
Notre road trip en Toscane d'une semaine, hors des sentiers battus
Fresque de collines verdoyantes, de vignes bien ordonnées et de bourgs médiévaux figés dans le temps, la Toscane incarne une certaine idée de l’Italie. Une image d’Épinal pour certains. Mais au-delà des incontournables que sont Florence, Pise ou Sienne, la région aux racines étrusques réserve de nombreuses surprises à qui prend le temps s'écarter des dits "incontournables". De Lucques, ancienne cité romaine ceinte de remparts aux sources sulfureuses de Saturnia, des villages discrets de la Maremme du Nord aux spectaculaires carrières de Carrare, un road trip en Toscane d'une semaine permet de se laisser le temps de la voir autrement. Un patrimoine discret mais bien vivant, que cet itinéraire vous propose d’explorer, loin des foules et des clichés qui prouve qu’au-delà de Sienne, le sud de la Toscane existe.
-
Notre itinéraire en Toscane hors des sentiers battus
Jour 1 du road trip en Toscane
16h - Atterrir à Pise
À moins de deux heures de vol de Paris, Pise constitue une porte d’entrée idéale vers la Toscane. Une fois les valises récupérées, rejoignez directement le comptoir des locations de voiture situé au sein de l’aéroport. On roule en direction de Florence, sur des routes sinueuses bordées de cyprès et de collines qui vous mèneront vers quelques-uns des plus beaux joyaux de la région.
Plus d'inspiration sur le site de l'office de tourisme de Toscane
18h - Faire son check in à Castelfalfi : un domaine toscan entre luxe contemporain et héritage rural
Une heure plus tard, Castelfalfi s'érige sur un domaine millénaire de plus de mille hectares. Perché à 270 mètres de hauteur sur la crête d’un ancien hameau, ce complexe cinq étoiles s’inscrit avec justesse dans le paysage vallonné de la Toscane centrale - entre vignes en terrasses, bosquets d’oliviers, et les rivières de Carfalo et de Roglio à perte de vue.
-
Poser ses valises à Castelfalfi lors d’un road trip en Toscane
L’hôtel de luxe en Toscane, fort de 146 chambres, se scinde entre deux bâtiments : un ancien entrepôt de tabac restauré et une aile contemporaine aux lignes sobres. Le studio milanais Caberlon Caroppi signe une décoration raffinée où matières nobles et détails soignés traduisent les couleurs de la région. Cuir, laiton, bois clair, couleurs chaudes et marbre structurent l’espace au luxe feutré, tandis que les baies vitrées laissent pénétrer la lumière et prolongent la vue vers la vallée. Côté bien-être, le spa avec piscine intérieure, extérieure et d'hydrothérapie, sauna finlandais et sauna bio, offre un moment de détente absolue. La salle de sport et le studio de fitness bien équipés se trouvent juste à côté.
-
© Castelfalfi
Au restaurant gastronomique Olivina, la cuisine célèbre sur nappe blanche les produits du terroir : risotto à la truffe, lasagnes minute faites sous vos yeux, tortellini ou encore filet de bar. Lors du repas, demandez à tester les 5 différentes huiles d’olive produites sur le domaine. Et pour un verre en fin de journée ou avant le dîner, le bar élégant Écrù prolonge l’expérience toscane au travers une mixologie à l’ancienne.
Castelfalfi
146 clés, à partir de 558 euros la nuit
Demander absolument une chambre avec vue
Località Castelfalfi, 50050 Montaione, FI, Italie

Jour 2 : Carrare et Lucques
9h30 - Grimper à Carrare
À une heure et demie de route de Castelfalfi vers le nord, Carrare lève le voile sur un décor spectaculaire. Accrochée aux flancs escarpés des Alpes Apuanes, la ville est dominée par ses célèbres carrières de marbre, entaillées dans la montagne jusqu’à plus de 1000 mètres d’altitude. Ce paysage minéral, presque lunaire, est pourtant bien réel. Depuis l’Antiquité, ce bassin unique au monde alimente sculpteurs et bâtisseurs à la recherche de la blancheur parfaite.
