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Rédacteur InvitéRédacteur Invité, Le mercredi 02 mars 2022
En partenariat avec Kobe, Shodoshima et Takamatsu
Grand angle

Aventures culinaires dans la région de Setouchi au Japon

Setouchi est la région qui entoure la mer intérieure de Seto, entre l’île de Honshu et l’île de Shikoku. Grâce à sa situation géographique, elle jouit d’un climat tempéré et est réputée pour être la région la plus ensoleillée du Japon ! Découverte par le menu.
  • Le jardin Ritsurin de  Takamatsu, sans doute l'un des plus beaux jardins traditionnels du Japon. © DR
    Le jardin Ritsurin de Takamatsu, sans doute l'un des plus beaux jardins traditionnels du Japon. © DR
  • Le port de Kobe, ouvert sur le monde © DR
    Le port de Kobe, ouvert sur le monde © DR
  • Le jardin de Ritsurin, l’un des joyaux de la ville de Takamatsu © DR
    Le jardin de Ritsurin, l’un des joyaux de la ville de Takamatsu © DR
  • Le bœuf de Kobe, sans doute le plus connu, et le plus cher, du monde © DR
    Le bœuf de Kobe, sans doute le plus connu, et le plus cher, du monde © DR
  • Nankinmachi à Kobe, l’un des trois plus grands quartiers chinois du Japon © DR
    Nankinmachi à Kobe, l’un des trois plus grands quartiers chinois du Japon © DR
  • Sur l'île de Shodoshima, la mascotte Olive-Shima-chan témoigne de la culture de l'olive © DR
    Sur l'île de Shodoshima, la mascotte Olive-Shima-chan témoigne de la culture de l'olive © DR
  • Le sculpteur de moules pour le sucre Yoshihiro Ichihara © DR
    Le sculpteur de moules pour le sucre Yoshihiro Ichihara © DR
À seulement quelques minutes du Mont Rokko se cache l'une des plus vieilles villes thermales du Japon, Arima Onsen.

Rédigé par Mehdi Fliss du blog Asian Wanderlust.

Partons donc à l’aventure et découvrons ensemble ce qui fait de Setouchi une région unique à visiter absolument au Japon, qui saura vous conquérir avec ses spécialités culinaires et ses superbes paysages naturels.


SOMMAIRE

1. Découverte du Mont Rokko et d’Arima Onsen
2.
Kobe, bœuf d’exception et saké
3.
Shodoshima, l’île des olives
4.
Kagawa, le pays des nouilles udon

 

1. Découverte du Mont Rokko et d’Arima Onsen
 

La chaîne montagneuse de Rokko

On commence notre périple dans la préfecture de Hyogo qui se situe au nord de la mer de Seto. Et on va prendre de la hauteur en visitant le Mont Rokko, également appelé Rokko-san. C’est le plus haut mont de la chaîne montagneuse de Rokko, avec une hauteur de 931 m. À son sommet, on peut profiter d’une vue panoramique superbe sur la baie d’Osaka et sur la ville de Kobe.

Cette chaîne montagneuse a joué un rôle important dans l’histoire de cette région. En effet, ces montagnes permettent de récolter une quantité importante d’eau douce de première qualité. En plus de servir à l’agriculture, cette eau a notamment permis à la région de Kobe de développer son activité de production de Saké. De ce fait, la préfecture de Hyogo est aujourd’hui la première productrice de Saké au niveau national !

  • Les chemins au sommet des Monts Rokko © DR
    Les chemins au sommet des Monts Rokko © DR

 

Quand l’art rencontre le Mont Rokko

Chaque automne, le Mont Rokko accueille un festival d’art appelé Rokko Meets Art. De magnifiques œuvres artistiques viennent donc s’ajouter aux superbes paysages naturels, transformant le Mont Rokko en un endroit vraiment magique. En 2021, le festival a fêté son 12e anniversaire et les œuvres des artistes sélectionnés tournaient autour du thème « l’art apaise votre cœur et votre âme ». Nous n’allons pas les contredire ! Un des coups de cœur de la rédaction a notamment été le musée Rokko Forest Sound qui était en fait un ancien musée de boites à musique. On rencontre les œuvres d’art au gré de la balade dans la forêt derrière le musée. On notera également la présence de petites boites à musique qui reproduisent divers sons de la forêt comme le bruit des oiseaux ou du vent par exemple.

