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Cédric AubertCédric Aubert, Le vendredi 04 avril 2014
Grand angle

Torres del Paine, puissante nature

A la pointe Sud du Chili, en plein cœur de la Patagonie existe une terre de démesure, un écrin de nature rendez-vous des trekkeurs du monde entier : le parc national du Torres del Paine.
  • Massif de Las Torres depuis le Lago Pehoé | © Cédric Aubert
    Massif de Las Torres depuis le Lago Pehoé | © Cédric Aubert
  • En route vers le refuge Paine Grande et le Lago Pehoé | © Cédric Aubert
    En route vers le refuge Paine Grande et le Lago Pehoé | © Cédric Aubert
  • Lever de soleil - Ambiance camp de base au Refugio Paine Grande | © Cédric Aubert
    Lever de soleil - Ambiance camp de base au Refugio Paine Grande | © Cédric Aubert
  • Lever de soleil sur Lago Pehoé | © Cédric Aubert
    Lever de soleil sur Lago Pehoé | © Cédric Aubert
Au même titre que le Kilimandjaro, le Mont Blanc ou les Annapurnas le Massif du Torres del Paine nourrit l’imagination et les rêves des randonneurs en quête de grandiose et d’extrême.

Au bout du monde, un parc national...

Surprenant, grandiose, extrême, situé entre la Cordillère des Andes et la steppe de Patagonie, le Parc national Torres del Paine,ne manque pas de superlatifs. Patrimoine géologique de l’humanité, décrété réserve de biosphère par l’UNESCO en 1978, le parc est un lieu à la géographie exceptionnelle où convergent glaciers,montagnes, profondes vallées, étangs et grand lacs.

Le massif central du parc, Las Torres est constitué de trois colossales tours de granit, torturées et transformées par l’érosion, pointant leurs aiguilles menaçantes vers le ciel. Emblème du Parc, il est un véritable lieu de pèlerinage pour le trekkeur. Au même titre que le Kilimandjaro, le Mont Blanc ou les Annapurna, il nourrit l’imagination et les rêves des randonneurs en quête de grandiose et d’extrême.

Un extrême accessible en quelque sorte puisque le randonneur pourra se frotter à des conditions atmosphériques et climatiques proches de l’Himalaya, sans souffrir des difficultés provoquées par l’altitude, le point culminant du massif Torres del Paine dépassant tout juste les 3 000 mètres.

  • Nature morte au Torres del Paine : le Parc porte les séquelles des incendies du passé | © Cédric Aubert
  • Vue sur les Tours | © Cédric Aubert
  • Les Tours et le Lago Pehoé | © Cédric Aubert
  • Vue sur Lago Grey depuis le sentier du O | © Cédric Aubert
Cette terre patagonne porte les séquelles des incendies et bouleversements du passé créant un panorama d’une beauté irréelle.

Tout autour, le spectacle de la nature

De peureux nandous, plus grand oiseau d’Amérique mais qui ne vole pas, se dandinent et s’affolent au moindre mouvement pendant que de penauds guanacos, cousins chimériques du Lama, pâturent dans la steppe. L’on dit du guanaco qu’il possède le hennissement du cheval, la laine du mouton, le cou du chameau, les pattes du daim et la rapidité du diable.

Teintée de rouge et de gris et parsemée de fragments verts, cette terre patagonne porte les séquelles des incendies et bouleversements du passé créant un panorama d’une beauté irréelle. Dans le ciel de majestueux condors en quête d’une charogne survolent les ressacs du glacier Grey, géant aux pieds de glace qui dégringole jusque dans le lac du même nom, laissant échapper quelques icebergs des kilomètres plus loin.

  • Le glacier Grey – Circuit O | © Cédric Aubert
  • Seule face à la nature et le spectacle des éléments – Circuit O | © Cédric Aubert
  • Les sentiers sauvages du O | © Cédric Aubert
  • Guanaco aux aguets | © Cédric Aubert
Sur le O pas de confort … Mais ici, la convivialité de la communauté de montagne prend le pas sur la fête et le brouhaha des refuges de plaine, réchauffant les nuit les plus froides.