-
Carrare © Megan Andrews
Il y a des millions d’années, lorsque l’Europe et l’Afrique s’éloignaient sous l’effet des pressions tectoniques, un tapis calcaire formé de coquillages et de fragments organiques se transformait lentement en marbre. Devenue l’une des pierres les plus recherchées au monde, elle impressionne autant par sa pureté que par sa densité : chaque bloc extrait peut peser plusieurs tonnes — comptez environ 2,5 tonnes pour un seul mètre cube. Sous l’Empire romain, ces colosses minéraux étaient descendus à la force des bras jusqu’à la ville, puis chargés sur des chars. Au XVIIIe siècle, un chemin de fer industriel prit le relais : il s’est mué depuis en route panoramique. La ville elle-même en porte les traces : l’Académie des Beaux-Arts, toujours en activité, perpétue le lien entre Carrare et les arts, tandis que le bureau de poste entièrement construit en marbre souligne l'identité minérale de la cité.
Avec ses 75 carrières actives, Carrare vit toujours au rythme du marbre. Près de 900 ouvriers y travaillent directement, perpétuant un savoir-faire ancestral. Longtemps intensive — jusqu’à 6 500 tonnes de blocs extraits chaque année — l’exploitation est désormais strictement encadrée. Depuis 2015, un plan de régulation fixe un plafond à 30 millions de mètres cubes sur deux ans et interdit toute extraction au sommet des montagnes.
-
Carrare © Pierre Gautrand
Notre road trip en Toscane se poursuit dans la vallée centrale de Miseglia, avant de grimper vers la mythique carrière de Torano. C’est ici que Michel-Ange, en quête de perfection, venait choisir lui-même les blocs destinés à ses chefs-d’œuvre, dont la Pietà de la basilique Saint-Pierre. L’accès se fait par un tunnel creusé dans la roche, menant à la Galerie Ravaccione, encore en activité. Cette cathédrale minérale, d’une blancheur saisissante, impressionne par ses volumes. En son cœur, une fresque monumentale signée Ozmo — figure du street art italien — dialogue avec la pierre éternelle. Depuis les années 2000, les carrières de Carrare inspirent bien au-delà du monde de la sculpture. Le cinéma s’y invite régulièrement, attiré par la beauté brute du paysage. Quantum of Solace, volet musclé de la saga James Bond, y a tourné sa scène d’ouverture, tandis que The Brutalist, plusieurs fois primé, a immortalisé la carrière de Calacatta dans une lumière presque surnaturelle.
-
Carrare - itinéraire en Toscane hors des sentiers battus © Pierre Gautrand
12h - Déjeuner au village de Colonnata
Avant de redescendre, une halte s’impose à Colonnata. Ce village pittoresque est le berceau du célèbre Lardo IGP, un lard blanc mariné aux herbes, affiné plusieurs mois dans des cuves de marbre. Dégusté en sandwich rustique ou sublimé à la table d’un chef, il incarne à sa manière l’âme minérale et généreuse de ce territoire unique. Le petit village entouré de montagnes ne paie pas de mine mais constitue une halte de choix pour les gourmands !
15h - Arpenter Lucques : histoire et patrimoine d’une forteresse toscane
Souvent oubliée des road trip en Toscane, Lucques ou Lucca en v.o. déploie les fastes d’un passé deux fois millénaire. Cette cité toscane, fondée par les Romains et érigée en principauté sous le Premier Empire - mais jamais assujettie aux Médicis - conserve intacte la mémoire de ses époques successives. Élisa Bonaparte, sœur de Napoléon, y régna de 1805 à 1814, imprimant sa marque sur l’organisation urbaine et la vie culturelle. D’ailleurs, la gravure Libertas sur la porte d’entrée de la ville, perpétue sa volonté d’indépendance. Mais c’est à ses remparts que Lucques doit son unité et son caractère. Construits entre le Moyen Âge et la Renaissance, ces bastions demeurés inviolés ceignent encore aujourd’hui la cité, désormais convertis en promenade panoramique. Ils protègent un labyrinthe de ruelles, de clochers et de places dont certaines épousent le tracé elliptique des anciens amphithéâtres romains. Surplombant la ville, la tour Guinigi et ses chênes centenaires plantés au sommet, rappellent l’orgueil des grandes familles médiévales.
