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Alain MauriceAlain Maurice, Le lundi 15 avril 2024
Restaurants

Les meilleures brasseries de Paris

Paris ne serait pas Paris sans ses brasseries. Le monde entier nous les envie, les touristes adorent ! Pour leur histoire, leurs plats traditionnels de la cuisine française, leur décoration, leur ambiance chaleureuse, le ballet des serveurs immortalisé par Yves Montand dans « Garçon ! ». Tour d'horizon de nos brasseries parisiennes préférées.
  • Le Flandrin © Quentin Larcher
    Le Flandrin © Quentin Larcher

1. Le Flandrin, brasserie historique de l’ouest parisien

Installé dans le charme d’une ancienne gare de la Petite Ceinture et réinventé en style Art déco, Le Flandrin cultive sa renommée depuis sa création en 1936. Cette aventure familiale en plein cœur du 16e arrondissement reste une adresse incontournable, aimée aussi bien par la bourgeoisie locale que par les étoiles du petit et grand écran. On murmure même que les ombres de Bebel et de sa bande hantent encore les lieux. Baignée d’une atmosphère sophistiquée et à contre-courant des tendances éphémères, la brasserie déploie sa terrasse ensoleillée où poussent des buis taillés à la française pour profiter des rayons printaniers et des douces soirées estivales...

  • Le Flandrin © Quentin Larcher
    Le Flandrin © Quentin Larcher


À l’intérieur, le nouveau comptoir à fruits de mer donne immédiatement le tempo d’une cuisine fraîche et de saison, revisitant la tradition des produits marins avec des huîtres creuses et plates, des tourteaux, des langoustines et du homard servis à l'assiette ou en plateau. La salle de 150 couverts, après quelques légers changements, conserve son charme d'antan avec ses tables nappées de blanc, ses murs crème, son nouveau sol aux motifs géométriques, ses assises confortables en velours rose et sa véranda aux élégants rideaux blancs.

  • Le Flandrin © Matthieu Salvaing
    Le Flandrin © Matthieu Salvaing
     

Du côté de l'assiette, Le Flandrin joue sur ses terres avec une cuisine classique et de bon aloi. En témoigne sa large carte d’une cinquantaine de propositions qui oscille entre bistrot et brasserie. Des débuts prometteurs en entrée : carpaccio de Saint-Jacques drapé de truffe noire du Périgord ou des cuisses de grenouille dodues en persillade. Pour le plat de résistance, gloire au feuilletage avec un généreux Vol-au-vent de ris de veau aux morilles ou à un filet de bœuf parfaitement saisi, marié à des frites croustillantes et un trio de sauces (morilles, béarnaise, poivre).

  • Le Flandrin © Quentin Larcher
    Le Flandrin © Quentin Larcher


Les palais plus raffinés se tourneront vers les linguines au homard, le foie de veau poêlé ou encore le turbot ou le bar entier à partager. Et pour clôturer en beauté, la carte des desserts propose une ribambelle de mets sucrés, chacun plus affriolant que le précédent : pavlova aux fruits rouges, baba au vieux rhum, Paris Brest, moelleux au chocolat... L’équipe courtoise et amicale assure un service continu du matin jusqu'au soir avec un large choix de plats, de l’oeuf mayonnaise à la sole meunière, au homard, en passant par la célèbre crème brûlée... Tout ce qu’on attend d’une brasserie française. Pierre Gautrand

  • Le Flandrin © Pierre Gautrand YONDER
    Le Flandrin © Pierre Gautrand YONDER


Le Flandrin
4 Pl. Tattegrain, 75116 Paris
leflandrin.com
 

2. Terminus Nord, la plus traditionnelle

Face à la gare du Nord, Terminus Nord est le rendez-vous des amoureux des grandes brasseries parisiennes. Rien d'un buffet de gare ou d’un restaurant gastronomique à Paris ! On est invité à poser ses valises et profiter de son grand comptoir en acajou, de ses marqueteries aux murs, de ses mosaïques d’époque, de ses cuivres rutilants, de ses banquettes de moleskine. Mêlant Art Déco et Art Nouveau, l’atmosphère est intemporelle, l’esprit parisien par excellence. Avec une touche de chic depuis que l'architecte anglais John Whelan lui a refait une beauté en 2019.