  • Les boites à musique du Mont Rokko © DR
  • La chapelle de Tadao Ando © DR

 

Un autre endroit marquant est la chapelle du vent qui a été dessinée par Tadao Ando, un des plus populaires architectes du Japon. La chapelle est ouverte au public certaines années seulement, lors du festival Rokko Meets Art. Son architecture est épurée, dans le style typique d’Ando, et on notera également la projection murale au plafond de la chapelle qui vous plonge dans un autre monde. Le festival nous ferait presque oublier les belles couleurs d’automne des Momiji, feuilles d’érables Japonais qui couvrent le Mont Rokko d’une superbe robe orange et rouge. 

 

Arima Onsen, l'une des plus vieilles villes thermales du Japon

À seulement 12 minutes environ du Mont Rokko se cache l'une des plus vieilles villes thermales du Japon, Arima Onsen. En effet, elle aurait été fondée il y a plus d’un millénaire ! Le charme de ce village onsen est vraiment unique et une balade dans ses étroites ruelles donne l’impression d’avoir remonté le temps. L’attraction principale d’Arima Onsen est bien entendu ses sources naturelles d’eau chaude. On en trouve deux types.

Les sources d’or qui ont une couleur orange à marron, due à l’oxydation du fer au contact de l’air. Elles sont réputées pour faire des miracles contre les problèmes de dos, de muscles et d’articulations. Les sources d’argent ont quant à elles une couleur plus claire et sont conseillées aux personnes avec des problèmes de circulation de sang.

  • Le parc Zuihoji © DR
    Le parc Zuihoji © DR

 

Pour profiter des onsen d’Arima, rien de mieux que de passer la nuit dans un ryokan comme le Hyoe Koyokaku par exemple. Vous pourrez profiter d’une expérience traditionnelle typiquement nippone en portant un Yukata, en dormant sur un futon posé sur un sol en tatami et en dégustant des plats locaux exquis et raffinés. Au menu du dîner, nous avons notamment eu du bœuf de Kobe, dont on parlera plus en détail plus bas, des champignon Shiitake, du crabe, toutes sortes de légumes de saison, le tout salé avec du sel d’Awajishima, une île qui est également située dans la préfecture de Hyogo.

Dans les rues d’Arima Onsen, on trouve également des Ashiyu, des onsen uniquement pour les pieds et qui font un bien fou après une longue journée de marche. Si vous avez la bonne idée de visiter Arima Onsen en automne, ne manquez pas de visiter le parc Zuihoji ! L’endroit est vraiment féerique quand les feuilles d’érables commencent à rougir. L’ambiance d’Arima Onsen est dépaysante, relaxante et tellement attachante qu’on ne veut plus la quitter ! 

  • Les sources d'or d'Arima Onsen © DR
  • Diner dans un ryokan à Arima Onsen © DR

 

2. Kobe, bœuf d’exception et saké
 

Dégustation d’un des bœufs les plus populaires au monde

On reste dans la préfecture de Hyogo avec la ville de Kobe, située à environ 30 minutes en train d’Arima Onsen. Cette ville portuaire se situe sur les bordures nord de la mer intérieure de Seto et elle est mondialement connue pour une chose : le bœuf de Kobe bien sûr, qui est également l'un des plus chers au monde ! Sa popularité a d’ailleurs commencé chez les Britanniques qui l’ont adoré. Le succès national n’est venu qu’ensuite. Et goûtant ce met si particulier, on comprend très vite pourquoi il est devenu si populaire. Le bœuf de Kobe a un goût riche et il fond littéralement dans la bouche grâce à sa haute teneur en graisse.

On peut déguster du bœuf de Kobe un peu partout au Japon mais le must est d’en manger quand on visite la ville de Kobe. De nombreux restaurants offrent justement une expérience unique où le chef vous explique d’abord ce qu’est le bœuf de Kobe pour ensuite le cuire devant vous façon teppanyaki. Le moins que l’on puisse dire est que le spectacle va vous mettre l’eau à la bouche ! 