-
Lucques - Itinéraire en Toscane hors des sentiers battus
Lucques s’impose également comme une cité d’art sacré. L’église San Michele in Foro, avec sa façade ciselée et son crucifix millénaire, ou San Frediano, rehaussée d’une mosaïque byzantine, témoignent d’une ferveur religieuse intacte. Côté monuments civils, le Palazzo Pfanner et ses jardins à l’italienne ou la Place Napoléon, vaste esplanade bordée d’arbres, évoquent la grandeur aristocratique de la ville. Aujourd’hui, Lucca cultive avec élégance ses traditions – musicales, artisanales, gastronomiques – tout en s’ouvrant aux formes contemporaines. Berceau du compositeur Luigi Boccherini, elle cultive aussi un héritage musical vivant, célébré chaque été par le Lucca Summer Festival. Enfin, Lucca vit au rythme de ses événements culturels : le Lucca Comics & Games, plus grand festival de BD et de jeux vidéo en Europe après Tokyo, attire chaque automne des milliers de visiteurs.
19h - Diner et dormir au Grand Hotel Principe di Piemonte, splendeur balnéaire à Viareggio
Malgré son nom évoquant le Piémont, le Grand Hotel Principe di Piemonte, membre de The Leading Hotels of the World, tourne résolument le regard vers la mer. Situé à Viareggio, station emblématique de la côte nord de la Toscane, cet édifice de style Beaux Art des années 1920 incarne l’esprit des grands hôtels balnéaires européens du début du XXe siècle. Classé 5 étoiles, l’établissement séduit par son style néo-classique, son accès direct à la promenade maritime et ses chambres spacieuses. Les plus convoitées ? Celles dotées de balcons avec vue sur la plage. Au dernier étage, la piscine panoramique attire autant que la mer, entourée de bougainvilliers et de fontaines. Le spa, d’inspiration finlandaise et orientale, complète l’expérience de bien-être. Mais c’est avant tout par sa table que l’adresse assoit sa réputation : un bistrot en rooftop, une table gastronomique étoilée en soirée, et surtout un petit-déjeuner devenu légendaire, sacré meilleur d’Italie en 2025. Un conseil : gardez de l’appétit, car ce festin matinal dépasse de loin les standards du genre.
Grand Hotel Principe di Piemonte
48 clés, à partir de 480 euros la nuit
Piazza Giacomo Puccini, 1, 55049 Viareggio
Jour 3 : Aux alentours de Lucques
9h - Visiter la Villa Torrigiani
Cette nouvelle journée de notre road trip en Toscane d'une semaine commence tranquillement et c’est en compagnie de Vittoria Colonna, héritière du domaine, que l’on pénètre dans l’enceinte de cette propriété privée ouverte au public. Nichée dans la campagne lucquoise, la villa fut édifiée au XVIe siècle par la puissante famille Buonvisi, banquiers et marchands de soie ayant fait fortune à Lucques. Pour l’anecdote, le terme villa désigne au départ « un palais à la campagne ». Le bâtiment principal, dont la façade est ornée d’une quarantaine de statues, s’ouvre sur une large allée bordée d’arbres. À l’arrière, l’architecture adopte un style Renaissance plus dépouillé, témoignant de l’évolution stylistique du lieu. Les jardins à la française, aménagés au XVIIe siècle, sont l’œuvre du célèbre André Le Nôtre, qui y a appliqué les mêmes principes de symétrie et de perspective que dans les parcs royaux français. Les bassins, autrefois dédiés à l’élevage piscicole, reprennent les proportions exactes de ceux du parc de Versailles — un clin d’œil au raffinement de l’époque. Le parc, lui, déroule ses allées ombragées entre camélias napoléoniens, séquoias californiens et autres essences rares, plantées au XIXe siècle lors d’une ambitieuse campagne d’embellissement.
