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Rédacteur InvitéRédacteur Invité, Le vendredi 25 février 2022
En partenariat avec Osaka, Kobe, Himeji, Sakai et Koya-san.
Grand angle

Japon : découvrir le Kansai, une région qui cultive son authenticité

Artisanat, parcs et nature, gastronomie variée, un itinéraire de cinq jours pour découvrir autrement la région du Kansai, connue pour les villes de Kyoto et d'Osaka.
  • Jardins japonais du Honmaru Hiroba au château d'Osaka © DR
    Jardins japonais du Honmaru Hiroba au château d'Osaka © DR
  • Les temples du Mont Shosha cultivent une atmosphère de sérénité © DR
    Les temples du Mont Shosha cultivent une atmosphère de sérénité © DR
  • Le château Himeji au donjon vieux de plus de 400 ans © DR
    Le château Himeji au donjon vieux de plus de 400 ans © DR
  • Le jardin botanique de Kobe © DR
    Le jardin botanique de Kobe © DR
  • Dans le jardin japonais du parc Daisen, une collation bien méritée © DR
    Dans le jardin japonais du parc Daisen, une collation bien méritée © DR
  • Le jardin japonais du parc Daisen au style traditionnel © DR
    Le jardin japonais du parc Daisen au style traditionnel © DR
  • Depuis le sommet du château d'Osaka © DR
    Depuis le sommet du château d'Osaka © DR
  • Les canaux de la ville d'Osaka, pour une promenade pittoresque © DR
    Les canaux de la ville d'Osaka, pour une promenade pittoresque © DR
  • La panorama sur Osaka depuis l'Umeda Sky Building, haut de 173 mètres © DR
    La panorama sur Osaka depuis l'Umeda Sky Building, haut de 173 mètres © DR
  • Pays de gastronomie, le Kansai pousse l'omotenashi à son comble © DR
    Pays de gastronomie, le Kansai pousse l'omotenashi à son comble © DR


SOMMAIRE

1. Jour 1, Osaka
2.
Jour 2, Kobe
3.
Jour 3, Himeji
4.
Jour 4, Sakai
5. Jour 5, Koya-san

  • Carte du Kansaï
    Carte du Kansaï

 

Jour 1 | Osaka
 

Osaka, grande métropole de l’ouest du Japon hôte de l’exposition universelle 2025 est notre point de départ. Tournée vers le commerce et l’industrie déjà à l’époque d’Edo (XVIIe siècle), où elle prospérait en tant que centre logistique et commercial, avec de nombreux entrepôts dans la ville, notamment de riz. 

Aujourd’hui nous allons découvrir Dotonbori, son quartier central. Remontons un peu dans le temps. La construction du quartier commence au début du XVIIe siècle avec M. Yasui Doton, entrepreneur local qui eut l’idée de percer un canal entre les canaux Nishiyoko et Higashiyoko pour developer la région d’Est en Ouest. Le nom Dotonbori veut littéralement dire le canal (Bori) de monsieur Doton. Dès lors, la construction du canal achevée, de nombreux théâtres ont vu le jour et beaucoup de restaurants, de cafés, ainsi que les ukiyoe (estampes) et autres se sont greffés autour de Dontonbori et ont prospéré. Les riches marchands d’Osaka venaient en bateau au théâtre. À l'époque, c’était de loin le moyen le plus rapide de se déplacer en ville. De nos jours seul un théâtre de kabuki subsiste et sur le canal des bateaux mouches remplis de touristes ont remplacés les riches marchands. 

  • Le canal à Osaka © DR
    Le canal à Osaka © DR

 

Nous voilà sur le pont Ebisubashi qui fut construit en même temps que Dotonbori (reconstruit en 2007) pour accéder au sanctuaire d’Ebisu d’où il tire son nom. Ce pont est le point de rendez-vous pour tous ceux qui vont à Dotonbori. L'enseigne du Glico Man (Confiseur d’Osaka) juste à côté est inratable. La multitude de restaurants, le vieux théâtre, les petites ruelles de-ci de-là, un temple, les jeunes et moins jeunes qui se promènent le long du canal, l’atmosphère qui se dégage nous fait penser au Quartier latin. Aujourd’hui on observe également de nombreux jeunes cosplayers, une autre facette du Japon. 

