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David UkaleqDavid Ukaleq, Le mercredi 06 mai 2015
Food

On a testé (et aimé) la Brasserie des Haras à Strasbourg

L’ouverture de la brasserie et de l’hôtel des Haras fin 2013, sur le site classé monument historique des Haras Nationaux de Strasbourg, avait fait sensation. Yonder a enfin testé cette brasserie hors normes et vous livre ses impressions.
  • Vue du bar et de l’escalier depuis le premier étage.
    Vue du bar et de l’escalier depuis le premier étage.
  • La grande cour vue de nuit, où s’exerçaient autrefois les chevaux des haras. La brasserie occupe le bâtiment de droite.
    La grande cour vue de nuit, où s’exerçaient autrefois les chevaux des haras. La brasserie occupe le bâtiment de droite.
  • Le cigare « Cuba Libre », une des stars de la carte... des desserts.
    Le cigare « Cuba Libre », une des stars de la carte... des desserts.
  • Le bar et le majestueux escalier dessiné par Join et Manku.
    Le bar et le majestueux escalier dessiné par Join et Manku.
  • L’entrée de l’hôtel des Haras, en face de la brasserie.
    L’entrée de l’hôtel des Haras, en face de la brasserie.
  • La très impressionante charpente.
    La très impressionante charpente.
L'imposante bâtisse du 18ème siècle a servi d'écurie aux haras nationaux jusqu’en 2005.

Les anciennes écuries des haras nationaux

Si la Brasserie des Haras fonctionne en tandem avec l'hôtel du même nom, elle attire une clientèle bien plus large que celle du très élégant boutique hotel (55 chambres) du même nom. Ne serait-ce que parce que le nombre de couverts (160, plus les tables du bar) et l'espace immense occupé par l'établissement la placent bien dans la catégorie brasserie. Une brasserie bien spéciale cependant.

En raison du lieu d'abord. L'imposante bâtisse du 18ème siècle a servi d'écurie aux haras nationaux jusqu’en 2005. Aujourd’hui le rez de chaussée est essentiellement occupé par l'espace bar de l'établissement, dont la forme ovale répond à celle du majestueux escalier en courbe au pied duquel il est situé.‎ A droite de l’entrée la cuisine ouverte, qui s’habille comme le bar de panneaux en métal brut, forme un îlot circulaire dans lequel s’active la brigade de cuisine dirigée par le chef François Baur. À l’autre extrémité de la vaste salle un miroir surdimensionné accroît encore la sensation d’espace.‎

Une architecture intérieure spectaculaire, à la hauteur du prestige des lieux 

Mais, à moins d’opter pour la terrasse, la plupart des convives seront invités à se rendre au premier étage, qui servait autrefois de grenier à foin, et abrite maintenant pas moins de 120 couverts. Un coup d’oeil vers le haut et l’on découvre une charpente en bois à la hauteur vertigineuse, l'élément le plus spectaculaire de l'architecture d’origine.

Pour autant, et c'est là le génie de cette réalisation signée par le duo Jouin-Manku (à qui on doit par exemple le bar et le restaurant du Mandarin Oriental Paris) et lauréate du "Best Overall Restaurant Design" 2014, on ne se sent pas perdus au milieu de cette brasserie aux volumes superlatifs. Car c’est dans une ambiance nettement plus intime que ne le suggère les dimensions du lieu qu'on pourra apprécier un dîner à deux.

Grâce à la lumière tamisée que diffusent des luminaires aux lignes épurées mais aussi grâce à l’astucieuse disposition en alcôve des tables de la partie centrale.‎ De même, une partie des couverts sont servis dans une sorte de "yourte" géante en cuir de selle, qui forme une véritable salle dans la salle. L’ensemble de l’architecture est caractérisé par un subtil équilibre entre douceur des courbes et rigueur des poutres et autres éléments rectilignes.

  • Le premier étage de la brasserie. On devine la yourte en cuir à l’arrière-plan.
  • Une des alcôves avec son élégante banquette en cuir de sel.
  • Les tables latérales, parfaites pour des groupes plus nombreux.
  • La cuisine ouverte où s’active la brigade du chef François Baur.
C'est toutefois le "Cuba Libre" Davidoff qui a été LA découverte de la soirée. Et pourtant non, il n’y a pas de fumoir dans la brasserie...

Dans l'assiette, une belle cuisine de brasserie contemporaine...

