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Pascale MissoudPascale Missoud, Le jeudi 21 juillet 2022
Hôtels

Paris : les plus beaux hôtels à Montmartre et alentours

Entre ruelles romantiques et Paris qui s’encanaille, la réputation de Montmartre, et à ses pieds de Pigalle, a pourtant bien changé. Yonder vous fait découvrir les plus beaux hôtels de la butte emblématique.
  • Esprit des chansonniers du siècle passé chez Monsieur Aristide © Benoit Linero
    Esprit des chansonniers du siècle passé chez Monsieur Aristide © Benoit Linero
  • Salle de bain rose bonbon à l'hôtel Amour © Pion Photographie
    Salle de bain rose bonbon à l'hôtel Amour © Pion Photographie
  • Le rooftop de l'Hôtel Rochechouart © DR
    Le rooftop de l'Hôtel Rochechouart © DR
  • Soho House Paris, l'un des hôtels les plus exclusifs de la capitale © Alexandre Tabaste
    Soho House Paris, l'un des hôtels les plus exclusifs de la capitale © Alexandre Tabaste
  • Hôtel Rochechouart - façade © Ludovic Balay
    Hôtel Rochechouart - façade © Ludovic Balay
  • Hôtel Rochechouart - restaurant © Ludovic Balay
    Hôtel Rochechouart - restaurant © Ludovic Balay

D’anciens tripots transformés en bars branchés, une maison close devenue cocon au luxe décadent, Montmartre et ses alentours ont bien changé. Et l’on ne s’étonne pas que des hôtels de charme se soient emparés du quartier.

 

Notre sélection des plus beaux hôtels de Montmartre

 

1. Monsieur Aristide Le bohême chic éco-responsable

Le pitch ? Le quartier est aussi animé que cette ruelle est tranquille. Glissé entre la Place du Tertre et le cimetière de Montmartre, l’hôtel Monsieur Aristide dresse discrètement sa façade XIXe un brin rétro. Le groupe Adresses Hotels (La Ponche Saint-Tropez, Hôtel des Académies et des Arts) a confié à Marion Collard le soin de transformer ces intérieurs en boutique-hôtel quatre étoiles. Bohème chic : pour galvaudée qu’elle soit, l’expression sied à la fantaisie des lieux. Ajoutez-y un concept éco-responsable… et on lève les yeux au ciel. Et pourtant, l’établissement l’est bien ! La tonne de gravats du précédent hôtel a permis la réalisation d’une partie du sol en terrazzo du restaurant, plus de deux cents objets chinés sont éparpillés dans les espaces communs – d’où le joyeux éclectisme de la déco – et jusqu’aux jardinières visitées par les bartenders pour infuser leurs cocktails signatures.

  • Monsieur Aristide lobby © Benoit Linero
    Monsieur Aristide lobby © Benoit Linero


Les chambres ? Les 25 chambres, toutes différentes en taille comme en agencement, s’avèrent atypiques. Une poignée ont leur propre accès en rez-de-jardin joliment fleuri, et, des quatre suites, deux sont en duplex. Un petit appartement qui réunit deux entités affiche 36 m2, quand les plus petites chambres avouent pudiquement 14 m2. La déco se fait plus légère que dans les espaces communs. À chaque étage, sa couleur dominante : le poudré succède au sable, l’ambré à la brique. Aux murs virginaux s’accrochent quelques tableaux, une partition de musique, et, çà et là, on débusque un objet : un vieux transistor retapé, une coiffeuse surannée. Les salles de bain avec leur robinetterie vintage adoptent le même registre.

