On a testé le nouvel Aman Nai Lert Bangkok
Le pitch ?
L’histoire Aman est née ici, en Thaïlande, en 1988, avec l’ouverture d’Amanpuri à Phuket. La première adresse d’une collection qui compte aujourd’hui 36 hôtels et resorts, adulés des fidèles Aman Junkies, pour leur philosophie mêlant ultra-luxe sans ostentation, perfection d’un service bienveillant, culte de l’espace et recherche poussée d’une indispensable harmonie avec l’environnement. 37 ans plus tard, le plus désirable des groupes hôteliers signe un retour à ses origines avec l’ouverture – depuis le 2 avril 2025 – de sa troisième retraite urbaine. Fidèle à sa réputation de toujours sélectionner des emplacements géographiques de premier ordre, il ne déroge pas à la règle avec sa tour design implantée dans le quartier chic de Lumpini et des ambassades, en plein cœur de la ville, au sein du Nai Lert Park, propriété de la famille éponyme dont le patriarche, un entrepreneur visionnaire, a marqué la modernisation de la capitale du royaume au début du XXe siècle.
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La maison originelle Nai Lert © Delphine Cadilhac
C’est notamment lui qui a ouvert l’Hôtel de la Paix, premier hôtel thaïlandais de luxe, prémices d’une destinée familiale dans l’hospitalité. Et c’est dans ce parc qu’il a fait ériger en 1915 sa résidence de vacances, en partie détruite en 1944 puis reconstruite à l’identique, et aujourd’hui convertie en musée du Patrimoine. Son arrière-petite-fille dirige désormais le groupe Nai Lert et s’est associée à Aman, qui a donc légitimement dénommé son hôtel en l’associant à ce nom emblématique de l’histoire de la ville. Un hôtel qui surplombe une bulle de quiétude émeraude de trois hectares – unique en ville -, taillée au cordeau entre arbres centenaires et gazon impeccable, où le gazouillis des oiseaux efface immédiatement l’intense activité urbaine à deux pas.
Comment est l’hôtel ?
Alors que Bangkok, mégalopole bouillonnante à la modernité toujours plus affûtée, a vu son parc hôtelier se renouveler et monter en gamme aux côtés des historiques palaces indissociables de la destination, l’ouverture de ce nouvel hôtel Aman, très attendue depuis l’annonce de sa construction il y a plus de cinq ans, redéfinit la notion d’hospitalité de luxe.
Signé Jean-Michel Gathy, parmi les designers et architectes fétiches de la marque, ce building de 36 étages abrite 52 suites et 34 résidences, plusieurs tables et bars, un spa de 1500 m² et une clinique esthétique aux traitements anti-âge et protocoles régénérateurs ultra pointus (fillers, injections, laser, cryothérapie...). Sobriété, raffinement intemporel et confort tutoyant les sommets, culte de l’espace et de la quiétude, architecture respectueuse de son environnement (la famille Nai Lert a imposé que la nature alentour soit préservée) : les marqueurs Aman font mouche et distinguent l’adresse, teintée dans ses moindres détails d’un hommage permanent à l’héritage Nai Lert.
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Cigar Bar © Aman
Au cœur de l’esthétique du lieu, l’art et les œuvres sur mesure conçues par Martin Gerlier, designer artistique français basé en Asie, en collaboration avec des artisans locaux partenaires, font référence aux traditions, croyances et symboles spirituels, instaurant un dialogue permanent entre mémoire et modernité. La traduction artistique de ce riche patrimoine s’exprime dès l’arrivée dans le lobby du 9e étage, avec cette installation murale habillant le mur et dont les 3000 mini stupas (demi-sphères typiques de l’architecture bouddhiste) en céramique dessinent le chiffre 1 en thaïlandais : un clin d’œil à l’adresse (1 Soi Somkid) mais aussi aux nombreuses activités pionnières du fondateur Nai Lert. Mais c’est surtout l’arbre monumental sculpté, haut de 12 mètres et pourvu de plus de 6 000 feuilles d’or – les mêmes que celles utilisées pour recouvrir Bouddha dans les temples – qui attire le regard. Inspiré par le Chamchuri, un arbre centenaire du parc, il est cerné de lanternes dans un bassin, hommage à Loy Krathong, célébration dans tout le pays, la nuit de pleine lune de novembre, pendant laquelle est déposé un petit panier ou récipient en flottaison sur une rivière, pour symboliser le souhait de repousser la négativité et la malchance.