  • Le chef prépare le bœuf de Kobe face aux clients © DR
    Le chef prépare le bœuf de Kobe face aux clients © DR

 

Il y a de nombreux critères pour qu’un bœuf bénéficie de l’appellation bœuf de Kobe. Et nous allons peut-être en décevoir quelques-uns mais faire écouter de la musique classique aux animaux et leur faire boire de la bière n’en font pas partie. Par contre, il faut que le bœuf soit de la race Tajima et qu’il soit élevé et abattu dans la région de Kobe. Raison de plus pour le manger frais à Kobe.

 

Nada, une des principales régions productrices de saké du Japon

La région de Nada est connue à travers le pays comme l'une des principales régions productrices de saké du Japon, et on y trouve de nombreuses brasseries. Pour faire du saké, deux ingrédients sont indispensables : le riz et l’eau. Comme on l’a vu précédemment, Kobe jouit de sources d’eau douce d’excellente qualité grâce à la chaîne montagneuse de Rokko. Cette eau est notamment appelée « Miyamizu » car elle est riche en minéraux.

  • Une brasserie de saké © DR
    Une brasserie de saké © DR

 

De plus, le riz à saké (différent du riz habituel) pousse généralement en altitude et les montagnes de Rokko jouent encore une fois un rôle important dans la culture d’un riz de qualité. Le roi des riz à saké est justement le Yamada Nishiki qui pousse majoritairement dans la préfecture de Hyogo.

Enfin, les vents froids arrivants de la chaîne de montagnes Rokko (appelés Rokko Oroshi) permettent au saké de fermenter lentement, ce qui permet de mieux contrôler son goût lors du brassage. Pour découvrir tous les secrets du saké de Nada, l’idéal est de vous rendre dans une brasserie comme celle de Kiku-Masamune où vous pourrez visiter un musée, déguster différents sakés et bien sûr acheter votre bouteille préférée.

  • Saké à Nada © DR
    Saké à Nada © DR
Un peu comme à Osaka, la street food est reine à Kobe et il serait dommage de ne pas en profiter.

Le quartier chinois de Kobe

Kobe est une ville portuaire et elle est donc historiquement ouverte sur l’étranger par son activité commerciale. Un des principaux partenaires commerciaux du Japon est la Chine et c’est ainsi que le quartier chinois est né. L’ambiance y est festive et on peut y goûter de nombreuses spécialités chinoises comme les Xiao Long Bao par exemple. Ils sont appelés shoronpo en Japonais et il s’agit en fait de raviolis fourrés à la viande et aux légumes. Le tout flotte dans un bouillon qui se déverse dans votre bouche dès la première bouchée. Un flot unique de saveurs vous envahit alors et on a plus qu’une idée en tête : encore un !

  • Street food dans le Chinatown de Kobe © DR
  • Des Xiao Long Bao dans le quartier chinois de Kobe © DR

 

La street-food de Kobe

Un peu comme à Osaka, la street food est reine à Kobe et il serait dommage de ne pas en profiter. Dans les plats à ne pas manquer, il y a bien entendu l’okonomiyaki mais également le sobameshi, spécialité de Kobe, qui est un mélange de yakisoba (plat à base de nouilles soba) et de yakimeshi (plat à base de riz). Un délice ! Dans la ville du luxueux bœuf de Kobe, on peut également manger « à la bonne franquette » et cette diversité de cuisine fait justement son charme.

 

Le musée des outils de charpenterie Takenaka ou comment conserver un savoir-faire ancestral

Pour plonger dans le monde de la charpenterie à la japonaise, rendez-vous au musée des outils de la charpenterie Takenaka qui se trouve à Kobe. Le travail du bois fait partie intégrante de la culture traditionnelle japonaise. En effet, de nombreuses maisons mais aussi des temples et des sanctuaires ont été construits en bois et ils font aujourd’hui partie du patrimoine historique et culturel du pays. Les charpentiers Japonais ont d’ailleurs développé des techniques spécifiques avec notamment des assemblages sans clou ni vis que vous pourrez voir de plus près au musée. Dans un pays avec un temps très humide, surtout en été, ces pièces métalliques risquaient de rouiller et de mettre en danger l’intégrité du bâtiment. Le musée lui-même est sublime et vous pourrez même participer à des ateliers d’apprentissage du travail du bois en suivant, bien entendu, les techniques locales.  

