Emmanuel LaveranEmmanuel Laveran, Le vendredi 26 mai 2023
Hôtels du mois

On a testé la cure sport et détox du Palace Merano

Pendant une semaine, nous avons testé la cure sport et detox mise au point par le Docteur Max au Palace Merano. 6 jours de soins médicaux de haut niveau, thalasso, massages, coaching sportif et repas frugaux.
  • © Palace Merano
    © Palace Merano
  • © Palace Merano
    © Palace Merano
  • © Palace Merano
    © Palace Merano
  • © Palace Merano
    © Palace Merano
  • © Palace Merano
    © Palace Merano
  • © Palace Merano
    © Palace Merano
  • © Palace Merano
    © Palace Merano
  • © Palace Merano
    © Palace Merano
  • © Palace Merano
    © Palace Merano

Les footballeurs les plus connus, Zidane, Laurent Blanc, Deschamps, Benzéma, Mandanda, Gignac, David Beckham, d’autres sportifs de premier plan, Djokovic, Brahim Asloum, des patrons emblématiques, François Pinault, Michel-Edouard Leclerc… ont déjà poussé les portes de ce palace mythique. Certains d’entre eux en ont même fait une habitude de vie. Ils y séjournent régulièrement. Les cures à Mérano constituent le secret le mieux gardé des stars pour apprendre à vivre sainement ou se sentir en bonne santé. Alors juste pour voir, YONDER a accepté, le temps d’une semaine, d’offrir son corps à la science.

  • L’arrivée au Merano Palace © Emmanuel Laveran
    L’arrivée au Merano Palace © Emmanuel Laveran

 

Station thermale du Sud-Tyrol, Merano est prisée de toute l’Italie. Chaque année, près de 3 000 clients se rendent au palace de la ville afin de régénérer leur organisme et retrouver un niveau maximum d’énergie. Niché à 325 mètres d'altitude au cœur d’une vallée alpine, l’hôtel propose des cures de bien-être basées sur la méthode Revital du Docteur Massimiliano Mayrhofer alias Dr Max, héritier du célèbre Henri Chenot, dont les principes combinent médecine traditionnelle chinoise et techniques les plus modernes. L’hôtel historique abrite des équipements médicaux de haut vol ainsi qu’un vaste spa. Y sont déclinés soins thermaux, médecine esthétique, coaching sportif, traitements énergétiques et autres massages. Un médecin diplômé assure un suivi personnalisé alors qu’une nutritionniste impose un régime alimentaire strict. Notre envoyé spécial sur place témoigne.

  • Merano Palace © Emmanuel Laveran
  • Merano Palace © Emmanuel Laveran

 

La limousine noire garée devant le Terminal annonce une première bonne nouvelle : le sport ne commencera que demain

L’arrivée à Mérano

Un dimanche d’avril en fin d’après-midi. Il fait gris à Paris alors que l’avion décolle pour Venise. Une heure plus tard, Ipad bien en vue, un chauffeur attend. La limousine noire garée devant le terminal annonce une première bonne nouvelle : le sport ne commencera que demain. Je monte dans la Mercedes intérieur cuir empruntée par Zizou et un bon nombre de champions du monde. Une voiture historique donc, dont les vitres fumées assurent des déplacements discrets. Cela tombe bien, je déteste être reconnu. En même temps, est-ce déjà arrivé ? 280 km plus tard, le panneau Mérano apparaît dans la lueur des phares. Au fronton de l’hôtel, un énorme sigle « PALACE » indique, si le moindre doute subsistait, qu’il ne s’agit pas des termes de Mimizan-plage.

  • Arrivée dans le lobby du Merano Palace © Merano Palace
    Arrivée dans le lobby du Merano Palace © Merano Palace

 

Devant l’établissement, un florilège de voitures rutilantes : Bentley, Porsche, BMW. Le hall pose le décor d’un hôtel historique avec ses hautes colonnes et ses lustres en cristal. On me remet le classeur dédié à la cure « Revital Sport and Detox » en précisant que je suis convoqué à une visite médicale dès 8 heures le lendemain. Le médecin m’expliquera le programme et les soins. Je devrai avoir pris le petit-déjeuner avant. Un majordome m’invite à le suivre. La chambre dévoile des teintes jaune pâle et une déco baroque rassurante. Il est 23 heures, la fatigue s’abat. Un lit XXL confortable m’enveloppe. Je m’endors vite, escorté de 4 oreillers moelleux.

