On a testé les restaurants du Four Seasons Hotel Megève : Le 1920 et Kaito
Le 15 décembre dernier, le Four Seasons Hotel Megève ouvrait ses portes au Domaine du Mont d’Arbois. Au programme, un établissement au niveau de luxe inédit pour la mythique station de Haute-Savoie. Et comme désormais dans chaque nouvel hôtel estampillé Four Seasons, un soin tout particulier a été apporté à l’offre de restauration. Il n’est pas inutile de rappelern à ce proposn que le George V, à Paris, est l’un des seuls hôtels au monde à savoir sous son toit pas moins trois tables étoilées (Le Cinq, L’Orangerie, Le George) !
Nous ne sommes donc pas spécialement surpris de découvrir les ambitions du nouvel hôtel mégevan sur ce créneau. À commencer par Le 1920, déjà une référence en matière de haute cuisine à la montagne lorsqu’il était installé au Chalet du Mont d’Arbois.
1. Le 1920 : la cuisine de Julien Gatillon au sommet de son art
Testé et approuvé par YONDER | Coup de cœur de la rédaction
Le pitch
Fin 2015, nous goûtions, enthousiastes, la belle cuisine de Julien Gatillon au 1920, alors la table gastronomique du Chalet du Mont d’Arbois. Quelques semaines plus tard, lorsque nous apprenions que nous assistions à l'annonce des résultats du Guide Michelin 2016, notre prédiction se réalisait : le restaurant décrochait une seconde étoile, amplement méritée.
Un peu plus de deux ans plus tard, nous revoici à Megève, toujours au Mont d’Arbois mais cette fois dans le décor flambant neuf du Four Seasons Hotel Megève, à quelques centaines de mètres du Chalet originel. Depuis l’ancien protégé du regretté Benoît Violier a pris du galon. Il est non seulement aux commandes du 1920, la tête de proue gastronomique des Rothschild à Megève mais supervise désormais l’ensemble des tables du domaine. Au total, huit tables allant du resto d’altitude (version chic, bien entendu) à la taverne savoyarde en passant par les tables du Chalet du Mont d’Arbois et du nouveau Four Seasons donc.
Dans l’assiette
Premières asperges vertes et caviar, grosses langoustines préparées en deux services, truffe noire travaillée en majesté (avec rigatoni, tétragone et parmesan) ou en accord avec fondant de cochon braisé 7 heures, les plats imaginés par Julien Gatillon expriment son identité, celle d’une grande cuisine française, volontiers bourgeoise, remise au goût du jour avec une justesse diabolique. Les produits sont nobles, les dressages élégants, les goûts irrésistibles. Ancien élève de Yannick Alléno, Julien Gatillon est un éminent expert des sauces et autres jus qui apportent à l’ensemble une gourmandise impériale.
Equilibrée et harmonieuse d’un bout à l’autre du repas, et ce jusqu’au dessert, un vacherin mangue aux épices admirable de subtilité, l'assiette du 1920 régale autant qu'elle n'émerveille.
Dans la salle
En déménageant au Four Seasons, le 1920 s’est offert un écrin à la hauteur de la cuisine doublement étoilée du chef. Belle hauteur sous plafond, décor contemporain luxueux, œuvres d’art accrochées aux murs, assises d’un confort exceptionnel ou vues sur la vallée, la salle à manger imaginée par Pierre-Yves Rochon est superbe.
Le service
Si le service est déjà au plus haut niveau, on ne peut que se réjouir du retour prochain des découpes en salle (présentes au Chalet du Mont d’Arbois mais qui n’ont pas encore fait leur retour dans le nouvel hôtel) et des chariots (champagnes, digestifs) qui sont l’une des marques de fabrique du grand restaurant à la française.
Bon à savoir ?
Les produits du groupe Edmond de Rothschild Héritage [la marque qui chapeaute toutes les activités non financières de Benjamin et Ariane de Rothschild, y compris le Domaine du Mont d’Arbois à Megève, NDLR] sont à l’honneur dans le restaurant. Les vins des propriétés maisons (Château Clarke dans le Médoc, Château des Laurets à Saint-Emilion…) mais aussi ceux des domaines aux quatre coins du monde (Montagne de Simonsberg, Afrique du Sud ; Vista Flores, au sud de Mendoza, Argentine ; Rioja Alta, Espagne ; Vallée de Marlborough, Nouvelle-Zélande) émaillent le menu.
Tout comme les produits issus de la Ferme des Trente Arpents (Seine-et-Marne). Le fameux brie fermier (le seul au monde !) nature ou décliné à la truffe noire, le Coulommiers et le Merle Rouge raviront les amateurs de fromages alors que le gibier du domaine forestier de la ferme est également mis à contribution. Pendant toute la saison de la chasse, les plus beaux cervidés sont à l’honneur de la carte du 1920 !
Le conseil en plus ?
Venez déjeuner pour profiter de la salle à manger lumineuse et des vues splendides sur la vallée ! Qui plus est, lorsque la météo le permet, il est possible de déjeuner en terrasse (jusqu’à 22 couverts). Une rareté pour un restaurant de ce calibre.
L’addition
- Menu Découverte (uniquement le midi) à 95€.
- Menu Dégustation en sept services à 155€.
- Menu 1920, « une expérience gastronomique en dix services » à 210€ par personne.
