Mathieu Belay, Le mercredi 18 octobre 2017
Restaurants

Paris : On a testé Eels, nouveau néo-bistrot stylé du 10ème arrondissement

En pleine torpeur estivale, le chef Adrien Ferrand (ex Ze Kitchen Galerie et KGB) ouvrait Eels (l’anguille en VF), son premier restaurant au cœur d’un 10ème arrondissement, devenu épicentre de la nouvelle scène food parisienne. Une adresse réussie à tout point de vue.
  • Salle à manger lumineuse et cuisine semi-ouverte à Eels © Jeanne Le Louarn
    Salle à manger lumineuse et cuisine semi-ouverte à Eels © Jeanne Le Louarn
« Sans communiquer, les gens sont venus seuls, par le bouche-à-oreille » explique Adrien Ferrand, trois mois après l'ouverture d'Eels.

Le contexte

Déjeuner le mardi 17 octobre, un convive.

Le pitch de Eels, le premier restaurant d'Adrien Ferrand

« J’avais tellement peur d’ouvrir le 14 juillet que je pensais me planter », confie aujourd’hui humblement Adrien Ferrand. Pourtant, le jeune chef (25 ans seulement) avait mis toutes les chances de son côté. Lauréat de la dotation Gault & Millau en 2016, parcours solide dans le sillage de William Ledeuil (4 ans à Ze Kitchen Galerie puis 2 années à KGB), emplacement en or au cœur d’un 10ème arrondissement arpenté comme jamais par les foodies parisiens et sens du détail, aussi bien dans la salle que dans l’assiette, les ingrédients du succès sont là depuis le début.

« Sans communiquer, les gens sont venus seuls, par le bouche-à-oreille ». Et effectivement, en ce beau mardi automnal à Paris, force est de constater que la quarantaine de couverts du restaurant fait le plein. Quant au nom, « Eels » (l’anguille en anglais), Adrien Ferrand explique que ce n’est « ni une passion de pêche, ni une passion de cuisine » mais un hommage à un plat porte-bonheur, héritage de son travail à KGB et d’un concours de cuisine victorieux. Ceux qui souhaiteraient se repaîtrent d’anguilles tout un repas (comme à Tokyo !) en seront donc pour leurs frais !

      • Restaurant Eels © Jeanne Le Louarn
      • Restaurant Eels © Jeanne Le Louarn

       

      Sans chercher la surprise à tout prix, le plat est harmonieux, gourmand à souhait., joyeusement fondant.

       

      Dans l’assiette

      Et on commence donc notre déjeuner par… l’anguille ! Anguille fumée, matcha, sauce vierge kiwi et amande se disputent une assiette mélangeant subtilement saveurs originales (le kiwi !), les textures (sabayon, chapelure, sauce vierge) et influences. Le déjeuner ne pouvait démarrer de meilleure manière.

      • Anguille fumée, matcha, vierge kiwi - amande © YONDER.fr
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      La suite confirme la très bonne impression laissée par l’entrée signature du restaurant. Plus classique et définitivement plus française dans l'esprit, la poitrine de veau du Limousin confite se décline de manière automnale, avec ses légumes racines, son condiment poire et son beure noisette. Sans chercher la surprise à tout prix, le plat est harmonieux, gourmand à souhait, joyeusement fondant. Les jus et sauces montrent qu’Adrien Ferrand connaît ses classiques, inscrivant sa cuisine contemporaine dans l’héritage gastronomique hexagonal, là où certains de ses jeunes confrères font l'approche d'une cuisine d'assemblage.

      Même constat lorsque le dessert arrive, un millefeuille vanille, confiture poire-galanga. Un dessert de pâtissier dans un néo-bistrot dans l’air du temps ? La démarche est suffisamment rare pour être soulignée. Elle témoigne de la capacité du chef à briller dans tous les domaines.

        • Millefeuille vanille, confiture poire-galanga © YONDER.fr
        • Poitrine de veau confite, légumes racines, condiment poire - beurre noisette, jus de viande © YONDER.fr

         

        À l'heure du déjeuner, le restaurant est baigné de lumière naturelle grâce à son emplacement au coin des rues d’Hauteville et Gabriel Laumain dans le 10ème arrondissement.

         

        Dans la salle

        Murs grattés, briques apparentes, suspensions lumineuses, bouquets champêtres et cuisine ouverte, le décor de Eels coche toutes les cases du bistrot cool mais, force est de reconnaître que, dans le style, c’est rudement bien fait. Mention spéciale à l’emplacement au coin des rues d’Hauteville et Gabriel Laumain, baignant le restaurant de lumière ou à l’agencement du lieu, qui évite la promiscuité entre les tables.

        Le service

        À l’image de l’assiette d’Adrien Ferrand, il est humble et précis. Seul inconvénient : ne pas être trop pressé pour enchaîner entrée, plat et dessert à l’heure du déjeuner.

        L’addition

        Entrées de 15 à 18€. Plats de 23 à 32€. Desserts de 11 à 12€. Le midi (du lundi au vendredi), les menus déjeuner (entrée-plat ou plat-dessert à 25€ ou menu entrée plat-dessert à 29€) offrent un rapport qualité-prix au top.

        Pour les plus curieux, menu découverte en 5 services à 56€. Accord mets et vins (5 vins au verre de 8cl) à 28€.
         

        • Le Restaurant Eels © Jeanne Le Louarn
        Cuisine inspirée et réjouissante, décor parfaitement maitrisé, service au poil, il n’y a pas anguille sous roche !


        Ce qu’il faut retenir / Notre verdict

        Nous l’avions mentionné parmi les autres tables à surveiller de la rentrée ! Après avoir déjeuné sur place, on ne peut qu’être d’accord avec la grande majorité de nos confrères, qui ont encensé Eels depuis son ouverture discrète en juillet dernier. Cuisine inspirée et réjouissante, décor parfaitement maitrisé, service au poil, il n’y a pas anguille sous roche, le succès des premiers mois est bel et bien mérité ! On n’a certainement pas fini d’entendre parler d’Adrien Ferrand et de son restaurants Eels.

        PRATIQUE

        Restaurant Eels 

        27 rue d’Hauteville
        Paris 10ème - FRANCE

        Horaires
        Ouvert du mardi au samedi au déjeuner (12h30 à 14h) et au dîner (19h30 à 22h30).
        Réservation recommandée.

        Informations et réservations
        Téléphone : +33 (0)1 42 28 80 20
        Informations et réservation en ligne sur le site Web du Restaurant Eels