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David Ukaleq, Le jeudi 22 mai 2025
Hôtels du mois

Notre avis sur Les Haras de Strasbourg : élégance zen au cœur d'un monument historique

Les Haras fêtent leurs 10 ans cette année. Après une extension à mi-parcours qui a fait monter l'établissement en gamme et en a doublé la capacité, il était temps que nous testions ce fleuron de l'hôtellerie strasbourgeoise.
  • La magnifique salle du petit déjeuner à la décoration en partie inspirée de l'Asie. L'architecture intérieure est signée par le prestigieux cabinet Join et Manku.  © Les Haras
    La magnifique salle du petit déjeuner à la décoration en partie inspirée de l'Asie. L'architecture intérieure est signée par le prestigieux cabinet Join et Manku. © Les Haras
  • Le bar adjacent au lobby, ouvert tous les jours jusqu'à minuit. © DB / Yonder
    Le bar adjacent au lobby, ouvert tous les jours jusqu'à minuit. © DB / Yonder
  • Intérieur d'une suite : un design aussi dépouillé qu'élégant, utilisant des matériaux nobles et chaleureux. Toutes les suites sont légèrement différentes. © Les Haras
    Intérieur d'une suite : un design aussi dépouillé qu'élégant, utilisant des matériaux nobles et chaleureux. Toutes les suites sont légèrement différentes. © Les Haras
  • La superbe piscine chauffée à 30 ° et baignée de lumière du jour. Une architecture audacieuse au service d'une atmosphère de relaxation. ©  Les Haras
    La superbe piscine chauffée à 30 ° et baignée de lumière du jour. Une architecture audacieuse au service d'une atmosphère de relaxation. © Les Haras
  • Façade du bâtiment dans la cour des Haras. A l'arrière plan, la double rangée de fenêtres du toit du bâtiment de l'aile ajoutée en 2021. © Les Haras
    Façade du bâtiment dans la cour des Haras. A l'arrière plan, la double rangée de fenêtres du toit du bâtiment de l'aile ajoutée en 2021. © Les Haras

Le pitch | Les Haras de Strabourg : un lieu chargé d’histoire

Établi dans des bâtiments historiques qui ont abrité les haras royaux puis nationaux pendant 250 ans, l’hôtel-restaurant à Strasbourg a ouvert il y a déjà 10 ans, en 2015. Nous avions à l’époque testé avec bonheur son restaurant, la Brasserie des Haras. Depuis, il s’est agrandi, ajoutant une nouvelle aile et un superbe spa en sous-sol. Cette fois, c’est dans un bâtiment du XIXe siècle qu’ont été aménagées une soixantaine de chambres, toutes légèrement différentes et réparties sur 4 étages. Mais aussi une superlative salle de petit-déjeuner et des espaces de réunion.

  • L’aile ajoutée en 2021 abritait autrefois une clinique tenue par des religieuses. © Les Haras
    L’aile ajoutée en 2021 abritait autrefois une clinique tenue par des religieuses. © Les Haras

 

Comme pour les bâtiments originaux, l’architecture intérieure est signée par le talentueux duo Join-Mankou. Une continuité sans faille avec le reste de l'hôtel d'Alsace, le design de 2015 n’ayant d’ailleurs pas pris une ride, grâce à son esthétique épurée et intemporelle. Mais il ne s’agit pas pour autant d’une simple répétition de l’exercice original, les architectes ayant incorporé nombre d’éléments et de concepts nouveaux.

Comment est l’hôtel ?

L’adresse originale de 2015 est formée de bâtiments historiques disposés en U, qui, complétés par un bâtiment moderne, se referment sur une large cour centrale carrée. Le bâtiment nord abrite la Brasserie des Haras, l'un des meilleurs restaurants de Strasbourg (géré indépendamment) ainsi que le Bio Cluster, un espace de travail pour des start-ups. La nouvelle aile, encore récemment occupée par une clinique, se trouve à l’extérieur de cet ensemble mais n’est séparée du bâtiment sud que par la tranquille rue Sainte Elisabeth. Par chance, un passage souterrain reliant les deux existait déjà. Il n’y a donc eu qu’à le rénover pour éviter aux visiteurs du spa de traverser la rue en peignoir, ou encore de s’armer d’un parapluie avant d’aller dîner un soir de pluie.