-
Villa Torrigiani © Pierre Gautrand
11h - Marcher dans les pas d’Élisa Bonaparte à la Villa Reale di Marlia
À un vol d’oiseaux de la Villa Torrigiani, la Villa Reale di Marlia demeure l’un des plus beaux témoignages de l’époque napoléonienne en Toscane. Acquise en 2018 par un couple suisse épris de patrimoine, elle a bénéficié d’une restauration méticuleuse étalée sur cinq années — un véritable travail d’orfèvre qui a permis de redonner son lustre à ce vaste domaine de 16 hectares. Cette élégante demeure du XVIIe siècle fut, au début du XIXe, la résidence d’été d’Élisa Bonaparte, sœur de Napoléon et princesse de Lucques. L’intérieur, resté fidèle au faste de l’époque impériale, conserve son mobilier d’origine, soigneusement préservé. Aujourd’hui, le premier étage de la villa peut être privatisé pour des événements. La visite se prolonge dans les jardins, entre allées ombragées et senteurs d’agrumes. On y découvre un verger de plus de 200 citronniers, un jardin espagnol traversé de petits canaux, ponctué de fontaines et d’hibiscus en fleurs, ainsi que deux chapelles, dont une orthodoxe.
Où manger ? Pour une pause déjeuner simple et agréable, la villa propose un kiosque au cœur des jardins, où savourer un sandwich ou un café, avec pour seule compagnie le chant des oiseaux et les parfums du parc.
-
Villa Reale di Marlia © Pierre Gautrand
16h - Faire un tour de la Rocca di Frassinello à Gavorrano
Posé au cœur des collines toscanes, ce domaine viticole pensé par le génie de Renzo Piano dialogue avec le paysage vallonné de la route des vins de Toscane. Son patio couleur terre de Sienne rappelle une piazza centrale baignée de soleil, tandis que son architecture épurée, à la fois discrète et fonctionnelle, évoque un ancien hameau remis au goût du jour : volumes bas, pierre, verre, acier et cette signature verte, couleur fétiche de l’architecte. Tout y est pensé pour épouser le relief, jusqu’à la vinification gravitaire qui respecte les rythmes du vin autant que ceux de la terre. Son chai spectaculaire, conçu comme un amphithéâtre de 50 mètres sur 50, renferme 2 000 barriques de chêne alignées avec une précision presque théâtrale. Sur 500 hectares, seuls 90 sont cultivés.
Un choix assumé pour préserver la biodiversité d’un sol exceptionnel mêlant argile, calcaire et gravier. Ici naissent des cuvées naturelles entre Italie et France : Merlot, Sangiovese, Vermentino — un mariage porté par des amplitudes thermiques idéales. Mais le vin n’est qu’un chapitre d’un récit plus ancien. À quelques pas du chai, une nécropole étrusque du VIe siècle avant J.-C. révèle neuf tombeaux aux longs couloirs, dont celui d’un couple. Et autour, la nature veille : à vingt minutes, le parc de l’Uccellina déploie ses étangs, ses dunes, ses oiseaux rares. L’été, les flamants roses s’y posent comme des éclats de ciel.
-
Visite des caves lors d’un road trip en Toscane © Rocca di Frassinello
20h - Dîner au restaurant Da Santarino à Follonica
Un petit restaurant italien comme on les aime, discret, sans chichi tourné vers la mer et la campagne. À la carte, une escalope milanaise servie dans les règles de l'art, des spaghetti alle vongole généreux en iode et une belle sélection de poissons du jour selon l’humeur du marché. En douceur, un tiramisu maison vient clore ce repas tout en simplicité — et en justesse.
