Que faire à Grenoble et ses environs pour un week-end de 2 ou 3 jours
En panne d'inspiration pour un week-end dernière minute ? À 3h à peine de Paris par TGV, Grenoble mérite bien son surnom de Porte des Alpes. Cernée par les montagnes, la ville compte même dans son périmètre urbain l’extrémité du mont Rachais, surplombant à près de 500m la rivière Isère. Point d’intérêt majeur pour une visite, Grenoble ne doit pas masquer les attraits de ses environs : du Voironnais au bord du lac de Paladru en passant par les incontournables destinations du Vercors, de la Chartreuse ou du Grésivaudan, un séjour isérois est promesse de nature XXL et d’émotions gustatives à l’avenant. Bonnes chaussures et appétit de rigueur ! Suivez le guide lors de ce week-end de 2 ou 3 jours à Grenoble et ses environs.
Que faire à Grenoble : vendredi
15 h 15 - Arrivée à Grenoble
Pour débuter ce week-end à Grenoble, on pose ses valises à proximité immédiate de la gare (5 minutes) à la Maison Barbilllon, un hôtel à Grenoble jouant sur une ambiance rétro modernisée. On le constate dès le lobby, dans lequel se prend d’ailleurs le petit-déjeuner. Autre détail emprunté au passé : ce tableau où le réceptionniste décroche puis raccroche la clé (non magnétique) de votre chambre. Pas d’inquiétude pour votre heure de retour : il y a toujours quelqu’un à la réception, 24h/24.
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Hôtel à Grenoble © Hôtel Maison Barbillon
Profitez-en pour vous balader en ville. Grenoble est une ville étonnamment plane malgré sa situation “montagnarde”. On y marche aisément, mais vous pouvez aussi emprunter un vélo en libre service avec un pass journalier ou le réseau des transports en commun Réso M et ses trams. De nombreux musées du Département sont gratuits — dont celui de l’Ancien Évêché qui présente un parcours permanent et des expositions temporaires. On a grand aussi avantage à visiter le Couvent Sainte-Cécile, siège des éditions Glénat mais également lieu patrimonial abritant des expositions. La prochaine est consacrée à Mickey.
Hôtel Maison Barbillon,
10 rue Louis Barbillion, Grenoble,
48 clefs, prix à partir de 70 euros la nuit
18h30 - Dans les Bulles
L’un des plus anciens téléphériques urbains au monde est grenoblois et bientôt centenaire ! Si depuis 1934, il dessert le Fort de la Bastille dominant la ville au sommet du mont Rachais en enjambant la rivière Isère, le design si caractéristique de ses cabines sphériques ne date que 1976. Baptisées les “Bulles”, elles sont aujourd’hui un symbole de la ville — au même titre que la Tour Eiffel pour Paris. Animées d’un mouvement continu, elles constituent un moyen de locomotion aussi spectaculaire que rapide pour accéder à la Bastille puisque six minutes suffisent pour se hisser des quais à la gare d’altitude. À la nuit tombante, le voyage est impressionnant et récompensé à l’arrivée par une vue de la plateforme panoramique sur l’ensemble la ville… et même au-delà.
Téléphérique de Grenoble
Quai Stéphane Jay, Grenoble
6,50 euros l’aller ; 9,60 euros l’aller-retour
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Que faire à Grenoble : Les Bulles © DR
19h - Un dîner au sommet Chez Le Pèr'Gras
En 2026, la famille Gras célèbrera 130 ans d’accueil dans sa ferme devenue auberge puis restaurant à Grenoble comptant au nombre des totems isérois. Qui n’a jamais gravi la Bastille pour aller y savourer son authentique gratin dauphinois ne peut revendiquer d’être un vrai Grenoblois. À la tête de l’établissement, Laurent Gras entretient avec soin ce précieux patrimoine. Et s’il cultive la nostalgie, c’est pour qu’elle produise de nouveaux rameaux. Ainsi a-t-il planté à flanc de coteau 1,5 ha de vignes (cépages Verdesse et Chardonnay), là où ses aïeux la cultivaient, donnant naissance aux seuls vins authentiquement grenoblois. Pour l’instant, la récolte étant modeste, il n’est servi qu’à sa table mais la parcelle devrait dans les prochaines années accueillir de nouveaux ceps.