Nous décidons de nous arrêter pour manger au bord du canal chez Bonkuraya, restaurant d’okonomiyaki et de teppanyaki. Un plat typiquement japonais et spécialité d’Osaka. C’est un genre de galette garnie où la pâte est mélangée avec les ingrédients et cuite sur une plaque en fer. Nous choisissons une spécialité de la maison le « Ahobon−yaki » et un assortiment de mini okonomiyaki. Un vrai délice. 

  • Okonomiyaki à Osaka © DR
  • Le Glico Man sur les bords du canal à Osaka © DR

 

Nous continuons notre visite vers le musée d’estampe Kamigata, à cinq minutes du pont Ebisubashi. Sur le chemin nous passons dans le petit temple Hozenji, construit en 1637 dans lequel on jette de l’eau sur la statue en guise d’offrande. Le Kamigata Ukiyoe Museum est un petit musée avec une boutique souvenir au rez-de-chaussée, et un florilège des estampes d’Osaka, différentes de celle de Tokyo. À cette époque, à Tokyo les estampes montrent surtout des paysages ou des jolies femmes, comme on en trouve chez Hokusai. À Osaka se sont surtout des acteurs de kabuki dans plus de 90% des cas, très prisés du public féminin. Au 4e étage, se trouve une salle avec un atelier d’initiation à la fabrication d’estampe. 

Ce petit quartier populaire est une perle qui dévoile une autre facette de cette ville extraordinaire qu’est Osaka. Il est maintenant temps de prendre de la hauteur pour admirer l’immensité de la ville. Nous partons donc vers l’Umeda Sky Building qui se trouve à sept minutes à pied de la gare JR Osaka. 

Kamigata Ukiyoe Museum
Horaires : 11h-17h, tarif unique : 500 yens. 

  • Kamigata Ukiyoe Museum © DR
  • Kamigata Ukiyoe Museum © DR

 

L'Umeda Sky Building se présente devant nous ! Il est constituée de trois éléments, deux tours, la tour Est et Ouest et l’observatoire « Kuchu Teien » au centre. Gratte-ciel de 40 étages mesurant 173 m, il fut achevée en 1993. Nous prenons un ascenseur vitré au 3e étage qui nous emmène directement au 39e étage par l’extérieur. Sensation garantie ! À cet étage se trouve un restaurant, une boutique souvenir et les guichets pour l’observatoire au 40étage. L’entrée se fait avec un escalator vitré extérieur à 160 m du sol, frissons garantis ! 

  • Umeda Sky Building © DR
    Umeda Sky Building © DR

 

Nous pouvons contempler la ville à 360° depuis l’observatoire, nous y trouvons aussi un café. Nous montons sur le toit terrasse et la vue est encore plus grandiose, l’océan à l’ouest et les montagnes au nord et à l’est. On peut admirer aussi les autoroutes urbaines tournoyer autour des buildings, voire les traverser de part en part, admirer un coucher de soleil sur l’océan où tout simplement contempler les montagnes. 

  • Le panorama depuis l’Umeda Sky Building © DR
    Le panorama depuis l’Umeda Sky Building © DR
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Umeda Sky Building
Horaire : 9h30-22h30 (dernière entrée 22h00)
Tarif adulte : 1500 yens, tarif enfant : 700 yens 

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Jour 2 | Kobe

 

Qui dit Kobe dit bœuf de Kobe… mais pas seulement. Kobe (préfecture de Hyogo) est l’une des destinations touristiques les plus célèbres du Japon, avec une multitude d’attractions, son port, ses montagnes, sa ville chargée d’histoire depuis l’ouverture du port en 1868. Kobe a prospéré et s’est développée à sa manière jusqu’à devenir la métropole actuelle. Septième ville du Japon, elle dispose d’une riche gastronomie, ainsi que de nombreux musées, temples, attractions, combinaisons de la culture japonaise traditionnelle et moderne. Kobe, c’est aussi le séisme de 1995 lors duquel la ville fut partiellement détruite. Des vestiges de ce drame sont encore visibles aujourd’hui. 

