Nos bonnes adresses à l’île d’Yeu pour le week-end, petite île préservée aux airs de bout du monde
Nos bonnes adresses sur l’île d’Yeu, l’appel du large
Elle se mérite cette petite île de 23 km², la plus éloignée du continent après la Corse ! Depuis Paris, un TGV jusqu’à Nantes puis un car (ou un taxi) d’une heure jusqu’à Fromentine précèdent une traversée de 40 minutes en ferry (ou plus fou, mais pas inabordable, de 9 mn avec Oya Vendée Hélicoptères), jusqu’à Port Joinville, cœur névralgique depuis lequel on visiter l’île d’Yeu. N’obéissant qu’au rythme des marées (le ferry ne circule donc qu’à certains moments de la journée), elle n’en est que plus singulière et authentique, abritant 5000 âmes (quadruplées l’été), les Ogiens et œgiennes, qui ont tendance à préférer qu’on les dénomme Islais et Islaises. Autrefois, l’île s’appelait Oya, un nom qui signifiait « île » en langue germanique latinisée. L’« île d’île », une traduction redondante soulignant combien son insularité est son ADN.
Si les Islais circulent en voiture, il est recommandé aux visiteurs de laisser la leur à l’embarcadère de Fromentine, pour privilégier le vélo et vivre ainsi l’expérience la plus éco-responsable possible et la plus proche de la vie quotidienne des locaux, en adéquation avec leur démarche permanente de préservation de leur environnement Un agent d’accueil de l’office de tourisme est d’ailleurs chargé l’été de sensibiliser les touristes à la fragilité de l’écosystème de la destination, avant leur montée sur le ferry à Fromentine.
Que faire sur l’île d’Yeu ?
Beaucoup de visiteurs ne viennent qu’à la journée : visiter l’île d’Yeu mérite pourtant plus qu’une simple visite de quelques heures… Si c’est votre cas, l’une des options conseillées est de réserver en amont le petit train qui en fait le tour. Bien loin du cliché « kitch », il permet d’avoir un bel aperçu de ce territoire pittoresque.
1. Flâner au marché de Port Joinville
Le rendez-vous quotidien des Islais fait la part belle aux produits locaux fermiers et artisanaux, face au débarcadère et au va et vient des bateaux de pêche. On retrouve ainsi le fameux thon fumé des Saveurs Islaises (la boutique est près de la gare maritime), la tarte aux pruneaux de la Pâtisserie Mousnier (boutique à Saint-Sauveur), les plantes aromatiques, charcuterie et confitures de la Ferme d’Emilie… Que des bonnes adresses de l’île d’Yeu.
2. Manger une crêpe chez Martin
La meilleure crêperie de l’île selon les fondateurs de La Mission (voir « où dormir » plus bas) ! Une institution cachée derrière le port, dans une maison blanche typique aux volets bleus, à la carte simple et courte, proposant aussi des moules et les célèbres patagos marinières (coques), spécialités d’Yeu.
18, rue de la République, Port Joinville
3. Faire une virée le long des côtes avec Sea Bird
Cette jeune compagnie de sorties en mer fondée par trois natifs de l’île propose de découvrir cette dernière d’un point de vue différent, à bord d’un zodiac ou d’un plus gros bateau, pour une promenade petit-déjeuner, un déjeuner pique-nique, ou un apéritif au coucher du soleil, mais aussi une sortie pêche ou wakeboard. L’occasion de mieux appréhender les deux visages de l’île d’Yeu sur un week-end, entre longues plages de sable et côtes rocheuses.
Port de Plaisance, ponton H, Port Joinville
4. Acheter un souvenir made in Yeu à La Fabrique
Cet espace d’exposition-vente réunit la plupart des créateurs et artisans de l’île, mettant en scène la diversité de sa production : les créations textiles du Dé à Coudre et de l’Atelier de la Couture, les céramiques de l’Atelier du Caillou Blanc et de Mon Carreau, les bijoux de La Mygale en Tutu et de Mr Pépite…
Rue des usines, Port Joinville
5. Dîner dans la meilleure table de l’île, aux Bafouettes
Bistronomique au déjeuner, gastronomique au dîner, cette table distinguée par le Gault et Millau privilégie les produits du terroir dans ses suggestions terre et mer : tataki de thon et maquereau cuit à la flamme, raviole d’araignée de mer et épinard, émulsion de carcasse et tuile de parmesan, filet de canette basse température, quinoa soufflé, betterave confite et cromesquis de cuisse… Une bonne adresses gourmande sur l’île d’Yeu.
8, rue Gabriel Guist’Hau, Port Joinville
6. Faire le tour des galeries d’art
Curieusement, ce sont surtout des artistes féminines qui exposent leurs peintures, huiles, aquarelles et autres techniques dans leurs galeries intimistes. De l’abstrait pour Anne-Françoise Touanen et Fanny Vanoye, des peintures originales, totems, affiches reproductions et cartes postales chez Marie Houset, des dessins sur bois, toiles et voiles chez Annie Arquilière, de l’huile et de l’acrylique pour évoquer la lumière si particulière de l’île au 20Bis de Charlotte Tonnel… Pastelliste, Victor Coëslier privilégie quant à lui les paysages insulaires.
