Notre avis sur Ultimate Provence, le domaine qui marie vin, design et art de vivre

Le pitch | UP | Ultimate Provence, la vigne comme fil conducteur

À quelques minutes du village de La Garde-Freinet, en lisière de la plaine des Maures, Ultimate Provence (propriété de la collection d’hôtels du groupe MDCV, qui possède également les Château de Berne et Château Saint-Roux), prend place dans un paysage brut, fait de vignes anciennes, d’oliveraies et de pins parasols. Loin du littoral saturé et des bastides attendues, ce domaine de 46 hectares blotti dans la nature sauvage de l’arrière-pays varois, propose une vision résolument contemporaine de l’hôtellerie en Provence. Ici, la vigne n’est pas un décor de carte postale mais un fil rouge qui structure les espaces, inspire la table et imprime son tempo à l’expérience. Une adresse à part, entre Saint-Tropez et la Provence intérieure.

Vue d'ensemble ? L’anti-mas provençal

On arrive par une route discrète bordée de ceps. Pas d’enseigne criarde, juste deux lettres XXL couleur mandarine incrustées dans une façade à la chaux bleu ciel : UP. À mi-chemin entre la garrigue et la galerie d’architecture, Ultimate Provence impose d’emblée son esthétique. Pensé par le duo Humbert & Poyet, le domaine casse les codes sans les renier tout à fait : un chai traversant en inox brossé donne le ton, les bâtiments alternent béton brut, cuir, laiton et marbre Calacatta. Le lobby, réchauffé par une cheminée en métal vieilli, donne accès à un bar-bibliothèque où le cannage et le chêne jouent les contrastes. Plus loin, une salle de dégustation toute en lignes nettes prolonge l’esprit du lieu.

Sur le toit, un vaste rooftop sous pergola devient, aux beaux jours, le cœur battant du domaine : clapotis d’une fontaine, tables en marbre, coucher de soleil sur les vignes. À perte de vue, les bras noirs des ceps plantés en 1956 côtoient les oliviers et les lavandes. On ne relève aucune faute de goût dans ce décor sur la route des vins de Provence.

Des chambres entre fibre naturelle et couleurs affirmées

34 chambres et appartements répartis dans deux ailes : 15 côté hôtel, 18 en résidence. Partout, le même sens du détail : papiers peints en lin tissé, chevet en argile et faïence émaillée, mobilier en cannage, têtes de lit framboise capitonnée, murs couleur lichen. Une palette sobre et texturée qui reprend les teintes du paysage alentour. Certaines chambres s’ouvrent sur la piscine, d'autres offrent une vue plus large sur les vignes. Le matin, le pain, les brioches et les viennoiseries arrivent encore tièdes, pétris à la main par Géraud Fleuri, boulanger du Château Saint-Roux, à partir d’un levain naturel au raisin. 

La chambre à réserver ? La chambre 5 au rez-de-jardin avec une grande terrasse à l’abri des regards indiscrets mais avec un accès direct vers la piscine.

La table | Une cuisine solaire et locavore

Le soir, lorsque la lumière s’adoucit sur les vignes, c’est vers le rooftop que l’on gravit quelques marches. Là, au milieu des lignes de marbre, des structures métalliques et des vases d’oliviers, on commande un verre de rosé UP frais, et une sélection de tapas aux accents provençaux. Ceviche de daurade, tomate burrata ou saumon mariné, servis avec cette légèreté qui sied aux fins de journée sans heure. Juste à côté, le restaurant de Provence ouvre ses portes sur la terrasse, dans une ambiance feutrée que soulignent les poutres en bois blond et les banquettes de cuir vert sauge.

Aux fourneaux, le chef compose une cuisine qui prend la Provence au sérieux, sans en faire un cliché de carte postale. Produits locaux et circuits courts : gnocchis à la daube, raviole au pistou, asperge et fromage de brebis, les assiettes arrivent soignées, bien construites, mais certaines gagneraient à oser un assaisonnement plus franc, comme si la recherche d’équilibre retenait parfois un peu trop l’élan.

L’offre bien-être | Une parenthèse active et apaisante

Pas de spa format palace, mais malgré tout une approche autour du bien-être, qui tient la route. Sous les pins, une piscine rectangulaire bordée de pierres blondes et de bains de soleil carmin invite à une lézarde contemplative, avec les collines en toile de fond. Un peu plus loin, dans une clairière de graviers, un sauna en bois en forme de barrique diffuse sa chaleur sèche sous le ciel de Provence. Au spa, les soins sont signés Yon-Ka Paris, pionnière française de la phyto-aromathérapie depuis 1954, à base d’huiles essentielles (lavande, thym, cyprès…) appliquées par des mains expertes. Et pour prolonger l’effet, des séances de yoga en extérieur sont organisées à la lisière des vignes, dans une ambiance simple et dénuée de tout folklore. On peut aussi grimper sur un VTT pour explorer la Plaine des Maures ou s’essayer au padel sur un terrain flambant neuf. Du mouvement, du calme, un peu de sueur et beaucoup d’air : tout ce qu’il faut pour se reconnecter

5 choses que l’on a aimées à Ultimate Provence

• La traversée du chai comme seuil initiatique
• La cohérence visuelle signée du duo d'architectes monégasques Humbert & Poyet
• Les petits-déjeuners avec pain et viennoiseries croustillantes « fait maison »
• La piscine aux dimensions généreuses, où chacun trouve sa ligne sans jouer des coudes.

À voir, à faire dans l'arrière-pays varois 

• À quelques minutes d’Ultimate Provence, le Château Saint-Roux cultive un art de vivre terrien : potager de 3 800 m², boulangerie où l’on découvre le pain façonné sur place, dégustations guidées par un œnologue passionné, mini-ferme où les enfants croisent chèvres, ânes et lapins. On vient pour une visite, on reste pour l’odeur addictive du pain chaud, le goût des tomates anciennes et le silence entre les oliviers.
   
• Un peu plus loin, les sentiers de la Plaine des Maures dessinent un paysage de maquis, de pins parasols et de chênes-lièges où l’on pédale en VTT ou l’on marche en solitaire. Le matin tôt, les chemins sont encore humides, les cistes embaument et les tortues d’Hermann croisent parfois le pas des randonneurs. 
   
• Puis cap sur les villages alentour. Cotignac, qu’on aimait pour son charme discret, s’est hissé bien haut sur les radars touristiques. En été, il devient presque impossible d’y flâner sans jouer des coudes. On lui préfère désormais Le Thoronet, pas seulement pour son abbaye cistercienne majestueuse, mais pour les chemins tranquilles qui l’enlacent, entre vignes, figuiers et pierres moussues. À Entrecasteaux, le temps semble suspendu autour d’un château en calcaire blond. Les ruelles y restent fraîches, même au plus fort de l’été, et les ateliers d’artisans se dévoilent derrière une porte entrouverte. Plus loin, Correns, autoproclamé premier village bio de France, cultive une belle énergie souterraine : potiers, vignerons, artistes… ici, tout respire le local, l’essentiel.

Quand partir à Ultimate Provence ?

De mai à octobre pour profiter du rooftop et de la piscine, mais l’hiver offre une lumière magique et des tarifs plus doux.

L’hôtel est-il kids friendly ?

Oui, mais l’ambiance reste plus adulte : calme, raffinement, et pas d’aires de jeux à l’horizon.

Peut-on visiter le chai ?

Oui, des visites guidées (1h30) et dégustations thématiques sont proposées très régulièrement, sur réservation.