  • Monsieur Aristide Junior Suite © Benoit Linero
    Monsieur Aristide Junior Suite © Benoit Linero


La gastronomie ? Forcément, le restaurant et le bar sont accessibles aux visiteurs extérieurs. Beaucoup viennent en voisins. 30 couverts seulement, mieux vaut réserver. L’ambiance boisée — comptoir en acajou à l’ancienne, banquettes sombres adoucies de coussins clairs, et chaises cannées — cède volontiers le passage à cette terrasse ombragée que l’on aperçoit à travers les baies vitrées. La carte ? Gentiment bistrotière, avec des produits souvent achetés dans le quartier. Des mezze à partager bousculent les entrées de saison, les plats au caractère bien trempé narguent des desserts plutôt sages. On y prend aussi le petit-déjeuner : le muesli est maison et le miel de Montmartre, assez remarquable pour un restaurant à Paris.

Côté bien-être ? Ne cherchez pas le spa, il n’y en a pas. Le bien-être on l’approuve avant tout dans l’engagement éco-responsable des lieux, souhaité autant par les propriétaires que Marion Collard. Peu de neuf, beaucoup d’objets chinés, les menuiseries ont été réalisées avec un bois issu de filière certifiée, la baignoire est bannie de la plupart des salles de bain au profit de la douche plus économe, une cuve récupère les eaux de pluies, et les petits producteurs sont privilégiés au restaurant. Quant au jardin nappé de terrasses, il permet de méditer en écoutant les oiseaux.

  • Monsieur Aristide - Jardin © Benoit Linero
    Monsieur Aristide - Jardin © Benoit Linero


Monsieur Aristide
25 clés à partir de 290 € la nuit
3, rue Aristide Bruant, 75018 Paris

Site Web 
 

2. Hôtel Particulier Montmartre | L’épicurien secret

De Particulier, déjà, il y a l’accès. Pourtant, il est sur l’avenue Junot. Un portail vert, sans indication. Un second portail, et vous voilà dans un autre monde : 900 m2 de parc et cette demeure de style Directoire, ancienne propriété de la famille Hermès, puis des Rothschild, avant d’échoir à Monsieur et Madame Comtet qui en firent une maison d’hôtes. Puis Oscar, leur fils, s’est vu confier les clés. Cet ancien paysagiste transforme d’abord les lieux en bar, ajoute un restaurant, et cinq suites qui font les délices de Brad Pitt ou Pamela Anderson. On pénètre dans le bar à cocktail, Le Très Particulier : un sol en damier noir et blanc, des fauteuils de velours rouge, d’élégantes boiseries et cette verrière qui laisse entrer jusqu’au pâle soleil d'hiver. Le Grand Salon éparpille ses tables devant les hautes fenêtres : moquette rouge, murs et fauteuils rose poudré, le restaurant est apaisant. La carte aux plats classiques se découvre aux beaux jours dans l’écrin du jardin. Les cinq suites, de 35 à 85 m2 viennent de faire l’objet d’une rénovation soignée, confiée au décorateur Pierre Lacroix. Choisissez votre atmosphère, rouge cossu jusqu’à la baignoire de marbre pour la n°2, boudoir asiatisant dans la n°1 et cette vue ébouriffante sur Paris depuis la verrière de la n°5. Un véritable hôtel secret à Paris.

Hôtel Particulier Montmartre
5 clés à partir de 790 € la nuit
23, avenue Junot, Pavillon D, 75018 Paris

Site Web

  • Hôtel Particulier Montmartre © Pierre Lacroix
  • Hôtel Particulier Montmartre © Pierre Lacroix

 

Au rez-de-chaussée, le restaurant qui, de la déco à l’assiette colle à tous les clichés : banquettes qui s’étirent, tables nappées et serveurs en tablier

