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Florence ValencourtFlorence Valencourt, Le mercredi 26 avril 2023
Restaurants

On a testé Magnum 150CL, la nouvelle adresse du chef Matthieu Garrel, qui met le Parc Monceau en bouteille

En passant de la tranquille rive gauche à la droite cossue et de la fillette au magnum, le chef voit plus grand et pas que dans les flacons. La clientèle du quartier semble apprécier.
  • © MAGNUM 150 CL
    © MAGNUM 150 CL
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Note : 7/10. Contexte : 2 convives au déjeuner, février 2023

Le pitch | Bourgeois & canaille à la fois 

Le chef Matthieu Garrel, Breton fort en thème et fort en gueule, qui tient la barre de son restaurant à Paris Bélisaire depuis plus de vingt ans dans le 15e arrondissement, s'est mis en tête de franchir la rive et un cap avec cette deuxième maison. En effet, s'il en signe la carte, ce « Maître Cuisiniers de France » 2014 est aujourd'hui dans la transmission et place en cuisine son disciple Arnaud Gatard, à qui il rend malgré tout visite une fois par semaine.  Comme on ne change pas une formule qui gagne, on retrouve chez Magnum 150cl la même cuisine « bourgeoise mais pas que » qu'au Bélisaire. Sauf qu'ici, on se joue un peu plus des codes, avec des entrées à tapasser et des plats à partager. Des recettes de toujours, gourmandes, réconfortantes, parfaitement sourcées, juste mises au goût du jour. Il n'en faut pas plus pour être comblé. 

La vraie originalité du lieu, et ce qui lui donne son nom, c'est cet accent mis sur le vin en magnum, la meilleure taille de bouteille pour déguster le vin à son paroxysme organoleptique. La carte compte pas moins de 250 références avec un vrai parti-pris, voire une devise : « Qu’ils soient issus de cépages anciens oubliés, élevés en amphore, créés par des kamikazes du vin naturel comme Frédéric Cossard, Stephan, Adrien Berlioz ou Patrick Bouju, leurs crus aujourd’hui sont ceux que l’on a envie de boire. En laissant pesticides, engrais chimiques, ces vignerons ont repris, ou n’ont jamais cessé le travail de la terre. Car ils savent que c’est à la vigne qu’on fait le vin. Bio, nature, biodynamique, sans soufre ni filtration, cette idée du vin est encore meilleure à partager… en Magnum »

  • © MAGNUM 150 CL
  • MAGNUM 150 CL © Dan Elhadad

 

La carte fait la part belle aux plats du répertoire bistrotier, avec juste un petit peu plus de souffle gastronomique

Dans l'assiette ? 

La carte fait la part belle aux plats du répertoire bistrotier, avec juste un petit peu plus de souffle gastronomique – plus précisément « semi-gastronomique » selon notre confrère Emmanuel Rubin – et de sens de l'époque. Les intitulés sont limpides, la présentation soignée et les portions généreuses. 
 

  • © MAGNUM 150 CL
    © MAGNUM 150 CL


Les sardines millésimées, de retour sur pas mal de tables de genre, sont une heureuse entrée en matière, avec un blanc sec pour se rincer le gosier, c'est encore mieux. Ce jour-là, le risotto aux légumes racines était plaisant mais manquait un peu de relief. Quant au « Suprême jaune de Vendée rôti au sautoir », la 'jutosité' n'était pas au rendez-vous, mais le gratin dauphinois qui l'accompagnait rattrapait joliment le tout. On savait qu'on aurait dû prendre la saucisse de Lozère ou le vol-au-vent ! L'occasion de revenir, car la carte évolue au fil des saisons par touches successives. Côté desserts, Poire Belle Hélène et tarte fine aux pommes, exécutées dans les règles de l'art et comme on les espérait, pour un final qui laisse le sourire aux lèvres. 

  • © MAGNUM 150 CL
    © MAGNUM 150 CL

Mais aussi ? 

Faut-il dire que les vins proposés par le sommelier pour chaque plat étaient absolument parfaits et à notre goût ? Oui. C'est vraiment le point fort de cette adresse et ce qui donne envie d'y revenir. 

  • © MAGNUM 150 CL
  • © MAGNUM 150 CL

 

Dans la salle ? 

Espaces multiples et bien pensés par l'architecte Richard Lafond. On peut s'y sentir aussi bien en déjeuner d'affaires qu'en grande tablée de copains, ou en tête-à-tête amoureux. La décoration est de Julien Osty, déjà repéré pour son travail au Grill Room (de l'autre côté du Parc Monceau). C'est cossu, c'est bourgeois et cela ne s'excuse pas. Nappes blanches, banquettes cognac, lambris vert bouteille... Et, surtout, des murs tapissés de splendides magnums, qui remplacent avantageusement les livres dans un effet bibliothèque très convaincant. La clientèle composée de cols blancs et de jolies dames du quartier semble apprécier. 

  • © MAGNUM 150 CL
    © MAGNUM 150 CL

Le service ? 

Jeune, dynamique, souriant, avec le souci de bien faire. Un peu plus de bouteille et ce sera complètement raccord avec les exigences de la clientèle du quartier. 

Les plats à goûter ? 

Le vol-au-vent, évidemment ! 

Bon à savoir ? 

Comme mentionné plus haut, le chef Matthieu Garrel est également à la tête du Bélisaire, une gueule de bistrot comme on n'en fait plus et qui fait un bien fou. 

  • © MAGNUM 150 CL
  • © MAGNUM 150 CL

 

Les prix ? 

50 € au déjeuner si on reste raisonnable. Plus au dîner, entre copains, si on plonge le nez dans la carte des vins, qui fait diablement envie ! 

 

Notre avis en un clin d’œil

Une belle adresse, bienvenue dans un coin du 17ème qui n'en regorge pas. On salue le parti-pris de la sommellerie et on passe l'addition en note de frais. 

Note de la rédaction : 7/10.

* La note reflète l'intégralité de l'expérience (assiette, cadre, atmosphère, service, rapport qualité-prix...) et est relative au positionnement de l'établissement (un excellent bistrot peut se voir attribuer la note de 10/10). Les tables recueillant des notes égales ou inférieures à 5/10 ne font pas l'objet de chroniques.

Pratique

Magnum 150cl

1 Rue de Phalsbourg, 75017 Paris

Ouvert tous les jours, midi et soir 

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