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© Chez le Pèr’Gras
En attendant, il faut goûter à la cuisine très soignée de la maison, inventive sur des classiques un peu rebattus. On a pu le constater avec l’(éphémère) Menu des vendanges à 49€ proposant notamment une caille « Princesse » en deux cuissons (cuisses confites, suprêmes snackés, jus au raisin) sur purée de potimarron et tombée de blette. Ou encore un œuf bio effectivement parfait, purée d’artichauts marié à une poêlée de champignons de saison. Bien entendu, il y avait les deux incontournables : le gratin dauphinois à l’ancienne et la vue unique sur Grenoble. On resterait volontiers, mais il ne faut pas jouer les Cendrillon : la dernière Bulle descend à minuit.
Chez le Per’Gras
90 chemin de la Bastille, Grenoble
Menu du marché à 36 €
Menu du Per'Gras à 73 ou 78 €
Que faire à Grenoble : Samedi
Entre Voironnais et Vercors
9h - On prépare son casse-croûte
Avant de partir pour la journée, anticipons le pique-nique du déjeuner. En sélectionnant les meilleurs produits locaux chez des artisans de confiance, un sandwich se transforme en festin inoubliable. Pour le pain, rendez-vous au Habert du Pain (7 rue Millet, Grenoble), une boulangerie bio coopérative autogérée qui travaille avec des levains naturels. Un bon pain de campagne avec ou sans graine fera l’affaire — et vous pourrez vous laisser tenter par les cookies chocolat-noix pour le dessert. Côté charcuterie, le visite de courtoisie à Lolo le butcher rock’n’roll de Rebeefez-vous (2 rue Président Carnot, Grenoble) s’impose : vous y trouverez des jambons, saucissons, mortadelles, voire des plateaux complets pour être sûr de ne manquer de rien. Enfin, rayon fromage, pourquoi ne pas passer par Les Alpages (4 rue de Strasbourg, Grenoble) ? Le MOF Bernard Mure-Ravaud et son équipe proposent 150 variétés de fromages dont du beaufort d’alpage ou de la tomme à la Chartreuse. Difficile de ne pas succomber à la tentation d’en prendre plus de trois… et de ne pas commencer le déjeuner avant l’heure !
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Bernard Mure-Ravaud MOF © Fromagerie Les Alpages
10h - À la reine de la réglisse
Si cette maison est discrète, elle dispose de fondations aussi solides que les contreforts du massif de la Chartreuse où elle s’est implantée. Créée en 1898 par Noël Perrot-Berton comme substitut aux boissons alcoolisées (dont les cheminots étaient alors un peu trop friands), l’Antésite est à l’origine un extrait ultra-concentré de réglisse et d’anis 100 % naturel — et sans sucre ajouté — à diluer dans l’eau pour l’aromatiser et en augmenter le pouvoir rafraîchissant. 130 ans plus tard, l’entreprise qui suit toujours les méthodes Perrot-Berton se diversifie dans l’extraction et la production de jus, déclinant sa recette à de nombreux parfums sans abandonner celui des débuts. Elle élargit même son offre au tournant des années 1990 en fusionnant avec la société Noirot, spécialisé dans les sirops et spiritueux.
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Réglisse Antésite © Vincent Raymond
La fabrique n’accueille pas (encore) le public pour des visites, mais il dispose d’une jolie boutique où goûter les produits et les acquérir à prix d’usine.
Antésite
960 route de Grenoble, Coublevie
11 h - Voiron et ses deux temples sacrés
Ils se font face à face cours Senozan : l’une est voué aux nourritures spirituelles, l’autre aux délices des papilles. Commençons par l’église Saint-Bruno… que tout le monde appelle ici la Cathédrale bien qu’elle ne soit pas siège d’un évêque. De style néogothique, l’édifice en possède de nombreux attributs : deux clochers et leurs flèches, des vitraux spectaculaires (dont une rosace ornant la façade), un grand orgue… Mais le plus étonnant est de se dire qu’il a été bâti en moellons et que ses éléments décoratifs ont été réalisés en ciment moulé. Cette grande innovation de la fin du XIXe siècle a contribué au classement de l’église au titre des monuments historiques.