  • Une Junior Suite Park Deluxe © Merano Palace
    Une Junior Suite Park Deluxe © Merano Palace

 

Jour 1 : mise à la diète 

Après l’ingestion rapide de trois quartiers de fruits et d’une tisane, la journée commence vraiment à 8 heures dans le bureau de Marina Castiglioni. La doctoresse m’explique le programme et la philosophie de la maison. Demain, je devrai être à jeun car une prise de sang est prévue à 7h30. Le palace disposant de son propre laboratoire d’analyses, les résultats seront commentés 2 heures plus tard et mon hémoglobine passée au crible. Les équipes vont même regarder si j’ai des marqueurs de cancers, prostate, poumons, mélanome… tout y passe. J’écoute avec une appréhension mêlée de curiosité. Ce soir est aussi prévue une séance de scanner : densitométrie osseuse, masse musculaire et, disons-le tout net, le détail qui peut fâcher, l’analyse du taux de masse grasse. Enfin, à partir de 16 heures, il faudra avaler 3 comprimés et subir la purga. Je ne vous fais pas de dessin mais l’opération nécessite de rester enfermé dans sa chambre quelques heures. Demain midi, pour clôturer les festivités, je serai soumis à un jeûne de 24 heures.

  • L’accueil du spa © Palace Merano
    L’accueil du spa © Palace Merano

 

Alors que mon cerveau fait parfaitement semblant de ne pas avoir entendu, je remercie la doctoresse avec enthousiasme. Direction le spa pour un premier bain aux huiles essentielles. C’est parti pour 20 minutes de détente dans une baignoire ultra moderne. Ensuite, c’est fangothérapie. Une thérapeute m’enrobe d’un cataplasme d’algues, d’argile et d’huiles essentielles censé éliminer les tensions -aussi bien mentales que physiques- et me demande de m’allonger sur un matelas chauffant. Elle éteint la lumière pour 20 minutes de repos dans la boue. Immédiatement, les images récentes d’un élevage de cochons andalous me reviennent en mémoire. Eux aussi passent leur vie à se vautrer dans la fange et faire des siestes. Seule différence notable, la semaine dernière, la visite se terminait par une dégustation de pata negra. Ici, une séance de jet dynamique chaud/froid vient clore le soin. Enfin, la pesée quotidienne affiche 79,7 kg, pas de surprise. Etape suivante, séance de massage. J’adore les massages, surtout d’une heure. La praticienne indique qu’elle va travailler sur les méridiens et purifier un organe différent chaque jour. « A votre aise », pensais-je déjà à moitié assoupi dans un doux rêve. Bienvenue au paradis, la détente est totale. 

Sonne l’heure du déjeuner. J’ai la surprise de découvrir que les repas se découpent en trois services gastronomiques, fait plutôt amusant pour une « mise à la diète ». L’amuse-bouche « ananas, crème de coco, graines de chia » laisse place à une salade de haricots verts croquants, tomates, lentilles et radicchio, nappée d’une vinaigrette de légumes centrifugés. Ces entrées fraîches se montrent diablement savoureuses. Le bien nommé plat de “résistance” - afin de résister à la faim – surgit ensuite des cuisines. 50 grammes de riz complet, un sauté de légumes variés, trois choux de Bruxelles et une sauce de légumes en guise de condiment. En dessert, c’est tisane.

