Mathieu BelayMathieu Belay, Le vendredi 19 août 2016
Restaurants

On a testé La Grande Cascade, mythique restaurant du Bois de Boulogne

Au cœur du Bois de Boulogne, La Grande Cascade est une institution gastronomique parisienne, vestige du Paris de la Belle Époque. Récit d’un déjeuner en terrasse de haut vol, entre accents champêtres et charme intemporel.
  • La Grande Cascade, en plein Bois de Boulogne, au crépuscule © Alban Couturier
    La Grande Cascade, en plein Bois de Boulogne, au crépuscule © Alban Couturier
  • Entrée : Tourteau de Bretagne au naturel, avocat et caviar osciètre royal © Yonder.fr
    Entrée : Tourteau de Bretagne au naturel, avocat et caviar osciètre royal © Yonder.fr
  • Plat : Saint-Pierre piqué de citron, sucrine, vanille des Indes © Yonder.fr
    Plat : Saint-Pierre piqué de citron, sucrine, vanille des Indes © Yonder.fr
  • Plat : Boeuf de Salers tranché dans la côte, girolles, cresson et anchois © Yonder.fr
    Plat : Boeuf de Salers tranché dans la côte, girolles, cresson et anchois © Yonder.fr
  • Chaud-froid au cacao rouge de Papouasie © Yonder.fr
    Chaud-froid au cacao rouge de Papouasie © Yonder.fr
Plus que jamais, le moment est propice à une escapade à la lisière de la forêt et de la ville, en plein Bois de Boulogne.

Le contexte

Déjeuner le 6 août 2016, deux convives.
 

Le pitch

Un samedi du mois d’août à Paris. Il est déjà 12h30 lorsque nous filons en direction de l’ouest de la capitale. La ville semble encore endormie, plongée dans une torpeur toute estivale. Plus que jamais, le moment est propice à une escapade à la lisière de la forêt et de la ville, en plein Bois de Boulogne. Notre destination ? La Grande Cascade, table gastronomique mythique, rendez-vous incontournable des gourmets des beaux quartiers depuis déjà plus d’un siècle. Ancien pavillon de chasse de Napoléon III, avant l’aménagement du Bois, le bâtiment est monté en gamme à l’occasion de l'Exposition universelle de 1900, devenant un restaurant chic à l’architecture flamboyante. Toute de verre et de métal, elle évoque un luxuriant jardin d’hiver, mêlant habilement les styles Empire, Belle Époque et Art nouveau.

Le chef Frédéric Robert, ancien disciple de Bernard Pacaud à L’Ambroisie ou d’Alain Senderens époque Lucas Carton, est aujourd’hui aux commandes des cuisines de cet établissement étoilé depuis 1965 ! Déjà plus d’un demi-siècle que le Guide Rouge reconnaît les qualités de cette maison gourmande hors norme décrite comme « le plus romantique des restaurants parisiens » par le Gault & Millau. Il est plus que temps de se faire notre propre avis !

  • La "casquette" de La Grande Cascade © Alban Couturier
  • Vue sur le Bois de Boulogne depuis l'intérieur du restaurant, un jour ensoleillé © Yonder.fr

 

Tourteau de Bretagne, caviar osciètre royal, langoustines, bœuf de Salers, homard bleu, turbot de l’Atlantique…les produits nobles sont à l’honneur.

 

Dans l’assiette

Tourteau de Bretagne, caviar osciètre royal, langoustines, bœuf de Salers, homard bleu, turbot de l’Atlantique… un rapide coup d’œil à la carte comme aux menus du moment donne le la. Les produits nobles sont à l’honneur. La cuisine sera bourgeoise ou ne sera pas !
On opte donc pour la voie royale. Ou presque. Pour ce déjeuner estival, le menu Itinéraires en cinq étapes (une variante en sept étapes est aussi proposée) nous semble la meilleure option pour explorer la cuisine du chef Frédéric Robert, volontiers décrite comme classique par les chroniqueurs culinaires.