  • Terminus Nord © DR
    Terminus Nord © DR

 

Elle n'attire d'ailleurs pas que les voyageurs entre deux trains. Familles, touristes, hommes d'affaires, ladies and gentlemen viennent y chercher le meilleur de la brasserie parisienne, service compris. L’assurance aussi de trouver une cuisine française, franche et réconfortante. Les classiques sont respectés, un brin modernisés : œuf mollet aux morilles, pâté en croûte, gros escargots de Bourgogne, choucroute strasbourgeoise, côte de cochon rôtie perpétuent la belle tradition. La soupe est bien sûr gratinée et aux petits oignons. Si vous aimez les fruits de mer, vous serez à la fête : « Assiette du voyageur », « Plateau du Terminus Nord », « Plateau Royal ». Pour les desserts, c’est crème brûlée, baba au rhum, île flottante, tarte des demoiselles Tatin. L'attente à Gare du Nord n'aura jamais été aussi délicieuse.

Terminus Nord
23, rue de Dunkerque, Paris 10ème
terminusnord.com

  • Salle,Terminus Nord © DR
  • Vol au vent du Terminus Nord © DR

 

2. La Closerie des Lilas, une institution de la Rive Gauche

Renaud la surnommait la « Close ». Lénine y jouait aux échecs. Haut lieu de la vie parisienne (et de la bourgeoisie encanaillée) depuis les années 1900, la Closerie des Lilas a vu défiler tout le gotha des arts et des lettres. Du mouvement des parnassiens aux surréalistes, de Modigliani à Picasso, de Jean-Paul Sartre à Oscar Wilde, écrivains, peintres et poètes s’y retrouvent. Sur le comptoir du bar qu’il fréquente assidûment, Ernest Hemingway écrit l’essentiel du « Soleil se lève aussi » (The sun also rises). Aujourd’hui, rien n’a changé. Ni le style Art Déco, ses banquettes de moleskine rouge, ses tables de bois brun, ses vieilles glaces et ses lambris de bois ; ni la terrasse bucolique, abritée des regards. On y croise les éditeurs du quartier et leurs auteurs, quelques politiques attablés à côté d’artistes, des curieux de passage. La Closerie est restée une institution de la Rive Gauche, joyeux mélange d’élégance et de décontraction.

  • © La Closerie des Lilas
    © La Closerie des Lilas

 

On y vient aussi pour la carte de sa brasserie qui, elle aussi, a ses stars : œuf mayonnaise et céleri rémoulade, terrine de campagne maison et escargots « Géants de Bourgogne », quenelles de brochet, sole meunière, épaule d'agneau confite ; sans oublier les incontournables fruits de mer. Toujours de bon ton. La carte des vins est à la hauteur de l'histoire du lieu...

La Closerie des Lilas
171 boulevard du Montparnasse, Paris 6ème
closeriedeslilas.fr

  • © La Closerie des Lilas
    © La Closerie des Lilas

3. Belles lettres et bonne chère au Drouant

Drouant est une brasserie chic et intemporelle, symbole de gastronomie traditionnelle. On y décerne le prix Goncourt depuis 1914 et le Renaudot depuis 1926 ! À deux pas de l’Opéra, sur la charmante place Gaillon, ce temple de la littérature française et de la cuisine bourgeoise continue d'aimanter le Tout-Paris. Indémodable ! Il y a le décor d’abord. Code Art déco avec un mélange de mosaïques, de boiseries, de velours, de coquillages. Au fond de la salle, le monumental escalier en fer forgé de Ruhlmann, célèbre décorateur des années 1920, conduit à des salons feutrés et à la salle à manger où les Goncourt se réunissent.

  • Drouant Restaurant © DR
    Drouant Restaurant © DR

 

Côté cuisine, les fourneaux de la maison ont été confiés (il y a un an) à Romain Van Thienen, formé auprès de Cyril Lignac et Yannick Alléno. Les recettes signatures sont restées fidèles à un savoir-faire, à mi-chemin entre cuisine bourgeoise et esprit bistrot parisien : pâté en croûte aux trois viandes, fricassée d'escargots de Bourgogne, vol-au-vent façon Frères Goncourt, canard à l'orange, ris de veau en fricassée… poireaux vinaigrette. La côte de veau est découpée devant le client « pour cultiver l’expérience du geste » ; les Madeleines de Proust, géantes, sont servies avec du chocolat fondu et de la crème fouettée. La carte s'accompagne de la plus belle cave de Rhône de la capitale, dit-on.