Le matin, nous partons pour les sources d’eau chaude Arima (Arima Onsen), lieu de villégiature entre montagne et forêt à 30 minutes de train depuis le centre de Kobe. La source d’eau chaude Arima est l’une des trois plus anciennes sources d’eau chaude du Japon. Son existence était déjà connue il y a plus de 1400 ans. Son histoire est millénaire et les rues de la ville thermale historique conservent leurs charmes d’antan. 

Les sources chaudes se présentent sous deux variétés : la plus réputé Kinsen (金泉, « source d’or ») possède une teinte orange marron et contient du sel et du fer, chose rare au Japon. L’autre source, Ginsen (銀泉, « source d’argent »), est une eau incolore contenant de l’acide carbonique. Après une petite promenade dans les ruelles de la ville, nous nous dirigeons vers les bains de pied en extérieur de la source Kinsen. 

  • Source chaude dans la rue à Arima Onsen © DR
  • Source chaude dans la rue à Arima Onsen © DR

 

Les sources chaudes d’Arima, comme partout au Japon, peuvent être plus chaudes que ce à quoi on s’attend. Mais même si cela demande un temps d’adaptation, elles en valent largement la peine. Nous profitons des bains de pieds en extérieur tous en dégustant des « Tansan senbei ». Ses origines remontent à l'ère Meiji, lorsque l'eau de source gazeuse des sources chaudes d'Arima était utilisée pour fabriquer ces biscuits de riz.

Nous remettons nos chaussettes, nos chaussures et nous retournons en train à Kobe pour déjeuner. Nous avons une réservation à la Steak House Oriental pour déguster le bœuf de Kobe. Le restaurant se situe dans le Kobe Meriken Park Oriental Hotel au 14e étage avec une vue panoramique imprenable sur la mer et le port. Le bœuf de Kobe est à Kobe ce que l’omelette de la Mère Poulard est au Mont Saint-Michel : indissociable. Il provient de la race bovine Tajima-gyu que l’on trouve dans la préfecture de Hyogo, où ce même bétail doit être né, élevé et abattu en plus d'autres critères pour obtenir le titre de « bœuf de Kobe ». Il se déguste assis à un comptoir avec un tablier en papier pour éviter de se tâcher de gras. 

  • Le bœuf de Kobe © DR
    Le bœuf de Kobe © DR

 

Nous passons notre commande, le chef nous montre la viande crue et les accompagnements. Il tranche de fins morceaux dans le steak marbré comme il le ferait dans du beurre avec son couteau finement aiguisé et les cuit sur une plaque en fer (teppan-yaki) juste sous nos yeux. La viande crépite. Nous arrivons au moment crucial, le flambage. Une vague de chaleur nous fouette le visage, des flammes d’un mètre s’affolent devant nous. Le chef dépose délicatement la viande sur notre plat. Place à la dégustation, assaisonné à notre choix de wasabi ou de gros sel, la viande fond dans la bouche. Son goût exquis enivre notre palais, le chef nous recommande de goûter également les morceaux de gras, on se laisse tenter.

  • Bœuf de Kobe à l'Oriental Steak House © DR
  • Le chef de l'Oriental Steak House © DR

 

C’est l’un des plus grands jardins botaniques du Japon avec plus de 75,000 herbes et fleurs différentes de plus de 200 espèces

Le bœuf de Kobe est un délice, malgré le prix, qui reste un plaisir culinaire inoubliable. Lorsque nous nous rendons dans un restaurant à Kobe servant le bœuf du même nom, il est facile de se rendre compte pourquoi ce n’est pas une viande comme les autres. En sortant du restaurant nous nous dirigeons vers le Kobe Nunobiki Herb Gardens (le jardin botanique). C’est l’un des plus grands jardins botaniques du Japon avec plus de 75,000 herbes et fleurs différentes de plus de 200 espèces qui fleurissent toutes au long de l’année. Il y a douze vastes jardins où sont disposées des herbes et des fleurs en fonction des saisons selon différents thèmes. 