  • Un ancien passage souterrain, auquel la rénovation donne des accents futuristes relie les deux parties de l'hôtel et permet notamment d'accéder au spa. © DB / Yonder

 

L’architecture intérieure de cette extension se caractérise par une ambiance zen et une décoration en partie inspirée par l’Asie. De la salle de petit-déjeuner aux tons blanc et bois et baignée de lumière se dégage une grande sérénité. Les portes et les murs, avec leurs motifs rectangulaires en bois, rappellent les shoji japonais. Une sobriété qui s’appuie néanmoins sur un design exigeant, avec des éléments aussi raffinés que discrets comme ce bas-relief en bois, signé par le sculpteur Pierre-Louis Dietschy, qui court tout le long du mur. Séparé par une vitre sans tain, il ne ne s’impose pas au regard mais requiert au contraire l’attention de l’observateur. Plus subtile encore est l’allusion qu’il contient à l’ancienne fonction des lieux : l’artiste y a représenté différentes plantes médicinales.

Presque tout l’éclairage est assuré de manière indirecte, par des bandes LED invisibles, qui contribuent aussi à mettre en valeur l’architecture. Avec une exception, des lampes dont les abat-jours rappellent la coiffe des religieuses qui tenaient la clinique. On est à mi-chemin entre le minimalisme italien d’un classique comme la Costanza (Luceplan) ou les fameuses lampes japonaises Akari.

  • Le magnifique bas-relief qui court le long de la salle de petit-déjeuner représente des plantes typiques de la pharmacopées, un clin d’oeil de plus à l’ancienne fonction du bâtiment. © Les Haras
    Le magnifique bas-relief qui court le long de la salle de petit-déjeuner représente des plantes typiques de la pharmacopée, un clin d’oeil de plus à l’ancienne fonction du bâtiment. © Les Haras

Comment sont les chambres ?

Les chambres se distinguent aussi par un design aussi élégant qu’épuré. Presque ascétique serait-on tenté d’écrire, mais on est loin de l’austérité froide qu’on associe à la simplicité monacale. 

Encore une fois, les tons et matériaux sont chaleureux : bois et cuir cousu au point sellier, le second étant aussi une référence à la sellerie des chevaux, tandis que le métal noir apporte le contraste et la rigueur nécessaires.

  • Coin salon dans une suite. L’abat-jour du luminaire rappelle la coiffe des religieuses qui tenaient la clinique autrefois installée dans le bâtiment. © Les Haras
    Coin salon dans une suite. L’abat-jour du luminaire rappelle la coiffe des religieuses qui tenaient la clinique autrefois installée dans le bâtiment. © Les Haras

 

Architecture intérieure et mobilier réalisent une fusion parfaite, avec une attention au détail particulièrement poussée : c’est le cas de le dire, puisque les prises électriques intégrées au mobilier se poussent et se rétractent, devenant quasiment invisibles lorsqu’elles sont inutilisées.

La surface varie entre 19 m² (chambres classiques) et 31 m² (suites). Attention, les junior suites se distinguent par leur surface supérieure, d’une trentaine de mètres carrés, mais ont toutes des formes légèrements différentes. Selon la configuration des pièces, elles peuvent comporter un fauteuil supplémentaire mais cela n’est pas systématique. Ce sont avant tout de grandes chambres. Pour disposer d’un sofa ou coin canapé, il faut s’orienter vers les suites.

 

La chambre à booker ?

Les chambres (junior suites) du dernier étage du bâtiment de la rue Sainte Elisabeth offrent une vue plongeante sur tout l’hôtel et sa cour intérieure. L’espace est mansardé mais le volume généreux. Les poutres apparentes ont un charme indéniable et elles se marient à merveille avec le reste de la déco.

  • Les chambres / suites du dernier étage du bâtiment de la rue Ste Elisabeth surplombent tout l'ensemble de l'hôtel. © DB / Yonder
  • Le charme des poutres apparentes dans les chambres / suites du dernier étage du bâtiment de la rue Ste Elisabeth. © Les Haras

 

Côté gastronomie ? 

