Sur la route des châteaux de la Loire, un hôtel design dans une abbaye du XIIème siècle

Le pitch | Une tradition hospitalière traversée par neuf siècles

Aux confins de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou, sur le chemin des Châteaux de la Loire, le village de Fontevraud cache un joyau : la plus vaste cité monastique héritée du Moyen Âge. Nécropole des Plantagenêt, l’Abbaye Royale, fondée en 1101, abrite Aliénor d’Aquitaine, Henri II et Richard Cœur de Lion. L'agence parisienne Patrick Jouin et Sanjit Manku (on leur doit le restaurant et le bar du Plaza Athénée à Paris, le Jules-Verne en haut de la Tour Eiffel ou encore les boutiques Van Cleef & Arpels), présente une nouvelle lecture du prieuré Saint-Lazare, jadis dédié au repos des religieuses. Aujourd’hui hôtel 4 étoiles, le souvenir des rigueurs monastiques fait écho à un design très contemporain. « Ce que nous proposons à Fontevraud n’est pas une expérience d’hôtel et de restaurant classique, mais un voyage qui prolonge et réinvente l’histoire de Saint-Lazare ». La spiritualité y est saluée, la pierre de tuffeau perpétuée, le haut de gamme convoqué. 

Fontevraud L'Hôtel | Comment est l’hôtel ?

Dès l’entrée, un parfum d’encens donne le ton. Il a été « designé » spécialement. « Fontevraud L'Hôtel » doit faire pendant à « Fontevraud L'Abbaye » ! Idem pour les meubles en chêne massif. Les rideaux sont d’une toile couleur de bure, les lumières douces. Épure et sobriété mettent en exergue les murs millénaires. Un bar s’est installé dans la chapelle du prieuré, pour un apéritif aux fines bulles de Saumur… ou une tisane aux herbes du jardin. Il se prolonge dans la salle du chapitre par « Le Restaurant », articulé autour d’un jardin cloîtré. De larges panneaux muraux en tissu et des luminaires sculpturaux aux formes incurvées participent au confort sonore. Des sièges évoquent les bancs d’origine en pierre. Le repas commence avec le rituel de la soupe et du pain sec (revisité évidemment), rappelant l’austérité des repas des moniales. 

Et les chambres ?

Déjà emblématique de la Vallée de la Loire, l'hôtel flambant neuf offre 54 chambres, entre 18 et 24 m², aménagées elles aussi de façon à respecter le lieu. Si elles sont décorées sur le même modèle, aucune n’est semblable, chacune s’adapte aux courbes des espaces. La palette est neutre et apaisante, beige rehaussé par la lumière naturelle. Elles ont toutes vue sur les jardins. Bois clair, acier noirci, laine et lin, lignes strictes et encombrement réduit dégagent une atmosphère intimiste. On fait l’expérience de l’essentiel, à l’image d’une cellule monastique… avec le chic en plus. La télévision est dissimulée derrière un panneau d’acier aux allures de tableau contemporain, la tête de lit inclinée et monumentale. 

La chambre à booker ? 

Une des 5 chambres familiales (35 m2) en rez-de-jardin. Elles permettent un accès immédiat et privilégié à la nature. Exposée plein Est, on jouit des premiers rayons de soleil dès le réveil.
 

Ce qui fait la différence ? 

Après la fermeture au public, en tant que client de l’hôtel on peut se promener seul et sans limite dans l’enceinte monastique, découvrir sur fond de ciel étoilé ou au clair de lune des peintures murales du XVIème siècle, la cuisine romane où l’on fumait les saumons de la Loire, Aliénor d’Aquitaine endormie dans l’église abbatiale … 

C’est où ? 

En Saumurois, le terroir du Saumur-Champigny qui vieillit dans des galeries creusées jadis pour extraire le tuffeau. On en a fait des caves, bordées de maisons troglodytes. Un monde presque souterrain et un art de vivre. A bord de son Combi, Karine nous propose une balade délicieusement vintage, et pleine de surprises ! Au bout de la route, les chevaux du célèbre Cadre Noir. Attirés par le prestige des lieux, on vient du monde entier voir les écuyers, vêtus de noir, enchaîner les figures, le dressage, la « reprise » … 

Ce qu’il faut retenir 

Dormir dans le silence serein de l'Abbaye est la promesse de l'hôtel. « Mise au jour » en intégrant un style et un confort contemporains sans endommager le « tissu » d’origine, Fontevraud L’Hôtel est une halte « royale » pour ceux qui jugent que paix et quiétude sont des ingrédients essentiels. 
 

5 choses que l’on a aimées à Fontevraud L’Hôtel

• Le souci du détail poussé à son paroxysme dans un monument inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.
• Le souvenir des rigueurs monastiques, mais le confort moderne. 
• Se promener seul à la tombée de la nuit dans l’imposante cité-Abbaye … Instant intime et magique.
• Le nouveau musée d’art moderne dans le bâtiment de la Fannerie. Sur trois étages, plusieurs centaines de peintures et sculptures issues de la Donation Martine et Léon Cligman sont exposées. Des œuvres de Toulouse-Lautrec, Degas, Rodin, Derain ou Buffet, et des pièces monumentales de Germaine Richier, l’une des figures majeures de la sculpture moderne.
• La cuisine du Chef Thibaut Ruggeri, une étoile au Michelin, empreinte de poésie et de mystère. Son credo : « concilier le beau avec le bon ». Tous les produits sont frais et locaux, le chef profite du potager et des ruches de l’Abbaye. Un menu « Lune » est renouvelé à chaque cycle de l’astre.