  • Tourteau de Bretagne au naturel, avocat et caviar osciètre royal © Yonder.fr
  • Tourteau de Bretagne au naturel, avocat et caviar osciètre royal © Yonder.fr

 

L’élégance visuelle se conjugue à merveille avec des compositions harmonieuses et délicates.

 

Et le moins que l’on puisse dire est que ça démarre fort. Le tourteau de Bretagne « au naturel », avocat, relevé d’une pointe de banane se révèle être une merveille d’onctuosité, simplement rehaussée par toute la subtilité iodée d’un caviar osciètre. Le dressage de l’assiette, précis, net, léché donne le ton. Le classicisme oui, le passéisme, non, non et encore non ! Hors de question pour Frédéric Robert de dérouler une cuisine de papa datée. La suite est dans la même veine. Saint-Pierre, sucrine, vanille des Indes ou bœuf de Salers tranché dans la côte, girolles, cresson et anchois, les créations du chef de cuisine ne révolutionnent pas le genre mais provoquent un plaisir non dissimulé. L’élégance visuelle se conjugue à merveille avec des compositions harmonieuses et délicates, portant au pinacle les plus beaux produits du terroir français.

La sélection de fromages affinés par la Maison Quatrehomme et le dessert impeccablement exécuté – un chaud-froid au cacao rouge de Papouasie – mettent un point final à un déjeuner de haute volée.

  • Café © Yonder.fr
  • Sélection de fromages affinés par la Maison Quatrehomme © Yonder.fr

 

Quel bonheur d’échapper, le temps d’un déjeuner bucolique, au tumulte parisien…

 

Dans la salle

Ou plutôt sur la terrasse ! En ce début du mois d’août à la météo plus que clémente (24° à l’ombre, ciel dégagé),  La Grande Cascade a pris ses quartiers d’été sur la vaste terrasse qui jouxte l’entrée du pavillon. Exit donc le riche décor intérieur, place à la lumière ! L’intégralité́ des tables étant dressées sur cette splendide terrasse ombragée, pas de jaloux, tout le monde en profite. Quel bonheur d’échapper, le temps d’un déjeuner bucolique, au tumulte parisien…
Mention spéciale enfin à la très belle vaisselle en porcelaine de Limoges signée Haviland : irrésistiblement chic sans être surannée.

  • Le chef de la Grande Cascade, le talentueux Frédéric Robert © Alban Couturier
  • Sur la terrasse... © Yonder.fr

 

 

Le service

Vingt cuisiniers  derrière les fourneaux et dix maîtres d’hôtel en salle pour assurer un service digne des plus grandes maisons. Si on n’atteint pas la perfection des tables triplement étoilées, l’intention est là. Mais, car il a un mais, on ne peut s’empêcher de penser que, comme l’assiette qui a su se renouveler pour atteindre des standards plus contemporains, le service gagnerait à subir une petit cure de jouvence.
 

L’addition

Menu du Marché servi au déjeuner comme au dîner à 89€ en trois services (entrée, plat, fromage ou dessert). Pour les menus dégustation, comptez à minima 115€ (Menu du Jardin végétarien) ou respectivement 149€ et 192€ pour les deux menus signatures du chef, Itinéraires en 5 ou 7 étapes.
À la carte, les prix décollent. Comptez au minimum 70€ pour une entrée, 75 pour un plat et 30€ pour la sélection de fromages. Aïe.
 

Notre verdict

Décor champêtre unique, réminiscences du Paris de la Belle Époque, cuisine de haut vol, certes teintée de classicisme mais ne regardant jamais dans le rétroviseur, La Grande Cascade offre une expérience gastronomique aussi enthousiasmante qu’intemporelle. Idéal pour échapper, le temps d’une parenthèse bucolique, à l’agitation de la trépidante vie parisienne.
 

PRATIQUE

La Grande Cascade

Bois de Boulogne, Carrefour de Longchamp
75016 Paris

Horaires
Ouvert tous les jours au déjeuner et au dîner.
Terrasse ouverte quand la météo le permet.

Informations et réservations
Téléphone : +33 1 45 27 33 51
Site Web de La Grande Cascade

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