Les chambres ?
Parmi les plus grandes de la ville avec leur surface de 94 m² minimum, les 52 suites lumineuses offrent une vue sur la skyline urbaine et sur le parc depuis leur baie vitrée pleine hauteur (et pour certaines depuis leur balcon privé) près de laquelle une méridienne se mue en poste stratégique privilégié pour observer le monde en contrebas, comme en apesanteur. De nuit, le panorama est imprégné des silhouettes scintillantes des gratte-ciel. Teintes feutrées, canapé, espace de travail, dressing, salle de bain XXL avec baignoire ronde que des panneaux pivotants en bois séparent de l’espace nuit dans un judicieux jeu de lumière, et toujours ces touches clin d’œil, tant à l’histoire de la propriété qu’au Japon, pays dont la famille Nai Lert est proche. Citons par exemple le plafond à trois strates, rappelant les toits superposés de la maison historique du parc, les chevets qui empruntent à la silhouette des cloches bouddhistes ou encore le mini bar, pourvu de vaisselle nippone, de plusieurs alcools japonais et d’un recueil de cocktails délivrant de nombreuses recettes pour les associer.
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Suite © Aman
Et pour une expérience au summum de l’exclusivité, on booke la Suite Terrace de 114 m², avec donc une vraie terrasse ou la Suite Signature de 566 m² (évolutive jusqu’à 713 m²), occupant tout le 18e étage, avec trois chambres, spa privé, salle de cinéma, salle gym… et une vue à 360 degrés sur la ville.
L’anecdote ?
Lady Sinn, épouse de Nai Lert, adorait les chiens, qu’elle dénommait par un chiffre au fur et à mesure de leur arrivée dans la famille. Le dernier, Eleven, a lui aussi son hommage dans l’hôtel : les Suites du 11e étage sont ainsi… pet friendly.
Les tables ?
On retrouve Arva, table signature italienne, dont le nom est dérivé du mot latin signifiant récoltes. Le ton est donc donné : au déjeuner comme au dîner, la carte fait la part belle à la saisonnalité et aux produits locaux. Les assiettes sont aussi colorées que savoureuses, créatives et voyageuses, de l’Italie du nord au sud. Tartelettes à la tomate et au pesto à l’apparente simplicité, mais dont le goût des fruits est tel qu’on se demande comment il est possible de déguster de telles merveilles dans un restaurant à Bangkok ; Tartare de langoustines, à la fraîcheur acidulée, Cavaletti Cacio e Pepe à n’en plus laisser un gramme de pecorino, Parmigiana dressée en terrine… La carte des vins, aux 450 références, est au diapason.
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Arva Restaurant © Aman
Pour les envies de recette locales (mais aussi occidentales), le lounge 1872 – dénommé en hommage à l’année de naissance de Nai Lert - est le rendez-vous all day dining élégant, agrémenté d’un bar où déguster un cocktail dans une ambiance tamisée, en admirant le panneau qui le surmonte, avec ses nuages en cuir pourvus de petites lumières suscitant l’impression que ces derniers bougent lentement. Des nuages qui donnent la pluie et donc la vie, pour la nature et les rizières. Énième clin d’œil à l’héritage Nai Lert, le Martini est servi avec la réplique miniature de la « citerne » qui stockait l’eau chaude dans la maison familiale du parc.
Au 19e étage, le Club Aman n’ouvre ses portes qu’à ses membres et aux heureux résidents. Un privilège permettant de jouir en toute exclusivité et intimité d’un bar lounge avec terrasse et musique live chaque soir, d’un bar à cigare où déguster les meilleurs havanes du monde accompagnés de whiskies rares et millésimés (des lockers personnels permettent à chacun de conserver sa bouteille), et surtout de deux tables japonaises exceptionnelles (rappelant à la fois les connexions de la famille Nai Lert avec le Japon mais aussi que la philosophie zen est au cœur de l’expérience Aman), nouveaux concepts pour la marque hôtelière.
