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La rédaction Yonder, Le mercredi 23 avril 2014
Hôtels
Le Lutetia ferme ses portes pour se refaire une beauté
Le Lutetia ferme ses portes pour se refaire une beauté
© Concorde Hotels / Lutetia
Le 14 avril dernier, le palace légendaire de la Rive Gauche a fermé ses portes au public pour une rénovation massive. Réouverture prévue au printemps 2017.

Après le Ritz, le Crillon et le Plaza Athénée, c’est au tour d’une autre légende de l’hôtellerie parisienne de fermer ses portes au public pour trois ans de réfection totale. L’enjeu ? Redonner au mythique établissement du boulevard Raspail son lustre d’antan alors que les ouvertures de palaces se sont multipliées à Paris sous la houlette des groupes asiatiques : Mandarin Oriental, Shangri-La, Raffles avec le Royal-Monceau ou encore Peninsula qui ouvrira sa première adresse européenne à deux pas de l’Etoile cet été. Sans oublier le Cheval Blanc de LVMH qui devrait ouvrir ses portes dans l’ancienne Samaritaine à l’horizon 2017.

Un défi de taille quand on connaît les investissements faramineux nécessaires pour séduire une clientèle internationale – américaine mais aussi moyen-orientale, russe, chinoise ou brésilienne – de plus en plus exigeante dans un contexte de montée en gamme de tous les hôtels de luxe. Mais pour Alfred Akirov, le promoteur israélien qui a racheté les murs du Lutetia à Starwood en 2010 pour une somme avoisinant les 150 millions d’euros, cette rénovation est une étape indispensable pour redonner au Lutetia le rang qui fut le sien lors de l’ouverture de l’hôtel en 1910.

« Le projet est splendide et répondra parfaitement aux attentes d’une clientèle internationale toujours plus exigeante. Le rayonnement du Lutetia tel qu’il sera demain sur la scène parisienne hôtelière mais aussi artistique n’en sera que plus riche » explique ainsi Jean-Luc Cousty, Directeur Général de l’hôtel à propos des travaux qui s’engagent.

Une remise à niveau orchestrée par le cabinet d’architecture français de Jean-Michel Wilmotte dont la mission délicate est d’injecter une dose de contemporanéité tout en préservant l’héritage et la singularité de l’hôtel. « L’objectif est clair : sublimer les parties historiques (fresques, dorures anciennes, moulures) afin qu’elles s’intègrent parfaitement à un environnement neuf et contemporain » dévoile Wilmotte à propos du projet précisant également qu’un patio sera créé au centre de l’hôtel, que la brasserie sera agrandie et retrouvera sa double hauteur d’origine ou que les murs des suites vont être poussés pour les rendre encore plus spacieuses.

Côté équipements, deux changements de taille sont à attendre : l’ouverture d’un Spa de 700 mètres carrés avec piscine – bien que le Lutetia ait vendu sa piscine historique à Hermès pour l’ouverture de son flagship Rive Gauche – et la transformation de l’actuel salon Borghèse en un Jazz Club luxueux et intimiste.

Car si le Lutetia entend bien glaner une cinquième étoile, doubler le prix moyen de ses chambres et se positionner en alternative aux onze hôtels de grand luxe de la capitale, l’hôtel entend cultiver sa différence en conservant son cachet d’hôtel proche des Arts et en faisant de l'authenticité une valeur fondamentale. Une bibliothèque attenante au Jazz Club devrait ainsi accueillir les futurs rendez-vous littéraires et artistiques si chers à l’établissement dans un cadre confortable.

A l’issue de cet « entracte » de trois ans, l’hôtel Lutetia rejoindra la collection d’hôtels de luxe « The Set » incluant Le Café Royal à Londres et l’hôtel Conservatorium à Amsterdam, les deux autres hôtels de luxe du groupe Alrov en Europe. On a hâte.

© Concorde Hotels / Lutetia