En face, ne manquez pas de faire une halte à la chocolaterie Bonnat. Si Stéphane Bonnat a déménagé en 2022 sa production à Saint-Étienne-de-Crossey — dans une nouvelle usine dont la façade aux effets moirés évoque une plaque de chocolat géante —, la boutique ouverte par l’aïeul Felix Bonnat en 1884 n’a pas changé d’adresse. Elle demeure un sanctuaire pour les palais amateurs de cacao : on peut certes y choisir des chocolats pour garnir un ballotin (dont les emblématiques Pavés), mais on y trouve surtout cette fantastique collection de tablettes, ce festival d’émotions gustatives que sont les Grands Crus.
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Bonnat Chocolatier © Vincent Raymond
Stéphane Bonnat fait partie de ces (trop) rares chocolatiers à travailler bean to bar (de la fève à tablette) ; il est également cultivateur de fèves et donc maîtrise la chaîne de A à Z. Globe-trotteur, il sélectionne les meilleures variétés dont il sublime les qualités par un insolent travail et un strict respect du produit : rien d’autre que du cacao et du sucre. Le résultat en bouche ? Une finesse fondante à se damner et la compréhension gustative des terroirs : Haïti, Selva Maya, Cusco, Les Sirènes…
N’hésitez pas pour finir à jeter un œil (gourmand) aux gâteaux de voyage qui, comme leur nom l’indique, patienteront sagement dans vos bagages avant d’être savourés.
Bonnat Chocolatier
8 cours Senozan, Voiron
Site web
12h30 - Direction le Vercors
Vous lorgnez depuis le début de la matinée sur votre pique-nique ; il est temps de lui faire un sort ! Et pour le dessert, même si vous avez craqué pour les cookies, on est sûr que vous croquerez aussi un peu de chocolat Bonnat — c’est humain. Mais le plus délicieux dans tout cela, n’est-ce pas de savourer ces mets d’exception au milieu du panorama du Vercors ?
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La Molière © OTI
Si la météo le permet, montez ensuite au parking de la Molière pour une petite randonnée sur le plateau et l’alpage éponymes. Le circuit, facile, de 5km s’accomplit en 90 minutes et passe par le gite de la Molière, le Pas de l’Ours (1649 m), Charande (1709 m, point culminant d’Autrans) ainsi que le Pas du Tracolet (1647 m).
16h - L'Entropie
Il n’y a pas que la Chartreuse en Isère ; le Vercors existe aussi ! C’est dans ce massif que Léa et David sont venus en 2021 donner un nouveau sens à leur vie, plus proche de leurs convictions, en fondant une distillerie au nom trahissant leur passé d’ingénieurs : L’Entropie. Une distillerie « sauvage » comme les plantes qu’ils prélèvent dans la nature environnante lorsqu’ils ne les sélectionnent pas dans les petites exploitation bio des alentours ; une distillerie artisanale, enfin, dont Monique est la reine.
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L’alambic Monique de la distillerie L’Entropie © L’Entropie
Monique ? Leur alambic en cuivre de 153 litres, un véritable bijou, leur permet d’extraire la quintessence aromatique des plantes pour créer des liqueurs apéritives ou digestives, ainsi que des alcools inspirés par les saisons et la nature. Si leur (al)chimie vous intéresse, ces pédagogues dans l’âme organisent des visites et des ateliers découvertes. Ajoutons qu’il proposent parfois aussi des sessions d’escape game dans leur distillerie.
L’Entropie
540 route de Méaudre, Autrans-Méaudre-en-Vercors
Site web
20h - Dîner dans une belle étoile : Asterales
Les Asterales sont un ordre de plantes — parmi lesquelles figurent le tournesol, le topinambour, l’immortelle ou la campanule — ayant toutes des fleurs en forme d’étoile. Asterales est aussi le nom (bien choisi) du restaurant étoilé de l’Hôtel du Golf à Corrençon-en-Vercors, un hôtel idéal pour un week end nature, où Ludovic Nardozza officie avec succès puisqu’il vient de décrocher son premier macaron, deux ans après sa prise de fonction. Un retour aux sources gagnant pour le Drômois : formé à Grenoble, il avait en effet fait ses débuts dans cet établissement il y a une dizaine d’années sous les ordres de Jérôme Faure, avant de partir chez Henriroux à Vienne. La famille Sauvajon, propriétaire des lieux, savait qu’elle visait juste en le rappelant pour présider aux destinées de leur table — d’autant qu’il possédait encore des connexions locales pour son sourcing.