3. Le Pigalle | Tout simplement trendy   

Le nom est à lui seul une invitation aux nuits interlopes parisiennes. L’hôtel Pigalle appartient à l’âme du quartier ; on pénètre par le Groundfloor, point focal des rencontres entre amis, en voisins, en visiteurs d’un soir ou hôtes d’une nuit pour y feuilleter un livre, farfouiller dans la bibliothèque de vinyles, écouter un DJ, boire un verre et s’attabler. 40 chambres, toutes bien ancrées dans l’esprit parisien, version néo-classique. De 12 à 35 m2, elles assument leur simplicité, assurent côté confort et sèment ici et là quelques notes de légèreté : une platine et sa sélection de vinyles d’époque, une salle de bains ouverte, des photos noir & blanc juste posées, des verres dépareillés. Le restau aussi se veut sans façon : sans réservations et honnêtes propositions comme ce croustillant croque-monsieur, ou cet œuf mayo dopé au citron vert arrosé d’un vin naturel ou d’une limonade maison. Et parce qu’on est à Pigalle, tout près de Montmartre, une tripotée de plats sont disponibles de 7 h à 2 h du matin : un grilled-cheese au comté ou une mousse au chocolat, cela vous tente ?

  • Le Pigalle © Hôtel Le Pigalle
    Le Pigalle © Hôtel Le Pigalle


Le Pigalle
40 clés à partir de 175 € la nuit
9, rue Frochot, 7509 Paris

Site Web 
 

4. Hôtel Rochechouart | Le dandy élégant

À son érection en 1925, c’était déjà un hôtel, apprécié de Joséphine Baker comme de Mistinguett. Les Allemands l’occupent, il change de nom et de Charleston, devient Carlton’s. Assis au pied du Sacré-Cœur, aujourd’hui propriété du Groupe Orso, l’Hôtel Rochechouart présente une atmosphère années 30 — imaginée par les architectes de l’agence Festen — à l’élégance feutrée. Des teintes chaudes, de la loupe de bois, un peu de noir et des faux marbres : la promesse de voyage dans le temps est tenue. 106 chambres gravissent les 9 étages. Une dizaine offrent une vue inégalée sur la basilique, toutes diffusent une lumière douce sur des couleurs automnales. Au rez-de-chaussée, le restaurant qui, de la déco à l’assiette colle à tous les clichés : banquettes qui s’étirent, tables nappées et serveurs en tablier. Une terrine maison, un poireau vinaigrette, deux saumons à l’oseille et une île flottante pour la 5 ! L’ambiance joyeuse est un plus. Elle se poursuit dans l’antre des lieux, au Mikado Dancing. Ici aussi palpite l’histoire, celle d’un lieu bien connu des Années Folles, tour à tour dancing et tripot clandestin, fréquenté par le Paris bien né et les petits truands. C’est désormais un bar avec musique live et DJ sets, au décor japonisant. Pour clôturer la soirée, direction le rooftop bar et sa vue à 360° avec le Sacré Cœur en gros plan.

  • Hôtel Rochechouart - Suite © Ludovic Balay
    Hôtel Rochechouart - Suite © Ludovic Balay


Hôtel Rochechouart
106 clés à partir de 180 € la nuit
55, boulevard Rochechouart, 75018 Paris

Site Web 

5. Maison Souquet | L’extravagance au sommet

Ce quartier rouge, où elle trône, la Maison Souquet, propriété de la Collection Maisons Particulières, le revendique dès l’entrée, signalée par deux lanternes rubis. Le rouge en fil conducteur, choisi par Jacques Garcia pour repenser cette ancienne maison de plaisirs. Trois salons en enfilade, du lobby au bar : fauteuils cramoisis, décors orientalistes, lustre de Murano ; large bibliothèque en bois, imposante cheminée noire et toujours ces fauteuils de velours écarlate. Il faut aimer l’opulence, l’extravagance de ses tentures lourdes, ses tableaux de nus, ses sculptures suggestives. 20 chambres au nom de courtisanes se dispersent sur quatre étages, comme autant d’alcôves prometteuses de secrets. Chacune raconte un endroit, une époque, l’Inde ou Napoléon III, la Chine ou le XVIIIe siècle. De superbes soieries, des dorures mates, des couleurs profondes, comme pour mieux provoquer le blanc du linge de lit. Pas vraiment de restaurant, mais une carte tout de même, pour des plats à picorer ou partager. Un bar, en revanche aux cocktails de bonne facture. L’inattendu se poursuit au sous-sol, avec cette petite piscine chaude escortée d’un hammam à privatiser. Un hôtel spa de Paris discret et de poche !

