72 heures à Rome : les meilleures adresses pour vivre la dolce vita
« On sait qu’on n'arrivera jamais à tout voir de Rome. Ce sont bien là sa beauté, son mystère et son caractère ». C'est par ces mots d'une justesse infinie que Catherine Colonna, Ambassadrice de France en Italie présente sa ville d'adoption dans l'excellent City Guide Louis Vuitton. Rome, comme Paris, Venise ou Istanbul a tant de facettes qu'il serait extrêmement présomptueux de prétendre vous faire découvrir la ville en 72 petites heures !
Néanmoins, fidèle à notre habitude de toujours vous offrir une sélection d'adresses pour profiter au mieux de la ville, nous vous proposons un programme sur mesure permettant de naviguer dans le cœur historique de Rome comme dans ses quartiers périphériques à la recherche des meilleurs spots - hôtels branchés, bonnes tables, bars à la mode ou glaciers intemporels - pour vivre le temps d'un week-end une dolce vita rêvée, presque fantasmée ! Bonne (re)découverte de celle que l'on surnomme la « Ville Éternelle » !
VENDREDI
12h30 – Se sentir comme chez soi en plein cœur de Rome
Si Rome ressemble parfois à un gigantesque hôtel – il est presque impossible de trouver un coin de rue du Centro Storico sans son albergo – il n’est pas pour autant évident de trouver une adresse qui vaille la peine. Souvent qualifiée de vieillissante, l’hôtellerie romaine a longtemps déçu. Mais fort heureusement, les dernières années ont vu leurs lots d’ouvertures et de rénovations apporter un vent de fraîcheur sur la ville.
Parmi les adresses recommandées, on trouve en bordure des eaux tranquilles du Tibre et à deux pas du Saint-Siège la Villa Agrippina, un joyau arborant fièrement ses cinq étoiles. Son accès se fait par une allée ombragée d'oliviers offrant une ouverture majestueuse sur un vaste palais à la couleur saumonée, construite à l’emplacement de l’ancienne demeure de la mère de l'empereur Néron. Bien que l'hôtel de Rome nourrisse le désir manifeste d'accueillir une clientèle internationale, il se distingue en évitant les stéréotypes d'une décoration standardisée. Une harmonie subtile s'établit entre les espaces contemporains et les rappels historiques : dans le lobby, on peut croiser un comptoir en marbre Breccia Portoro protégeant un vestige ancien, ou encore des lustres en verre de Murano illuminant les arcades du bar.
L’établissement dispose de 116 chambres, parmi lesquelles 29 sont des suites, chacune offrant de vastes ouvertures sur l'extérieur avec une vue sur le dôme de Saint-Pierre et les splendides jardins du Vatican. Aux fourneaux, c'est le chef italien, Luciano Monosilio, (plus jeune étoilé transalpin) qui officie au Follie. Le menu enchaîne une pizza margherita dissimulée dans un généreux ravioli, un filet d'agneau subtilement fumé aux framboises dans une émulsion d'huîtres, une présentation d'oie crue accompagnée de pommes et de moutarde, ainsi que son plat signature, les incontournables Carbonara Monosilio.
Retrouvez ici notre sélection complète des 20 meilleurs hôtels de Rome.
Villa Agrippina Gran Meliá
116 clés à partir de 580 € la nuit
Via del Janicolo, 3. Rome
Découvrez les hôtels du Club Yonder à Rome
13h – Déjeuner dans le plus beau jardin de Rome à l’Hôtel de Russie
Si la météo est au beau fixe, filez sans plus attendre au légendaire Hotel de Russie, traversez en coup de vent le lobby et posez-vous en terrasse au Jardin de Russie, splendide oasis verdoyante située au pied de la colline du Pincio, en contrebas de la Villa Borghèse.
Si la cuisine n’est pas transcendante (malgré la présence du maître Fulvio Pierangelini aux commandes des cuisines de l’hôtel), le cadre enchanteur permet en un battement de cil de se sentir en vacances et à l’abri du tumulte touristique environnant. On ne peut rêver mieux pour débuter notre week-end romain.