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Astérales © Vincent Raymond
Dans un décor de bois couleur miel créant une ambiance ouatée et chaleureuse, le chef compose une cuisine à son image : sobre et délicate, sans tape-à-l’œil ni effet grandiloquent, nourrie de plantes et légumes de son jardin : comme beaucoup de sa génération, il croit aux vertus des circuits ultra-courts et tient à les utiliser au maximum — il a d’ailleurs installé des ruches. On ne tarit pas d’éloges sur le pain maison, ni sur son art d’accommoder triplement l’agneau de l’Isère (l’épaule fondante en pastrami et la selle grillée, aubergine cendrée, Paris frais et réglisse). L’accord mets-vins a l’intelligence de s’ouvrir aux bières : leur délicate amertume épouse à merveille l’agnolotti d’artichaut, poutargue et bouillon umami. Au passage, laissez-vous tenter à l’apéritif par le mocktail poire, gingembre et… topinambour. Asterales jusqu’au bout des pétales.
Pour prolonger le plaisir, on s’offrira la nuit sur place. Avec ses 22 chambres et suites ouvertes sur l’espace immense du Vercors et sa piscine extérieure chauffée, l’Hôtel du Golf est ce refuge idéal pour parachever l’instant de grâce vécu à la table d’Asterales.
Restaurant Asterales - Hôtel du Golf
784 route du Clos de la Balme, Corrençon-en-Vercors
Menu dégustation 125 € ; accord mets et vins 50 €
(fermé entre le 20 octobre et le 20 décembre)
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© Hôtel du Golf
Que faire à Grenoble (et ses environs) : Dimanche
Entre Voironnais et Grésivaudan
10h - Sur les rives du lac de Paladru
On l’appelle parfois le Lac bleu. Il a été immortalisé par le film d’Alain Resnais On connaît la chanson dans lequel le personnage d’Agnès Jaoui prépare une thèse sur les « chevaliers paysans de l’an Mil ». Ces derniers ont bel et bien existé, et l’on a retrouvé dans le lac de précieux vestiges témoignant de leur présence, ainsi que de celle de leurs prédécesseurs du Néolithique.
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Lac de Paladru © Vincent Raymond
Mis au jour par hasard dans les années 1970, ce patrimoine d’une richesse inestimable (pirogues, outils, armes…) a fort logiquement donné naissance au Musée archéologique du Lac de Paladru dont l’exposition permanente dévoile 600 pièces. Lieu de savoir et de mémoire, l’édifice est, ce qui ne gâche rien, un bel objet architectural dont les lignes se marient à merveille avec le cadre du lac. On ne résiste pas à la tentation d’aller flâner sur les rives ensuite, histoire d’admirer les reflets et d’imaginer les échos des générations passées.
MALP - Musée archéologique du lac de Paladru
51 rue du Musée, Villages du lac de Paladru
Site web
12h - Ambiance bistronomique à Charavines
À une jetée de bouchon de la pointe du lac de Paladru, l’Hôtel des bains, à Charavines, est, comme son nom ne l'indique pas, un restaurant familial devenu une institution locale au fil des générations — la troisième est dans les murs, en la personne de Martin Perino. Des murs chargés d’histoire et d’une déco chaleureusement vintage, qu’on peine presque à distinguer à l’heure du coup de feu : le restaurant possède une enviable clientèle d’habitués — on recommande donc de réserver en automne et en hiver, quand il n’est pas possible de profiter de son immense terrasse extérieure façon guinguette.
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LHôtel des bains © Pascale Cholette pour Isère Attractivité
Sur la carte changeant à chaque saison, on a testé et approuvé la Salade pour Laurence, d’inspiration asiatique. Croquant, acidulé et rafraichissant, ce mixte de chou chinois, mangue et gingembre est un cadeau de l’ancien chef Jérôme Faure, qui officia en 2003 et 2006 avant de partir à l’Hôtel du Golf (le monde est petit) où il fut étoilé. Autre plat signature de la maison, la joue de porc braisée (suivant la recette d’Éliane, la grand-mère) et l’indispensable gratin de ravioles. On trouve aussi un os à moelle à la croque au sel, des cuisses de grenouille ou un suprême de volaille cuit à basse température méritant l’intérêt. Une cuisine bourgeoise et traditionnelle, donc, mâtinée d’une touche de bistronomie. Mais la grande fierté des lieux réside dans ses caves (que l’on devine grâce à un sol en partie vitré au comptoir) abritant des milliers de flacons servis volontiers au verre pour assurer le meilleur accord mets-vin à chaque plat, ce qui porte l’addition à 50 € pour le déjeuner.