Musée des outils de la charpenterie Takenaka © DR

Musée des outils de la charpenterie Takenaka © DR

 
Cette île se situe en pleine mer intérieure de Seto et on peut s’y rendre depuis Kobe en prenant le Nyanko ferry ou « bateau chat ».

3. Shodoshima, l’île des olives
 

Départ pour Shodoshima avec le Nyanko Ferry

Il est temps de nous rendre à Shodoshima ! Cette île se situe en pleine mer intérieure de Seto et on peut s’y rendre depuis Kobe en prenant le Nyanko Ferry (petit chat en japonais). Difficile de savoir pourquoi ce ferry a pour mascotte un chat. La rumeur raconte que cela vient de sa petite taille comparée aux autres grandes embarcations. Une chose est sûre, ce bateau est très mignon et le voyage de Kobe à Shodoshima est un vrai plaisir. On peut profiter de la belle vue sur toute la région ou alors simplement se reposer ou encore jouer aux jeux d’arcades sur le bateau. Non, vous ne vous ennuierez pas à bord du Nyanko ferry !

  • Le Nyanko Ferry prouve que certains chats aiment l’eau © DR
    Le Nyanko Ferry prouve que certains chats aiment l’eau © DR

 

Les spécialités culinaires de Shodoshima

Shodoshima est une île assez particulière au Japon. Bénéficiant de conditions météorologiques clémentes, se rapprochant d’un climat méditerranéen, c’est le seul endroit au Japon où la culture des oliviers a été un succès. L’olive est donc devenue la marque de fabrique de l’île et même la mascotte de l’île est une belle olive verte. Je vous présente Olive-Shima-chan !

  • Vue du pont Akashi Kaikyo depuis le Nyanko Ferry @ DR
    Vue du pont Akashi Kaikyo depuis le Nyanko Ferry @ DR

 

Les spécialités de l’île tournent donc logiquement autour des olives qui peuvent être consommées telles quelles ou marinées mais elles peuvent également servir d’ingrédients pour d’autres plats locaux. Un plat à ne pas manquer à Shodoshima est le bœuf aux olives. Le bœuf aux olives de Shodoshima désigne les bœufs "Japanese black" élevés à Shodoshima, et engraissés en les nourissant avec 200 grammes ou plus d'un repas spécial à base d'olives tous les jours pendant 2 mois. Cela donne une viande plus tendre et avec plus de goût. Pour y avoir goûté, c’est en effet un délice. Le bœuf aux olives peut être dégusté en steak mais aussi en burger. Pour la deuxième option, l’idéal est de vous rendre au restaurant Shodoshima Komame Shokudo.

  • Repas à Shodoshima Komame Shokudo sur l’île de Shodoshima © DR
    Repas à Shodoshima Komame Shokudo © DR

 

En plus de proposer un burger superbe, la vue depuis le restaurant, notamment sur les rizières en terrasse, est absolument magnifique. Si vous préférez les fruits de mer, n’hésitez pas à commander le menu de tempuras !

  • Rizières en terrasse de Nakayama © DR
    Rizières en terrasse de Nakayama © DR

 

Une autre spécialité de Shodoshima sont les nouilles somen. Il s’agit de nouilles très fines à base de blé qui peuvent être dégustées chaudes ou froides. Un des meilleurs producteurs locaux est l’entreprise Ginshiro qui fabrique des nouilles somen de haute qualité depuis 56 ans. Ginshiro tient à garder l’aspect artisanal de la fabrication de somen et jusqu’à aujourd’hui, de nombreuses étapes de fabrication se font à la main. Pour goûter à ces nouilles, rendez-vous directement à la source. L’entreprise Ginshiro a en effet un restaurant tout juste à côté d’une de ses fabriques. La fraicheur des nouilles est donc garantie ! Vous serez également surpris de la vitesse à laquelle vous serez servis. Puisque les nouilles somen sont très fines, elles cuisent en à peine 2 minutes contre 15 minutes pour leurs cousines udon.