14h30 - (Re)découvrir Rome à travers ses classiques
On profite de cette première après-midi romaine pour réviser ses classiques : se perdre dans les ruelles colorées du Centro Storico (sans guide ni GPS, simplement en suivant son instinct pour mieux s’imprégner de l’atmosphère romaine), admirer la robustesse du Panthéon – debout depuis près de 2 000 ans - , s’émerveiller devant l’inégalable Piazza Navona, se régaler de glaces maisons chez Fatamorgana (Via Aosta 3, Piazza degli Zingari 5), boire un café serré – grains issus du commerce équitable et recette secrète - à l’historique Sant’Eustachio (Piazza Sant’Eustachio 82) ou s’attarder dans le Ghetto, l’ancien quartier juif propice aux balades romantiques.
17h – Admirer la vue sur Rome depuis le Janicule (Gianicolo)
Après avoir traversé le Tibre et fait un détour – ou non - par la Basilique Saint-Pierre, on prend son courage à deux mains, ou plutôt devrait-on dire à deux pieds, afin d’attaquer l’ascension du Janicule, Gianicolo en VO, la « huitième colline » de Rome en référence aux sept collines de la Rome Antique. C’est ici, sur la Piazzale Garibaldi, que se dévoile l’un des plus jolis panoramas sur la Ville Éternelle.
18h30 – S’offrir un verre en terrasse, sur les toits de Rome
Quoi de plus agréable, pour profiter de la douce lumière du crépuscule, que de prendre place en terrasse sur les toits de la ville ? Mettez le cap sur le très cool DOM Hotel (Via Giulia, 131) ou les plus feutré Hotel Raphaël (Largo Febo, 2) et Grand Hotel De La Minerve (Piazza della Minerva, 69), trois établissements réputés pour leurs terrasses avec vues.
En dehors du Centro Storico mais tout autant recommandées : les terrasses du Sofitel Rome Villa Borghese (Via Lombardia, 47) ou de l’Hotel Forum (Via Tor de' Conti, 25-30) à mi-chemin entre la Piazza Venezia et le Colisée.
20h - Goûter aux délicieux supplí de Supplizio
Oubliez pour un moment les paste et les pizze et offrez-vous un apéro typiquement local en picorant quelques supplí, ces délicieuses croquettes de riz – imaginez que l’on a enfermé un risotto et de la mozzarella fondante dans une petite boulette frite, miam miam – que les Romains se plaisent à grignoter façon street food.
L’une des meilleures adresses pour déguster les meilleurs supplí de Rome est sans aucun doute Supplizio (Via dei Banchi Vecchi, 143), minuscule comptoir à la déco vintage à quelques minutes de marche du Campo de' Fiori et de la Piazza Navona. Une foule de locaux se presse chaque fin de semaine sur le trottoir pour savourer les boules fumantes préparées maison et arroser le tout d’une bonne bière artisanale.
21h – Se régaler des recettes intemporelles de Claudio Gargioli chez Armando al Pantheon
Rares sont les vraies bonnes adresses pour dîner dans le quartier du Panthéon, pas avare en pièges à touristes, mais on peut heureusement compter sur Armando al Pantheon.
Si la salle à manger a été rénovée, l’esprit de la maison familiale des Gargioli, ouverte sans discontinuer depuis 1961, continue d’offrir ce que la cuisine romaine a de plus authentique. Sous la houlette du délicieux Claudio, digne héritier d’Armando, cuisinier hors pair et auteur de théâtre à ses heures, la carte d’Armando propose une impeccable sélection des recettes romaines qui ont conquis le monde (Spaghetti alla Carbonara, alla Griscia, alla Matriciana, Cacio e Pepe…) mais aussi des créations maisons comme fameuses fettuccine aux abats de poulets ou les Spaghetti alla Verde créées sur mesure pour les membres du Parti Vert italien !
De Jean-Paul Sartre qui y avait ses habitudes, à Renzo Piano, client régulier dont on retrouve les croquis griffonés dans le restaurant encadrés aux murs, en passant par des milliers d’anonymes, Romains comme touristes, Armando al Pantheon est toujours autant incontournable.
Retrouvez Armando al Pantheon dans notre liste des 20 meilleurs restaurants de Rome.
SAMEDI
6h30 - Explorer le centre historique… sans les touristes
Réveil aux aurores pour partir à l’assaut de l’une des villes les plus touristiques du monde… sans ses touristes ! Eh oui, au petit matin, la foule venue visiter Rome – comme les Romains d’ailleurs, pas connus pour être matinaux – sont encore au fond de leur lit. L’heure est donc idéale pour découvrir le soleil se lever sur une capitale étonnamment silencieuse et plus majestueuse que jamais. Les photographes et autres « Instragrameurs » vont adorer.