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Le Cigar Bar et son locker à bouteilles © Delphine Cadilhac
Hiori, dont le nom évoque l’énergie du feu vacillant, célèbre l’art du teppanyaki avec son comptoir lorgnant le spectacle de la préparation minute au grill et à la flamme. Chaque création du chef Yoji Kitayama trouve son inspiration auprès des meilleurs producteurs et fermes japonais, comme cette Uni Brioche surmontée d’un oursin d’Okaido ou ce consommé de Wagyu et bouchée de King Crab. Sakés soigneusement sélectionnés et spiritueux japonais sont servis en accord avec les propositions du jour, évoluant nécessairement selon les arrivages.
Autre comptoir (fait d’une seule pièce de bois hinoki), autre voyage culinaire chez Sesui (« eau bénite »), avec une expérience omakase intime signée du maître sushi Satochi Tsuru, originaire de l’île de Kyūshū. Maîtrise technique et délicat équilibre des saveurs auréolent un menu dégustation en 19 – petites – séquences, fortes d’un sourcing auprès des meilleurs marchés aux poissons et producteurs artisanaux. On se souviendra longtemps des Botan Ebi, crevettes crues relevées d’un wasabi maison, de l’Amadai, une pièce de poisson blanc grillée à la flamme et de sa sauce yuzu légèrement épicée, de l’Ankimo, foie de lotte confit ou encore de l’huître d’Hiroshima servie en soupe.
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Hiori © Delphine Cadilhac
Le spa, incontournable expertise Aman
Indissociable de la philosophie Aman, le bien-être se déploie sur deux étages, du spa « classique » à la clinique By Hertitude pointue. Côté spa, la tradition thérapeutique thaïlandaise s’exprime dans une sélection de rituels complets, comme le Parcours Signature célébrant le rôle central du riz dans la culture thaï. Bain à remous, massage royal aux compresses de riz chauffées et massage de la tête ou des pieds se succèdent pendant trois heures totalement déconnectantes. Pour les maximiser, on aura opté au préalable pour une séance d’hydrothérapie mêlant sauna sec et à vapeur, suivie d’une immersion dans des bassins d’eau froide et d’eau très chaude. Rare pour être souligné, le lieu abrite une salle Banya, bain de vapeur russe où l’on reçoit un balayage (petit fouettage) tonifiant aux rameaux de bouleau.
Et que dire de la piscine ! Suspendue, la skyline face à elle, son design a réussi la prouesse d’intégrer dans son décor un arbre de 140 ans, l’un des plus vieux du parc et le 2e plus grand de Bangkok. Déplanté pour la construction de l’hôtel, il a été replanté au même endroit et prend donc « racine » au pied du building pour grimper jusqu’au 10e étage et ombrager l’eau bleutée.
Les 5 choses que l’on a aimées à l’Aman Nai Lert Bangkok
- L’excellence d’un service loin d’être obséquieux, à la fois prévenant et discret : découvrir ou redécouvrir cette Aman Touch, c’est ne jamais à avoir à rappeler son nom, son numéro de chambre ou ses préférences. Un « personal assistant » Aman est joignable en permanence sur WhatsApp pour quelque besoin ou question, avec réponse quasi-immédiate.
- L’art omniprésent et son symbolisme délicat, la minutie et la qualité des équipements comme des éléments décoratifs
- Une adresse idéale pour une escale urbaine avant de rejoindre l’une des 24 autres propriétés asiatiques du groupe Aman : Bhoutan, Bali,Vietnam, Cambodge…
- Les services attachés à chaque séjour comme l’arrivée rapide à l’aéroport, le transfert en limousine, la programmation culturelle quotidienne, le mini-bar inclus…
- Les expériences immersives, signature Aman, telle que la visite guidée privée du parc Nai Lert et de sa maison historique ou le dîner dans sa salle à manger d’époque avec la vaisselle des propriétaires.
Aman Nai Lert Bangkok
52 clés à partir de 1100 $ la nuit en Suite Deluxe et petit-déjeuner
1 Soi Somkid, Lumpini, Pathumwan, Bangkok 10330