  • Le téléphérique qui mène au jardin botanique © DR
    Le téléphérique qui mène au jardin botanique © DR

 

L’ascension se fait depuis un téléphérique situé à cinq minutes à pied de la station Shinkansen ShinKobe. Pendant les dix minutes de montée, la vue sur la ville et la mer qui s’étend sous nos yeux est magnifique. On peut également admirer le barrage Nunobiki Gohonmatsu et les chutes d’eau Nunobiki. Arrivés au sommet à 400 m d’altitude, nous nous retrouvons sur une vaste terrasse offrant une vue panoramique sur la ville de Kobe et son port. On y trouve aussi un grand bâtiment d’architecture européen à l’intérieur duquel se trouve une boutique souvenir, un café, un restaurant et un petit point d’information. Un second bâtiment abrite un petit musée sur le parfum et un jardin composé de 60 espèces de roses. Nous nous promenons dans les différents espaces vert reposant sur le flanc de la colline. Des transats sont disponibles à différents endroits pour se détendre au soleil. Une grande serre abrite des plantes exotiques et de l’art floral. 

  • La vue sur le port depuis le Kobe Nunobiki Herb Gardens © DR
    La vue sur le port depuis le Kobe Nunobiki Herb Gardens © DR

 

Nous sortons du jardin pour prendre un chemin de randonnée dans la forêt vers le barrage Nunobiki Gohonmatsu, trésor culturel important, construit à la fin du XIXe siècle. Premier barrage en béton du Japon construit par William Kinnimond Burton, ingénieur britannique, il continue encore aujourd’hui de fournir en eau la ville de Kobe. Nous continuons notre chemin en longeant un petit torrent pour nous diriger vers la cascade Nunobiki. Elle est en fait composée de quatre chutes d’eau qui ont une place très importante dans l’art et la littérature japonaise. C’est l’une des trois « cascades divines » du Japon. La randonnée continue à travers la forêt jusqu’à la gare Shinkansen de Kobe. 

Informations téléphérique et Jardin botanique
Tarif : adulte 1500 yens aller-retour / 950 yens aller simple 
Enfant 750 yens aller-retour / 480 yens aller simple
*Les tarifs seront sujets à changement à partir d'avril.
Plus d’informations ici

Horaires : 10h00-17h00 (9h30-17h15 pour le téléphérique)
*Les horaires sont sujets à changement en fonction des saisons.
Plus d’informations ici

  • La cascade Nunobiki à Kobe © DR
  • Les serres du jardin botanique de Kobe © DR

 

À peine descendu du Shinkansen à la gare de Himeji que son château nous apparaît

Jour 3 | Himeji
 

Himeji, ville à l’ouest de la région du Kansai dans la préfecture de Hyogo, est notre prochaine étape. Nous découvrons deux de ses plus importants lieux historiques, son château et les temples Engyoji du mont Shosha. 

À peine descendu du Shinkansen à la gare de Himeji que son château nous apparaît. À peine un kilomètre en ligne droite depuis la sortie nord et nous nous trouvons devant son enceinte. Mais pourquoi venir ici en particulier pour voir un château japonais ? C’est justement l’un des rares châteaux qui a su résister à l’histoire. Survivant à la Seconde Guerre mondiale, son donjon est d’origine et date de 400 ans. Y entrer, c’est comme remonter le temps, on croirait entendre les bruits de pas et de sabre des samouraïs qui y vivaient. Réputé pour la très bonne conservation de sa forme initiale, il est également connu sous le nom de « château du héron blanc » pour ses murs en plâtre blanc. Le site fut le premier monument japonais inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1993. 

Château d’Himeji
Ouvert de 9h à 16h
Tarif : adulte 1000 yens / enfant 300 yens

  • Le château Himeji © DR
    Le château Himeji © DR

 

La visite terminée nous retournons vers la gare pour déjeuner, puis nous cherchons le bus qui nous emmène au téléphérique du mont Shosha en 30 minutes. Après quatre minutes d’ascension, nous arrivons au sommet de la montagne à une altitude de 371 m. À la sortie du téléphérique nous devons nous acquitter des frais d'admission de 500 yens pour pénétrer sur le domaine. Un microbus attend les visiteurs pour les emmener directement au pied des temples en sept minutes, notre choix se porte sur le chemin pédestre d’une vingtaine de minutes. Le calme et les forêts primitives du mont Shosha créent une atmosphère très sacrée et paisible. On trouve de nombreux temples et statues sur le chemin. Nous nous dirigeons vers le Maniden, le bâtiment principal construit en l’an 970 et dédié à la déesse de la miséricorde. Malheureusement, ce bâtiment de près de 1000 ans fut complètement ravagé par un incendie en 1921. La construction du temple actuel achevé en 1933 possède la même structure que le Kiyomizu-dera de Kyoto. 

