Notre avis sur Pantoufle à Marsanne, hôtel de charme dans la Drôme provençale

Le pitch | Un relais de poste devenu un pied-à-terre 4 étoiles

Avant de devenir cet hôtel 4 étoiles inspiré, Pantoufle a connu plusieurs vies : relais de poste au début du XXᵉ siècle, garage, puis conserverie. Il y a dix ans, des Parisiens avaient tenté une rénovation ambitieuse puis laissé le lieu en suspens. Reprise par un fils du pays, la conserverie a conservé son âme de village avant qu’en 2024 Jeanne - formée à l’Institut Paul Bocuse et passée par l’Hôtel Lutèce à Paris - n’en fasse son projet intime. Acte de vente signé le 1ᵉʳ novembre 2024, clés en main en novembre : en quelques mois, elle et le tandem d'architectes Laëtitia et Luc Boulant ont transformé neuf chambres en dix-sept, adossant deux petites maisons reliées par une passerelle et installant un toit au-dessus de la chambre 10. L’idée ? Créer un hôtel dans la Drôme rentable mais surtout vivant - une maison de village où l’on se sent chez soi.

Vue d’ensemble | L'hôtel comme lieu de vie

Pantoufle ne joue pas les faux palaces. On y entre comme on enfile une vieille paire de chaussons : sans prétention et immédiatement à l’aise. Sa décoration est un mélange affectueux de mobilier chiné, de miroirs en stuc doré (ils sont une vingtaine, vestiges des passages), de tables de nuit vintage et d’assiettes calligraphiées signées « Pantoufles » accrochées aux murs. Jeanne n’a pas voulu effacer l’histoire ; au contraire, elle la révèle : les traces d’ateliers, les babioles, les miroirs vénitiens ou Louis XV abîmés racontent des vies. On ressent cette volonté de proximité humaine - ici, Robert, figure du village au visage monétien et à la barbe longue, prend son café tous les matins (et son portrait trône dans la salle à manger comme une déclaration d’amour au lieu). L’office de tourisme est littéralement en face, et les affiches de spectacles jalonnent le lobby, preuve que Pantoufle se veut moteur culturel du village.

Les chambres | Choisir sa pointure de confort

Les chambres portent des noms espiègles : pointure 37, 39, 39,5… et la suite pointure 44. Toutes sont différentes, agencées de façon singulière - la 12, avec sa belle hauteur sous plafond et des pièces de designers comme Margot Keller, est la plus élégante ; la 11 offre une vue transversale sur la cour ; la 1, ancienne réception, garde des airs d’antan. La suite n°1 fait 38 m² et dispose d’un lit enfant, pratique pour les familles, et d’une terrasse qui regarde le Saint-Félix. Cinq chambres se partagent une large terrasse, d’autres, sous les toits (15, 16), offrent un effet cocon. La présence d’assiettes peintes au mur, de meubles chinés, d’un petit détail inattendu dans chaque pièce donne l’impression d’un chez-soi préparé par un ami attentif.

La chambre à booker ? 

Si vous aimez les volumes et la lumière, cap sur la chambre 12, avec sa belle hauteur sous plafond et ses pièces de designers. Pour une escapade romantique, la chambre 11 offre une vue traversante sur la cour et une atmosphère feutrée. Et pour les familles, la suite n°1 séduit par ses 38 m², son lit enfant et sa terrasse tournée vers le Saint-Félix.

Restauration et bien-être

Au restaurant, on mange comme on cause ici : simplement et avec cœur. Le chef Quentin assume une cuisine bistronomique de saison, fidèle aux produits locaux. Le brunch dominical, les dîners tranquilles, les déjeuners au bar (ouvert de 11h à 23h) se prennent dans une ambiance de cantine de village. On peut aussi mettre les pieds sous la table et laisser Jeanne et son équipe penser pour vous. Les pantouflards (l’équipe de 13 à 15 personnes) connaissent les habitués, ajustent la carte aux récoltes et restent disponibles sans ostentation. Pantoufle revendique aussi un bien-être réconfortant : piscine chauffée bordée de sept transats, couloir de nage, sauna, salle de séminaire modulable (6 à 30 personnes) et même une petite salle de sport ! L’hôtel de charme se positionne, selon Jeanne, sur une mutation de consommation : pause, ralentissement, retour aux essentiels. Une tendance que Pantoufle incarne depuis sa renaissance.

Ce qu’on a aimé à Pantoufle :

• L’authenticité du projet : ici, la restauration du lieu préserve ses traces ; 
• L’esprit de village : les affiches dans le lobby, les conversations qui s’installent naturellement ; 
• La diversité des chambres : chacune a son caractère ; 
• Les équipements bien pensés : spa, piscine chauffée et salle de séminaire ; 
• La cuisine simple et sincère. 

À voir, à faire à Marsannne ?

Marsanne est une base idéale pour humer la lavande (distilleries à proximité), visiter Grignan, déambuler sur la route des vins, une baignade discrète dans la rivière voisine - moins de monde et des prix raisonnables. Il y a aussi une fontaine minérale à deux pas et, pour les marcheurs, des paysages à parcourir à pied ou à vélo.