8h30 – Se réveiller à coup de ristretto à l’historique Sciascia Caffè
Le Sciascia Caffè (Via Fabio Massimo, 80) dans le quartier bourgeois et résidentiel de Prati (au nord du Castel Sant’Angelo et du Vatican) est le spot idéal pour se mêler à la population dans une atmosphère gentiment désuète. Ce café, ouvert depuis 1919, est autant fameux pour la qualité de ses breuvages que pour être resté dans son jus. La vraie Italie, c’est ici.
13h – Déguster la cuisine contemporaines des jeunes loups de la gastronomie romaine
Ce n’est pas mentir que d’affirmer que la capitale italienne fait plutôt preuve de conservatisme lorsqu’on vient à la cuisine et à la gastronomie. Il faut dire que la cuisine romaine, forte d’un héritage immense et de dizaines de recettes mondialement connues n’a attendu personne pour régaler les palais. Mais pourtant, aux côtés des traditionnelles osterie, trattorie et ristoranti, on retrouve une nouvelle génération de tables emmenée par de jeunes chef.fe.s à la créativité bouillonnante, souvent venu.e.s de l’étranger et n’hésitant pas à mélanger les influences pour mieux réinventer la cuisine romaine et italienne. Citons entre autres le truculent Roy Caceres, arrivé de Bogotá à l’adolescence et maintenant chez lui à Orma Roma, Cristina Bowerman, née en Italie mais formée en France et aux USA qui excelle désormais chez Glass Hostaria ou la jeune espoir ibérique Alba Esteve Ruiz formée chez les frères Roca et passée par le restaurant Marzapane. De quoi voir la scène food romaine différemment.
NB : Attention, toutes ces adresses ne sont pas ouvertes à l’heure du déjeuner le samedi.
15h – Faire du lèche-vitrine sur la Via dei Condotti
La Via Condotti est à Rome ce que l’avenue Montaigne ou la rue du Faubourg Saint-Honoré est à Paris : une artère mythique concentrant les boutiques des plus grandes maisons de luxe, de mode prêt-à-porter et haute couture, de joaillerie ou d’horlogerie.
C’est ici qu’en 1905 Bulgari ouvrit son premier atelier, en son temps fréquenté par Elizabeth Taylor, Richard Burton, Audrey Hepburn ou Sophia Loren et toujours considéré comme la plus belle vitrine de la maison de joaillerie romaine depuis que l’inégalable Peter Marino a réinventé ses intérieurs. Autre haut lieu de la mode romaine au croisement de la Via Condotti et de la Via del Corso, le Palazzo Fendi. Récemment refait à neuf, il abrite le plus grand magasin de la griffe dans le monde, un boutique-hôtel ultra exclusif et sur son toit-terrasse Zuma, un restaurant japonais tendance.
17h30 – Se mélanger avec les locaux dans le Rione Monti
Entre la Piazza della Repubblica, la gare Termini et le Colisée, Monti, l’un des 22 rioni de Rome et définitivement l’un des plus en vogue. Comme dans l’Est parisien ou londonien, c’est le mélange entre le branché (les hipsters romains ont fait du coin l’un de leurs bastions) et l’authentique qui fait le succès de ce quartier fleurant bon une dolce vita qui a depuis longtemps déserté les rues tourisiques du Centro Storico. Le moment idéal pour y traîner ? En fin de journée lorsque les Romains envahissent les terrasses et prennent possession de la rue en toute liberté.
20h - Dîner la tête dans les étoiles
On enfile sa veste la plus élégante (pour les messieurs) et on prend la direction d’Imàgo ou de La Pergola, respectivement restaurants gastronomiques et panoramiques des hôtels Hassler (à côté de la Place d’Espagne) et Rome Cavalieri, resort urbain perché sur les hauteurs de Rome et aperçu dans les vacances romaines de Don Draper dans Mad Men !
Dans les deux cas, cuisine de haut vol (en particulier à La Pergola où le chef d’origine allemande Heinz Beck a glané trois étoiles Michelin), vues époustouflantes et atmosphère élégante propre aux restaurants de palaces. Parfait pour passer un moment d’exception.