  • Temples du mont Shosha © DR
    Temples du mont Shosha © DR


Temples Engyoji
Ouvert de 9h à 17h
Tarif : Adulte - 1000 yens, Enfant - 300 yens 

 

Nous poursuivons notre pèlerinage vers le Mitsunodo, ensemble de trois biens culturels importants : le Daikodo, le Jikido et le Jogyodo. 

  • Le Daikodo est un grand auditorium construit en 986, à la requête du « pape » Kazan qui nomma ce temple Engyoji. Bâtiment dédié à l’incarnation de la vérité, il fut détruit et reconstruit en 1956. C’est ici que sont pratiqués les cours magistraux et les discussions sur les sûtras.
     
  • Le Jikido a été construit en 1174 et utilisé comme comme hébergement pour les moines. Démoli puis rebâti en 1963, ce large édifice à deux étages est unique dans son style architectural. Le rez-de-chaussée est actuellement utilisé comme dojo pour la copie des sûtras et le 1er étage comme salle d’exposition des trésors du temple.
     
  • Au Jogyodo enfin, on présentait de la musique de cérémonie et des danses gracieuses sur l’estrade nord du bâtiment. Dojo destiné au Shôgyôsanmai, entraînement qui consiste à faire le tour de la statue du Bouddha en chantant continuellement le nom du bouddha Amidha, l’édifice fut restauré et reconstruit en 1965. 

Il faut compter deux heures pour faire le tour de la quinzaine des temples et bâtiments existant sur le mont Shosha. Le printemps avec les cerisiers en fleur et l’automne pour ses érables et leurs splendides couleurs sont particulièrement recommandés. De plus le mont Shosha est également célèbre pour avoir servi de site de tournage pour des films japonais ou étrangers dont « Le Dernier Samouraï » avec Tom Cruise (2003).

Pratique
Ticket combiné bus et téléphérique
Tarif : adulte 1420 yens / enfant 710 yens
Lieu de vente : office de tourisme shinki bus devant la gare de Himeji.
Horaires téléphérique : 8h30 - 17h, départ toutes les 15 minutes

  • Temples du mont Shosha © DR
  • Temples du mont Shosha © DR

 

L’eau crépite, un nuage de vapeur s’échappe, la magie opère.

Jour 4 | Sakai

 

En quittant Himeji, nous poursuivons notre voyage vers la ville de Sakai située au sud d’Osaka. Cette ville est chargée d’histoire. Terre des kofuns, tertres funéraires des anciens empereurs japonais du IVe au VIe siècles, la ville est également réputée pour sa coutellerie. D’ailleurs nous avons rendez ce matin avec Monsieur Tadashi Enami, artisan forgeron depuis plus de trente ans. Son atelier se trouve dans une petite rue à cinq minutes de la gare Shinmeicho. 

Nous entrons dans son atelier, atmosphère de la révolution industrielle, fin du XIXe : marteaux à courroie, meuleuses, four à charbon. Chaque couteau est fait à la main, savoir-faire séculaire de plus de 600 ans. Monsieur Enami est la cinquième génération d’artisans forgerons, il nous explique comment réaliser un couteau Hocho de Sakai. 

  • Monsieur Tadashi Enami devant son four © DR
    Monsieur Tadashi Enami devant son four © DR

 

Après une brève explication, nous choisissons une lame parmi plusieurs juste dégrossie. Nous voilà dans une fosse pour aplatir l’acier avec le marteau à courroie, le choc du marteau sur le métal se transmet dans nos mains, la sensation est plus forte qu'imaginée ! L'étape suivante consiste à gratter la surface à l’aide d’une meuleuse, puis un autre marteau à courroie pour cintrer la lame. Nous continuons avec une cisaille pour donner la forme finale à la lame. Elle est personnalisable sur les deux faces. Enfin nous la déposons dans le feu à 800°C ! Le contrôle de la température se fait à l’œil en fonction de la couleur du feu. La couleur est bonne, nous déposons rapidement la lame dans l’eau froide pour la durcir. L’eau crépite, un nuage de vapeur s’échappe, la magie opère. C’est fini, enfin presque ! Il ne reste que l’affutage final qui sera réalisé par l’artisan puis expédié par la poste à une adresse japonaise de notre choix. Voilà un souvenir qui sort de l’ordinaire, à utiliser tous les jours à la maison. 