  • Maison Souquet - Junior Suite © DR
    Maison Souquet - Junior Suite © DR


Maison Souquet
20 clés à partir de 450 € la nuit
10, rue de Bruxelles, 75009 Paris

Site Web 

 

6. Hôtel Amour | Le rendez-vous à deux

Cinq lettres rougeoyantes dans la nuit qui tombe pour un mot tout en douceur. L’animation de la rue des Martyrs est à deux pas, l’adresse au calme. À chaque étage sa couleur mais du noir pour la moquette des couloirs. 29 chambres, pas deux identiques. Noir mystère et boules à facettes au plafond dans celle-ci, sobriété dans cette autre que vient bousculer un jeu de miroirs. Certaines sont sages et douces, quand d’autres convient le rose bonbon ou le bleu canard. Un radio réveil et du wifi, mais pas de télévision. On ne vient pas à l’hôtel Amour pour s’ennuyer. D’ailleurs la baignoire s’invite parfois dans la chambre. Autre particularité, le mobilier et les objets, souvent chinés pour plus de personnalité. De 12 à 25 m2, seuls les duplex du dernier étage s’arrogent 30 m2 avec mezzanine et parfois même une terrasse. Tables de bistrot mais chaises bleues et roses : le restaurant casse les codes dans un esprit joyeux. Comme cette carte qui oscille entre radis beurre et tarama maison, gratin de macaroni et kefta de veau. Reste-t-il encore une table dans le discret jardin ?

Hôtel Amour
29 clés à partir de 150 € la nuit
8, rue de Navarin, 75009 Paris

Site Web 

  • Hôtel Amour — Chambre double © Pion Studio
  • Hôtel Amour — restaurant © Pion Photographie

 

Les banquettes tapissées de tissu Pierre Frey toisent les chaises en fer forgé, un intimidant bar tout en albâtre et onyx s’accommode de profonds fauteuils club

7. Soho House Paris | Members (presque) Only

Un hôtel particulier mais trois bâtiments qui entremêlent sans complexe l’architecture XIXe et XXe siècles : une fantaisie qui sied bien au Soho House Paris de Nick Jones, le fondateur du groupe éponyme. Les 4000 m2 de superficie assument un mélange des styles tout aussi décomplexé. Les banquettes tapissées de tissu Pierre Frey toisent les chaises en fer forgé, un intimidant bar tout en albâtre et onyx s’accommode de profonds fauteuils club : verrière et patio végétalisé jouent une délicate partition. 36 chambres, et, là encore, des univers bien distincts. On passe de l’opulence de lits à baldaquin posés sur un parquet point de Hongrie au mobilier anglais campé sur des tomettes provençales ou à la modernité d’une fresque murale façon Cocteau. La demeure ne fut-elle pas celle des grands-parents de l’artiste ?

Mélodie en sous-sol pour une salle de sport doublée d'un hammam et d'un sauna, sans compter le bassin extérieur pour voir et se faire voir sur la terrasse en été. Quant à ce cabaret, tout de velours rouge revêtu, il s’encanaille d’une programmation culturelle pointue. Il est temps de vous prévenir. Les hôtels Soho House fonctionnent comme un club anglais, la nationalité de Nick Jones. Il faut donc être membre, à tout le moins convié par l’un deux, pour accéder aux spectacles, au health club, au bar et au restaurant. Et pour devenir un happy few c’est un comité d’admission des plus sélects qui scelle votre sort !

Soho House Paris
36 clés à partir de 260 € la nuit
45-47, rue La Bruyère, 75009 Paris

Site Web 

  • Soho House Paris © Alexandre Tabaste
  • Soho House Paris © Alexandre Tabaste

 

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