  • Les nouilles ultra fines de Ginshiro © DR
  • Nouilles somen aux olives de Ginshiro © DR

 

On raconte que si vous traversez Angel Road avec votre partenaire main dans la main, vous ne vous séparerez plus jamais !

Au fil des années, Shodoshima a également développé la production de sauce soja. Encore une fois, elle se démarque de la concurrence grâce à la qualité de ses produits. La brasserie Marukin Shoyu utilise par exemple des barils en bois de cèdre pour la préparation de leur sauce soja. Cette méthode de production traditionnelle est assez coûteuse car un seul baril vaut environ 2 millions de yen, plus de 15,000 euros. Mais l’impact sur le goût de la sauce de soja est indéniable. De plus, à Kyohotei, cette sauce soja est utilisée pour produire de délicieux tsukudani, une garniture souvent à base de petits poissons marinés dans le sucre et la sauce soja, qui peut servir à accompagner d'autres plats.

Quoi de mieux qu’un bon verre de saké local pour faire passer tous ces délices ? Pour cela, rendez-vous à la brasserie de Saké Morikuni pour une dégustation de leurs meilleures bouteilles. Comme nous sommes à Shodoshima, la brasserie offre bien entendu un saké aux olives qui a d’ailleurs récemment gagné un prix lors d’une compétition en Espagne. Et pour le dessert, la brasserie Morikuni a également ouvert une boulangerie où tous les produits sont à base de riz à saké.

  • Les desserts à base de saké de la brasserie de saké Morikuni © DR
    Les desserts à base de saké de la brasserie de saké Morikuni © DR

 

Les endroits à ne pas rater

Shodoshima Olive Park

Il y a tellement d’endroits exceptionnels à visiter à Shodoshima, mais voici uniquement les immanquables de l’île. On commence bien entendu avec le Shodoshima Olive Park où vous trouverez de nombreux oliviers mais aussi des produits à base d’olives comme de l’huile d’olive bien sûr mais aussi des produits cosmétiques et même de la glace à l’olive. Ce parc est devenu très populaire auprès des jeunes car on peut y trouver un joli moulin à vent qui fait penser à celui du célèbre film d’animation Kiki la petite sorcière. On vous fournit même un balai pour une photo souvenir parfaite.

  • Le moulin du Shodoshima Olive Park © DR
    Le moulin du Shodoshima Olive Park © DR

 

Angel Road

Un autre incontournable de l’île est Angel Road. Il s’agit d’un étroit banc de sable qui n’apparaît qu’au moment de la marée basse. Comme ce chemin relie l’île de Shodoshima et la petite île en face, cet endroit est devenu très prisé des couples qui voudraient renforcer leurs liens amoureux. On raconte que si vous traversez Angel Road avec votre partenaire main dans la main, vous serez comblés de bonheur !

Angel Road, symbole d’un amour éternel © DR

Angel Road, symbole d’un amour éternel © DR

Yokai Museum

On termine notre liste d’immanquables avec un musée assez particulier. On y expose des Yokai qui sont en fait des créatures surnaturelles qui font partie du folklore japonais. C’est d’ailleurs le seul musée de Yokai de tout le pays. ! Il a été créé en 2018 par Chubei Yagyu, un artiste né à Shodoshima et passionné de Yokai.

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Les Yokai ne sont pas considérés comme des monstres méchants mais plutôt curieux, filous et quelque peu blagueurs. Il y a plus de 800 œuvres d’art disposées dans 4 parties distinctes du musée. La visite est très agréable et on y découvre un côté positif aux Yokai. On raconte notamment que ces petites créatures vont vous prendre vos mauvaises ondes et vous permettre ainsi d’apaiser votre esprit. On y trouve d’ailleurs des plaques en bois appelées Ema qu’on trouve normalement dans les sanctuaires et où on écrit d’habitude nos vœux. Mais au musée de Yokai, les Ema servent plutôt à lister les éléments de votre vie que vous voulez oublier et, dans un geste symbolique, vous les laissez dans le musée et vous commencez ainsi une nouvelle vie.