Da Santarino
Piazza 24 Maggio, 21
ristorantesantarinofollonica.it
-
Da Santarino © Pierre Gautrand
22h - Dormir dans une chambre d’hôtes aux alentours
La nuit tombe sur la campagne toscane, et l’heure est venue de rejoindre son refuge. Dans la province de Grosseto, les chambres d’hôtes rivalisent de charme. A Scarlino, village médiéval perché sur un promontoire, Be Vedetta Townhouse propose un appartement deux pièces pour une immersion dans la vie locale. En quête de panorama grandiose ? Direction les hauteurs avec Le Relais et le Glamping Be Vedetta, nichés sur une colline dominant la campagne de la Maremma. Ici, les vues s’étendent jusqu’à l’île d’Elbe, offrant un décor de carte postale au lever comme au coucher du soleil.
Be Vedetta Townhouse
Piazza Garibaldi, 6, 58020 Scarlino GR, Italie
bevedetta.com/townhouse
Jour 4 : Les thermes de Saturnia
9h - Déambuler entre les remparts de la ville de Castiglione della Pescaia
Perché sur une colline dominant la mer Tyrrhénienne, Castiglione della Pescaia affiche une silhouette médiévale ceinte de remparts et surplombée par une forteresse. Pourtant, les origines du village remontent bien au-delà du Moyen Âge : des vestiges de l’âge du fer, du cuivre et du bronze attestent d’une présence humaine dès la préhistoire. Au IVe siècle après J.-C., la cité devient un port étrusque prospère, tirant parti de sa position entre lagune et mer. Son nom, qui signifie littéralement « le grand château des pêcheurs », reflète son lien étroit avec la… pêche. À l’époque romaine, un vaste lac poissonneux entourait la ville, utilisé pour l’élevage de poissons. Mais avec l’apparition de la malaria, les autorités romaines décidèrent de fermer le lac, convaincues – à tort – que le mélange d’eau douce et d’eau salée était à l’origine de la maladie. Le plan d’eau devint alors un marais, plus difficile d’accès et moins exploité. Les menaces pirates ajoutèrent à l’instabilité de la région, dont la dernière attaque remonte à 1799.
-
Castiglione della Pescaia © AdobeStock
Successivement sous l’autorité de Pise puis des Médicis, la ville s’est peu à peu dotée de ses premiers ouvrages défensifs. Une tour du Xe siècle, toujours debout, veille encore sur les hauteurs, bientôt rejointe par un réseau de remparts édifiés entre le XIIe et le XIIIe siècle. Depuis ce promontoire chargé d’histoire, la vue embrasse l'archipel des îles toscanes : Montecristo, Giglio, Elbe… et, par temps clair, jusqu’aux lointains reliefs de la Corse. En contrebas, la Réserve Naturelle de Diaccia Botrona, vestige de l’ancienne lagune, s’étend sur plus de 1 200 hectares de marais protégés. Ce site, classé d’importance internationale, constitue l’un des écosystèmes les plus riches d’Italie pour l’hivernage, la nidification et le passage migratoire des oiseaux. Depuis la Maison Rouge, bâtisse emblématique visible depuis les hauteurs du bourg, on peut embarquer pour une exploration guidée au cœur des marais, à la rencontre des flamants roses et d’une faune discrète mais abondante.
12h - Déjeuner à La Terrazza Bistrot
En retrait du front de mer de Castiglione della Pescaia, cette adresse discrète agencée sur deux niveaux s’ouvre en grand sur la Méditerranée derrière ses baies vitrées. La cuisine, méditerranéenne et lisible, séduit par sa justesse et sa fraîcheur. Lors de notre passage, le déjeuner débutait sur un carpaccio de thon rouge aux câpres, suivi de gnocchi fondants, relevés d’un crumble de pain et d’anchois. Des assiettes parfumées qui vont à l’essentiel.