Anne-Françoise Touanen, 13, rue des Soucis, Ker Chauvineau
Fanny Vanoye, 14, rue de l’Abbesse, Port Joinville
Galerie Marie Houset, 1, rue Jeanne d’Arc, Port Joinville
7. Boire un verre chez Tintin
Après avoir admiré l’église romane du XIe siècle dominant le joli bourg de Saint-Sauveur, on va immanquablement prendre un verre au café « A l’abri des coups de mer », dit « Chez Tintin ». Ambiance troquet de marins dans son jus garantie, on s’assoit au comptoir ou à l’une des quelques tables en merisier pour un petit blanc ou une petite mousse, en écoutant les potins du coin. Plus typique, tu meurs !
8. S’habiller éco-responsable avec Brigand des Mers
Avec ses vêtements durables et intemporels engagés pour l’océan, cette marque raconte l’histoire des marins des navigateurs et des explorateurs. Originaires de l’île, ses fondateurs ont placé la préservation des océans au cœur de leur démarche, en reversant notamment 3 % de leur chiffre d’affaires à la fondation Bloom, agissant pour la protection maritime et les emplois durable du milieu marin.
8, rue de la Chapelle, Port Joinville
Où dormir ? Au nouvel hôtel La Mission, Saint-Sauveur
Toute une histoire : d’abord canton de garnison sous Napoléon III, cette bonne adresse de l’île d’Yeu pour le week-end devient une école mixte pour finir en salle paroissiale du bourg de Saint-Sauveur, au centre de l’île. Islais de cœur, Michel Delloye et Jacques-Olivier Larant, fondateurs du groupe Les Hôteliers Impertinents, aux adresses marquées par leur audace et leur originalité (quatre hôtels parisiens : La Belle Ville, le Monte-Cristo, La Conversation et le C.O.Q) ont décidé de redonner vie à ce lieu de mémoire collective de 4 000 m², le transformant en boutique-hôtel lifestyle quatre étoiles, La Mission, à quelques coups de pédales du débarcadère de Port Joinville.
Deux ans de travaux supervisés par l’architecte islaise Emilie Roy, qui a repris les codes architecturaux de l’île - entre façades blanches et en pierres sèches, toits de tuile et volets colorés – ont réinventé les sept bâtiments de l’hôtel de bord de mer autour de l’ancienne cour de récréation et de la nouvelle piscine chauffée, un majestueux platane séculaire pour témoin.
Une première sur l’île : face au rythme de l’île plus lent hors saison, les hôtels ferment toujours leurs portes pendant de longs mois, réduisant l’opportunité d’un séjour iodé à contre-courant dans l’année. C’est pourquoi La Mission a décidé de rester ouverte 10 mois sur 12 (fermant en janvier et février) pour rester fidèle à son passé de lieu de vie communal, invitant ainsi voyageurs comme locaux manquant de place pour recevoir leurs proches, à profiter de cette « grande maison de famille » de 22 chambres, dont 5 suites, empreinte de quiétude.
Comment est l’hôtel ? La décoratrice d’intérieur Pauline Hoop,a insufflé à tous les espaces un esprit chic et chaleureux entre villa de vacances et intérieurs anglais (canapés confortables, cheminées, tapis… pour les journées froides et pluvieuses), misant sur des couleurs fortes, des imprimés facétieux, du mobiliers chiné et des matières nobles.
Même convivialité au restaurant la Missionnaire, lové dans l’ancienne salle de cinéma du village (et les cuisines dans la salle de projection), avec sa charpente visible comme dans un bateau, son plafond habillé de papier peint, et ses treize majestueuses méduses en papier japonais. On y déguste les recettes majoritairement de la mer du chef Thomas Gibert, puisant son inspiration dans le retour de pêche quotidien et travaillant en cru (divin tartare de langoustines !) et cuit (généreux merlu confit au beurre d’algues, pâtes aux fruits de mer…), avec de nombreux produits locaux comme les morgates (une sorte de seiche), le thon fumé, les huîtres… Régression et gourmandise teintent le dessert avec notamment une brioche vendéenne façon pain perdu ou un baba au rhum du 1802.
Le 1802 fait référence au nom du bar de l’hôtel parisien Monte-Cristo, réputé pour sa sélection ultra-pointue de rhums planétaires, et qui trouve ici sa déclinaison, le « Bar 1802 x La Mission » où François, le chef barman natif de l’île, s’emploie à diriger une masterclass épicée autour de ce breuvage bien plus complexe qu’il n’y paraît, disponible ici en 150 références. Les non amateurs trouveront en La Vigie, bar en rooftop, un hot spot idéal pour un apéritif oxygénant, la mer au loin, en toile de fond.
Pétanque, foodtruck éphémère de crêpes et glaces l’été, vélo électrique ou musculaire (110 modèles à disposition !) pour rejoindre Port Joinville, son marché quotidien et ses boutiques, les plages et criques alentour ou faire le tour de l’île, agrémentent le séjour, sans oublier une pause au Spa Nuxe, intime et tamisé, avec hammam, bassin de nage et trois salles de soin où recevoir les rituels aromatiques et parfumés qui font la réputation de la marque.
La Mission
22 clés, à partir de 180 € la nuit
12, rue de la missionnaire, Saint-Sauveur 85350