Yokai Museum © DR

Le Yokai Museum © DR

 

 

4. Kagawa, le pays des nouilles udon
 

Les udon, la fierté de Kagawa

On passe maintenant de l’autre côté de la mer de Seto avec la ville de Takamatsu qui se trouve dans la préfecture de Kagawa, sur l’île de Shikoku. Ici, le plat roi est sans aucun doute les nouilles udon. Un des restaurants les plus appréciés de la région est le Udon Baka Ichidai. Sa spécialité est un plat simple mais vraiment délicieux : le Kama Butter Udon. Il s’agit de nouilles udon au beurre, légèrement poivrées et où vous pouvez ajouter de la ciboulette et un œuf cru qui cuira avec la chaleur des nouilles. Cela sonne peut-être comme un plat banal, mais c’est un vrai régal. Les nouilles udon sont préparées sur place avant d’être bouillies et elles sont fondantes à souhait. Pour les plus gourmands, vous pouvez ajouter des tempuras pour accompagner votre bol d’udon. Il est également important de savoir que le restaurant Udon Baka Ichidai est très populaire et qu’il risque de falloir faire la queue si vous venez le midi. Cependant, il n’y a pas à attendre très longtemps puisque le rythme est assez soutenu et les personnes qui ont fini en ressortent très rapidement.

  • Les kama udon du restaurant Udon Baka Ichidai © DR
    Les kama butter udon du restaurant Udon Baka Ichidai © DR

 

On continue notre tour des restaurants d’udon de Takamatsu avec le restaurant Tamoya. C’est maintenant une chaîne qui est installée sur toute l’île de Shikoku et même à Singapour et au Vietnam mais cet établissement de Takamatsu est le premier qui a ouvert. Le concept ici est le « Self Udon » où vous ajoutez vos ingrédients vous-même, directement dans votre bol. Vous avez également l’option de réchauffer vos nouilles et de les cuire un peu plus, selon vos préférences, en les plongeant dans de l’eau bouillante.

Après les nouilles, on passe maintenant au vinaigre, une autre spécialité de la préfecture de Kagawa. Pour s’en rendre compte, on visite la fabrique de vinaigre Kanzakiya Yoshinosu qui en produit depuis 1789. Contrairement au vinaigre que l’on peut trouver en France, le vinaigre japonais ne vient pas de la transformation du vin mais du saké. Dans cette fabrique, on pratique jusqu’à aujourd’hui des méthodes traditionnelles en utilisant des cuves en bois de cèdre pour produire le vinaigre. À noter également que le vinaigre n’aime pas le froid et les conditions météorologiques à Kagawa sont donc idéales pour sa production.

  • Fabrication des kama butter udon © DR
  • La fabrique de vinaigre Kanzakiya Yoshinosu © DR

 

Pour lui donner de jolies formes, le wasanbon est pressé dans de jolis moules en bois de différentes tailles.

Wasanbon, un sucre pas comme les autres

Le wasanbon est un sucre fin japonais très apprécié dans le pays. C’est une des grandes spécialités de Kagawa et vous pourrez en trouver un peu partout dans la préfecture. Il est extrait d’une canne à sucre japonaise à tige mince qu’on appelle chikuto. Le wasanbon est composé de cristaux de sucre extrêmement fins et cela lui donne une texture très agréable. Il est utilisé en cuisine mais est également consommé tel quel, lors d’une cérémonie de thé par exemple. Son goût sucré est alors agréablement suivi de l’amertume du matcha.

  • Le sucre wasanbon © DR
    Le sucre wasanbon © DR

 

Pour lui donner de jolies formes, le wasanbon est pressé dans de jolis moules en bois de différentes tailles. On rencontre d’ailleurs un artisan local, Yoshihiro Ichihara, qui fabrique de magnifiques moules en bois de cerisier. Tout est fait à la main et ses moules sont de vraies œuvres d’art ! Des ateliers de wasanbon sont organisés par sa fille à Takamatsu, ouverts à tous. Vous aurez l’occasion de créer de superbes wasanbon de différentes formes et de différentes couleurs. Ça sera un souvenir parfait de votre séjour à Kagawa !