La Terrazza Bistrot
Corso della Libertà, 49, 58043 Castiglione della Pescaia
-
La Terrazza Bistrot © Pierre Gautrand
16h - Faire son check-in à Terme di Saturnia et s'accorder un moment de répit
Depuis plus de trois millénaires, les sources thermales de Saturnia jaillissent au rythme de 500 litres par seconde à une température constante de 37,5 °C. Nichées dans le paysage doux et vallonné de la Maremme toscane, elles ont traversé les âges, appréciées aussi bien des Étrusques que des légionnaires romains qui s’y arrêtaient pour soulager leurs blessures sur la route de Rome. Aujourd’hui, cette tradition thermale trouve un écrin contemporain avec le Terme di Saturnia Natural SPA & Golf Resort, un complexe haut de gamme rénové en 2020 idéal pour poser ses valises lors d'un road trip en Toscane. Après avoir franchi un élégant portail, le visiteur traverse un parcours de golf avant d’atteindre la bâtisse en travertin entourée d’un domaine de 120 hectares. Le cœur du lieu : un vaste bassin thermal alimenté par une eau naturellement chargée en plancton actif, aux vertus reconnues pour la peau, la circulation et la détente. L’établissement, qui compte 124 chambres et suites, cultive un art de vivre décontracté mais exigeant. Peignoirs enfilés dès le matin, les hôtes circulent entre les différentes installations d’un spa parmi les plus vastes d’Italie : sauna, hammam, bassins à température variable et une cinquantaine de cabines de soins, proposant aussi bien des protocoles thérapeutiques que des massages ou traitements esthétiques.
-
Terme di Saturnia Natural SPA & Golf Resort © DR
Terme di Saturnia Natural SPA & Golf Resort
124 clés à partir de 351€ la nuit
Loc. Follonata, Saturnia, 58014 Manciano
20h - Dîner au restaurant 1919
Le restaurant 1919, rebaptisé ainsi en 2019 pour célébrer le centenaire de l’ouverture de l’hôtel, s’inscrit dans la continuité du lieu : raffinement discret et enracinement local. La carte fait la part belle aux produits de terroir magnifiés dans des assiettes soignées, à l’image d’un risotto à la truffe testé ce soir-là, subtil et parfumé. Le service est attentif, le cadre tamisé, idéal pour prolonger la détente du spa et amorcer une soirée paisible. Pour ceux qui préfèrent dîner en extérieur, une belle terrasse longe le bassin thermal. Le restaurant étant prisé des curistes, la réservation pour le dîner est vivement conseillée.
-
Restaurant 1919 © Pierre Gautrand
Jour 5 du road trip en Toscane : villages étrusques
9h - Explorer Pitigliano, Sovana et Sorano
L’hôtel Terme di Saturnia Natural SPA & Golf Resort constitue un point de chute stratégique pour explorer les trois villages étrusques de Pitigliano, Sovana et Sorano. Tous fondés par la famille Orsini, ces villages bien conservés sont reliés par une route sinueuse, chacun protégé par une forteresse du XIIe siècle. Pitigliano est le plus vaste et le plus animé, avec quelque 2 500 habitants. Sovana, plus intime, ne compte qu’un millier d’âmes, mais recèle un patrimoine sacré impressionnant. Entre les deux, les Via Cave, anciennes routes creusées dans la roche volcanique à l’endroit d’anciens lits de rivière, révèlent encore les stigmates de grottes romaines sculptées dans les hauteurs.
-
Pitigliano © DR
Depuis Manciano, la vue sur Pitigliano saisit d’emblée : flanquée de gorges sur trois côtés, défendue par une forteresse à l’est, cette cité spectaculaire semble jaillir d’un piton volcanique surplombant la campagne toscane. Les maisons empilées comme un jeu d’équilibriste, les ruelles pavées et les passages voûtés confèrent à la ville un charme fou. Animée et vivante, Pitigliano séduit par sa double identité toscane et juive. Surnommée « la petite Jérusalem », elle conserve un quartier israélite remarquable avec ses grottes creusées à flanc de tuf, une synagogue restaurée et le Palazzo Orsini oscillant entre style médiéval et Renaissance.