Nous continuons vers le Jardin japonais du parc Daisen au pied des kofuns. Un jardin traditionnel japonais est particulièrement différent des jardins occidentaux. Il n’y a pas de fontaine, et l’agencement des pierres ou des plantes est très différent. 

Le jardin de style Tsukiyama Rinsen Kaiyu est un exemple typique de jardin traditionnel du Japon. Son hall de réunion (espace de repos), bâtiment entièrement fabriqué de cyprès japonais et couvert d’une toiture en bronze, est une reproduction typique du XVe siècle, utilisé par les Nayashu, très riches et puissants marchands exclusivement présents à Sakai, pendant l’époque médiévale durant laquelle la ville a grandement prospéré. Nombre de lieux sont à visiter dans ce grand jardin japonais étendu sur 2,6 hectares. Nous passons un merveilleux moment de détente ici, témoin de la richesse des multiples techniques traditionnelles d’architecture paysagères. 

  • Le Jardin japonais du parc Daisen © DR
    Le Jardin japonais du parc Daisen © DR

 

Nous quittons le jardin pour nous diriger vers le kofun de Nintoku-tenno-ryo. C’est le plus grand monticule composé de sections circulaires et rectangulaires qui, vu du ciel, présente une forme de trou de serrure unique que l'on trouve seulement au Japon. Il mesure 486 mètres mètres de long au total, avec une circonférence de 2,8 km et un triple fossé qui l'entoure. Ce tertre aurait été construit au milieu du Ve siècle. L'ensemble de kofun de Mozu-Furuichi a été inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO en 2019. 

Au Mozu Mounded Tombs Visitor Center situé à deux minutes du parc Daisen et au pied du kofun de Nintoku-tenno-ryo, nous pouvons admirer les kofuns de Sakai sur un grand écran panoramique. La projection est gratuite. Deux vidéos de cinq minutes nous dévoilent la beauté de cet endroit. 

  • Cérémonie du thé au jardin © DR
  • Le Jardin japonais du parc Daisen © DR

 

Nombre de ces temples proposent aux visiteurs un hébergement et une chance de profiter des expériences culturelles uniques

Jour 5 | Koya-san 

 

Il est maintenant temps de redescendre sur terre et de continuer notre périple vers Koyasan. En 816, le moine bouddhiste Kobo Daishi fonda Koyasan dans un bassin situé dans les montagnes Kii en tant que centre pour l’étude du bouddhisme selon les enseignements du Shingon. Pendant plus de 1200 ans, Koyasan est resté un lieu de prière pour le bouddhisme Shingon, et de nombreux visiteurs viennent chaque année se recueillir sur les terres sacrées.

De nos jours, il y a 117 temples qui forment le Koyasan, avec Kongobu-ji qui est le temple principal et le centre des activités religieuses pour le bouddhisme Shingon. Nombre de ces temples proposent aux visiteurs un hébergement et une chance de profiter des expériences culturelles uniques, comme par exemple une forme de méditation appelée Ajikan, la cuisine végétarienne bouddhiste appelée Shoujin Ryouri, ou l’occasion de participer aux cérémonies religieuses. 

En plus de ces expériences culturelles, les visiteurs peuvent aussi profiter des sites naturels du Koyasan. On y trouveun chemin de randonnée de 16 km qui passe entre les montagnes encerclant le plateau sacré, celui-là même que les pèlerins empruntaient dans un passé lointain. 

  • Temple Koyasan © DR
    Temple Koyasan © DR

 

C’est avec Koyasan que se conclut notre périple de la région du Kansai, une région authentique, à la fois riche en endroits culturels chargés d’histoire, comme en lieux nouveaux et modernes, avec une nature omniprésente.

 

Découvrir le Kansai en vidéo

Pratique

Pour plus d'infos sur les destinations du Kansai, consulter les sites :

d'Osaka, de Kobe,

d'Himeji, de Sakai,

et de Koyasan