Le confort du W ou la rudesse du O

Pour le trekkeur, deux itinéraires principaux existent :

Le W,  au départ du Refugio Paine Grande, au bord du Lago Pehoé parcourt en 4 jours sans grandes difficultés les abords du Massif del Paine. Peut-être le plus célèbre trek d’Amérique du Sud. On y contemple les Torres sous différents angles, logé chaque soir dans de douillets refuges, confortablement équipés. Des aires de camping y sont aménagées pour planter tranquillement sa tente.

Le camp Paine Grande a des allures de camp de base de haute montagne. Les tentes en toile technique fluo multicoloreet le chalet de montagne à l’architecture harmonieuse créent un chaleureux patchwork modernecontrastant avec la minéralité austère du massif de Las Torres et ses tours acérées en fond. Il n’en a que l’allure, l’ambiance elle est plus proche d’un mix Les Bronzés-La Folie Douce à Val d’Isère : mini-market, restaurant gastronomique, eau chaude, arrivée au refuge depuis l’entrée du lac en bateau-navette surprendront ou réconforteront les randonneurs perdus depuis plusieurs jours dans les chemins annexes du parc, beaucoup moins parcourus.

En rajoutant 4 jours, le circuit O permet de faire le tour du massif tout en s’éloignant des grandes routes.

Si le W  vous permet de voir les Torres sous différents angles, le O permet d’en ressentir toute la puissance. Le W fait prendre l’air, le O, après plusieurs journées de marche sans croiser la moindre personne, fait oublier, pour quelques jours, la civilisation.

Sur le O pas de confort : les camps de base sont des plus sommaires, le plus souvent abrités des vents dans une forêt sombre et glaciale, sans eau chaude, voire sans eau du tout. Le sol est humide, le feu de camp, interdit. L’ambiance devient plus feutrée, silencieuse. Mais ici, la convivialité de la communauté de montagne prend le pas sur la fête et le brouhaha des refuges de plaine, réchauffant les nuits les plus froides. A la tombée de la nuit de petits cercles de randonneurs se forment et partagent les récits de leurs voyages, les anecdotes d’alpinistes rescapés ou les légendes du puma patagon. 

Sur ce sentier reculé, la motivation première s’évapore progressivement : observer les tours du massif devient secondaire. Le chemin devient un cheminement. La marche devient une quête : un pas après l’autre, un bivouac après l’autre, le corps s’endurcit, s’éveille, embrassant son environnement grandiose. Le simple plaisir de marcher se suffit à lui-même.

Mais il ne faut pas se laisser berner par cette nature en apparence maitrisée et à ses sentiers parfaitement marqués, ici, encore, la nature reste toute puissante.

  • Un condor survole notre bivouac | © Cédric Aubert
  • Ascension du Col depuis le Refugio Los Perros – Circuit O | © Cédric Aubert

 

Le parc national

Le Parc National du Torres del Paine est situé au Chili entre la Cordillère des Andes et la Patagonie.

Créé le 13 mai 1959, il a été déclaré réserve de biosphère, le 28 avril 1978 par l'UNESCO. 

Y aller

Petit port aux maisons colorées, Puerto Natales est considérée comme la porte d’entrée du Parc National Torres del Paine. Si vous arrivez en avion, les deux aéroports les plus proches sont Punta Arenas (PUQ) ou El Calafate (FTE), en Argentine, tous deux à 4 à 5 heures de route.

Depuis Puerto Natales, comptez  alors 1h30 à 2h en bus ou voiture pour rejoindre l’entrée du parc.

Le Circuit O en chiffres

36 heures de marche en 8 jours

117 kilomètres  parcourus

5768 mètres d’ascension cumulées