12h - Déjeuner à Pitigliano : La Rocca, l’adresse à retenir
Lors de la visite des trois villages (Pitigliano, Sovana, Sorano), La Rocca s’impose comme le restaurant à privilégier pour ses assiettes d’une simplicité maîtrisée qui rendent un hommage sincère au terroir toscan. À la carte : salami finocchiona relevé d’ail et de grains de poivre, fromages affinés de Montalcino ou encore une carbonara locale réalisée avec du guanciale de cochon toscan et un pecorino affiné 24 mois. Des produits francs, travaillés avec justesse, sans artifice.
La Rocca
Piazza della Repubblica, 92 Pitigliano
laroccapitigliano.it
-
La Rocca © Pierre Gautrand
16h - Déguster du vin au Sassotondo
Sous la roche volcanique de la Maremme, le domaine Sassotondo abrite sur ses 12 hectares certifiés bio une cave singulière. Creusée à quinze mètres de profondeur dans la pierre ponce, elle s’ouvre sur une fresque naturelle sculptée par quatre éruptions. Dans ce silence minéral, les vins reposent en fûts, nourris d’un sol riche en tuf et en cendres. Certifié bio depuis 1992, le domaine produit des cuvées amples et profondes dont le rouge emblématique San Lorenzo. La dégustation sur place révèle des vins vivants, aux arômes ciselés, ancrés dans un terroir volcanique. Puis viennent des cuvées confidentielles issues de petits rendements, parfois conservées depuis 1997.
-
© Pierre Gautrand
19h - Dîner et passer la nuit à Antica Fattoria La Parrina
À quelques kilomètres d’Orbetello, que nous découvrirons le lendemain, l’Antica Fattoria La Parrina se dresse dans le calme champêtre de la Maremme toscane. Le domaine agricole historique, en activité depuis le XVIIIe siècle, cultive un art de vivre simple et authentique : ici, tout est produit sur place — vins, fromages, huile d’olive, fruits et légumes. La bâtisse au charme légèrement suranné mêle boiseries sombres, chambres rustique-chic, meubles d’époque et têtes d’animaux empaillées, rappelant une maison de famille oubliée dans la campagne. Au rez-de-chaussée, la table d’hôtes prolonge l’expérience avec une cuisine sincère : aubergines du potager et fromage frais, tortelli farcis à la ricotta et aux épinards, épaule de veau braisée…
-
Antica Fattoria La Parrina © Pierre Gautrand
Antica Fattoria La Parrina
Prix à partir de 153 euros la nuit
Strada della Parrina, Albinia – Orbetello
Dernier jour du road trip en Toscane
9h - Avant de partir… Orbetello et Porto Ercole
Dernière halte au sud de la Maremme, dans l’une des régions les plus inattendues de Toscane : Monte Argentario, une presqu’île reliée au continent par deux bras de terre. La lagune, écosystème fragile, se partage entre réserve ornithologique et élevage de poissons, où harengs et anguilles prospèrent. Ici, l’empreinte des Espagnols du XVIe siècle reste visible à travers trois imposantes forteresses — les Forte Filippo, Stella et Rocca — qui dominent encore les collines d’Orbetello, village tranquille bordé par les eaux. En face, Porto Ercole, petit port de pêche où se mêlent légendes et histoire. Selon le mythe, ce serait ici que les vaches d’Hercule auraient été retenues, donnant son nom au lieu. Plus tragique, l’histoire de Caravage, exilé de Naples, mort de la malaria peu après son arrivée. Selon la rumeur, il serait enterré dans une fosse commune, réservée aux étrangers, à quelques pas seulement de la mer.
-
Porto Ercole © AdobeStock
À ne pas manquer ? La Piazza Santa Barbara, cœur battant du village, et la Marche de Caravage, un sentier escarpé qui s’élève vers les hauteurs. De là, la vue panoramique sur la baie s’étend à perte de vue, offrant un dernier regard saisissant sur la Toscane avant de prendre le départ.
-
© Pierre Gautrand