Vous êtes ici

Florence Valencourt, Sandra Serpero, le vendredi 26 septembre 2025
Restaurants

On a testé Elbi, l’adresse de cœur d’Omar Dhiab

Rue de Paradis, le chef étoilé Omar Dhiab joue une nouvelle partition avec ce bistrot urbain et joyeux. Au fil d’une carte originale où les plats sont classés par température de cuisson, chez Elbi – mon cœur en arabe – il fait dialoguer les saveurs égyptiennes et tunisiennes de son enfance, pour notre plus grand plaisir. 
  • Chez Elbi, ravioli au poulpe, jus d'un couscous
    Chez Elbi, ravioli au poulpe, jus d'un couscous

Après avoir décroché en un temps record une étoile Michelin en 2023 avec son restaurant éponyme du 1er arrondissement, Omar Dhiab double la mise rue de Paradis, dans le Xe, en reprenant et en transformant l'ex Sapid de Romain Meder. Ici, sa volonté est de rendre un hommage encore plus franc à ses origines égyptiennes et tunisiennes. Plus personnel donc et plus décontracté aussi, ce bistrot à part conserve néanmoins l’ADN de sa cuisine : précision, goût et partage. 

Un décor ultra-contemporain 

Confié au cabinet d’architectes Mur Mur, le décor revendique une esthétique radicale, tout en épure. 140 m2nappés d’alu, de béton brossé et de tubes LED, offrant en plein cœur, une cuisine ouverte où file un grand comptoir de 21 places. Dans le reste de l'espace, tables et chaises en inox, réalisées sur mesure par l’Atelier Héphaïstos, sont posées sur un parquet blond ; tandis qu’au fond, une petite salle circulaire à l’abri des regards, accueille une table conçue pour sept convives. Le résultat : un look design et une fluidité métallique, presque clinique, tempérée par la chaleur de la cuisine ouverte, l’énergie de la brigade et la bande son rap des 90's (celle de l'enfance du chef) qui électrise le lieu. Un contraste chaud-froid qui affirme le style vibrant d’Elbi. 

  • Elbi
  • Elbi © ilyafoodstories

 

Des assiettes bien enlevées 

Organisée par méthodes de cuisson de 37,5 ° à 400°, soit de ‘’à température’’ jusqu’à rôti, en passant par vapeur, frit et grillé, la carte offre une lecture inédite. Ce jour-là, face à la cuisine ouverte et au plus près de l’action, le défilé des plats au passe nous met déjà en appétit. 

On se laisse guider par l’équipe, qui nous offre d'emblée un karkadé de bienvenue. Ismaël, le directeur de la salle, explique qu'il s'agit d'une boisson à l'hibiscus égyptienne, bue là-bas comme du thé. C'est la recette d'Omar himself, qui a ajouté badiane, cardamome et baies de genièvre. Parfait pour finir de nous ouvrir les papilles !

  • Feuille de vigne en tempura et condiment pois chiche
    Feuille de vigne en tempura et condiment pois chiche

 

Le festin commence alors par la harissa, mijotée à huile d’olive maturée, que l’on sauce religieusement avec le pain chaud qui sort du four. Délicieux. Les feuilles de vignes en tempura, aériennes et croustillantes, sont des plus originales, avec leur condiment de pois chiche épicé. Le scotch-egg, décrit sur la carte « comme des falafels mais en mieux », avec son œuf coulant et sa sauce tahini, est une petite merveille pour les amateurs. Pour suivre, on monte en température, avec les ravioles garnies de haloumi et citron confit aux herbes potagères, pour lesquelles on réclame un supplément de pain. Assiette rendue dans sa blancheur originelle. Dans la catégorie ‘’frit’’, on opte pour le fricassé tunisien au thon confit. Un exemple du genre. Quant au hawawchi - le « king de la street-food égyptienne », il est servi dans un pain façon pita, garni de viandes de bœuf et d’agneau. Une vraie découverte. 

  • Hawashi et légumes au vinaigre
    Hawashi et légumes au vinaigre

 

Ceci dit, les stars de la carte sont sans conteste le homard d'Omar et le pigeon grillé, servi rosé et laqué. Plus élaborés et cuisinés, ils révèlent la patte du chef. 

Pour la note finale, un fabuleux panaché de douceurs nous est proposé : sorbet à la grenade et glace à la pistache qui rafraîchissent le palais, riz au lait kunefe et un gâteau de semoule à la fleur d’oranger absolument divin.

En prime, une carte de vins monumentale, héritée de la table étoilée du chef, qui compte plus de 650 références, allant des crus conventionnels aux vins natures, pour le plaisir de tous. On ne vous cache pas qu'après un tel festin, une petite sieste s'impose, mais cela fait également partie intégrante de l'art de vivre méditerranéen, n'est-ce pas ? 

Plats entre 8 et 39 €. Accompagnements entre 3 et 14 €. Desserts entre 9 et 12 €. 

  • Demi-pigeon grillé et laqué, condiment abricot et piment, basilic et amandes frites
  • Thon rouge mariné, condiment riquette et épices dukkah

 

Ce qu’il faut retenir ?

Un bistrot ardent, où l’on se régale d’une multitude de plats de caractère, ceux de l'enfance du chef. Des saveurs à la fois dépaysantes et réconfortantes. Sans oublier un accueil extrêmement chaleureux qui font d'Elbi une destination de choix. C'est aussi l’occasion d'avoir un premier aperçu plus accessible de la cuisine d’Omar Dhiab, jeune chef étoilé parmi les plus prometteurs de sa génération, avant de se laisser tenter par sa proposition gastronomique.

Elbi
54 rue de Paradis, 75010 Paris 
Ouvert du lundi au vendredi de 19h à minuit. 
Samedi et dimanche de 12h à 14h30 et de 19h à minuit. 

www.restaurantelbi.fr