  • © Palace Merano
    © Palace Merano

 

14 heures appellent l’« outdoor activity ». Un coach sportif m’emmène pratiquer une forme de marche rapide franchement rapide. On grimpe le long d’un sentier qui serpente au-dessus de la ville de Merano, à flancs de côteaux. Le fabuleux weg dévoile un panorama inattendu sur la ville, entre églises à bulbe autrichien, palmiers exotiques, cactus (la région bénéficie d’un microclimat étonnant), vignes et champs de pommiers en fleurs. Une superbe balade sans prendre le temps de s’arrêter. Retour à l’hôtel essoufflé, rendez-vous au 5ème pour le scanner. L’étage médicalisé bénéficie d’un matériel technologique impressionnant. J’avale enfin les comprimés spéciaux « purga » et file dare-dare à la chambre.

Au dîner du soir, les hôtes se délectent d’un bol de soupe légère et d’un parfait feuilleté aux légumes, sauce à l’artichaut. En dessert, c’est tisane… et au lit !

  • © Merano Palace
  • © Merano Palace

 

Jour 2 : on prend le bouillon

Le soleil se lève à peine sur Mérano et ses chaînes de montagnes enneigées. Aujourd’hui, je suis privé de petit déj’ puisque la prise de sang, fixée à 7h30, nécessite d’être à jeun. On commence par une séance de massage. Puis les choses se corsent avec le coach particulier en salle de fitness. Les abdos, les biceps et tous les muscles du haut du corps tirent en pratiquant des exercices au final assez agréables. La séance se déroule au sein d’une vaste salle équipée Technogym dernier cri. Juste le temps de boire un verre de tisane avant de filer à la thalasso pour l’hydro fangothérapie et son triptyque désormais traditionnel (baignoire à jets / bain de boue / jets) puis au « traitement énergétique ». Ce dernier, inspiré par la médecine chinoise, équivaut à une session d’acupuncture pendant laquelle des électrodes remplacent les aiguilles. Chaque jour, une zone spécifique du corps sera traitée. Aujourd'hui, on vise le pancréas. C’est tant mieux car j’éprouve le sentiment coupable d’avoir toujours délaissé cet organe. Enfin, dernier déjeuner léger avant 24 heures de jeûne. Je profite de la tisane en dessert comme s’il s’agissait d’un Paris-Brest de Philippe Conticini.

  • Une bonne séance de sport © Merano Palace
    Une bonne séance de sport © Merano Palace

 

La journée se poursuit par un entretien intéressant avec la diététicienne du palace. Lors de la pesée, je me rends compte avec effroi que je viens de perdre 800 grammes en 24 heures. Sonne l’heure de la première perfusion. J’appréhende car je crains les aiguilles. Je me soumets, résigné et on m’injecte un cocktail de vitamines et de sels minéraux dans le bras. J’attends que ça passe en serrant les dents. 2 heures de détente plus tard (piscine, jacuzzi…), il est déjà l’heure du dîner. En traversant la salle du restaurant, un couple de français me lance : « maintenant, c’est bouillon ! ». Le couple qui fréquente Mérano depuis 10 ans connaît bien les privations du deuxième jour. Il se montre curieux de savoir comment va réagir le petit nouveau. Effectivement, le serveur apporte un bol d’eau de cuisson de légumes et signifie dans un français parfait que ce premier service sera suivi par un plat de résistance : un bouillon clair de champignons. J’avalerai 5 bols ce soir-là, dans le cadre d’une formule identique à celle de ces restaurants de sushi de la Porte de Saint Cloud, si prisés des joueurs du Stade Français rugby : à volonté.

  • Merano Palace © Emmanuel Laveran
  • La piscine © Merano Palace

 

Jour 3 : coup de barre

J’ouvre les yeux et ressens un léger mal de crâne. Tout le monde dit que c’est normal le troisième jour. Mon sommeil a été perturbé par la faim. Le climat ensoleillé et les paysages verdoyants de Mérano fleurent bon la saison des champignons de printemps. Résultat, j’ai rêvé de ris de veau aux morilles toute la nuit. Et un peu des Paris-Brest de Philippe Conticini, aussi. 