Mais assez parlé du cadre, que vient-on y manger ? La carte propose un mélange de cuisine typiquement alsacienne (filet de sandre au riesling, choucroute garnie) et de plats plus classiques et généralistes (carré d'agneau, goujonnettes de sole). Les prix de la carte du moment s'échelonnent entre 19€ (cuisse de poulet fermier) et 28€ (sole, entrecôte) pour les plats, et entre 14 (tête de veau) et 21 (foie gras) pour les entrées qui comptent en outre des tartes flambées en-dessous de 10€.

Un peu cher pour une brasserie ?  Soyons clairs, la cuisine est à celle d'une brasserie traditionnelle ce que le design de l'endroit, sobre et terriblement élégant à la fois, est à la rusticité originelle des haras. D'abord elle met en valeur des ingrédients premium : aussi bien la viande du Burger d'agneau aux épices d'orient que les goujonettes de sole étaient de première fraîcheur, la cuisson parfaitement maîtrisée. Quant aux recettes, pas de sophistication inutile mais des touches originales et un raffinement qui sont ceux d'une catégorie au-dessus.

Comment s'en étonner quand on sait que la carte est inspirée par Marc Haeberlin, chef de la célèbre Auberge de l'Ill (3* au Michelin) ?

 

La tarte flambée à la truite fumée s'agrémente d'oeufs de poisson volant - et n'a pas grand chose à voir avec celle qu'on a mangé dans un café lambda pour ...  2€ de moins! L'anguille tiède légèrement fumée, vers laquelle on ne se serait pas forcément précipitée mais que le maître d'hôtel nous a (chaudement !) recommandée a immédiatement emporté notre adhésion. Une salade impeccablement assaisonnée surmonte l'anguille à la chaire parfaitement tendre, un poisson décidément sous-estimé. On comprend pourquoi cette entrée est à la carte depuis l'ouverture. Le risotto au fenouil, et son jus safrané, qui accompagnait les goujonnettes de sole ferait, servi individuellement, un excellent plat.

Côté boissons on est restés sages, nous contentant d'un kir crémant égayé d'une touche de sureau et d'un rosé "Baux-de Provence - Domaine des Terres Blanches" qui, à 4.90€‎ le verre, est une excellente affaire. Là encore, sans commune mesure avec le rosé médiocre bu la veille dans un restaurant à la cuisine par ailleurs honnête. Mais ceux qui voudront faire un repas plus arrosé n’auront aucun mal à trouver leur bonheur : la carte des vins élaborée par le sommelier Serge Dubs est particulièrement bien fournie.

... et un dîner qui finit en apothéose

C'est toutefois le "Cuba Libre"  Davidoff Grand Cru numéro 3 qui a été LA découverte de la soirée. Et pourtant non, il n’y a pas de fumoir dans la brasserie... C'est à la carte des desserts que figure ce chef d'œuvre d'inventivité.

On ne veut pas trop en dire pour ne pas ravir à nos lecteurs l'effet de surprise. Mentionnons seulement que l'arôme  bien spécifique du parfait provient d'un vrai cigare Davidoff qui a été infusé dans le lait. Pour le reste, tout se mange dans ce dessert glacé qui n'est pas seulement une prouesse visuelle mais un vrai délice pour les papilles.‎ "Sauf l'ardoise et le verre" précise le maitre d'hôtel. Car ce dessert viril s'accompagne d'un verre au contenu non moins étonnant.

  • La tarte flambée à la truite fumée qui s˚agrémente d’une crème de betterave et d’oeufs de poisson volant.
  • L’anguille tiède légèrement fumée se dissimule sous un fin croûton surmonté d’une rafraîchissante salade.
  • Burger d’agneau aux épices d’Orient.
  • Le cigare « Cuba Libre », excellente surprise de cette soirée.
Les + de la Brasserie
  • La terrasse pour profiter des soirées d’été
     
  • Le bar et sa carte de tapas qui emprunte largement à celle de la brasserie
Pratique

Brasserie Les Haras

Ouvert tous les jours de 12h à 14h et de 19h à 22h
​Tapas de 19h00 à 22h00

23 rue des Glacières
67000 Strasbourg - France

Tél: +33 3 88 24 00 00
Site Web

 

Visite virtuelle

Le site de la Brasserie propose une visite virtuelle en 3D étonnante de réalisme. Mais peut-être vaut-il mieux patienter jusqu’à une visite bien réelle pour garder intact le plaisir de la découverte...