Hôtel des Bains
345 rue Principale, Charavines
Site web
16h - Domaine Giachino, une affaire de famille
Au pied du Granier mais aux frontières des Bauges (donc en lisière de la Savoie), les frères Giachino poursuivent l’aventure engagée par leur père et leur oncle : la reconversion d’une petite polyculture agricole familiale en exploitation viticole bio. En défendant plusieurs valeurs : la biodynamie et la réintroduction ou la préservation de cépages anciens et locaux.
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Les frères Giachino © Vincent Raymond
C’est ainsi que sur leurs 9 ha, ils cultivent désormais Mondeuse, Gamay, Persan, Roussette, et Jacquère, Pour se diversifier, ils ont créé un bar à vin qui, de mai à août, accueille concerts et foodtrucks. Ils envisagent également d'ouvrir des hébergements insolites dans les vignes. En attendant, ils organisent de très conviviales visites de leur domaine.
Domaine Giachino
89 chemin des Côtes, Chapareillan
Site web
19h - Une nuit au Col de Porte
Voilà le genre d’adresse que l’on s’échange uniquement entre amis de confiance, de peur qu’elle devienne trop courue et perde de son authenticité. On recommande d’y arriver l’automne en fin d’après-midi quand le soleil prodigue ses ultimes rayons sur Chamechaude : le point culminant de la Chartreuse semble alors fait d’or pur.
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Chamechaude Col de Porte © Vincent Raymond
Un bon présage. Perché au sommet du Col de Porte à 1326 m d’altitude, le Domaine de Rozan est le nouveau nom de l’Hôtel Garin ; il en constitue surtout la version améliorée, métamorphosée et éco-transformée sous l’impulsion de Denis Pommeray, le nouveau maître des lieux. De l’ancien, outre la silhouette, il n’a conservé que ce qui était valorisable et vintage ; l’intérieur est désormais confortable, chaleureux, spacieux… Enfin des chambres où l’on peut circuler ; enfin un balcon filant où l’on peut admirer le panorama et le crépuscule ! Aux neuf clefs de l’hôtel s’ajoutent un chalet et un gîte attenants, pensés pour accueillir les groupes ou les randonneurs dans des chambres partagées, histoire de retrouver l’expérience du refuge. Tout le monde se croise le soir au bar et au bistro panoramique où une formule entrée-plat-dessert (27 €) permet de savourer des spécialités montagnardes, où les fromages locaux sont en bonne position, y compris dans les crèmes glacées. Petit bonheur supplémentaire : le braséro extérieur qui permet au chef de concocter des crevettes snackées à tomber.
Bistrot et Domaine de Rozan
2446 route du Col de Porte, Sarcenas
Prix à partir de 120 euros la nuit
Site Web
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Domaine de Rozan © Vincent Raymond
Que faire à Grenoble et dans les environs : lundi
Une ultime boucle en Chartreuse
10h - Les caves les plus secrètes de Chartreuse
À l’image de nombreuses spécialités gastronomiques, le produit a supplanté la géographie dans l’inconscient collectif : la Chartreuse est ainsi pour beaucoup davantage un liquide à la couleur verte (ou jaune) caractéristique qu’un massif montagneux. Mais il ne faudrait pas que cette renommée oblitère l’histoire ni la tradition dont les moines chartreux sont dépositaires ; aussi la visite des Caves est-elle édifiante. Face à cet empire créé par un ordre parmi les plus stricts, il y a de quoi avoir le vertige.