Ce matin, on saute à nouveau le petit-déjeuner. J’attaque directement un programme chargé. Traitement énergétique, hydro-fangothérapie, flebo + perfusion (oxygénothérapie, ozonothérapie…), massage, et sans transition, de 11h à 13h, une séance de vélo de 2 heures en extérieur. Résultat : je n’aime toujours pas les aiguilles mais je raffole des massages et de la thalasso, sans compter la sortie à VTT au milieu de paysages grandioses.

  • Les cabines du spa © Merano Palace
    Les cabines du spa © Merano Palace

 

Le repas de midi est à nouveau frugal. Mais au moins on reprend contact avec la nourriture. La faim se calme.  À la visite médicale, le docteur déclare que tout est en ordre. À la pesée, je constate avec effroi que j’ai encore perdu 400 grammes ! Mama Mia… 

Fin des activités du jour. Une belle surprise attend au dîner. À l’éternel trio de crudités succède enfin un vrai plat, comme pour me féliciter de respecter les consignes de la cure à la lettre. Sole meunière !!! C’est fête à Mérano. Je ne boude pas une miette de l’excellent poisson malgré tout beaucoup trop plat. Enfin en dessert, c’est tisane.

  • © Merano Palace
  • © Merano Palace

 

Jours 4, 5 et 6

Les journées qui suivent se ressemblent entre séances particulières de sport, soins thalasso, massages, traitement énergétique et des repas frugaux. Lors des temps libres, je m’échappe à la piscine ou au jacuzzi. J’en profite pour lâcher prise. J’emprunte un vélo pour tester une petite route qui s’en va à travers les montagnes, magnifique parcours ! Je sillonne aussi le centre de Merano. Des touristes se délectent des nourritures du monde d’avant : focaccia, pâtes à la crème, épais cookies au chocolat, glaces… Etrange sensation d’oubli.

  • Promenade aux alentours de l’hôtel © Emmanuel Laveran
    Promenade aux alentours de l’hôtel © Emmanuel Laveran

Dernier jour : le retour

Huit jours plus tard, en pleine forme, le moment du retour est arrivé. Je suis aussi léger qu’en 1989. La balance indique mon poids d’adolescent, 76 kilos. J’ai perdu 34 ans en une semaine. Alors que la limousine file vers l’aéroport, je comprends mieux pourquoi Merano est devenue une école de nutrition adulée des stars du ballon rond. Je me remémore les mots du Docteur Max. Lorsque les footballeurs, adolescents, sortent des centres de formation, ils mangent n’importe quoi, enchaînent fast food, fêtes et burgers. Venir à Mérano leur apprend à se nourrir mais surtout les vertus d’une bonne nutrition. Ceux qui suivent les conseils durent. Zidane, Deschamps ou Laurent Blanc, clients ici, ont terminé leurs carrières tard. Et maintenant que je finalise ce texte, 15 jours après la fin de la cure, il est vrai que je me sens drôlement bien dans mon corps. J’ai aussi modifié certaines habitudes alimentaires. Mieux manger le matin, débuter la journée avec des fruits frais agrémentés d’amandes, noix et pistaches (surtout pas salées), un conseil de la diététicienne.

  • Le parc de l’hôtel et sa piscine © Merano Palace
    Le parc de l’hôtel et sa piscine © Merano Palace

 

À midi, au restaurant, préférer des pâtes tomate/basilic aux autres sauces plus lourdes à digérer, choisir une viande blanche, un risotto aux légumes… et préférer les fruits et crudités en début de repas. Le soir, réduire les quantités, notamment les protéines et le bœuf, à limiter à une fois par semaine. Hier au dîner, j’ai dégusté une pomme en entrée puis une soupe de légumes (asperges-courgettes-carottes) préparée maison. C’était amplement suffisant. Comme régi par une habitude, mon corps réclame de plus en plus ce régime alimentaire. En dessert, j’ai même remplacé les Paris-Brest par une tisane de mélisse, l’aromatique abondante au jardin. Et bien vous savez quoi ? C’était super bon !

Pratique

Hotel Palace Merano

Via Cavour, 2, 39012 Merano BZ, Italie

Programmes de 6 jours à partir de 3 150 € (3 jours - 1 800 €), prix de la chambre non inclu.

Site Web

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