23h30 – S’encanailler dans les speakeasies les plus tendances
Si la capitale italienne est – relativement – imperméable à certaines modes anglo-saxonnes, elle n’a pas échappé à la déferlante speakeasy. Ces bars à cocktails inspirés des lieux clandestins de la Prohibition ont fleuri un peu partout dans Rome séduisant une clientèle jeune, aisée et habituée à fréquenter les bars des plus grandes métropoles partout dans le monde.
Pour céder à la folie « speakeasyenne », quelques bonnes adresses à retenir : l’incontournable The Jerry Thomas Project (Vicolo Cellini, 30) rend hommage au Professore, l’inventeur de la mixologie moderne et joue la carte du mot de passe pour accéder à son bar très privé ; le Club Derrière (Vicolo delle Coppelle, 59) habilement dissimulé derrière l’Osteria delle Coppelle à deux pas du Panthéon ; Argot (Via dei Cappellari, 93), également dans le Centro Storico ; The Corner Club (Viale Aventino, 121), le lieu où être vu dans l’hôtel übercool The Corner Townhouse ou enfin le très hip Spirito (Via Fanfulla da Lodi, 53) dans le quartier alternatif de Pigneto.
24h30 - Faire la fête jusqu’au bout de la nuit
Pour faire la fête jusqu’au bout de la nuit, on prend la direction du quartier de Testaccio, au sud de Trastevere après avoir traversé le Tibre. C’est dans ce rioni ou celui voisin de Garbatella que l’on retrouve les grands clubs romains – ceux où l’on retrouve la crème des DJs internationaux – comme le Goa Club, le Rashomon ou le Circolo Degli Illuminati.
DIMANCHE
10h30 – Découvrir une autre facette de Rome à Garbatella
En ce dimanche matin, on laisse les touristes de côté et on prend la ligne B du métro en direction de la station Garbatella. En sortant de la station, dirigez-vous vers le sud sur à peine plus de 200 mètres et arpentez ce quartier à la tranquillité proverbiale. Garbatella, construit aux alentours des années Vingt, est considéré comme le plus récent des quartiers historiques de Rome. Il est devenu mondialement connu auprès des cinéphiles dans les années 1990 grâce à Journal Intime, le film de Nanni Moretti dans lequel l’auteur-acteur déambulait sur sa Vespa.
À voir dans les environs : la Piazza Benedetto Brin, la Piazza Damiano Sauli, la Piazza San Eurosia ou encore le Teatro Palladium.
12h30 – Chiner au marché aux puces de Porta Portese
En ce milieu de dimanche, cap sur le grand marché aux puces (mercato antiquariato) de Porta Portese aux confins de Trastevere, des rives du Tibre et de Testaccio. Ici, chaque semaine, des centaines de stands annexent les rues alentours pour un résultat qui tient parfois plus du vide grenier que du véritable marché aux puces. Mais qu’à cela ne tienne, on prend tout de même plaisir à vagabonder au milieu des étals, tentant de négocier comme on peut avec les rares mots d’italien qui nous viennent à l’esprit !
14h30 – Se poser en terrasse dans Trastevere
Si Trastevere a beaucoup changé ces dernières années – et perdu son âme diront les nostalgiques – il n’en reste pas moins l’une des zones les plus agréables de la capitale romaine. La comparaison avec le Marais parisien n’a d’ailleurs rien d’idiote lorsque l’on regarde la trajectoire de ce discret coin aux allures de village, niché dans un méandre du Tibre, devenu au fil des années un repaire bourgeois-bohème puis un haut lieu touristique.
Car ne nous voilons pas la face. Si Trastevere offrait encore, il y a quelques années, l’impression d’échapper au tourisme de masse, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cela n’empêche en rien ce charmant coin de Rome de continuer à séduire grâce à ses petites rues pavées bordées de cafés et trattorias, ses terrasses ombragées et ses placettes piétonnes.
17h – Quitter Rome pour mieux revenir
La fin du week-end se profile. On embarque à bord du Leonardo Express en direction de Fiumicino avec le sentiment, à la fois plaisant et frustrant, d'être passé à côté de beaucoup de choses... Il ne reste plus qu'à planifier notre prochaine virée romaine.
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