 

Petit déjeuner traditionnel au jardin Ritsurin de Takamatsu

On visite enfin l’un des joyaux de la ville de Takamatsu, le magnifique jardin Ritsurin. Le lieu a reçu 3 étoiles dans le Guide Vert Japon Michelin, une étape qui "Vaut le voyage !" selon le guide, et c’est sans aucun doute l'un des plus beaux jardins du Japon ! Le Ritsurin koen est superbe peu importe les saisons mais en automne, il nous offre une atmosphère vraiment particulière et quelque peu mélancolique avec ses Momiji.

  • Le jardin Ritsurin © DR
    Le jardin Ritsurin © DR

 

Pour une expérience relaxante et typiquement japonaise, n’hésitez pas à prendre un petit déjeuner traditionnel dans une de ses petites maisons en bois. Coup de cœur pour le bol de riz façon porridge au thé Goishicha qui est fondant et légèrement salé. Il est excellent pour la digestion. Pour continuer sur une touche traditionnelle, vous pouvez également commander un bol de thé matcha accompagné d’un manju fourré aux marrons.

  • Pause gourmande dans le jardin © DR
    Pause gourmande dans le jardin © DR


Pour entretenir le jardin Ritsurin, 15 jardiniers y travaillent à temps plein avec quelques saisonniers en plus en fonction de la période de l’année. Le résultat est en tout cas à couper le souffle et un des meilleurs moyens de le constater et de faire une balade en bateau au milieu d’un des étangs du jardin.

 

La culture du bonsaï à Takamatsu Bonsaï no Sato

La culture du bonsaï est très importante dans la région de Kagawa et on peut notamment s’en rendre compte en visitant le site Takamatsu bonsaï no Sato. Vous y trouverez une exposition de nombreux bonsaïs créés par différents artistes, de toutes les tailles et de toutes les sortes. L’un des plus surprenants est un pommier bonsaï avec des mini-pommes.

De plus, Takamatsu bonsaï no Sato offre également des ateliers pour apprendre à s’occuper de son bonsaï en suivant les méthodes japonaises traditionnelles. On a d’ailleurs eu la chance de visiter l’atelier d’un des plus populaires artistes bonsaï de la région. Yoichi Nakanishi fait partie de la cinquième génération d’artistes bonsaï de la famille Nakanishi. Il travaille en tandem avec sa femme et ils sont spécialisés dans la production de bonsaï de la famille des pins. Sa femme nous explique d’ailleurs le long processus de croissance des pins qui serviront ensuite à faire des bonsaïs. Tout commence par le séchage d’une pomme de pin verte pour qu’elle s’ouvre. Les graines sont ensuite extraites une par une et plantées dans le sol. Il faut environ 3 ans pour que l’arbre atteigne cette taille. Les différents arbres sont plantés dans des champs l'un à côté de l’autre et ils sont déplacés tous les 5 ans afin d’éviter que les racines ne deviennent trop profondes. 

  • La culture des bonzais au Takamatsu bonsaï no Sato © DR
    La culture des bonzais au Takamatsu bonsaï no Sato © DR

 

Comme vous venez de le découvrir, Setouchi est une région japonaise authentique et riche en culture, artisanat et histoire. Du bœuf de Kobe aux udon de Kagawa en passant par les olives de Shodoshima, elle offre des spécialités culinaires uniques que vous pourrez déguster sur place. Sans oublier le sourire sincère et attachant des locaux qui vous accueilleront à bras ouverts ! Setouchi, c’est une superbe alternative aux régions plus touristiques du Japon qui saura ravir les gourmets et les voyageurs en soif d’aventure. Allez-y, vous ne serez pas déçus, on vous le garantit !
 

Article rédigé par Mehdi Fliss du blog Asian Wanderlust.

  • Bonzai pommier au Takamatsu bonsaï no Sato © DR
  • La famille Nakanishi cultive les bonsaïs © DR

 

Pratique

Plus d'information sur la région de Setouchi sur takamatsu-shodoshima-kobe.com/fr/

Y aller ?

En avion jusqu'à Osaka, ou jusqu'à Tokyo avec liaison en train rapide Shinkansen jusqu'à Kobe (3h15).

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