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Caves de la Chartreuse © Vincent Raymond
A noter : les visites s’effectuent uniquement sur réservation visites@chartreuse.fr
Site touristique des Caves de la Chartreuse
10 boulevard Edgar Kofler Voiron
12h - Chocolaterie Sandrine Chappaz
À côté (mais pas dans l’ombre) de Stéphane Bonnat, Sandrine Chappaz a établi sa chocolaterie voilà une dizaine d’années à Saint-Laurent-du-Pont, où elle vient d’ouvrir une nouvelle boutique lui laissant davantage d’espace pour accueillir clients et visiteurs à l’occasion des ateliers-dégustations qu’elle anime. Apôtre du naturel et de la proximité, elle compose des ganaches aux herbes et aux plantes cueillies dans son jardin d’aromatiques ou dans la Chartreuse voisine : sa série éphémère Herbacée encapsule ainsi des parfums d’agastache, d’estragon du Mexique, de sarriette ou d’origan — dans l’esprit de ce que faisait Michel Richart. Naturellement, elle compose aussi avec les incontournables locaux (noix de Grenoble, Chartreuse…), toujours pur beurre de cacao, sans arôme ni colorant artificiel, ni conservateur. Ajoutons que Sandrine Chappaz excelle également dans la confection de pâtes de fruits pensées pour être dégustées avec des fromages : poire-lavande pour les bleus, pêche-noix pour les comtés, betterave rouge-romarin pour les brebis… Sa créativité n’a pas manqué d’intéresser les chefs des plus beaux hôtels de luxe — notamment Le Chabichou, hôtel à Courchevel Le Cheval Blanc ou Ursus…
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Sandrine Chappaz © Vincent Raymond
Chocolaterie Sandrine Chappaz
2 place Aristide Briand, Saint-Laurent-du-Pont
Site web
12h30 - La Correrie
Profitons du chemin pour effectuer une brève halte dans l’ancien monastère des Chartreux, reconverti en musée, afin d’admirer l’époustouflant paysage sublimé par l’automne. Jadis occupé par les moines — avant qu’ils ne se replient à quelques centaines de mètres plus loin, à l’écart du monde, pour recouvrer leur tranquillité. Ce site offre une parenthèse de calme sous la bénédiction des sommet environnants — le Grand Som et le Petit Som.
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La Correrie © Vincent Raymond
Correrie de la Grande Chartreuse
670 route du Désert, Saint-Pierre-de-Chartreuse
Site web
13h15 - Déjeuner à La Veyrie
À la lisière de la Chartreuse et du Grésivaudan, côté Belledonne, cet établissement de 120 couverts s’est installé dans une ancienne maison forte du XIe siècle, dotée d’une étrange tourelle, pièce rapportée du début XXe. Offrant une jolie vue panoramique sur les deux massifs (lorsque le ciel est dégagé), La Veyrie fait partie de la galaxie Pierre Pavy, l’atypique restaurateur grenoblois bien connu pour ses engagements humains (repas à 2 € pour les étudiants, aide à la régularisation de ses employés…) Sa marque, ici, ce sont par exemple quelques Unes de Charlie Hebdo encadrées dans le vestibule qui ne déparent pas avec la déco cosy-vintage très travaillée de la salle — ah, les cartes géographiques Vidal-Lablache !
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La Veyrie © Vincent Raymond
Restons dans les cartes avec celle de ce bistronomique (1 toque au Gault&Millau) qui s’évertue à valoriser les produits et producteurs du territoire. On a pioché dans le menu du Chef (à 55 €) une des nouveautés : le filet de truite (élevage Charles Murgat à Beaufort) gravlax à la Chartreuse avec des noix de Grenoble torréfiées. Parfait pour le poisson, délicat et tendre à souhait ; la noix est en revanche un peu assommée par les alliacées. Autre entrée automnale à savourer : la poêlée de champignons avec oeuf parfait. Demandez quelques champignons au vinaigre maison pour l’accompagner : ces pickles sont un petit délice. Ensuite ? Filet de bœuf et gratin dauphinois pour boucler la boucle avant une coupe de Chartreuse pour faire couleur locale. Prenez le temps…
Restaurant La Veyrie
Chemin de Pré Figaroud, Bernin
Site Web
16h45 - Retour à Grenoble… pour embarquer dans le TGV
Déjà le retour. La prochaine fois, on reviendra pour le ski. Ou pour la saison d’été, puisqu’il y a bien au moins quatre saisons en Isère…
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.
Le séjour explore Grenoble et ses environs.
Le train s’avère l’option la plus rapide pour s’y rendre au départ de Paris : 26 trajets par jour dont 5 directs par TGV.
Comptez entre 2h59 et 3h40 environ. Sur place, optez pour une voiture de location pour davantage de mobilité.