Restaurant Drouant
16/18, place Gaillon, Paris 2ème
drouant.com

  • Drouant Restaurant © DR
  • Drouant Restaurant © DR

 

4. Hôtel du Louvre et Brasserie Bocuse en cuisine

Une brasserie à Paris qui regarde vers Lyon. Au printemps 2019, ce fut l’événement. La maison Bocuse ouvrait une Ambassade à Paris. Entre la Comédie-Française et le Conseil d'État, face au Palais Royal et au musée le plus célèbre de France, dans la cuisine du renommé Hôtel du Louvre. On attendait ça depuis 1965 et les trois étoiles de celui qui incarnera pendant plus de cinquante ans, dans son Auberge du Pont de Collonges, la gastronomie Lyonnaise et le savoir-faire français. Il fut désigné « Chef du siècle » en 2011. Disparu en 2018, le souvenir de Monsieur Paul est omniprésent en salle. Des photos veillent sur les murs, les banquettes rouges et le carrelage en damier, les garçons de café en uniforme.

  • Maison Bucose © DR
    Maison Bucose © DR

 

Évidemment sur les incontournables plats qui ont fait sa renommée : soupe à l’oignon gratinée, rosette de Lyon véritable, saucisson en brioche, salade lyonnaise avec frisée, lardons et œuf poché, escargots de Bourgogne persillés, poulet de Bresse « Miéral » aux morilles, quenelle de Brochet sauce Nantua, foie de veau poêlé escorté de sa purée de pommes de terre… On achève avec les gaufres « grand-mère Bocuse » et des crêpes Suzette flambées en salle. Une cuisine généreuse qui permet aux Parisiens et aux Franciliens, aux touristes des quatre coins du monde, aux hommes d’affaires cravatés et dotés d’un solide appétit, de découvrir in situ la cuisine lyonnaise de la maison Bocuse.

  • Hôtel Du Louvre - Brasserie Du Louvre © DR
    Hôtel Du Louvre - Brasserie Du Louvre © DR


Brasserie du Louvre
Place André Malraux, Paris 1er

5. La Coupole, symbole de Montparnasse

Camus avait sa table attitrée (la 149), Jean-Paul Sartre laissait des pourboires majestueux. Le dimanche, Gainsbourg déjeune avec Birkin. Même si La Coupole, grande comme un hall de gare (800 m2 au sol et deux étages), s’est assagie, moins bohème, on y croise encore aujourd’hui les fantômes de Joséphine Baker, Cocteau, Hemingway, mondains et petites gloires, le monde des arts, des lettres, de la nuit, au coude-à-coude… souvent levé. Véritable bijou Art déco, l’auguste dame a gardé son lustre et son cachet : pilastres peints, mosaïques d’inspiration cubiste, gigantesque bar à huîtres, cocktails maison, ballet des serveurs des grandes brasseries d’antan.

  • © La Coupole Instagram
    © La Coupole Instagram

 

La Coupole est un livre d’histoire, le symbole du Montparnasse des années 1920, de la joie de vivre. Les plats emblématiques sont restés à la carte : curry d'agneau chapeauté de copeaux de noix de coco (servi depuis 1927), œuf en meurette façon grand-mère, os à moelle à la bordelaise, foie de veau en persillade, ou encore filet de bœuf au poivre. Le chou de Pontoise farci de saucisse de Morteau et l’andouillette 5A sont bien là ; comme la belle sole meunière, les plateaux de fruits de mer, les tartes fines aux pommes et les crèmes brulées. Accompagnés d’un soupçon d’ivresse beaujolaise… On ne sait plus où donner de la tête dans cette brasserie de Paris. Chaque plat reflète une cuisine de brasserie à la française et des agapes historiques.

La Coupole
102 bd du Montparnasse, Paris 14ème
lacoupole-paris.com

  • © La Coupole Instagram
    © La Coupole Instagram
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