À la carte : entrées de 59 à 69€ ; poissons et viandes de 55 à 79€ ; desserts et fromages de 27 à 31€.
Ce qu’il faut retenir / Notre avis
On réserve les yeux fermés pour un vivre moment gastronomique d’exception orchestré d’une main de maître par Julien Gatillon. Un chef dont on n’a pas fini d’entendre parler...
Bonus : en savoir plus sur le Four Seasons Hotel Megève, nouvelle icône du luxe alpin
Adresse testée le mercredi 28 mars au déjeuner.
PRATIQUE
Le 1920
Four Seasons Hotel Megève
373 Chemin des Follières
74120 Megève – France
Horaires
Ouvert au déjeuner du mercredi au dimanche. Ouvert au dîner du mardi au samedi.
Le 1920 fermera ses portes le 8 avril et rouvrira pour la saison estival en juin.
Contact
E-mail : restaurant.le1920@fourseasons.com
Tél : +33 (0) 4 50 78 62 65
Page Web du restaurant Le 1920
2. Kaito : une table japonaise fusion de haut vol
Testé et approuvé par YONDER | Mention spéciale de la rédaction
Le pitch
Pour compléter son offre, le Four Seasons Hotel Megève a fait un choix ambitieux. Ce n’est pas la traditionnelle taverne savoyard qui côtoie la grande table gastronomique de l’établissement mais un restaurant… japonais ! Amener la cuisine nippone au cœur des Alpes n’est certes pas inédit. MEGU, table japonaise récompensée d’une étoile par le Michelin, existe par exemple au sein de l’Alpina Gstaad. Pour Megève, station aux traditions bien enracinées, voilà qui dénote.
Sur la forme, Kaito opte pour une approche casual chic et encourage le partage. Le concept n’est pas non plus follement original. Les enseignes internationales Nobu et Zuma l’ont compris depuis bien longtemps. Pour un hôtel de luxe à la montagne, la démarche reste novatrice.
Dans l’assiette
L’assiette principalement japonaise (sashimi, tataki et autres tempura, bœuf Wagyu de Kagoshima, saveurs typiquement nippones comme le yuzu ou le miso) est mâtinée d’influences panasiatiques (les sauces aigres-douces, le canard laqué), de références aux classiques de la cuisine japonais fusion (le fameux Black Cod caramélisé́ au miso, signature de Nobu) ou de clins d’œil au terroir savoyard (roesti, herbes de montagne, sauce au vin jaune). Sur le papier, l’ensemble peut paraître un brin opportuniste (la salade Pousses d’épinards, gambas, vinaigrette truffe et parmesan est aussi largement inspirée par le répertoire de Nobu) mais finalement peu importe. Il n'y a ni fausse note, ni faute de goût, et le plaisir, lui, est omniprésent.
La grande qualité des produits et exécution remarquable sont au rendez-vous. Le Wagyu n’est pas ici uniquement un argument marketing. Il dévoile au contraire toute la complexité des saveurs persillées de cette viande prestigieuse. Et l’idée de partage fonctionne à merveille dès lors que vous êtes plus de deux à table.
Dans la salle
L’atmosphère « oriental-chic » imaginée par Pierres-Yves Rochon (rideaux et murs habillés de flanelle rouge, des colonnes gainées de cuir rouge tressé, sol en granit noir mat et brillant) est un poil kitsch et passée à notre goût (certains adoreront, on n’en doute pas). Elle a au moins le mérite de ne pas verser dans le minimalisme zen habituellement associé aux tables japonaises. L’éclairage tamisé à l’heure du dîner est en revanche parfait.
Le service
Hyper pro et efficace d’un bout à l'autre du dîner. On est dans un hôtel Four Seasons, l’excellence du service nous le rappelle à tout moment.
Bon à savoir ?
Le restaurant inclut également un Sushi Bar - que nous n’avons pas testé - qui donne très envie ! Last but not least, à l’heure du déjeuner, Kaito dispose d’une vaste terrasse pouvant accueillir jusqu’à 60 convives.
Le plat à goûter absolument ?
L’incroyablement fondant bœuf Wagyu de Kagoshima (avec légumes de saisons, trilogie de sauces sésame truffe, terriyaki truffe et anticucho honey). 75€ les 75 grammes (une portion suffisante si vous l’accompagnez d’entrées et autres plats à partager) ou 125€ les 125 grammes.
L’addition
Menu Découverte, servi midi et soir (2 entrées, un plat principal, un plat de riz ou pâtes ; un desserts) à 130€. À la carte : entrées et soupes de 12 à 28€ ; poissons et viandes de 45 à 125€ ; riz et pâtes de 35 à 40€ ; desserts à 10€.
Ce qu’il faut retenir / Notre avis
Assiette enthousiasmante, concept dans l’air du temps, comptoir à sushi, Kaito met dans le mille, créant un univers gastronomique aux antipodes du 1920 et donc parfaitement complémentaire. Seul le décor nous a moins séduits.
Adresse testée le mercredi 28 mars au dîner.
Poursuivez votre lecture sur le Four Seasons Megève et retrouvez notre dossier spécial sur les meilleurs hôtels de Megève.
PRATIQUE
Kaito
Four Seasons Hotel Megève
373 Chemin des Follières
74120 Megève – France
Horaires
Ouvert tous les jours de 12h à 14h30 et de 19h à 22h30.
Contact
Tél : +33 (0) 4 50 211 211
Page Web du restaurant Kaito