La Mamounia expose le bestiaire haut en couleur de Julien Marinetti

Quand la légendaire Mamounia accueille les œuvres colorées de Julien Marinetti, c’est un coup d’éclat ! Voici quelques photos volées de l’exposition en cours à Marrakech et en quelques mots, le portrait d’un artiste global.
  • Bâ trône dans l'un des patios de La Mamounia  © JEAN MADEYSKI.
    Bâ trône dans l'un des patios de La Mamounia © JEAN MADEYSKI.
  • Les pingouins sont de Julien Marinetti sont de sortie à La Mamounia ©JEAN MADEYSKI.
    Les pingouins sont de Julien Marinetti sont de sortie à La Mamounia ©JEAN MADEYSKI.
  • L'allée des nouveaux Sphinx © JEAN MADEYSKI.
    L'allée des nouveaux Sphinx © JEAN MADEYSKI.
Les images parlent d’elles-mêmes. Les couleurs s’accordent et les sculptures harmonieuses de Julien Marinetti réussissent à prendre place là où elles passent, que ce soit à Singapour, New York ou Paris.

Du 11 avril au 30 septembre, Doggy John, Bâ, Popy, Kwak ou encore Bob seront les invités privilégiés du palace marrakchi : quarante œuvres de tailles différentes, disséminées parmi les splendeurs orientales du plus mythique des hôtels de la Ville Ocre. C’est la première fois que la très réputée Mamounia invite un artiste français à exposer en son sein. 

Julien Marinetti est finalement partout est surtout là où on ne l’attend pas.  

A l’occasion de cette exposition, Yonder a eu la chance de le rencontrer, portrait à main levée d’un artiste global.

On ne présente plus Julien Marinetti. S’il y a une chose à savoir c’est qu’il est un artiste global parce qu' à partir de sculptures inédites d'animaux tendres et réalistes, il a créé un support fabuleux pour peindre ses couleurs et ses formes inspirées de Picasso et Basquiat.

Global aussi, parce qu'il envisage l'art comme un tout et qu'il vend ses oeuvres partout dans le monde. 

Kwak, le canard de bain géant barbote dans les eaux de La Mamounia à Marrakech

Julien Marinetti à La Mamounia © JEAN MADEYSKI.

Julien Marinetti est finalement partout est surtout là où on ne l’attend pas. Et, comme un décor, il y a un véritable envers de l’artiste, son envers à lui est dense et technique.

Dans son atelier parisien d'Ivry, entre les mots écrits sur les murs (par lui-même), on peut croiser et toucher (avec tendresse) des Doggy John, des pingouins ou des pandas qui attendent d'être sculptés, peints ou laqués.

Julien Marinetti est à la fois un esthète, un athlète et un artisan. Le plus important à ses yeux étant la technè et la préparation, il passe ses journées à sculpter son corps ou ses ouvrages. Champion de Karaté, il produit entre trois et quatre animaux par jour et fait de la musculation pour se relaxer. 

Julien Marinetti nous explique que c'est le contrat - et la clé du succès : travailler tout le temps, sans relâche, sept jours sur sept.

Julien Marinetti dans son atelier d’Ivry, en plein travail sur un Bâ

Des couleurs partout et sur les murs des mots

Portraits © Julien Marinetti

En fait, Julien Marinetti est Là : dans le moment, l'instant présent , pour lui, pour les autres, il est dans le faire constamment.

Il est d'un naturel désarmant, à la fois concentré, détaché et exalté. Julien Marinetti raconte tout ce qu'il aime et ce qui l'anime sans détour : les animaux qui ont fait sa gloire, son art de manière plus générale, mais aussi des histoires et des anecdotes constituant sa bibliothèque de références et de souvenirs.

Sa Fiat 500 rouge historique, l'Italie, Florence en particulier, l'histoire grecque ancienne, ses collections, sons sens de l'amitié. Il veut rendre service tout le temps - '"Appelle-moi si tu as un problème en voiture !"

Il s'émerveille devant la beauté du réalisme de Pasolini, il écoute uniquement Mozart quand il crée, il a la phobie de l'avion, il déteste la violence, il travaille d'arrache-pied pour l'extrême beauté, il n'a pas peur de mourir parce qu'il sait faire une traction sur un doigt et qu'il a inventé quelque chose d'unique : le syncrétisme de l'art, présent à La Mamounia.

La dernière fois où il a eu un peu eu peur ? Lorsqu'il il a eu le Roi du Maroc au téléphone, « parce que c’est un roi ». Alors, comme tous les grands enfants, ça impressionne. 

Mais lorsqu'on lui demande s’il devait choisir une seule et unique œuvre pour le définir, il monte dans une petite salle et en ressort : « Jour de Sortie »; quelques tableaux de visages anonymes à un œil sur Treblinka, des peintures sombres au tampon, quand il galérait. Ces œuvres-là parlent de lui. 

En attendant son bestiaire illumine La Mamounia et ses somptueux jardins, semblant avoir été conçu pour le lieu. En septembre, Doggy John et sa bande prendront le chemin du Plaza Athénée à Paris. Nouvelle destination de choix pour les oeuvres de cet artiste décidément hors-norme.

 

© JEAN MADEYSKI.

 

 

Pratique

Les 40 oeuvres de Julien Marinetti réunies dans le cadre de cette exposition exceptionnelle sont à retrouver, tous les jours et gratuitement, à La Mamounia (Marrakech) jusqu'au 30 septembre prochain.

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