La Brasserie est toujours dirigée par le même tandem François Baur (chef de cuisine) et Marc Haeberlin, chef doublement étoilé de la fameuse Auberge de l’Ill, ce qui témoigne de la qualité et du succès de l’établissement. La Brasserie a toutefois une nouvelle cheffe pâtissière, la jeune Tinh Tran, dont nous avons eu un bel aperçu du talent en s’offrant un soir un superbe finger pomme-caramel. Un biscuit moelleux aux pommes Granny Smith, servies en compote et cubes, dont l’acidité est arrondie par une superbe mousse au chocolat et un crémeux caramel. Le tout accompagné d'une délicieuse glace au yaourt. Pour celles et ceux qui ont du mal à se décider, le café gourmand vient avec une sélection de différents desserts de la carte en miniatures. Une excellente option où l'on troquera le café pour un verre de muscat d’Alsace Rolly Gassmann. Un choix surprendra le serveur mais fonctionne à merveille.

  • Finger pomme-chocolat blond avec streussel, crémeux chocolat-caramel, gelée de pomme, mousse au chocolat blond et glace au yaourt. DB / Yonder
  • Le café gourmant : un échantillon de la carte des desserts avec ici un rocher chocolat-cacahuète, douceur marron-cassis, crème brûlée vanille-tonka avec son cœur crémeux chocolat, une des stars des desserts, verrine de fruits frais et sorbet. Wow!  DB/Yonderr

 

Comment est le spa ?

Le spa, qui comprend un espace wellness et une piscine de 18 mètres, est unique dans l’offre hôtelière strasbourgeoise. C’est peut être qu’ici que l’architecture se montre la plus inhabituelle. La piscine est bordée d’un côté par un mur en pierre rouge, dans la continuité du mur extérieur historique, et de l’autre par des coques blanches en Corian, qui la séparent du sauna. Ceux-ci, peut-on lire, rappellent des icebergs flottant sur la mer. De notre côté, on y décèle des accents rétro-futuristes, avec un décor évoquant une station spatiale à la 2001, l’Odyssée de l’Espace. Les formes géométriques lumineuses, dessinées par des éclairages LED invisibles, renforcent cette impression. Qu’on ne craigne pas pour autant la claustrophobie : la piscine s’ouvre sur l’extérieur grâce à une baie vitrée laissant entrer la lumière du jour. La salle de repos attenante est vitrée sur toute sa longueur et donne sur un jardin.

Le spa travaille aujourd’hui avec les produits haut-de-gamme de la maison parisienne Codage, déjà présente dans plusieurs enseignes prestigieuses. Attention, il est prudent de réserver un créneau horaire à l’avance car l’hôtel limite le nombre d’hôtes présents en même temps, afin de garantir une atmosphère sereine.

  • Dans le spa, des lignes minimalistes qui ne sont pas sans rappeler une certaine esthétique rétro-futuriste. © DB / Yonder
  • De quoi s'hydrater dans le spa aux lignes futuristes. @ DB / Yonder

 

Les 5 choses que l’on a aimées aux Haras

  • La proximité avec le centre et la Petite France, tout en bénéficiant du calme d’un quartier résidentiel, idéal pour un week-end à Strasbourg,
  • Le charme de bâtiments historiques,
  • Le design élégant et dépouillé des architectes Join et Mankou,
  • Le spa et la piscine, uniques à Strasbourg, avec leur ambiance zen et leur architecture audacieuse,
  • La superbe Brasserie des Haras, régal pour les papilles comme pour les yeux.

C’est où ?

A Strasbourg, à 700 m (10 min) à pied de la Petite France, 1 km (14 min) de la célèbre cathédrale. Directement à côté des hôpitaux universitaires de Strasbourg, véritable ville dans la ville, qui comprend de nombreux bâtiments historiques anciens, et la cave historique des hospices de Strabourg, une cave à vins datant de 1395 !

Pratique

Les Haras

115 clés à partir de 150 euros la nuit pour une chambre, 250 pour une jumior suite
23 Rue des Glacières, 67000 Strasbourg
Tél. : +33 (0)3 90 20 5000

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