendredi. Une section de grignotages permet un apéro entre amis, le menu Voyageur propose un repas efficace en 30 minutes pour 30 €, avec, au passage, la meilleure saucisse-purée de Paris, tandis que les esthètes pas pressés optent pour la carte. Notre choix favori reste toutefois le menu signature du chef, impeccable de bout en bout. 

Sans oublier le poulet grand-mère du week-end, l'offre goûter et la formule petit-déjeuner. On l'aura compris, Lazare a tous les arguments pour vous faire venir et surtout revenir.  Surtout que le service est, comme il se doit dans une brasserie digne de ce nom, véloce mais pas féroce. Tout un art. 

Cette saison, même esprit, nouvelles envies, Lazare se réinvente sans se renier, pour le plus grand plaisir des habitués de toujours ou des petits nouveaux du jour. Un must de la brasserie parisienne nouvelle manière. 

Plat au semainier 23 € ; Poulet grand-mère 28 € (samedi et dimanche) ; Menu voyageur 30 €

Menu signature 49 €. À la carte, compter environ 60 €

Ce qu'il faut retenir 

Lazare - qui porte décidément bien son nom – dans sa nouvelle version, s'inscrit définitivement dans la short list de nos adresses parisiennes les plus fiables ; de celles où on envoie sa famille et ses amis les yeux fermés.